Abbé Claude Bastin

1946-2023

L’abbé Claude BASTIN est né le 1er décembre 1946 à Pesche. Il a été ordonné prêtre le 12 juillet 1970 en la cathédrale de Namur. Formateur, professeur de philosophie et recteur du Grand Séminaire de Namur, il est parallèlement curé de Petigny durant de longues années. Il est ensuite nommé doyen de Philippeville puis doyen de Beauraing et recteur du Sanctuaire jusqu’au 1er avril 2019 où il s’effondre au cours d’une eucharistie, frappé par une hémorragie cérébrale. Il s’était retiré, depuis; au home Saint-Joseph de Couvin. 

Claude a passé toute son enfance à cent mètres du couvent des filles de Marie à Pesche, près de Couvin. Jeune garçon, Il accompagne sa maman, Nelly, fidèle à la prière de la communauté. Assurément Marie et sa maman l’ont conduit vers le sacerdoce.  Tout au long de son ministère, Marie a occupé une place de plus en plus importante et ce n’est pas par hasard qu’il lui fut confié le rectorat du sanctuaire à Beauraing.

Tout jeune prêtre, il enseigne au séminaire de Namur, il garde un pied dans la région de Couvin où il revient du vendredi soir au dimanche soir en qualité de vicaire dominical à Petigny. Paroisse marquée par le passage inoubliable de l’abbé Joseph Theisen fondateur de la plaine d’été pour les enfants de la région. Il reprendra l’aumônerie et l’organisation de la plaine lorsque l’abbé Theisen part comme missionnaire au Brésil. Là, au milieu des jeunes souvent défavorisés, il développe ces qualités qui feront de lui un prêtre aimé de tous. Il place en premier la prière, source de grâce dont il a besoin pour résoudre les problèmes de gestion matérielle et spirituelle. Il passe de longues heures dans la petite chapelle d’hiver de l’église paroissiale où, près du tabernacle, beaucoup demandaient à le rencontrer pour recevoir un conseil ou le pardon du Seigneur. Souvent dans cette chapelle il s’endort confiant dans les bras du Seigneur. Toutes ses autres missions, comme curé à Philippeville, puis comme doyen de Beauraing et recteur du sanctuaire, seront le déploiement de sa riche personnalité.

Claude a su réaliser ce « grand écart » entre action et contemplation qui fait murir des prêtres en bons pasteurs. En sa personne, action et contemplation s’enrichissent mutuellement. Proche des petits et proches des sphères de décisions : proche des paroissiens par son écoute et proche du Seigneur dans la contemplation. Ses homélies sont  le reflet da sa richesse intérieure. Elles sont simples mais jamais simplistes, profondes mais toujours accessibles. Elles parlent du Cœur pour les cœurs. Claude a l’art de la comparaison, du sens et de l’image. Certaines d’entre-elles ont été rassemblées dans un précieux recueil. A Beauraing, son ministère culmine près du Cœur de Marie. Beaucoup trouvent en Claude un « Pasteur selon son cœur » comme le résume bien son ami l’abbé Joseph Bayet avec qui il partage voyages et pèlerinages.

Claude sait être l’ami de tous, tout en restant profondément attaché à son frère Michel, sa sœur Claudine et ses neveux et nièces pour qui il déborde d’une douce admiration. Son seul manque est de n’avoir pas eu d’enfants. Il en a spirituellement par les nombreux jeunes venus chercher une aide, un conseil ou un soutien.

Peut-être que trop chargée de fruits, la branche craque ? Un lundi matin à la fin de la messe, un AVC le laisse sans l’usage de son corps à l’exception de son esprit lucide et abandonné à la Providence, sa main gauche qui tiendra son chapelet durant 4 ans et 45 jours et juste assez de parole pour pouvoir dire « oui ». C’est le « oui » d’un digne fils de « Marie au cœur d’or ». Après avoir ému par son amitié infusée à tous, par ses homélies touchant les cœurs et son sacerdoce donné dans la joie, Claude quitte ce monde les yeux fixés au ciel à côté du Saint sacrement disposé tout près de lui pour le départ. Les bras de Marie assistent la nouvelle naissance. La trace des grands hommes laisse toujours un sillon où le Seigneur peut semer des vocations. Notre diocèse gagne une âme au ciel. Claude n’attend plus que nos prières. Le travail va continuer, Claude, en plus grand ! Merci au nom de tous ceux qui ont gouté à ton amitié. Nous Te rendons grâce Seigneur de nous donner de tel témoin de Ton  Amour.   

Marc Chavet, ami de Claude, diacre permanent.