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Contexte : Louis XV sera roi de France de 1715 à 1774. George II sera roi d’Angleterre de 1727 à 1760. Contexte : Johann Sebastian Bach (1685–1750) et George Frederic Handel (1685–1759) sont au sommet de leurs carrières. À la suite de plusieurs mauvaises récoltes, la Nouvelle-France souffre de famine en 1743. Le paratonnerre est inventé par Benjamin Franklin en 1752.
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Le 9 décembre 1747, Joseph, le père de Pierre, décède. Pour sa part, Pierre n'a que 5¾ ans.
Le 30 juin 1751, et bien qu'il ne soit âgé que de 9 ans, Pierre fait l'objet d'un contrat d'engagement à titre de serviteur auprès d'Alexis Gipoulou dit Lafleur habitant à Saint-Charles-sur-Richelieu. (Le patronyme Gipoulou disparaîtra éventuellement, étant supplanté par le surnom Lafleur.) Ce contrat, d'une durée de 10 ans, est rédigé pardevant le notaire Jacques Crevier Duvernay. Antoine Cirier représente la mère du petit Pierre (sa sœur Louise-Angélique) en vertu d'une procuration. Le même jour, ses frères jumeaux Jacques et Jean-Baptiste (12 ans) font aussi l'objet d'un contrat similaire auprès de deux autres maîtres. Il faut se souvenir que Louise-Angélique Cirier, veuve de leur père Joseph en 1747, s'est remarié le 23 novembre 1750 à François Ango dit Durivage, lequel a déjà un fils. Peut-être que les finances ou la maison du nouveau couple ne suffisent pas à cette nouvelle famille de quatorze personnes (laquelle augmentera bientôt de trois nouveaux membres)? Toujours est-il que le 30 juin 1751, trois des fils de Louise-Angélique quittent la demeure pour aller travailler ailleurs à long terme.
Il faut de suite souligner que nos ancêtres ne donnaient pas à la notion de serviteur ou de domestique le même sens qu'aujourd'hui. En effet, ils formaient plutôt ce que l'on pourrait appeler le personnel d'une maison depuis le poste envié d'intendant ou de secrétaire jusqu'à celui, plus humble, de simple manoeuvre. Si les maîtres de maison demandaient souvent beaucoup de travail pour d'assez petits salaires, en retour ils traitaient les membres de leur personnel comme ceux de leur propre famille. Il s'en suivait que les relations entre maîtres et domestiques étaient en général excellentes. Toutefois pour la sauvegarde de chacun et de tous, maîtres et domestiques déterminaient à l'avance par contrat notarié les limites exactes de leurs droits et devoirs respectifs. Quand cette entente était rompue par la faute de l'une des deux parties, celui qui était lésé avait recours à la Justice, qui punissait alors sévèrement ce genre d'infraction.
Alexis s'engage à le traiter comme l'un de ses propres enfants, de l'élever dans la religion chrétienne, de le nourrir, loger, chauffer, coucher, blanchir, raccommoder et entretenir ledit Pierre Bachand d'une manière honnête comme un enfant d'habitant. Il lui fournira de bons et suffisants habillements comme un garçon de campagne: capot, veste, culotte, six chemises de toile du pays, deux chemises de toile française, un chapeau, une paire de bas du pays, une paire de bas de France, une paire de souliers français et une paire de gants. Alexis s'engage à payer pour les soins qu'un chirurgien prodiguerait à Pierre. En cas d'absence de Pierre sans cause légitime, son oncle Antoine s'engage à le chercher, le trouver et le ramener à Alexis.
Il faut croire que Pierre vantera son passage chez Alexis et continuera à le fréquenter car, 37 ans plus tard, la propre veuve de Pierre ira se consoler dans le lit d'Alexis! (Voir ce qui se passe plus loin, en 1788).
Décidément, le destin d'Alexis et de la famille Bachand se croiseront de plus d'une façon:
Alexis Gipoulou dit Lafleur (10 juin 1728 – 27 février 1813) aura 3 épouses:
Charlotte Leduc, du 21 juillet 1749 jusqu’au décès de cette dernière le 13 août 1752.
Marie Benoît dit Livernois, du 12 mars 1756 jusqu’au décès de cette dernière le 18 septembre 1787. De cette union est née Marie-Sophie Gipoulou le 22 avril 1773, laquelle épousera Pierre-Mathias Bachand (fils de Pierre Bachand et Marie-Élisabeth Foisy) en 1799.
