"Une nouvelle fois, les mots s’alignent. Pas de rimes, seulement de l’encre qui s’éparpillent afin d’exprimer mes maux qui me torpillent. Les larmes dégoulinent, décrivant un mal-être infantile. Les années passent, et encore je dérive. Je suis là, absente attendant que l’on me délivre. De cette coque, ce vide, cette vie. Quitter la survie. Prendre de la hauteur, rêver, monter, sauter, oublier. Si facile, si simple. Loin de tout et de mon esprit. Perdue dans le néant de la vie, je revis. Peut-être recommencer. Sans souvenir, sans peine. C’est une maladie ! Recommencer sans cesse, le voir et poursuivre dans la détresse. Ce n’est pas possible. Que m’arrive-t-il ? Je suis là, mais je ne suis plus. Coincée dans une bulle percée, une pièce ouverte, prisonnière. J’avance dans le vide inexistant, je tombe sans bouger, je meurs sans vivre. Peut-on mourir si on ne vit pas ? Peut-on vivre si on ne ressent pas ? Ma pensée accompagne ses mots, oui ses maux qui se dispersent. Continuer à reculer, continuer sans avancer, continuer. Réveille-toi, ton avenir n’est pas là. Existe-t-il ? Je le vois parfois en bas. Il ment ! Non, pas l’avenir, enfin, si, peut-être, pourquoi pas. Il est là. Puis il n’est plus. Je le vois. Puis il disparaît. Presque stupéfait. Interdit, il s’autorise avant que nous n’aboutisse. Il est là, je le vois. En bas. Attends-moi, je monte pour te retrouver. Je monte pour mieux te savourer. Attends-moi, je te retrouve en bas. Bientôt, tu ne seras plus. Laisse-moi monter les étages pour mieux te sauter dans les bras. Fatalité, loin de t’échapper, j’avance d’un pas décidé. Libre d’un mal qui me veut du bien, libre d’un bien qui me veut du mal. La fin n’est pas car elle est passé. Sous vos yeux embués, elle s’est maquillée : un sourire, un rire, un soupire pour témoigner de cette liberté retrouvée."