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Contexte : Québec existe depuis 1608, Trois-Rivières depuis 1634 et Montréal depuis 1642. Louis XIV sera roi de France de 1643 à 1715 et Charles II sera roi d’Angleterre de 1660 à 1685, suivi de Jacques II de 1685 à 1688. Rembrandt (1606–1669), Molière (1622–1673) et Pierre Corneille (1606–1684) sont au sommet de leurs carrières. La Compagnie de la Baie d’Hudson est fondée à Londres en 1670 pour la traite des fourrures dans la baie d'Hudson. Elle est la plus vieille personne morale de l'Amérique du Nord et l'une des plus vieilles du monde encore en activité.
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Nicolas (II) Bachand dit Vertefeuille naît en 1666-1667 et fera partie des 131 immigrants venus de l'Ile-de-France entre 1680 et 1700.
Il était le fils de Nicolas (I), charpentier, lequel aurait épousé Noëlle ou Marie, Pinson ou Pineau, possiblement vers 1665 à Saint-Cloud ou Passy, dans l'archevêché de Paris, en France. La mère de Nicolas (II) est aussi désignée sous les noms de Marie Pinçon, Marie-Noëlle Pinson, Marie-Noëlle Pinard, Marie Pineau et Marie-Noëlle Pineau* (voir l'explication de cette curiosité à la Section 1-B : Noms et registres). Elle serait possiblement née le 20 novembre 1641 à Bourges, de Claude Pineau/Pinson (né le 19 mai 1619 à Rennes) et de Marguerite Théveneau Rivière (29 mai 1622 à Cramant, Marne - 1671). Le père de Marguerite serait Jacques Rivière (1597 à Cramant - 29 avril 1679 à Cramant).
Les informations qui ont spécifiquement trait à Nicolas (II) proviennent uniquement de deux déclarations verbales que celui-ci fera à l'occasion de son mariage à Boucherville en 1692, l'une au notaire Michel Moreau et l'autre au curé Pierre-Rodolphe Guybert de la Saudrays. L'historien Marcel Fournier explique que les notaires et les prêtres demandaient toujours à leurs sujets de décliner leurs origines. Lorsqu'il provenaient de l'extérieur de la paroisse, parfois cette question signifiait «D'où viens-tu?» alors qu'à d'autres moments elle signifiait plutôt «Où as-tu été baptisé?».
PASSY : Le village de Passy était désigné au Moyen-Âge par le nom de Passiacum (terre de Passius ou bien de Pacius), nom mentionné pour la première fois dans une Charte de 1250. Passy fut érigé en seigneurie au 15e siècle : le premier seigneur justicier fut, en 1416, Jeanne de Maillard, dame de Passy, et le dernier fut Gabriel-Henri Bernard, marquis de Boulainvilliers, qui fut prévôt de Paris de 1766 jusqu’à la Révolution. La population de Passy dépendait de la paroisse d’Auteuil, qui était assez éloignée. Aussi, en 1666, Claude Chahu, Conseiller du Roi, Trésorier Général des Finances et seigneur de Passy, obtint de l’archevêque de Paris la faveur d’ériger à ses frais la première chapelle qui fut Notre-Dame-de-Grâce et qui lui coûta dix-neuf mille huit cents livres. En 1672, après son décès, sa veuve, née Christine de Heurles, obtint l'érection en paroisse de la chapelle et du village de Passy qui dépendait jusque-là de Notre-Dame-d'Auteuil. Elle mourut le 19 novembre 1683. Son portrait en costume de veuve se trouve dans la sacristie de l'église.
À l'extérieur, l'église est pourvue d'un porche à colonnes dont le tympan est décoré d'un bas-relief de pierre du 18e siècle (L'Annonciation de Gumery) et, au-dessus, d'une statue en pierre du 17e siècle représentant la Vierge et l'Enfant. De 1846 à 1875, l'église fut agrandie par l'architecte Eugène Debressenne : de l'église primitive, il ne conserva guère que les piliers de la nef. Un petit clocher, construit en 1846, abrite la cloche qui date de 1763. Cette cloche fut bénie par l'évêque de Noyon, La Cropte de Bourzac et le cardinal Potier de Gesvres. Cette cloche provient de l'abbaye d'Ourscamp du diocèse de Noyon. La veuve Chahu entretenait en effet des relations étroites avec cette abbaye fondée au 13e siècle. La sacristie fut également agrandie en 1872. Depuis ces travaux, l'église peut accueillir 600 personnes. De 1856 à 1859, Debressenne construisit également les chapelles du Sacré-Cœur et de la Sainte-Vierge. L'église catholique Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy est située au 10 rue de l'Annonciation. Le 21 décembre 1952, l'actrice Brigitte Bardot et le réalisateur Roger Vadim s'y marient.
L’essor de Passy fut d’abord assez lent (1,000 habitants en 1700, 1,700 habitants en 1800, 2,300 en 1807 et 17,500 en 1856, date du dernier recensement avant l’annexion de 1860). La prospérité de Passy, qui bénéficiait déjà du voisinage du château de la Muette, où la cour venait séjourner et de la présence de nombreuses carrières exploitées, commença par la découverte des eaux thermales en 1719, qui connurent une grande vogue jusqu’en 1785, puis sous le Directoire, et ne furent plus exploitées ensuite qu’au ralenti jusqu’en 1868. La plus vieille maison de Passy est située au 13 de la rue Franklin et fut construite par les Bonshommes de Chaillot en 1771. Les anciennes rues de Passy sont : la rue de Passy (Grande-Rue ou Rue d'en haut), la rue Raynouard (Rue-Basse ou Rue d'en bas), la rue Nicolo (Rue des Carrières), la rue de l’Annonciation, la rue de la Tour, la rue Scheffer, la rue Beethoven (Rue de la Montagne), la rue Vineuse, la rue Berton (Rue de Seine ou Rue du Roc).
Les Bachand apparaissent-ils aux archives de Passy entre 1660 et 1690? La réponse peut être tout autant «oui» que «non». Mais voici pourquoi il est impossible de le déterminer. Le 20 septembre 1792, l'Assemblée nationale législative française vote un décret, créant l'état civil contemporain en confiant aux maires le soin de rédiger en double exemplaire à partir du 1 janvier 1793 les actes de naissance, de mariage et de décès. Ce même décret impose à toutes les paroisses catholiques de France de déposer en mairie tous les anciens registres paroissiaux depuis l'origine. Par le décret du 16 février 1859 et la loi du 16 juin 1859, l’Empereur Napoléon III décide d'agrandir le territoire municipal de Paris jusqu'à l'enceinte de Thiers. Le 1 janvier 1860, la ville de Paris passe alors de douze arrondissements à vingt arrondissements en annexant en partie ou entièrement des communes de la proche banlieue. Passy fait partie des communes entièrement annexées et est désormais située dans le 16e arrondissement. Comme les vingt arrondissements créés sont totalement différents des douze anciens, l’ensemble des registres paroissiaux antérieurs à 1792 sont alors placés à l’hôtel de ville de Paris, tandis que les doubles sont entreposés au palais de justice de l'île de la Cité (y compris pour les communes entièrement annexées).
Pendant la «Commune de Paris» (insurrection contre le gouvernement qui est en partie une réaction à la défaite française de la guerre franco-prussienne de 1870 et à la capitulation de Paris), le 23 mai 1871, les communards incendient volontairement de nombreux bâtiments publics dont l’hôtel de ville de Paris : le premier exemplaire de l'état civil et des registres paroissiaux de Paris est alors anéanti en quelques heures. Le 24 mai 1871, les communards incendient le palais de justice : le deuxième exemplaire de l'état civil et des registres paroissiaux disparaît à son tour. 395 registres paroissiaux, datant de 1529 à 1789 et comprenant 8,000,000 d'actes furent détruits incluant tous ceux de Passy où nous aurions pu retrouver le nom Bachand...
