Frasnes-lez-Couvin

Louis-Alexis ROBERT (Fagnolle 1753 - Frasnes 1833), curé apostat en 1795 — Il est le frère d’Augustin, de cinq ans son aîné, qui a été vicaire à Fagnolle puis à Frasnes et enfin curé de Rance († en 1825).

Le 3 nivôse an II (23 décembre 1793), il est élu membre du Conseil général de la commune comme officier de l’état civil; il signe d’abord comme curé puis bientôt ce mot disparaît… En l’an VI, il est adjoint au maire.

En janvier 1795, âgé de 41 ans, il se marie et aura six enfants jusqu’en 1806; il exerce le métier de cultivateur. A son décès, on indique qu’il est … retraité et on ne fait pas mention de sa femme. Toujours est-il que c’est pratiquement — sauf erreur — le seul prêtre de la région à avoir renoncé à la prêtrise à cette époque.

(Source : André LÉPINE, Frasnes-lez-Couvin - Notes d’histoire. La paroisse, cahier n° 363 du Musée de Cerfontaine.)

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Louis RAGONDET (Frasnes 1790 - Philippeville 1842), héros des guerres napoléoniennes et de l’Indépendance belge — Fils d’un lieutenant du 11e Chasseurs à cheval, originaire de Saône-et-Loire qui se marie en 1795 à Frasnes. Admis en 1807 à l’École de Saint-Cyr; maréchal des logis au 2e Chasseurs à cheval en 1807; blessé deux fois lors des campagnes napoléoniennes : d’un coup de sabre à Wagram (1809); jambe cassée à Segnarondo en 1810; a son cheval tué sous lui à la bataille du Mincio (Lombardie) en 1814. Lieutenant en 1813; Chevalier de la Légion d’Honneur le 28 janvier 1815.

Héros de l’Indépendance belge — Licencié en janvier 1816, il passe au service de la Belgique comme major. Le 24 septembre 1830, il quitte Couvin pour Bruxelles à la tête de 78 volontaires; le 29, il fait prisonniers 19 Hollandais. Nommé commandant de la place de Mariembourg en octobre 1830, de Bouillon (1831), de Nieuport (1832), et à nouveau Bouillon (1833). Mis en non-activité en juin 1835, il est rappelé comme commandant de la place de Philippeville le 25 février 1841. Il décède dans la nuit du 1er mai 1842, son cheval rentrant seul à l’écurie; on retrouve le cadavre du commandant Ragondet sur la route de Mariembourg.

(Source : André LÉPINE, Frasnes-lez-Couvin - Notes d’histoire. La paroisse, cahier n° 363 du Musée de Cerfontaine.)

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Auguste MOREAUX, curé de Frasnes de 1903 à 1915, et … polémiste — Né à l’Escaillère le 14 mars 1863; ordonné prêtre à Reims en décembre 1888; surveillant au collège N-D de Rethel en 1888-1889; curé à Tétaigne et Osnes (Ardennes) de 1889 à 1895; vicaire à Charleville de 1896 à 1900; curé à Montquintin (diocèse de Namur) de 1900 à 1903, puis curé de Frasnes-lez-Couvin où au début de la guerre, il est emmené par l’ennemi avec un certain nombre de personnes dans des conditions effroyables à Éteignères (Rocroi); il échappe à une mort certaine grâce à l’intervention d’un confrère, l’abbé Ludet, qui connaît l’allemand. A Frasnes, il a construit une réplique de la grotte de Lourdes au fond de la cour du patronage. Il dote sa paroisse d’une école des garçons et d’une Maison des Oeuvres. Sans habitation sur place — la cure ayant été incendiée comme la plupart des habitations — il est nommé curé à Laneffe le 15 septembre 1915 jusqu’en 1924; il se retire comme aumônier au carmel de Rochefort où il † le 15 avril 1932.

Polémiste de 1er ordre, il n’hésite pas à répondre à chaque attaque de Jean-Baptiste Périquet, défenseur socialiste attitré des ouvriers et bête noire toute désignée de ses ennemis du Parti catholique. Une remarque générale : à l’époque (vers 1907), on écrivait au picrate et on n’y allait pas avec le dos de la cuillère, c’est le moins que l’on puisse dire. Bien entendu, la partie adverse ne mettait pas de gants pour répondre et/ou attaquer : elle employait généralement des arguments massues du même acabit quand ce n’était pas des noms d’oiseaux, en tout cas, en termes bien sentis. Durant des années, à chaque article paru dans L’Éclaireur socialiste, organe hebdomadaire des arrondissements de Thuin et Dinant-Philippeville, l’abbé Moreaux usait d’un droit de réponse et répondait illico : un moyen comme un autre de développer ses idées dans un organe de presse adverse…

Source : André LÉPINE, Duel entre J-B. Périquet et le curé de Frasnes (1907), extrait de Notes d’histoire sur l’entité de Viroinval (2), cahier n° 377 du Musée de Cerfontaine.

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