En route vers Point Nowell

En route vers Point Nowell (Prince William Sound PWS) Lu 02/08

Avec 10h de décalage horaire, on est réveillé à l’aube et ça tombe bien car on a RDV à 7h45 avec Epiccharters.

Pas le temps de profiter de l’auberge, pourtant bien sympathique.

On passe le tunnel (12$, circulation alternée sur une seule voie pour les voitures et le train) sans attente si bien qu’on a le temps de visiter Whittier et ses alentours (il n’y a que qq km de routes)

Sous la pluie, dans le brouillard, on aperçoit notre premier aigle pêcheur, ravis.


On se rend compte qu’avec la fatigue d’hier on a mal compté le nombre de jours de bouffe à acheter : du coup on rachète à prix d’or un ou deux paquets de nouilles à la petite épicerie du coin et on se laisse tenter par une machette/scie qui plait bien aux garçons. Quelle bonne idée !

Les kayaks nous attendent, parfaitement préparés, disposés sous un auvent (ça tombe bien il pleut toujours) juste en haut de la passerelle qui mène au ponton où est amarré le bateau.

Matériel impeccable (2 Seda Tango et un Prijon Seayak ), rien ne manque. On récupère la VHF.

Grand déballage de printemps, on retire tous les emballages inutiles, emballe tout ou presque dans des sacs étanches. Pas le temps de vérifier que ça rentre dans les kayaks, faudra bien !


Après avoir signé moult décharges, embarqué les kayaks sur le watertaxi, écouté comme dans l’avion les consignes de sécurité (difficile de ne pas sourire discrètement), c’est parti pour 1h30 de navigation tape-cul à fond avec les 2 moteurs de 200 CV. Le GPS indique 55 km/h. Faites le calcul…

Sur le trajet on ne voit pas grand-chose, brouillard…

On arrive un peu groggy sur la plage (de galets hein !) de Point Nowell : en un clin d’œil nous voilà débarqués avec armes et bagages.

« Enjoy ! » nous lance Brooke puis le bateau disparait très vite dans le brouillard.


Bon ben, ‘y a plus qu’à !

Le tour du propriétaire est vite fait : la plage fait 300 m de long, 30 de large (3 à marée haute), au-delà la côte est faite de rochers infranchissables.



Sur toute sa longueur elle est bordée d’une épaisse forêt pluviale. Seul 2 ou 3 endroits permettent de planter une tente à sa lisière. On choisit le plus plat, juste suffisant pour notre tente de 6 personnes.

On n’y voit pas à 10 m dans cette forêt et moi qui depuis des mois lis tous les jours des histoires d’ours, je n’en mène pas large ! Les autres me prennent pour une parano, à jeter sans arrêt des coups d’oeil dans tous les coins.

En plus il y a des crottes d’ours un peu partout !

Très vite, on retrouve nos habitudes de bivouac en famille : Caroline et moi montons la tente tandis qu’Arnaud et Marion ramassent du bois pour faire un feu (heureusement il y a plein de bois flotté, pas besoin d’aller farfouiller dans cette forêt touffue pleine d’ours) et Fred se lance dans la popote.


Repus, crevés par le voyage et le décalage horaire, nous décidons à l’unanimité de ne pas bouger aujourd’hui et les enfants et moi filons faire la sieste tandis que Fred, fidèle à son habitude, s’oblige à adopter de suite les bons horaires.

Bien lui en a pris car un peu plus tard il nous appelle : 2 ou 3 baleines croisent à quelques centaines de mètres, on entend même leur souffle, chouette !

Après cette digression, on resombre dans le coma et on n’émerge que pour le repas du soir.

Il fait très bon, pas de vent, pas de moustique à ma grande surprise, pas vu d’ours non plus pour le moment. Tiens, un lion de mer vient nous rendre une petite visite. Pas fait de photo vu le manque de lumière, persuadée qu’on en verrait d’autres après : mais nan !



J’insiste pour attacher la bouffe en hauteur ; pas facile de trouver un endroit propice. Ce serait ballot de se faire piquer la bouffe dès le 1er jour ! Depuis, j’ai vu des photos, ici et (merci à leur auteur et à cochize de VF) qui m’ont convaincue qu’un ours noir est capable d’acrobaties auxquelles notre installation n’aurait pas résisté longtemps…

Nuit pas vraiment réparatrice du fait du décalage horaire et du sentiment de claustrophobie généré par cette épaisse forêt qui nous entoure.

De plus il y a eu un bourdonnement continuel de bateaux à moteur qui ne s’est interrompu qu’au milieu de la nuit. La mer est très calme, bordée de côtes montagneuses et le bruit porte très loin.