SAINT-CLOUD : Saint-Cloud existait déjà à l'époque gallo-romaine. Ce bourg s'appelait autrefois Nogent. Il tire son nom de Clodoald, fils de Clodomir, roi d'Orléans, qui, ayant échappé à la mort, se retira dans le bois de Nogent, y fonda un ermitage où il mourut. Après sa mort en 560, des miracles ont lieu autour de son tombeau et il est canonisé au cours du 7e siècle. Le village prend alors le nom de «Sanctus Clodoaldus» qui donna «Saint-Floud», puis «Saint-Cloot» et enfin «Saint-Cloud». À la fin du 18e siècle, l’ancienne église Saint-Clodoald datant du 10 et 11e siècle agrandie et modifié de nombreuses fois au cours des siècles était toujours au même emplacement : on en voit encore les vestiges sur la place, face au narthex.
Le château de Saint-Cloud et son parc furent créés à partir de 1658 par le duc d'Orléans, frère unique de Louis XIV. Le grand Parc de Saint-Cloud était donc le site, jusqu’à la guerre de 1870, de ce magnifique château qui a été détruit par les français parce que l'ennemi allemand y avait installé son quartier général lors de la prise de Paris. La commune de Saint-Cloud (du département des Hauts-de-Seine en région Île-de-France) n'a jamais été annexée à Paris. Elle est aujourd'hui huppée et résidentielle. Elle s'étend sur les pentes qui dominent la rive gauche de la Seine en face du bois de Boulogne. La ville est située à trois kilomètres de la porte de Saint-Cloud et de la porte d'Auteuil (16e arrondissement de Paris).
Les Bachand apparaissent-ils aux archives de Saint-Cloud entre 1660 et 1690? La réponse est vraisemblablement «non» et voici pourquoi il est possible de l'affirmer. La commune de Saint-Cloud n'a jamais été annexée à Paris. Les registres paroissiaux et l'état civil de la banlieue éloignée (incluant Saint-Cloud), réduits à l'état d'exemplaires unique par l'incendie de 1871 sont conservés presque tous dans les communes, certains ayant été mis en dépôt aux Archives de Paris, d'où ils ont été renvoyés aux Archives départementales des départements de la petite couronne (Hauts de Seine, Seine Saint Denis, Val de Marne). C'est donc dire que les archives de Saint-Cloud existent toujours et sont entreposés à la Médiathèque de Saint-Cloud. De plus, ils sont partiellement accessibles en ligne (Cherchez : «Archives & patrimoine Hauts-de-Seine»). Les archives qui semblent manquer sur le Web existent néanmoins et ont été vérifiées à notre demande par l'archiviste Bénédicte Nogue en février 2016. Les registres de mariage des années 1652 à 1681 ainsi que les registres de naissance des années 1660 à 1675 ont ainsi été vérifiés et aucun Nicolas Bachand, adulte ou enfant, ne s'y trouve. La seule conclusion à laquelle nous pouvons arriver est que Nicolas-père ne s'est pas marié à Saint-Cloud et Nicolas-fils n'est pas né à Saint-Cloud. Toutefois, il semble y avoir plusieurs Pineau ou Pinson aux alentours de Saint-Cloud. Nicolas père pourrait donc y avoir trouvé épouse, mais aucun document n'a été trouvé à cet effet. Ainsi s'achève la recherche aux archives civiles de France afin de reculer plus loin dans le temps. Nos origines parisiennes ne reposent que sur deux déclarations verbales faites en 1692 par une seule et même personne, lesquelles ne peuvent être corroborées.
BACHANT : Par acquit de conscience, les archives de la commune de Bachant, département du Nord (Cherchez : «Archives Départementales Du Nord»), ont aussi été vérifiées jusqu'en 1685 afin d'y trouver Nicolas & Marie Pinson. Existent les baptêmes et mariages à compter de 1649 ainsi que les sépultures à compter de 1668. Rien n'a été trouvé.
Les historiens, les démographes et les généalogistes s'entendent pour affirmer qu'entre 29,000 et 35,000 Français ont émigré au Canada sous le Régime français. Quelque 10,000 d'entre eux s'établiront au Canada déjà mariés ou s'y marieront durant leur séjour (comme Nicolas), incluant 880 Parisiens (509 hommes et 371 femmes dont 225 filles du roi). Nicolas est l'un d'entre eux. De ces 909 Parisiens, un seul est documenté comme provenant du 16e arrondissement : Nicolas.
Parmi ces 10,000 pionniers et pionnières mariés sous le Régime français, 65% étaient d'origine urbaine (comme Nicolas) et 35% étaient d'origine rurale. Rendus en Nouvelle-France, les Parisiens préféraient demeurer urbain à 57%, ce qui est réaliste étant donné que ces pionniers étaient originaires de la plus grande ville de France. En 1681, la France comptait 21,000,000 d'habitants, dont 500,000 vivant à Paris.
Le 3 septembre 1678 naît Anne Lamoureux. Son père est Louis Lamoureux et sa mère est Françoise Boivin. Elle sera baptisée le lendemain dans la chapelle de Boucherville. Son parrain est Jean Secar / Sicard, engagé de M. Lemoyne meunier à Longueuil et sa marraine est Anne Foubert, femme de Pierre Boisseau habitant de Longueuil. Le curé est Pierre de Caumont.
Lan de nostre Seigneur mil six cent septante et huit le quatrième du mois de Septembre jay baptisé en labsence de Mr de Brulon prestre missionnaire en la chapelle de Boucherville une enfant née du troisiesme du dit mois de Louis Lamoureux habitant du tremblé et de Françoise Boivin légitimement mariés. Parain Jean Secor engagé de Mr Lemoine meunier a Longueil Sa maraine Anne Fouber femme de Piere Boisseau habitant de Longueil. Cette enfant sappelle Anne. Pierre de Caumont prestre missionnaire
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Contexte : Jean de La Fontaine (1621–1695) est au sommet de sa carrière. Guillaume III sera roi d’Angleterre de 1689 à 1702. En août 1689 a lieu le massacre de Lachine. En octobre 1690 le gouverneur Frontenac répond à Phips «Je n'ai point de réponse à faire à votre général que par la bouche de mes canons et à coups de fusil». En 1692 le procès des sorcières de Salem (Massachusetts) fait 25. De 1692 à 1694, la famine fait 2 million de victimes en France.
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Selon toutes probabilités (sans toutefois en avoir la certitude), Nicolas serait arrivé en Nouvelle-France comme troupier des Compagnies franches de la marine qui accompagnaient le nouveau gouverneur, le marquis de Denonville, dès 1685. Il avait alors 18 ans, l'âge minimum pour s'enrôler comme soldat (dans son contrat de mariage du 13 février 1692, Nicolas déclare avoir 25 ans. Il serait donc né entre février 1666 et février 1667 et aurait donc eu 18 ou 19 ans au moment de son engagement au printemps de 1685). Denonville reçut les instructions de son départ pour la Nouvelle-France directement du roi Louis XIV et de son secrétaire d’État de la marine Jean-Baptiste Colbert de Seignelay le 17 ou 19 mars 1685, à Versailles. Il est fort probable que le recrutement des soldats ait débuté dans la région Parisienne. Cette année là, l'unique arrivage de soldats fut en août 1685 via l’un les vaisseaux La Diligente, Le Fourgon et Le Mulet (voir Section 1-C : Son époque). Malheureusement, les registres complets de l'équipage et des passagers est introuvable (http://naviresnouvellefrance.net/). Le contrat de service militaire était alors de 6 ans, renouvelable a partir de leur date d'engagement en France. Nicolas aurait donc été libéré de l'armée à l'été de 1691. Il pouvait dès lors s'investir dans la vie civile et contempler le mariage. À l'époque, les soldats passaient l'hiver chez les habitants du pays et reprenaient leur service militaire le printemps venu. C'est probablement lors d'un de ces hivers passées chez Louis Lamoureux qu'il fit la connaissance de Anne qu'il épousera en 1692.
