Philippeville

Jean-Baptiste de MADAILLAN, gouverneur de Philippeville (de 1670 environ à 1688) — D’abord lieutenant de roi en 1661. Originaire de la région de Bergerac. Son traitement comme gouverneur était de 12.000 livres (d’après la quittance de ses gages en 1684). Il fait son testament le 8 novembre 1693 et meurt peu après. Sa veuve reçoit une pension du roi. Il présente au Roy “trois livres en manuscrit” qui sont : Le portrait du gouverneur politique La tranchée françoiseLe fantassin réformé. On a retrouvé un quatrième essai sous sa signature : La nouvelle défense des places. Un exemplaire de ces ouvrages est offert respectivement à Turenne et à Le Tellier.

On a conservé de lui, alors qu’il était gouverneur de Philippeville, 71 lettres et bulletins adressés à Condé pendant les campagnes de 1673-1674. La première date du 21 août 1673 et la dernière du 10 octobre 1674. En effet, un des premiers devoirs des gouverneurs était de renseigner le ministre de la guerre ou un de ses commettants sur les mouvements de l’ennemi, en envoyant des espions qui suivaient les armées ennemies.

Source : André LÉPINE Notes d’histoire sur Philippeville (6), le 1er chapitre du cahier BHESM n° 228 du Musée de Cerfontaine, 2001.

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Jean ANCEAU († 1606), propriétaire d’un régiment wallon — Bailli de Senzeilles (qui avait épousé une Grawez) et dont la pierre tombale subsiste dans l’église de Philippeville; capitaine d’une compagnie de 200 soldats wallons, qui remplace les soldats espagnols de la garnison de Philippeville en 1579. Son fils lui succède et conduit ses hommes — dont un certain nombre de la région — en Allemagne vers 1617.

Source : André LÉPINE La garnison de Philippeville en 1579, revue Au Pays des Rièzes et des Sarts, 1995, n° 137, pp 45-64 et cahier BHESM du Musée de Cerfontaine n° 218, Notes d’histoire sur Philippeville (5), le 1er chapitre, 1999

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Jean-Baptiste BOUILLOT (Philippeville 1758 - Saint-Germain-en-Laye 1833), auteur d’une biographie des Ardennes — Il fait ses humanités au collège des Jésuites à Dinant où il doit y entrer en octobre 1771 et loge comme c’en était l’usage chez l’habitant. Ordonné prêtre à Liège le 22 septembre 1781. Il devient vicaire épiscopal de l’archevêque constitutionnel Gobel avec qui, il dépose le 8 novembre 1793 ses lettres de prêtrise devant l’Assemblée. Il est employé en Mayenne par l’administration, et se marie après 1793; sa femme, dont on ignore le nom, meurt peu avant la fin de floréal an IX (mai 1801).

On le retrouve vers 1802 comme secrétaire à Paris de Mgr Hirn, évêque de Tournai. En 1811, il redevient curé aux Mureaux (diocèse de Versailles) puis aumônier de la Maison d’éducation de la Légion d‘Honneur aux Loges, dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Il termine sa vie mouvementée comme curé de Mesnil-Carrières (actuellement Carrières-sous-Bois à Mesnil-le-Roi). Il meurt le 30 août 1833 à Saint-Germain-en-Laye.

En 1830, il fait paraître sa Biographie ardennaise, un ouvrage en deux volumes qui fait sa réputation.

Source : A.L. — Source : Fernand BRICHOT Le biographe ardennais J-B Bouillot (1758-1833), revue Au Pays des Rièzes et des Sarts, 1981, n° 86.

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Pierre-Guillaume SERON (Philippeville 28 juin 1773 - Bruxelles 23 décembre 1840), membre du Congrès National et député — Parti à Paris à 19 ans où il devient secrétaire de correspondance au ministère de la Justice (où il aurait été remarqué par Danton !). Il fut jacobin et le resta toute sa vie.

Administrateur du département de Sambre-et-Meuse, membre du Conseil d’arrondissement de Rocroy, maire de Cerfontaine (le précédent ayant été limogé pour avoir fait disparaître en 1798 les listes de naissance de 1778 pour empêcher l’incorporation des jeunes gens), percepteur des contributions pour le district de Senzeilles, receveur du bureau de Bienfaisance de Philippeville, juge de paix suppléant du canton de Philippeville, membre du Conseil communal puis du Collège échevinal, puis, à l’indépendance du pays, bourgmestre de sa ville natale, membres des États provinciaux de Namur, agent de la Société générale pour l’encouragement de l’industrie et du commerce, député de Philippeville au Congrès national puis à la Chambre.

Francophile convaincu, il appuie à la Chambre le 29 décembre 1832 une demande de Gendebien : Que le Lion de Waterloo tombe et disparaisse ! Que les armées françaises accourant à votre secours, à la défense de vos foyers, ne rencontrent plus sur leur passage ce signe qui ne peut rappeler que d'odieux souvenirs.

Ses discours ont été publiés en 1886 et réédités depuis.

A la même époque, il combat un sport régional qui avait pris naissance à Cerfontaine et dans les environs à l’époque française : les « mariages anglais » c-à-d fictifs, ceux de futurs conscrits avec des vieilles femmes à qui l’on attribuait une somme d’argent. (les « mariés » ne cohabitaient pas mais « l’époux » échappait au service militaire !)

Source : A.L. d’après Léopold FAGNART, Discours de P-G. Seron, ancien député de Philippeville au Congrès National et à la Chambre (1830-1840), Bruxelles, 1886, 396 pages.

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