Marie-Élisabeth Foisy, du 21 avril 1788 jusqu’à son propre décès le 27 février 1813.
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Contexte : Le 13 septembre 1759, suite à un siège de 3 mois, la ville de Québec tombe aux mains de l’armée britannique. Montréal se rendra un an plus tard. Les traces physiques de l'attaque britannique sur Québec prendront 10 ans à effacer. En 1774, le parlement britannique adopta l'Acte de Québec qui permit de maintenir en vigueur les lois civiles françaises (la Coutume de Paris) et autorisa la liberté de religion, ce qui permit à l'Église catholique de se maintenir. Par cet acte, les autorités britanniques espéraient fidéliser le peuple canadien-français au roi d'Angleterre en leur allouant des privilèges. La pérennité de notre société distincte venait ainsi d’être assurée malgré notre défaite militaire. George III sera roi d’Angleterre de 1760 à 1820.
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Le lundi 26 janvier 1767, Pierre a 25 ans et Marie-Élisabeth vient d'avoir 15 ans. Le matin même, dans la maison de François Frenière Foisy à l'Île Marie, ils ont signé un contrat de mariage pardevant le notaire Pierre Crevier Duvernay (minute # 374) et en vertu de la Coutume de Paris. Suite à ceci, les deux familles et leurs amis traversent (vraisemblablement à pied sur le fleuve gelé) sur la terre ferme pour le mariage à l'église Saint-François-Xavier en haut de la butte. Et, à peine neuf mois après le mariage, leur premier enfant naît. Grosse journée !
(19 octobre 1767 à St-François-Xavier de Verchères - 4 mai 1813 à St-François-Xavier de Verchères)
Parrain : Jacques Bachand / marraine : Marie Élisabeth Végiard (grand-mère) / curé : Charles Dufrost-de-la-Jemmerais.
Mariée le 7 novembre 1785 à Jean Baptiste Léveillé à St-François-Xavier de Verchères.
(18 avril 1769 à St-François-Xavier de Verchères - _)
Parrain: François Foisy (grand-père) / marraine : Angélique Cirier (grand-mère) / curé : Louis-Joseph Mercereau.
Mariée le 23 juillet 1787 à Joseph Guion/Guyon à St-François-Xavier de Verchères.
(11 juin 1772 à St-François-Xavier de Verchères - _)
Parrain : Michel Quintal / marraine : Marie-Angélique Guertin / curé : Louis-Joseph Mercereau.
Naissance de Michel
Des sources affirment que Michel est né en novembre 1775. Étrangement, il n'existe aucune trace de ce baptême dans les registres de l’église St-François-Xavier de Verchères, pourtant si complets et bien tenus. Oubli du prêtre? Page perdue? Peu probable. Nonobstant, toutes les personnes qui font mention de Michel situent toujours sa naissance en 1775 à Verchères.
Le PRDH (Programme de recherche en démographie historique), dans sa fiche # 44122, affirme que sa date de naissance est le 11 juin 1772. Toutefois, dans les registres de Verchères, ceci correspond à François-Barnabé, dont le parrain est Michel Quintal. Par la suite, ce François-Barnabé n'existe plus dans aucun registre ou document alors que simultanément apparaît mystérieusement ce Michel. On peut donc comprendre qu'il a choisi d'abandonner son prénom de baptême inusité afin d'adopter celui de son parrain (comme ça aurait dû se passer dès sa naissance, conformément à une pratique courante chez les catholiques). Donc :
(11 juin 1772 – 9 septembre 1815 à St-François-Xavier de Verchères). Marié le 21 novembre 1796 à St-François-Xavier de Verchères avec Marie-Thérèse Chevalier dit Labbé (5 mai 1769 - 15 janvier 1813) dont les parents étaient Pierre Chevalier dit Labbé & Marie-Charlotte Gipoulou dit Lafleur. Le 23 novembre 1799, il fait une apparition à titre de témoin lors de la rédaction du contrat de mariage de son frère Pierre Mathias pardevant le notaire Pierre Crevier Duvernay (minute # 3997).
Les enfants de Michel et de Marie-Thérèse :
Michel (né 23 décembre 1797) qui épousera Marie Bussière le 18 février 1822.
Joseph (17 septembre 1799 - 17 avril 1801).