13 février 1692 : C'est double fête aujourd'hui dans la maison Lamoureux; Michel Moreau, notaire royal de la seigneurie de Boucherville, y rédige deux contrats de mariage. Le premier document, attestant de la présence de Nicolas (II) en Nouvelle-France, est ce contrat de mariage avec Anne Lamoureux, passé le 13 février 1692 dans la maison de Louis Lamoureux sur l'Île Sainte-Marguerite plutôt qu'au manoir seigneurial de Pierre Boucher, comme il était fréquent de faire. À cette époque, 60% des couples signent un contrat devant notaire et se marient généralement sous le régime de la communauté de biens. Anne Lamoureux, fille de Louis Lamoureux et Françoise Boivin n'avait que treize ans et demi au moment de ce contrat. Elle est la sixième enfant d’une famille de onze. À souligner: le père et la mère de la future mariée ont promis de lui donner une vache le jour de son mariage. Nicolas y est mentionné âgé de 25 ans; il serait donc né entre février 1666 et février 1667. Aucune mention du métier de Nicolas, aucun sobriquet encore connu. Françoise, soeur ainée et première fille de Louis, âgée de quinze ans et demi, signe elle aussi son contrat de mariage avec Noël Chapleau/Chapelot, fils de Jean Chapelot (originaire des Brouzils en Vendée) et de Jeanne Gagnon (le mariage de Françoise et de Noël sera célébré le 21 mai 1692). Le notaire mentionne Noël Chapleau comme beau-frère. Il veut plutôt dire «futur beau-frère». Les deux soeurs ont un frère ainé, le premier fils de Louis : Jean-Baptiste. Il a vingt-trois ans, il est marié depuis un an et trois mois (2 décembre 1690) à Marie Gareau (fille de Jean et Anne Tailhot); Adrien est âgé de vingt ans, il se mariera l’an prochain. Les autres frères et soeurs sont sans doute aussi présents mais trop jeunes pour être mentionnés dans l'acte notarié à titre de témoins (Marguerite Lamoureux, la benjamine, a deux ans). Les témoins de Nicolas Bachand sont Adrien St-Aubin et Jacques Biétry. Adrien St-Aubin, de St-Rémy de Dieppe, Normandie, est le parrain d'Adrien Lamoureux. Il est habitant de Longueuil. Quant à Jacques Biétry, il est de St-Germain l'Auxerrois, Paris. Les mariages sont décidés, les engagements sont contractés de part et d'autre; cependant ils seront retardés à cause sans doute de l'âge tendre des fiancées. Pour sa part, Françoise attendra trois mois avant de célébrer son mariage à l’église de Boucherville, le 21 mai 1692.
Pardevant Michel Moreau Nottaire des terres et Seigneuries de Boucherville cap de Varenne et auxd lieux circon—¢oisins Residant aud Boucherville et tesmoings Soubsignez furent pnts Nicolas Bachamp fils de d"—nt Nicolas bachamps v--a—t charpentier demeurant a pasy Evesche de paris et de noelle pinson ses pere et mere pour luy et en son nom et anne Lamoureux fille de d'honneste personne Louis Lamoureux habitant en Lisle de St-marguerite paroisse de Boucherville et de francoise Boivin ses pere et Mere aussy pour elle et En son nom Lesquels du consentement de Leurs parents et amis pour ce assembler. Sçavoir d,e La part dud Bachanp Jacques Bertry et d'adrien de St aubin habitant de Long-ueil amis d'autre part. et de La paiit de lad anne Lamoureux de sesd pere et mere et de Jean baptiste et adrien Lamoureux ses freres et de Noel chappelot beau frere pretendu d'autre part, ont Recognu et confesse avoir falot Le traitté et promesse de Mariage ainsy quil Ensuit Scavoir Lesd Nicolas Bachamp et lad anne Lamoureux ont promis Reciproquement L'Un a Lautre de se prendre par Non et Loix de mariage Sous La licence et de Nostre Mere Ste Eglise catholique apostolique et Romaine Le plustot que faire se pourra Sy elle y consent et accorde pour estre Uns et Communs en tous Biens Meubles acquest et conquest Immeubles Led futur Epoux prend Lad future Epouse avec tous ses droicts Non raison et action quelle pourra pretendre tant par donnation Succession ou autrement quelle poura pretendre apres La mort de sesd pere et Mere Led Nicolas Bachamp futur Epoux a douairés et douaire par ces presentes Lad Lamoureux Sa future Epouse de La Somme de Trois Cent Livres* De douaire prefix pour une fois payer a prendre sur Les plus beaux et apparens et Liquides Biens dud futur Epoux sitost que que Led douaire aura Lieu car arrivant La mort dud futur Epoux Le premier II Sera Loisible a lad future Epouse d'acepter La communaute de Biens avec ses Enfans procreer de Leur legitime mariage ou y Renoncer en Y Renoncant elle prendra Led douaire avec tout ce quele aura apporter de tout ce quy Luy sera advenu tant par donation Succession ou autrement Sans estre subjeste a aucunes debtes ny hypotheque quoy qu'elle y put obliger avec premier payement sur le don dud futur Epoux. En faveur et contemplation dud futur Mariage Lesd Louis Lamoureux et francoise Boivin pere et mere de Lad future Epouse Luy ont promis et promettent par ces pre(sen)te au Jour dud futur mariage de. luy donner une vache avec un escroit de lannee Le tout a este ainsy accorde Entre Lesd parties Promettent &c Obligeant &c et Renonceant &c fait et passé en la maison dud Lamoureux en lad Isle Le treizieme Jour de febvrier milsix cent quatre vingt douze en prse desd parent et amis cy dessus nommes quand audy Bachamp, futur Epoux et lamoureux future Epouse Lesd Lamoureux lad boyvin Chappelot et St aubin ont desclarer ne Scavoir escrire ny signer de ce Enquis Suivant Lordonnance
Marque du NBachamp Marque + de lad future Epouse Moreau (paraphe) Jbretry
*L'unité monétaire qui circulait dans la colonie était la livre qui se subdivisait en sols (ou sous) et en deniers. 1 Louis d'or = 20 livres / 1 livre = 20 sols / 1 sol = 12 deniers. Jusqu'en 1717, la valeur de la monnaie en Nouvelle-France équivalait à 75% de celle qui prévalait en France (appelée livre tournois). Par la suite, la valeur des deux monnaies devint équivalente. Salaire annuel d’un simple défricheur au 17e siècle : 60-75 livres. Salaire annuel d'un simple soldat au 17e siècle : 100 livres. Salaire annuel d’un ouvrier spécialisé au milieu du 18e siècle : 300 livres. À noter que la pièce de 1 livre n'existe pas et outre quelques épisodes de monnaie de carte (1685-1750), l'état français n'émettra définitivement du papier monnaie qu'en 1803.
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Contexte : Le 22 octobre 1692, Marie-Madeleine Jarret de Verchères, la fille du seigneur, est âgée de 14 ans quand la seigneurie est victime d’une attaque iroquoise en l’absence de ses parents. Ayant hérité de la bravoure de sa mère, elle échappe à un guerrier qui la poursuit et parvient à s’enfermer dans le fort. Avec détermination, Madeleine organise la défense. Elle réussit à tenir en respect les assaillants pendant huit jours, jusqu’à l’arrivée de renforts.
