1923 - La société en commandite simple Lucien Bollack, Netter & Compagnie a été créée le 20 janvier de cette année. Les 3 associés sont Lucien-Armand Bollack (ingénieur), René Netter (négociant) et Jacques Muller (constructeur d'automobiles). Le capital est principalement apporté par MM Bollack et Netter ainsi que quelques autres personnes. De son côté, Jacques Muller apporte ses brevets et les plans du cyclecar qu'il a conçu et commercialisé sous son nom (parfois aussi appelé JMK) ainsi que sous les marques Exau et Kevah, équipés avec différents moteurs.
Le premier modèle produit sous la marque B.N.C. est donc le type DZ (moteur SCAP Z) dont on peut voir un exemplaire sur la photo ci dessous, prise lors de l'inauguration de l'usine au 90 rue des Frères Herbert à Levallois.
Pour prouver la qualité de ses voitures, la jeune firme participe aussitôt à des épreuves de régularité et d'endurance, notamment le Tour de France où 2 B.N.C. termineront 1er ex-aequo de leur catégorie (tout véhicule terminant l'épreuve sans intervention mécanique étant déclaré vainqueur) et au Paris-Les Pyrénées-Paris. Lors du salon 1923, deux autres types de châssis sont annoncés, le F et le G. Ils peuvent être équipés de moteur Ruby BS ou SCAP Z ce qui donnent les modèles FBS, GBS, FZ et GZ.
1924 - les châssis F et G sont également proposés avec le moteur Chapuis Dornier CST4 et avec le petit Ruby AS à soupapes latérales (il y a probablement eu très peu de véhicules avec ce moteur). Ils prennent alors les appellations FCD, GCD, FAS et GAS. La marque poursuit ses participations aux épreuves de régularité mais s'engage également en épreuves sportives. Les voitures sont engagées par l'usine ou par des pilotes privés. La notoriété de la marque augmente mais cela n'empêche pas les problèmes de trésorerie et en septembre la société est dissoute et remplacée par la Société anonyme des Automobiles B.N.C. Les principaux actionnaires restent Lucien Bollack, René Netter et Jacques Muller.
1925 - le châssis G est remplacé par le châssis H, plus robuste et permettant des carrosseries à 4 places. Il restera en production jusqu'en 1927, il peut être équipé de nombreux moteurs différents. La participation en compétition se poursuit avec notamment une 1ère participation au Bol d'or. Cinq voitures sont inscrites, elles sont toutes à l'arrivée. La situation financière reste difficile et après plusieurs augmentations de capital, le bilan reste déficitaire en fin d'année. La relation entre actionnaires n'est probablement pas très bonne et Jacques Muller quitte la société.
1926 - la gamme est complètement revue. Le châssis type H est modifié et peut recevoir le moteur SCAP T11 à turbocompresseur (en fait un compresseur à palettes Cozette). Il s'agit évidemment d'un modèle de compétition et de diffusion très confidentielle. Les modèles 52 et 53 sont également présentés et aussitôt engagés en compétition. Leur particularité est d'être surbaissés avec des longerons contre-coudés.
Le châssis 52 participera au bol d'or avec une carrosserie "traditionnelle" mais aussi à Miramas et à Chimay avec une carrosserie type tank.
Lors du salon 1926, B.N.C. présente différentes voitures fermées, peu sportives mais aussi une évolution du châssis 52 qui préfigure le modèle qui fera la renommée actuelle de la marque, le 527. L'évolution la plus marquante de ce modèle intermédiaire de 52 est l'inclinaison de son radiateur.
1927 - Au mois de mars, les types 53 et 527 "définitifs" sont homologués, le radiateur est désormais plus incliné et la calandre beaucoup moins anguleuse. Avec sa ligne surbaissée, cela donne une apparence beaucoup plus sportive. Les performances sont là puisque Violette Morris remporte le Bol d'or à son volant.
Vu de l'extérieur la société se porte bien, mais les problèmes de trésorerie sont toujours là. Mi décembre, une AG extraordinaire décide d'augmenter le capital pour la cinquième fois depuis 1924. Les actions ne trouvant pas preneur auprès des actionnaires, Lucien Bollack décide de chercher des investisseurs externes. C'est finalement Charley de Ricou qui achète la totalité de l'augmentation de capital-actions soit un peu moins de 50% du capital et il devient ainsi le plus gros actionnaire.
1928 - La gamme comprend les modèles 527 et 53. Lucien Bollack s'aperçoit rapidement que Charley de Ricou ne veut pas se contenter d'apporter des capitaux, il veut gérer l'entreprise à sa manière. Après avoir perdu la Présidence du conseil d'administration en janvier, Lucien Bollack finit par quitter en milieu d'année l'entreprise qu'il avait créée.
Les participations en compétition se poursuivent, et 2 pilotes privés, Doré et Treunet, remportent leur catégorie aux 24h du Mans. Néanmoins, la production reste confidentielle avec un peu moins de quarante types 527 livrés sur l'année. Le registre de la production des Types 53 ayant disparu, on ne sait pas précisément la production du modèle mais elle est sans doute inférieure à celle des types 527.
1929 - L'usine déménage de Levallois à Rueil Malmaison et un magasin d'exposition ouvre au 53 rue Pierre Charron à proximité des Champs Elysées. L'idée est de monter en gamme et des voitures de fortes cylindrées sont annoncées. La production est toujours très limitée d'autant plus que les Anciens Etablissements SCAP qui produisent les moteurs, ont des difficultés financières et du mal à livrer. Quant aux moteurs Ruby, ils posent des problèmes de fiabilité. Un moteur B.N.C. 1100 à 3 paliers est annoncé.
Le stand B.N.C. du salon d'octobre 1929 présente plusieurs nouveautés :
L'Aigle à moteur 8 cylindres en ligne américain et à suspension pneumatique
Le faux cabriolet Acacias sur châssis 53 à moteur Meadows
La Lombard AL3 de course, proposée suite au rachat des stocks de pièces et des plans de ce modèle.
1930 - La splendide plaquette Au Volant est publiée vers la moitié de l'année, elle restera unique ... jusqu'à la création de l'Amicale B.N.C. qui reprendra le flambeau.
1931 - Avec le recul, il est évident que ce n'était pas le bon moment pour monter en gamme alors que la crise économique gagne l'Europe. Les activités chez B.N.C. ont été très limitées. Au salon, on voit apparaitre le cabriolet Vedette à moteur 6 cylindres mais le bilan de ce dernier salon ne donne pas d'espoir de survie pour B.N.C.
1932 - Fin décembre, la S.A. Automobiles B.N.C. est déclarée en faillite
1934 - Les stocks de véhicules et de pièces sont rachetés par André Sirejols qui continuera à assembler et commercialiser quelques BNC jusqu'à la fin des années soixante.