Augustin (né 30 mai 1801).
Julie (4 mars 1803 - 3 février 1820).
Clément (né 4 décembre 1804) qui épousera Marie Fontaine Bienvenu le 28 septembre 1830.
Émilie (née 16 octobre 1806) qui épousera Amable Pilote Brassard Deschenaux le 2 août 1831.
François (né 12 novembre 1808) qui épousera Julie Létourneau le 24 janvier 1832 à St-Jean-Baptiste-de-Rouville.
Oliver Louis (10 décembre 1810 - 9 septembre 1897 à Clinton dans l'état de New York) qui a épousé Catherine Dandurand Marcheterre (1811 - 14 janvier 1898 à Clinton dans l'état de New York) le 16 novembre 1830 à l'église St-Athanase-de-Bleury à Iberville.
Narcisse (16 décembre 1812 - 10 janvier 1813).
À leur tour, Olivier Louis et Catherine seront parents de Louis Bachand dit Vertefeuille (1835 - 1917) qui a épousé Marie-Salomé Glouteney (1839 - 1921) et qui ont vécu à Swanton, Vermont. La fille de Louis sera Marie Bachand qui épousera Philippe Blanchard.
Autres informations sur cette lignée : http://www.bashant.org/5.html
(9 septembre 1774 à St-François-Xavier de Verchères - 3 septembre 1845 à Notre-Dame-du-Rosaire de St-Hyacinthe)
Parrain : Jean-Marie Laliberté / marraine : Marie-Archange Casavant dit LaDébauche / curé : Louis-Joseph Mercereau.
Marié le 3 octobre 1796 à St-François-Xavier de Verchères à Theotiste Dagneau.
(19 février 1777 – 30 novembre 1841)
(29 avril 1779 à St-François-Xavier de Verchères - 26 août 1814 à Notre-Dame-du-Rosaire de St-Hyacinthe)
Parrain : Joseph Casavant dit LaDébauche / marraine : Marie Françoise Félix / curé : Claude Carpentier.
Elle mariera Eustache Foisy à St-François-Xavier de Verchères le 6 février 1804.
(25 novembre 1781 à St-François-Xavier de Verchères - 5 avril 1784 à St-François-Xavier de Verchères)
Parrain : François Gros dit St-Pierre / marraine : Marguerite Gipoulou / curé : Claude Carpentier.
(28 février 1784 à St-François-Xavier de Verchères - 30 septembre 1785 à St-François-Xavier de Verchères)
Parrain : Joseph Amiot / marraine : Marie-Angélique Paquet / curé : Claude Carpentier.
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Contexte : Louis XVI sera roi de France de 1774 à 1793. Les colonies britanniques au sud se déclarent indépendantes en 1776 et forment les États-Unis. Mozart (1756 - 1791) est au sommet de sa carrière.
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Le 19 mai 1785, pardevant le notaire Pierre Crevier Duvernay (minute # 2385), Antoine Végiard dit Labonté (oncle maternel de Marie-Élisabeth Foisy) vend à Pierre trois étroits rubans de terre situés sur l'Île Marie, en face de l'église Saint-François-Xavier de Verchères, pour une somme symbolique de 100 livres :
3 perches et 16 pieds (75 pieds) de front X 9 arpents (1,726 pieds) de profondeur, avec une maison de 18 X 18 pieds, une grange de 24 X 30 pieds et une étable de 10 X 24 pieds, entre les terres de François Frenière Foisy au sud-ouest et Joseph Amiot au nord-est;
3 perches et 9 pieds (75 pieds) de front X 12 arpents (2,302 pieds) de profondeur, entre les terres de François Frenière Foisy au nord-est et Pierre Dansereau au sud-ouest;
50 à 60 pieds de front X 14 arpents (2,686 pieds) de profondeur, avec Jacques Berger des deux côtés.
Tout ceci totalise 11¾ arpents carrés et ces trois rubans de terre ne sont pas contigus vu leurs profondeurs différentes. Par exemple, les lots 787 et 792 peuvent parfois atteindre 9 arpents de profondeur. Les lots 787, 788 et 789 peuvent atteindre environ 12 à 14 arpents de profondeur par endroits. Il est donc impossible de situer précisément ces terres au travers les lots 785 à 792 du cadastre d'aujourd'hui.