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4 décembre 1692 : Anne, la plus jeune, attendra donc d'avoir ses quatorze ans révolus et son mariage à l'église ne sera célébré que dix mois plus tard, le 4 décembre 1692 à Boucherville en présence du père et de la mère de l’épouse (Louis Lamoureux et Françoise Boivin) ainsi que du seigneur Pierre Boucher et plusieurs autres, sauf François Lamoureux, frère de la mariée, lequel a été enterré le 27 novembre 1692. Le curé est Pierre-Rodolphe Guybert de la Saudrays. La cérémonie religieuse eu lieu en la modeste chapelle Sainte-Famille, édifiée en 1670 et nouvellement coiffée d'un clocheton en bois depuis le 21 mai 1691. La joyeuse cloche carillonna donc à pleine volée dans tout le bourg, à l'occasion de ce grand jour de réjouissance. On ne peut s'imaginer l'importance qu'elle pouvait avoir dans la vie des gens de l'époque qui ne possédaient ni montre, ni horloge pour ponctuer le temps, la prière marquant le déroulement des heures et l'Angelus du midi partageant la journée en avant-midi et après-midi. Le 4 décembre était un jeudi. II n'était pas question de se marier un samedi comme aujourd'hui, car il fallait éviter les jours maigres : le vendredi et le samedi étaient jours d'abstinente en souvenir de la Passion et de la mort du Christ. Cela ne pouvait être un dimanche ou une journée de fête. Il fallait au moins respecter un jour franc, en général le lundi, après la publication du troisième ban. Il était également interdit de s'engager pendant l'avent et le carême. Ils durent donc obtenir une dispense messire Dollier, grand vicaire de Monseigneur, à cause du temps des «Advents». À noter aussi que la répartition des mariages pendant l'année est déterminée par l'occupation des hommes aux travaux agricoles et à la construction pendant la belle saison. On attendait d'avoir terminé ces travaux avant de prendre femme, à la fin de l'automne ou à l'hiver. On avait alors un peu plus de temps libre et c'était aussi le moment où l'on tuait le cochon qu'on servait aux invités de la noce, avec le gibier, tel que tourte, perdrix, chevreuil, que l'on avait chassé et abattu.
Le 4 decembre 1692 appres la Publication des trois bans faitte aux messes paroissialles dans léglise de la Ste Famille de Boucherville ne sestant trouvé aucun empeschement je sousigné Prestre Curé de Boucherville avec dispense de Mr Dollier grand vicaire de Mon Seigneur accordé du temps des Avents jay marié Nicolas Bachan fils de Nicolas Bachan et de Marie Pineau de la Paroisse de St Clou Archevesché de Paris, Lequel est agé denviron 25 ans avec Anne Lamoureux agée de 14 ans fille de Louys l'amoureux et de Françoise Boivin son épouse hbts (habitants) dans les isle de Madame de Varennes Paroisse de Boucherville ont esté presens le père et la mère de lepouse, Mr Boucher et plusieurs autres dont quelques uns ont signé. P.R.G. De la Saudrays Ptre
Leurs six rejetons virent le jour à l'Île Ste-Marguerite.
Leur premier enfant est Nicolas (III) né et baptisé le 13 janvier 1694 à Boucherville. Le curé est Pierre-Rodolphe Guybert de la Saudrays. Les parents y sont dits habitants dans les îles de Mme de Varennes, paroisse de Boucherville. Le parrain est Louis Lamoureux du même lieu et la marraine est Françoise Lamoureux femme de Noël Chapleau habitant du même lieu. En fin de juillet 1718, devant Me Tailhandier, Nicolas Bachand, fils aîné, passe un contrat de mariage avec Catherine Lantier. Anne Lamoureux, sa mère, lui donne une concession de cent vingt arpents à Lachenaie, concession achetée en 1715, où il va aller s'établir. Nicolas se mariera le 1 août 1718 à Boucherville, à Catherine Lanthier, âgée d’environ 21 ans, fille de Jacques Lanthier (originaire de Brûlain, en Poitou) et de feu Angélique Labrie, de la paroisse St-Joachim île de Montréal, en présence de Joseph Huet, François Viger, Gilles Papin, Marien Tailhandier et plusieurs autres. Pour des raisons inconnues (probablement d'ouïe) ce fils aîné semble avoir laissé son nom se modifier au point que le 25 février 1731, un acte de Senet nous apprend que Nicolas Beauchamp dit Vertefeuille vend part et portion de terres dans deux concessions sises à la Pointe-Claire, à Jacques Lantier, frère de son épouse. Il aura 4 enfants et décédera le 23 juin 1734 à Lachenaie.
Le 13 janvier 1694, je sousigné prestre curé de Boucherville ay baptisé dans leglise Paroissialle de la Ste famille de Boucherville Nicolas Bachan né du mesme jour de Nicolas Bachan dit Vertefeuille et d'Anne Lamoureux son espouse hbts (habitant) dans les isles de Madame de Varennes Paroisse de Boucherville son Parain a esté Louys l'Amoureux hbts des Isles de Madame de Varennes et Paroisse de Boucherville, et la maraine a esté francoise Lamoureux femme de Noël Chapelau aussi hbts des lieux susdits ils ont tous declaré ne scavoir signer. R (de la Saudrays)
Le 7 août 1694, par acte passé devant le notaire Antoine Adhémar, Anne reçoit de son père, Louis Lamoureux, un sixième de l'Île Ste-Marguerite, faisant partie des Iles Percées de la seigneurie du Cap de Varennes, entre le lot de ses parents et celui de sa soeur Françoise Lamoureux-Chapelot.
(…) … L’a Sixiesme partie de Lad Jsle ste margueritte tennant d’Un bout sur Le devant avec Le Chenal ditte de Boucherville Et d’autre bout par derriere Le fleuve St Laurent D’un Coste Aux terres desd Lamoureux et sa femme Et dautre part Aux terres de Noel Chappelleau [i. e. Françoise Lamoureux] (…)
Pour en savoir davantage sur l'Île Sainte-Marguerite et cette terre ancestrale, voir plus bas sur la présente page au «14 juillet 1726». Voir aussi la Section 1-C : Son époque, à sa sous-section «L'ÎLE SAINTE-MARGUERITE».
Le 3 avril 1698, Anne Lamoureux devient marraine de Marguerite Lamoureux, fille de son frère Jean-Baptiste.
Le 2 octobre 1698, pardevant le notaire Pierre Raimbault de Montréal, Nicolas engage pour trois ans, en qualité de domestique, le jeune François Arnaud (14 ans), fils de René Arnaud maître-charpentier (autrefois de Québec, maintenant établi à Ville-Marie) dont les affaires ne semblaient plus aller particulièrement bien à cette époque.
Le 12 avril 1699, pardevant le notaire Antoine Adhémar dit Saint-Martin, Nicolas doit à Joseph Aubuchon de la Côte Saint-François en l'Île de Montréal 150 livres pour une cavale (jument) et 100 livres pour diverses autres fournitures reçues antérieurement. Il obtiendra quittance finale le 10 août 1704.
Du 23 au 26 juin 1699 a lieu un procès entre Jacques Chevalier, demandeur, et Nicolas Bachand dit Vertefeuille, défendeur, au sujet de l'achat d'un bateau. Ce dossier de matière civile est composé des pièces suivantes : le procès-verbal du rapport des arbitres Noël Chapleau et René Douillard dit Laprise, concernant la visite d'un bateau acheté par le demandeur, Jacques Chevalier du défendeur, Nicolas Bachand dit Vertefeuille suivant un contrat passé devant le notaire Raimbault et le dictum de sentence. (cliquer sur la touche «Voir les images»)
Le 7 mars 1701, pardevant le notaire Antoine Adhémar dit Saint-Martin, Nicolas admet devoir 78 livres et 6 sols pour des marchandises achetées de Pierre Perthuys, marchand de Ville-Marie, somme qu'il promet de rembourser de la façon suivante : 40 livres le 12 mars, et 38 livres et 6 sols à la Nativité de Saint Jean-Baptiste.
On sait que Nicolas cultivait le blé. À preuve, cette vente de 50 minots (70 pieds cubes / 2,000 litres / 2 tonnes anglaises) de blé à Gérard Barsalou, marchand et maître-tanneur, le 3 octobre 1701 devant le notaire Pierre Raimbault de Montréal.
