Gaamak Cove, Nassau Fjord, Chenega Glacier

Gaamak Cove-Nassau Fjord-Chenega Glacier (Je 05/08)

Il a plu toute la nuit, pfff…

Enfin, la pluie finit par s’arrêter en début de matinée, il était temps.


Le moral remonte avec le baromètre : on va peut-être enfin découvrir les sommets qui nous entourent ?

On profite de l’accalmie pour « recharger les batteries » : une grande opération séchage est décrétée mais pour cela, à défaut de soleil, il nous faut un bon feu.



Il n’a pas fallu moins de 1h30 à Fred, armé de son réchaud supersonique, pour obtenir enfin un vrai bon feu qui chauffe. Pendant ce temps-là on se disperse tous azimuts en chantant « promenons-nous dans les bois… « (enfin, surtout moi) pour trouver du bois. C’est moins facile qu’ailleurs car l’endroit est régulièrement fréquenté. Inutile de dire que le bois est trempé.

C’est alors que je réalise que ma belle cascade au débit si impressionnant est désormais réduite à un mince filet d’eau insignifiant. Flûte !

Je comprends aussi que le ruisseau tout proche repéré hier et auquel je comptais refaire le plein doit lui aussi se réduire de minute en minute : en effet, il n’y coule plus que quelques gouttes d’une eau teintée de tourbe. J’y recueille péniblement quelques décilitres puis abandonne. On a encore quelques litres en réserve.

En début d’après-midi le temps se lève et on aperçoit du ciel bleu : en route donc pour explorer Nassau fjord, tout proche, où se jette le Chenega glacier. On n’oublie pas de prendre les bidons, fermement décidé à trouver enfin de l’eau.

C’est marée haute et on peut donc prendre le petit raccourci au milieu des glaçons.


On profite de l’étale pour remonter le fjord, sans oser s’approcher trop près du glacier.

Nous en sommes là à 2 km d’après le GPS et ça nous semble bien suffisant.



Nous dérangeons quelques phoques vautrés sur les icebergs.

On va faire le plein dans ce petit chenal où on a enfin dégoté une cascade relativement accessible où on peut remplir un bidon sans se faire doucher en même temps.



Puis le courant s’inverse et nous nous retrouvons sur un véritable tapis roulant d’icebergs qui nous emmène lentement mais sûrement vers notre bivouac. En plus on a un peu de vent dans le dos. Cool ! D’autant plus que le soleil arrive ENFIN.

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Ca fait du bieeeeeeeennnnnnnnn !

Ohhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Que c’est bôôôôôôôô !


Non ! Caroline ne s’est pas transformée en Shiva. Elle a simplement récupéré la pagaie perdue par Fred, tout absorbé qu’il était par le maniement du caméscope qui avec la chaleur du soleil se remplit de buée !



Petit arrêt Twix au soleil, mmmmhhhh !

On fait le tour de notre îlot


pour aller voir cette colonie d’oiseaux de plus près.

Ils sont des centaines à virevolter au-dessus de nos têtes par vagues coordonnées. Curieusement et à notre grande satisfaction, nous ne recevrons aucun « cadeau »



On approche les nids de tout près (heureusement, avec l’objectif que j’ai…), il n’y a pas de houle et on est vraiment au pied de la falaise.



Je fais plein de photos, espérant en avoir quelques unes qui soient nettes vu que je ne peux pas régler la vitesse.

On quitte finalement cette colonie assourdissante pour pagayer vers notre bivouac situé juste au-dessus de la plage sur laquelle j’aperçois soudain… un ours noir, encore un !

Il déambule tranquillement, totalement indifférent à notre présence, pourtant c’est sûr il a du nous voir, nous sommes à 150 m tout au plus.

Youpi !!

M….. ! Full card !!!

Ma carte mémoire est pleine de photos d’oiseaux floues ! Pas trop de regret tout de même car on est trop loin pour le 24 mm et on ne veut pas s’approcher de peur de faire fuir la bestiole. Fred « l’attrape » au caméscope.


Il prend son temps, zigzague, renifle, gratouille le sable et parcourt finalement toute la plage d’un bout à l’autre pour traverser le petit chenal avant d’aller longuement inspecter une zone herbeuse sur « le continent » où on l’observe encore un bon moment avant qu’il ne disparaisse.

On est tout content de cette apparition mais aussi un peu inquiet car, en gros, vu sa trajectoire, il venait sans doute de notre campement. Dans quel état allons-nous le retrouver ?

Intact !

Il faut dire que la bouffe est dans des sacs ou bidons étanches ce qui doit limiter les odeurs.

On avait aussi allumé la clôture électrique qui protège la tente, pas envie de se retrouver « à la rue » avec ce climat !

Ouf !

Quelle journée ! Le glacier, les icebergs, les oiseaux et pour finir cet ours et tout ça avec du soleil !


La fin d’après-midi se passe à buller au soleil.

Pour une fois il y a quelques mouches et moustiques si peu nombreux que Fred néglige de mettre du produit anti-moustiques. Il le paiera cher avec l’apparition, curieusement quelques jours plus tard, de dizaines de piqûres douloureuses dans le dos, sur les jambes et les bras.

On découvre émerveillé le paysage qui nous entoure, c’est grandiose et poétique en même temps.


Arnaud et Marion fourbissent leurs armes (des bâtons taillés en pointe) pour les chamallows grillés de ce soir.



Avons-nous été repérés à cause de l’épaisse fumée générée par notre feu de bois mouillé ? Vers 20h30, nous voyons arriver 3 kayakistes dans « notre baie », scrogneugneu.

Très vite, nous sommes rassurés, ils doivent être aussi sauvages que nous car ils vont s’installer sur le continent, précisément là où l’ours avait longuement reniflé l’herbe avant de disparaitre.

Faut-il les prévenir ? Bah, de toute façon tout le monde ici sait qu’il y a des ours : le coin est jonché de traces et crottes. Ce sont des grands garçons, laissons les tranquilles.

Très bonne nuit sans pluie !