Le sud-ouest est à gauche et le nord-est se trouve à droite sur le plan ci-dessous.
À cette époque, ce n'était pas encore à l'aide de la chaloupe Verchères que les habitants de l'Île Marie communiquaient avec la terre ferme puisque celle-ci ne commença à être fabriqué que vers 1903.
Comment expliquer que Pierre ne parvient à s'acheter des terres qu'à cet âge «avancé»? Il semblerait raisonnable de penser que n'existait pas de fortune familiale suite au décès de son père Joseph. À preuve, la nécessité pour sa mère (Louise-Angélique Cirier) d'envoyer Pierre vivre chez Alexis Gipoulou à titre de serviteur. Pierre aurait donc dû amasser tout son argent par lui-même au cours des deux décades de sa majorité, subissant inévitablement des contretemps avec la venue de chacun de ses nombreux enfants. Avant de devenir propriétaire en 1785, on peut supposer que Pierre a dû travailler pour son beau-père François Frenière Foisy, probablement le plus important propriétaire de terres sur l'Île Marie. En 1785, son oncle par alliance lui vend enfin quelques parcelles de terre pour une somme très modeste.
Mais Pierre ne profitera pas longtemps de son achat, car il mourra 3½ mois plus tard. Comme son père et son grand-père, Pierre meurt à 43 ans ! Sa maladie a dû être assez courte puisque seulement 3½ mois auparavant, il achetait ses terres.
À cette époque, le cimetière était directement sur les côtés et derrière l'église inaugurée en 1730 (située à l'emplacement de l'actuel presbytère) et qui fut remplacée par l'église actuelle en 1787. Quant à lui, le cimetière actuel (situé à 500 mètres à l'ouest de l'église) n'a été inauguré qu'au début du 20e siècle. La Fabrique rapporte que les os des ancêtres y ont été transportés mais il n'existe aucun monument (ni même information) pour indiquer où ils pourraient effectivement se trouver. Comme on sait (voir à la fin de la section 1-A), plusieurs cimetières ne sont pas éternels. Entre 1850 et 1900, le Québec connut une vague de fermeture de cimetières ancestraux se trouvant au milieu des villes et surtout autour des églises. La pratique de l'époque a été de permettre à ceux qui le voulaient d’exhumer et de transporter les membres de leur famille vers de nouveaux cimetières inaugurés plus loin que le centre des villages. Toutefois, on peut imaginer que seule une minorité des centaines de pionniers et modestes paysans se trouvant autour de ces église du Régime français ont dû être ainsi méticuleusement recouvrés et transportés avec affection et grands frais vers les nouveaux cimetières. De plus, il est permis de croire que les fabriques n’ont jamais eu les moyens financiers de transférer plusieurs centaines de sépultures «abandonnées» vers les nouveaux cimetières. Donc, à moins que les descendants ou qu'une construction requéraient leur exhumation, les fabriques ont donc dû tout simplement retirer les pierres tombales et laissé la majorité des défunts sur place.
Son fils Pierre-Mathias a 8½ ans.
Tutelle des enfants mineurs de feu Pierre Bachand Vertefeuille et de Marie Élisabeth Foisy. 26 janvier 1787. (cliquer sur la touche «Voir les images»)
Le 29 janvier 1787, pardevant le notaire Pierre Crevier Duvernay (minute # 2602), un inventaire des meubles, immeubles et dettes de Pierre est dressé. Parmi les dettes, on n'en retrouve aucune due à un médecin. C'est peut-être là un indice que la fin est venue trop rapidement pour qu'on puisse tenter de sauver Pierre.
Curatelle de la succession vacante de feu Pierre Bacha[nd Vertefeuille], époux de Marie Élisabeth Foisy, le 2 mars 1787. Pierre ne semble pas avoir fait de testament. Ses biens sont donc liquidés afin de payer les dettes de la succession. (cliquer sur la touche «Voir les images») Dans ce document, on mentionne qu'il est propriétaire de 3 portions de terre dans l'Île Marie, dans le fleuve Saint-Laurent directement en face de Verchères. L'Île Marie appartiennent aujourd'hui à monsieur Réjean Desmarais.
Les terres sont donc annoncées à l'encan sur le parvis de l'église pendant trois dimanches consécutifs. Le 26 mars 1787, pardevant le notaire Pierre Crevier Duvernay (minute # 2625), c'est François Frenière Foisy qui s'en porte acquéreur, étant le plus haut enchérisseur avec une offre de 580 livres. On comprend qu'étant le père de la veuve Marie-Élisabeth, Money Is No Object afin d'aider sa fille.