Leur second enfant est Jean-Baptiste «l'aîné», né le 15 et baptisé le 16 octobre 1701, à Boucherville. Le curé est Pierre-Rodolphe Guybert de la Saudrays. Les parents y sont dits habitants demeurant dans une île de Mme de Varennes. Le parrain est Jean Sicot habitant de Boucherville et la marraine est Denise Véronneau femme d’Adrien Lamoureux et tante de l’enfant. Il se mariera à Rivière-des-Prairies le 6 février 1736 avec Suzanne Christin dit Saint-Amour (7 avril 1715 - 23 décembre 1775), une de ses belle-soeurs et fille de Isaac Christin et de Suzanne Chartrand. Dans son contrat de mariage daté du 2 février 1736 pardevant le notaire Charles-François Coron, il déclare posséder 25 arpents de terre en l’île Sainte-Marguerite, 25 arpents à Boucherville au 2e rang, 75 arpents au 3e rang et 25 arpents au 4e rang. Il décédera le 26 avril 1778 à Boucherville. Leurs enfants:
Louis Bachand (né le 19 juillet 1737 à Verchères et décédé le 23 juillet 1799 à Verchères)
Jacques Bachand (né le 14 février 1739 à Verchères et décédé le 9 juillet 1799 à St-Hyacinthe)
Marie-Anne Bachand (née le 13 septembre 1740 à Chambly)
François-Xavier Bachand (né le 21 juillet 1743 à Verchères et décédé le 25 janvier 1744 à Verchères)
Marie-Brigitte Bachand (née le 21 avril 1745 à Verchères)
Véronique Bachand (née le 9 mai 1746 à Verchères et décédée le 13 mai 1809 à Verchères, ayant épousé Louis Huot)
François Bachand (né le 12 avril 1747 à Verchères et décédé le 7 novembre 1748 à Verchères)
Constant Bachand (né le 13 avril 1750 à Boucherville et décédé le 12 février 1802 à Boucherville, ayant épousé Marie-Josephte Blain née le 28 août 1747)
Marie-Amable Bachand
Jean-François Bachand (né le 26 février 1758 à Boucherville et décédé le 17 février 1837 à Boucherville, ayant épousé le 14 octobre 1776 à Boucherville Catherine Blain née le 11 octobre 1761 à Verchères et décédée le 11 octobre 1815 à Longueuil). Le 19 janvier 1818 à Varennes, il mariera Marie-Josephte Girard, née le 23 janvier 1764 à Varennes. Le 23 septembre 1830 à Longueuil, il mariera Marie-Josephte Richard née le 4 août 1787 à Chambly.
Suzanne Bachand épouse Jacques Huot
Jean-Baptiste Bachand
Pierre Bachand
Joseph-Marie Bachand
Marie-Appoline Bachand
Marie-Catherine Bachand
De cette branche descendent la plupart des familles Bachand de Boucherville et de la région. Joseph Bachand célibataire, fils de Napoléon et de Josette Laflamme, fût maire de la paroisse de Boucherville de 1937 au 21 octobre 1950 et l'abbé René Bachand, son frère, était à Boucherville en 1925 au moment on l'on fêtait le jubilé d'or sacerdotal du curé L.-J. Lafortune.
Le 16 octobre 1701, je soussigné pretre curé de Boucherville ay baptisé dans l'église paroissiale de la Ste Famille de Boucherville Jan baptisse Bachan né du jour precedent de Nicolas Bachan dit Vertefeuille et Anne Lamoureux son espouse hbts demeurants dans une isle de Madame de Varennes en cette paroisse son parain a été Jean chicot hbt de Boucherville et la maraine a eté Denyse Verronneau famme de Adrien Lamoureux tante de l'enfant et ont tous declaré ne Scavoir Signer. R. De la Saudrays ptre
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Contexte : Anne Stuart sera reine d’Angleterre de 1702 à 1714.
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Le 19 février 1703, pardevant le notaire Pierre Raimbault, Nicolas reconnaît être en dette à l'endroit de Charles de Couagne, marchand bourgeois de Ville-Marie.
Leur troisième enfant est Marie-Madeleine, née et baptisée le 26 mars 1703 à Boucherville. Le curé est Pierre-Rodolphe Guybert de la Saudrays. Les parents sont dits habitants de l’île Sainte-Marguerite en cette paroisse. Le parrain est Adrien Lamoureux, oncle maternel de l’enfant et la marraine est Marie-Madeleine Lamoureux, tante maternelle. Marie-Madeleine Bachand se mariera le 18 novembre 1727 à Boucherville, à Paul Christin, maître-cordonnier âgé d’environ 23 ans, fils d’Isaac Christin et de Suzanne Chartrand, en présence et du consentement de Jean Lamoureux, oncle de l’épouse, de sa mère Anne Lamoureux et d’Isaac Christin frère de l’époux, de Joseph Laporte cousin maternel de l’époux, de Jean-Baptiste et de Joseph Bachand frères de l’épouse, tous de cette paroisse et de Rivière-des-Prairies. C'est Tailhandier qui passe le contrat de mariage le 16 novembre 1727 en l’Île Sainte-Marguerite dans la maison de la veuve Bachand. Sont présents : Jean-Baptiste et Jean-Baptiste, ses frères, etc., tous habitants de l’Île Sainte-Marguerite. Madeleine décédera le 20 mars 1766 à Boucherville.
Le 26 mars 1703 ie sousigné Pretre curé de Boucherville ay baptisé dans l'église Paroissialle de la Ste Famille de Boucherville Marie Magdelaine Bachan née du meme jour de Nicolas Bachan et de Marie Magdeleine Lamoureux (lire Anne Lamoureux) son épouse hbt de lisle Ste Marguerite en cette paroisse son parain a été Adrien Lamoureux oncle maternel de l'enfant, et la maraine a été Anne Lamoureux (lire Marie-Magdeleine Lamoureux) tante maternelle de lenfant, ils ont tous declaré ne scavoir signer. R. De La Saudrays Ptre
Leur quatrième enfant est Joseph (voir la Section 2), né et baptisé le 7 octobre 1704 à Boucherville. Le parrain est Daniel Poirier et la marraine est Marie Gareau tous deux habitants de Boucherville. Le baptême est présidé par le frère Michel Bruslé (Brûlé), récollet missionnaire.
De l'année mil sept cent quatre le septimme jour du mois d'octobre jay soussigné missionnaire récolet du couvent de Ville-Marie ay baptisé dans l'église paroissiale de la Ste Famille de Boucherville Joseph Bachan née le mesme jour du dit mois de Nicolas Bachan et de Anne Lamoureux sa légitime épouse habitant de Boucherville son parain a esté Daniel Poirier et la maraine Marie Garau tous deux habitants de Boucherville lesquelles ont déclaré ne scavoir signer suivant l'ordonnance de ce enquis. Frère Michel Bruslé recolet missionnaire
Leur cinquième enfant est François, né et baptisé le 12 février 1707 à Boucherville. Le curé est Pierre-Rodolphe Guybert de la Saudrays. Les parents sont dits habitants de l’île Sainte-Marguerite en cette paroisse. Le parrain est François Viger habitant de la dite île et la marraine est Jeanne Tailhandier fille de M. LaBaume (Marien Tailhandier) chirurgien et notaire royal. Il sera inhumé le 6 août 1727 à Boucherville en présence de frère Louis maître d’école. On rapporte qu'à son décès, il était locataire d'une terre sur l'Île Sainte-Marguerite. À l'aveu et dénombrement de 1723, alors qu'il n'a que 16 ans, il se déclare l'occupant de la terre immédiatement au nord-est de celle de sa mère, soit la terre dont Daniel Poirier est propriétaire.
Le douzième jour de février mil sept cent sept je sousigné prêtre curé de Boucherville ay baptisé dans l'église paroissialle de la Ste Famille de Boucherville François Bachan, né du dit jour et an de Nicolas Bachan dit Vertefeuille et d'Anne Lamoureux son épouse hbts de l'isle Ste Marguerite en cette paroisse son parain a été François Viger hbt de la ditte isle, la maraine a eté Jeanne Taillandier fille de Mr LaBaume cirurgien et Notaire Royal la maraine a signé avec moi. Jeanne La Baume R. DeLa Saudrays ptre
25 juin 1707: Ordonnance précisant que les travaux réalisés par Nicolas Bachand sur la terre de sa femme Anne Lamoureux, lui resteront en propre. Ce dossier de matière civile est composé de l'ordonnance de Jacques Raudot, intendant, afin que les travaux qui seront entrepris par Nicolas Bachand sur la terre cédée à sa femme Anne Lamoureux, par ses parents Louis Lamoureux et Françoise Boivin, lui resteront en propre. (cliquer sur la touche «Voir les images»)
Le 27 novembre 1706, Louis Lamoureux emploie la force pour recouvrer sa terre qu'il avait vendue à Bertrand Arnaud le 9 juillet 1700 («Tenant la Totalite de Lad teerre d’Un bout en haut avec Le fleuve St Laurent d’Un Coste aux Chenail quy separe Lad Jsle ste margueritte d’avec Lisle du sr prudent Bougret Dufort Et D’autre part aux terre de Jean Lamoureux filz desd Vendeurs»). Il remit sa cause entre les mains du notaire Michel Lepailleur. La profession d'avocat, telle qu'elle se présente aujourd'hui, n'existait pas alors. Suite au procès contre Bertrand Arnaud, ce dernier lui abandonne sa terre à l'Île Ste-Marguerite le 7 juillet 1707. Puis le 15 juillet 1707, Louis Lamoureux la baille à ferme à Nicolas (qui agrandit ainsi son domaine) pour cinq ans, ainsi que la maison, la grange, etc., moyennant les cens et rentes, plus 200 livres par an. Louis se réserve toutefois un demi-arpent pour faire du tabac à son profit, le tout, par acte passé devant le notaire Marien Tailhandier. «(…) La terre dud lamoureux Sise & cituée En Lisle de Ste marguerite Consistant en une maison grange Estable terre labourable prerie et bois debout (…)»
26 août 1707: Procès entre Marie Godé, veuve de Charles de Couagne, demanderesse, et Nicolas Bachand dit Vertefeuille, défendeur, pour dette. Ce dossier de matière civile est composé du jugement par Pierre Raimbault, subdélégué par l'intendant Raudot, dans une poursuite intentée par Marie Godé contre Nicolas Bachand dit Vertefeuille pour une dette de 30 livres. (cliquer sur la touche «Voir les images»)
28 janvier 1709: Leur sixième enfant est Jean-Baptiste «le jeune» né le 28 et baptisé le 29 janvier 1709 à Boucherville. Le curé est Pierre-Rodolphe Guybert de la Saudrays. Le parrain est Jean-Baptiste Payet (maçon, tailleur de pierres) fils de Pierre et de Denise Tessier habitants de l’île de Montréal. La marraine est Thérèse Poirier fille de Jean et de feu Marie Langlois, demeurante ordinairement à Ville-Marie. Il est intéressant de constater la présence de deux fils du même prénom, Jean-Baptiste. La chose à cette époque se présentait fréquemment. On trouve assez souvent deux frères ou deux soeurs du même prénom. Pour les distinguer on ajoutait donc à leur nom le mot «l’ainé» et «le jeune». Il se mariera à Boucherville le 23 janvier 1738 avec Catherine Martinbeau, fille de Jean Martinbeau et de Marguerite Gareau. Il a les mêmes quantités de terre que son frère Jean-Baptiste l'aîné. Il ira s'établir au fief Bailleul (l'Assomption) en 1739. Il décédera à l'Assomption le 1 février 1761, laissant postérité.
Le 29 Janvier 1709 je Soussigné Prêtre curé de Boucherville ay baptisé dans l'église Paroissialle de la Ste Famille de Boucherville Jan baptiste Bachan né du jour precédent de Nicolas Bachan dit Vertefeuille et d'Anne Lamoureux son épouse Son parain a été Jan Baptiste Payet fils de Pierre Payet et de Denyse Poirier son épouse hbts de hile de Montreal la maraine therese Poirier fille de Jan Poirier, et de desfunte Marie Langlois demeurante ordinairement a Ville Marie La Maraine Seule a ScouSigner avec moy Suivant lordonnance. R. De la Saudrays Ptre Theres Poirier
De toute évidence, Nicolas n'a jamais pressenti sa mort. Nous savons que sa vie se déroule normalement dans le mois précédent. C'est le creux de l'hiver et il n'hésite pas à se déplacer à plusieurs reprises.
Le mardi 29 janvier, il se rend à l'église Sainte-Famille (à 4 kilomètres de sa maison) pour le baptême de son fils Jean-Baptiste «le jeune».
Le lundi 4 février, il y retourne pour celui de sa nièce Charlotte, fille d'Adrien Lamoureux dont il est le parrain.
Le jeudi 21 février (5 jours avant sa mort), il se rend chez le notaire Pierre Raimbault de Montréal afin d'y conclure d'importants achats auprès du marchand bourgeois Antoine Pascault de Ville-Marie. Voici d'ailleurs sa marque sur ce contrat, laissée en guise de dernière signature au-dessus de son nom:
Dans l'acte de sépulture qu'il rédigera, le curé Pierre-Rodolphe Guybert de la Saudrays dit qu'il a eu le temps d'administrer à Nicolas les sacrements de pénitence, eucharistie et extrême-onction avant son décès. La fin est venue rapidement, en l'espace de quelques jours seulement. On peut imaginer un accident de travail, une chute de son cheval, une péritonite...
Le mardi 26 février 1709, Nicolas meurt donc à l'âge de 42 ou 43 ans et sera inhumé au cimetière de la paroisse de Ste-Famille de Boucherville le lendemain. À cette époque, on gardait les défunts dans un charnier de pierre derrière l'église jusqu'à ce que le sol soit suffisamment dégelé en avril ou au début de mai.
Son fils Joseph a 4½ ans.
Anne Lamoureux survivra plus de 48 ans à Nicolas sans se remarier, bien qu'elle n'ait, au décès de Nicolas, que 31 ans avec 6 enfants dont l'aîné (Nicolas III) a 15 ans. Elle saura bien se débrouiller puisque quatre de ses fils déclarent posséder plusieurs terres au moment de leur mariage. Un des fils, François décèdera à l'âge de 20 ans, alors qu'il était déjà locataire d'une terre à l'Île Ste-Marguerite, soit celle appartenant à Daniel Poirier, immédiatement au nord-est de celle de Anne. Madeleine, la seule fille du couple, épousera Paul Christin, maître cordonnier. Le fils aîné, Nicolas, s'établira à Lachenaie, Jean-Baptiste-l'aîné à Boucherville, Joseph à Verchères. Et le dernier fils, Jean- Baptiste-le-jeune, fera souche à l'Assomption.
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Contexte : Le fort Chambly est terminé en 1711 et est utilisé par les Compagnies franches de la marine.
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Le 25 février 1712 (pardevant le notaire Marien Tailhandier dit LaBaume) Adrien Lamoureux vend à sa sœur Anne une terre située dans la seconde concession. Il s'agit du lot #67 mesurant 2 x 25 arpents, débutant à l'actuelle rue de Jumonville pour se terminer à l'actuel boulevard de Mortagne tout en bordant le flanc sud-ouest de la terre de Joseph Jacques Huet dit DuLude, cette dernière longeant l'actuel boulevard de Montarville sur son côté sud-ouest. Adrien se l'était fait concéder le 10 janvier 1705 (pardevant le notaire Marien Tailhandier dit LaBaume) par seigneur Pierre Boucher à charge de lui remettre 50 sols et 6 deniers de cens ainsi qu’une rente de deux chapons vifs le jour de la St-Martin (11 novembre) à chaque année.