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Coup de théatre : Un an plus tard, Marie-Élisabeth se remarie avec le fortuné Alexis Gipoulou dit Lafleur (10 juin 1728 – 27 février 1813) le 21 avril 1788 à Verchères après avoir signé un contrat de mariage la veille pardevant le notaire Pierre Crevier Duvernay (minute # 2719). Il a 60 ans et elle a 36 ans. Alexis est le frère de Marie-Marguerite Gipoulou qui a marié l'oncle de feu Pierre, Jacques Bachand le 19 janvier 1761.
Décidément, le destin d'Alexis et de la famille Bachand se croiseront de plus d'une façon:
Souvenons-nous qu'Alexis a été le patron de feu Pierre Bachand entre 1751 et 1761.
Alexis aura 3 épouses:
Charlotte Leduc, du 21 juillet 1749 jusqu’au décès de cette dernière le 13 août 1752.
Marie Benoît dit Livernois, du 12 mars 1756 jusqu’au décès de cette dernière le 18 septembre 1787. De cette union est née Marie-Sophie Gipoulou le 22 avril 1773, laquelle épousera Pierre-Mathias Bachand (le fils de Pierre Bachand et de Marie-Élisabeth Foisy) en 1799.
Marie-Élisabeth Foisy (veuve de Pierre Bachand), du 21 avril 1788 jusqu’à son propre décès le 27 février 1813.
Le 26 octobre 1791, Louise-Angélique Cirier, la mère de Pierre, décède. Pierre est déjà mort depuis 6 ans.
Son fils Pierre-Mathias a 56 ans.
Établis depuis 1733 à Verchères, les Bachand commémoreront les grands événements de leur vie dans une église datant de 1730 et dont nous n'avons aucune représentation et qui était sise là où se trouvera le presbytère qui accompagnera éventuellement la future église de 1787. En 1773, le curé Louis-Joseph Mercereau mentionnait à l'évêque de Québec qu'il y avait environ 1,300 communiants dans sa paroisse. L'église originale de 1730 étant donc devenue trop petite, celle-ci fut remplacée en 1787 par une autre plus vaste et dressée sur un plan en forme de croix latine.
C'est donc dans celle-ci que les funérailles de Marie-Élisabeth Foisy eurent lieu le 9 mai 1833. L’élévation de la façade était percée de trois portails et surmontée d’un clocher à double lanternon. En se basant sur les dimensions de l’église actuelle nous pouvons dire que les murs avaient environ de 52 pieds de façade et 130 pieds de profondeur.
À cette époque, le cimetière était directement sur les côtés et derrière l'église. Quant à lui, le cimetière actuel (situé à 500 mètres à l'ouest de l'église) n'a été inauguré qu'au début du 20e siècle. La Fabrique rapporte que les os des ancêtres y ont été transportés mais il n'existe aucun monument (ni même information) pour indiquer où ils pourraient effectivement se trouver. Voici une photo prise au début de l'existence de ce nouveau cimetière:
Comme on sait (voir à la fin de la section 1-A), plusieurs cimetières ne sont pas éternels. Entre 1850 et 1900, le Québec connut une vague de fermeture de cimetières ancestraux se trouvant au milieu des villes et surtout autour des églises. La pratique de l'époque a été de permettre à ceux qui le voulaient d’exhumer et de transporter les membres de leur famille vers de nouveaux cimetières inaugurés plus loin que le centre des villages. Toutefois, on peut imaginer que seule une minorité des centaines de pionniers et modestes paysans se trouvant autour de ces église du Régime français ont dû être ainsi méticuleusement recouvrés et transportés avec affection et grands frais vers les nouveaux cimetières. De plus, il est permis de croire que les fabriques n’ont jamais eu les moyens financiers de transférer plusieurs centaines de sépultures «abandonnées» vers les nouveaux cimetières. Donc, à moins que les descendants ou qu'une construction requéraient leur exhumation, les fabriques ont donc dû tout simplement retirer les pierres tombales et laissé la majorité des défunts sur place. Quant à ce véritable cimetière des ancêtres, le seul vestige apparent qui en subsiste est le charnier de 1787 qui existe toujours derrière l'église.