Les 5 et 6 octobre 1713 a lieu un procès entre Jacques Reguindeau, syndic de la commune de Boucherville, demandeur, et plusieurs habitants, dont la veuve de Nicolas Bachand dit Vertefeuille, défendeurs, au sujet d'utilisation illégale de la commune. Ce dossier d'administration seigneuriale est composé des pièces suivantes : la requête de René Bau, procureur de Jacques Reguindeau, syndic de la commune de Boucherville, pour faire assigner en justice plusieurs habitants qui utilisent la commune sans en avoir le droit et leurs faire payer l'amende, vu le tort fait aux herbages ; la permission obtenue ; l'assignation faite à l'île Sainte-Thérèse, dépendante de Varennes, à la veuve de Nicolas Bachand dit Vertefeuille. (cliquer sur la touche «Voir les images»)
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Contexte : George I sera roi d’Angleterre de 1714 à 1727. Louis XV sera roi de France de 1715 à 1774. Isaac Newton (1642 - 1727) est au sommet de sa carrière. George II sera roi d’Angleterre de 1727 à 1760.
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Le 14 juin 1715, Anne et son frère Adrien se portent garants lors de l'achat d'une terre de 120 arpents en superficie, au prix de 3,200 livres, dans la seigneurie de Lachesnaye pardevant le notaire Michel Lepailleur de la Ferté à Montréal. Les vendeurs sont Pierre Legardeur, écuyer, seigneur de Repentigny et capitaine d'une compagnie des troupes du détachement de la Marine et Agathe de Saint-Père, son épouse, lesquels résident dans une maison de pierre située à l'angle nord-est des rues Saint-Paul et Saint-François-Xavier à Ville-Marie. L'acquéreur est Nicolas (III) Bachand, 22 ans. Le 30 octobre 1715 les vendeurs remettent quittance à Anne et Adrien devant le même notaire.
Le 14 juillet 1726 a lieu un procès au sujet d'une clôture impliquant François Viger et Anne Lamoureux, veuve de Bachand. Ce dossier de matière civile est composé du procès-verbal de la visite d'une clôture par les experts Louis Ménard, capitaine de la côte de Boucherville, et Gilles Papin, nommés dans une cause entre François Viger et Anne Lamoureux. Il y est fait mention que François Viger est responsable de l'entretien de 6 arpents de clôture et que Anne Lamoureux est responsable d'un autre 6 arpents. Ces 12 arpents de ligne mitoyenne concorde avec le rapport de l'arpenteur Hilaire Bernard de Larivière effectué probablement vers 1695 lorsque Daniel Poirier achète sa terre au nord-est de celle de Anne Lamoureux. Enfin, le tracé de cette ligne mitoyenne sur la photo aérienne ci-dessous concorde aussi exactement avec la largeur de l'Île à cet endroit.
Mais il y a plus. À l'endos du jugement se trouve un petit plan des lieux (voir ci-dessous). Bien que fort approximatif, la valeur inestimable de ce dessin réside dans le fait qu'il a été confectionné en présence et avec l'approbation de Anne Lamoureux. À noter que François Viger était le beau-frère de Anne, car il a marié sa sœur Françoise en janvier 1702. (Françoise avait marié Noël Chapelot le 21 mai 1692 et en était veuve depuis le 30 décembre 1699.) D'après le croquis annexé à ce procès-verbal, l'emplacement probable de la maison ancestrale serait environ 45° 35' 38" Nord / 73° 28' 12" Ouest.
Le 6 août 1727, François, le fils de Anne, lequel n'a que 20 ans, est inhumé à Boucherville en présence de frère Louis maître d’école. On rapporte qu'à son décès, il était locataire d'une terre sur l'Île Sainte-Marguerite. À l'aveu et dénombrement de 1723, alors qu'il n'avait que 16 ans, il se déclarait l'occupant de la terre immédiatement au nord-est de celle de sa mère, soit la terre dont Daniel Poirier est propriétaire.
Revenons à François Viger. Celui-ci est ambitieux et amasse argent et terres. Il semble aussi être pointilleux, avare et chicanier. Bien avant la «chicane de clôture» avec sa belle-soeur Anne, il avait été au cœur d'une importante discorde qui avait divisé la famille Lamoureux (voir la description des événements survenus entre 1707 et 1710 relativement à la division des terres de l'Île Sainte-Marguerite à la section 1-C). Et son attitude confrontationnelle semble aussi avoir été transmise à ses enfants. À preuve, l'agression dont ses fils François Jr et Martin se sont rendus coupables sur la personne de leur oncle Jean-Baptiste Lamoureux, autrefois allié de leur père.
Novembre 1730: Un procès est intenté entre Jean-Baptiste Lamoureux, habitant de l'île Sainte-Marguerite dans la paroisse Boucherville, plaignant, et ses neveux François Viger, fils, et Michel Viger, accusés de voies de fait. Ce dossier de matière criminelle se compose d’abord de la plainte de Jean Lamoureux contre ses neveux, François, 20 ans, et Michel Viger, 18 ans, pour l'avoir agressé et blessé, après avoir forcé cette dernière afin de passer sur son terrain avec leurs bestiaux en revenant du travail sur les terres de la dame Soumande le samedi 4 novembre 1730. Lors de cette bataille, des coups de poing et de piquet de clôture de cèdre ont été échangés. Un couteau a même été produit. Le plaignant fait valoir qu’il était en bon droit d’interdire le passage sur son terrain vu que l'intendant n'a daigné ouvrir un chemin public sur l'île. Il demande la tenue d'une information et un montant de 100 livres pour de la nourriture et des médicaments. Le dossier contient ensuite : la permission de faire informer et d'assigner les témoins qui sont Léger Martin, 46 ans, engagé de madame Soumande et Pierre Martin, 13 ans, fils de Léger ; les assignations à comparaître aux témoins de Lamoureux ; l'information judiciaire ; la communication au procureur du roi lequel requiert la comparution des accusés ; l'ordonnance pour "adjournement" des frères Viger ; la signification à ces derniers ; leurs interrogatoires ; les conclusions du procureur du roi ; la sentence qui défend aux parties de se méfaire et médire et qui ordonne aux frères Viger de comparaître à l'audience et de déclarer à leur oncle Lamoureux qu'ils se repentent d'avoir témérairement résisté et de s'être battus au lieu de se retirer. Les frais de justice sont aux frais des accusés. La signification du jugement aux frères Viger et les assignations pour faire leurs excuses complètent le dossier.
Pour sa part, Anne Lamoureux préfère l'harmonie. Le 30 juin 1732, elle fait assembler ses enfants pardevant le notaire Antoine Loiseau dit Châlons, pour le partage de ses biens, de son vivant, afin d'assurer son avenir et éviter toute contestation sur cet héritage après sa mort. Sont présents : Nicolas Bachand fils aîné, demeurant à Lachenaie, Jean-Baptiste «l'aîné» Bachand (ici désigné «Jean»), Paul Cristin, époux de Magdeleine Bachand, Joseph Bachand, tous demeurant à Boucherville. Le fils Jean-Baptiste «le jeune» (ici désigné «Baptiste») est absent car il n'a que 23 ans et 5 mois et il devra ratifier l'acte lorsqu'il aura atteint 25 ans. Par cet acte le fils Nicolas se tient pour content de 1,200 livres, un poulain, une vache, une couverte et une paire de draps. Paul Cristin a reçu 200 livres, une vache, un cochon, couverte et draps. Joseph a déjà reçu 1,000 livres qu'il a employées à acheter une terre à Verchères (voir section 2). Les terres, bâtiments, meubles etc., de la communauté Anne Lamoureux et feu Nicolas Bachand passent aux fils Jean-Baptiste «l'aîné» et Jean-Baptiste «le jeune». L’aîné prendra les terres de Boucherville et le jeune prendra les terres qu’Anne détenait à l’Assomption. Ils ont toutefois la charge de payer la somme de 1,000 livres à leur soeur Magdeleine en six ans avec les intérêts, de nourrir et entretenir leur mère tant saine que malade et d'en avoir soin comme de bons enfants doivent avoir pour leur mère ou lui payer une pension viagère de 250 livres par année pour sa nourriture et entretien, payable par quartier de 3 mois en 3 mois. Jean-Baptiste, le plus jeune agrée à l'accord, le 6 février 1735. Le 26 octobre 1738, Paul Cristin et Magdeleine Bachand reçoivent et donnent quittance à leurs frères pour 1,200 livres, exactement à la date d'échéance convenue.
Pardevant antoine Loiseau notaire Royal de la Juridiction royalle de montreal residant au bourg de Boucherville Soubsigné & tesmoins, Cy bas nommer furent present aune Lamoureus veuve de deffunt nicollas Bachant dit verte feuille vivant demeurant aud boucherville Laquelle a fait assembles ses Enfens & Jeandre qui sont nicollas bachant son fils ainé& Jeanbaptiste bachant & paul Cristain me cordonnier Comme ayant Epousé magdelaine bachant Et Joseph Bachant demurant tous aud boucherville a La reserve dud dit nicollas le fils demeurant a La Coste de La Chenais Et de present En le dit bourgs Lesquelles parties Sont Convenus tous Emsemble de bonne foy# sçavoir que Lad veuve voulant Se debarasser de tous Ces biens tant meubles quimmeubles de La Communauté qui Est Entre Sond deffunt mary Et Elle pour vivre plus Emrepos hor dinquietude Et mestres Ses Susd Emfans hors de partage apres son deced & Eviter toute Conteste que Sesd Enfens en pourroions avoir Un Jour a quoy Les Susd nicollas Jeanbaptiste Joseph magdelaine bachant son dit mary Cristaint ont tous Consenty Et Se sont acordes que Led nicollas bachant fils Ce tient Contant de douzes Cent livres Et un poulin Et une vache une couverte une paire de draps quils a receu quant Il Sept maryé Et En tient quitte sad mere ses freres Et Seur, Et de mesme Lad magdelaine bachant son dit mary auront La mesmes setttete somme moyenant quoy Ils sont Contant Et de laquelle somme de douze Cent livres Led paul Cristain En a receu deux Cent livres dont quite comme aussy ont receu fine vache Et un cochon couverte Et draps comme le Ledit nicollas, de mesme aussy Led joseph Et baptiste aura La mesme une somme de douse Cent livres Et un Cheval une vache couverte Et draps Comme les autres de laquelle somme led Joseph bachant a receu Celle de mille livres quil a Employée a acheter une terre a vercher dont tient quitte & a Jean & baptiste bachant apartiendra toutes les terres batimens Et meubles de la dite Communauté doit Lad veuve sest des a present demiser Et devetue au proffit desd Jean Et baptiste bachant ce acceptant pour Iceux leurs hoirs Et ayant Cause Cette demission Cession faite a La Charge de payer par Led Jean & baptiste bachant Scavoir a lad magdelaine leur Seur La somme de mil livres payables de ce Jour En six ans Enim seul payement moyennant Que les Jean Et baptiste bachant payeront Interests de ladite Somme a rescu du denier, vingt touts du roy Laquelle rente ne Commencera a Courir de Ce Jour En un an Et Continuer de la Enavent pendant Cinq année qui ferons Le terme desd six année a paille de tous depans domages Et Intherest, Comme aesY payeront Lesd Jean Et baptiste payeront aud Joseph leur frere deux Cent livres payable de Jour En Jour Et quant Il se marira En douerons une vache un Cheval Couverte Et draps Comme les deux autre ont Eut de plus lesd Jean Et baptiste bachant Ce Chargent Et Sobligent Comme Ils le prometent de nourrir Et dEntretenir leurs d mere pendant Sa Vie tant saine que malade Et dEm avoir Souïns Comme de bons Enfens doivent avoir pour leur mere Et apres sont deced la faire Enterrer avec Un service Solemner honorablement Comme Il apartient Et luy feront dire Cent Cinquante messe basse pour Le repos de son ame Et un service au bout de lan Et de payer toute les detes de Lad Communaute Sy aucune Ce trouves deüs Et du tout de charger Entierement lesd nicollas Joseph magdelaine bachant Leur frere Et Seur, Et au moyens de se faire Et de bien accomplir tous les Clauses Cy dessus mension nees Les dit nicollas Joseph Et magdelaine bachant transporte a leur dit frere Jean & baptiste bachant tous droits deproprieté fond tes fonds nons resons Et actions Et pretantions quil pouvoient avoir Pretendre Etdemander dans les successions dud defunt leur pere et de leur dite mere apres son deced Et prometent de ne Les recher ny Inquiester En aucune maniere que se soit que de Ce qui Et dit par Ces presentes, Comme aussy Son Convenus les dite parties quau cas que leur dite mere ne peut demurer Et ses Commandes avec ses d Enfans Jean Et baptiste En Ce Cas Ils sobligent Eux payer une pantion viagere de deux Cent Cinquante livres par Chacque annee pour sa nourriture & Entretien payable par Cartier de trois mois Et la porter En ou la leur dite mere demureroit Comme aus—y ne pourront vendre Ny Engager Les dites terres pendent Le vivant de leur dite mere a moins quelle y Consentes Laquelle promet de faire agréer Et ratifier Ses presentes par led baptiste son fils quant II aura a tare lage de vingt Cinq ans lequel na a present que vingt quatre ans Cinq mois Lequel Est absent presentement Car ainsy &c prometant &c obligeant renoncant Chacuns Enver soit &c fait Et passé aud bourg En la maison dud Cristain lan mil sept Cent trante deux le dernier Jour de Juin apres midy Em presence de pierre hüet dulude Et françois gavraumont demurant aud bourgs tesmoins soubsigné avec Led notaire lad veuve tous ses dits Enfens son Jeandre Cristain ont tous dit Et declaré Ne Scavoir Ecrire ny Signer de se Interpeller apres Lecture faite Suivant Lord.
p huet f. garo A biseau
A ce faire Est intervenu led Baptiste Bachand majeur de vingt Cinq ans a volontairement de Bonne foy pour ce comparans lequel apres que lecture luy a Este fait dud accord cy devant et cy desu Escrit par led noTM lequel a dite avoire Bien Entendu il oüi et compris la teneur dicelle dud accord a dit et declaré quil avoient led accord pour agreable, et par ces presente la ratifier et aprouvé voulent et consentant et sobligent En son Egard, de Suivres les clause et la teneur dud accord de point En point sens ne pouvoir iaurais ny contrevenir directemt ny indirectemt En quelque maniere que ce soit prometent &c Sobligent &c faite et passé aud Bourg de Boucherville En 'étude dud notaire lan mil Sept Cent trante Cinq le sixsieme jour de feuvrier apres midy En presence de Carmele le vasseur menuisier et joseph laporte tonneiller demeurant aud Bourg les moins soubsigne avec led nore led Batiste Bachand a dit et declare ne Scavoir Ecrire ny signer apres lecture fait suivent lord.
Carmele levasseur jh. laporte ALoiseau
#des Conventions cy aptes dites
Pardevant le no Sousignés et tesmoins Cy bas nommer Sont comparut led paul christin et magdelaine Bachand sa femme denommer au susd contract cy devant et desu Escrits lesquels on reconnu et confesser avoire Eut et recut desd jean et Baptiste bachant leur freres la Somme de Douze cent livres pOrté au susd contract dacors, cy desu Escrit avec tous les Interest jusque a ce jour Et pour de lad somme de douze cent livres lesd cristin et sad femme sont Biens contant et satisfait et En tiennent quitte lesd jean et Bachant leurs freres et tous austres avec tous les interests quils pourroit devoir Car ainsy &c quittant &c faits et passé aud Bourg de boucherville En la maison dud christin lan mil sept cent trante huit le vingt sixsieme jour doctobre avant - midy En presence de charle rinville forgeron et Joseph chapelot demurant aud Bourg de Boucherville En Eu appeler temoins sousigner que led Cristin lesd nolad madelaine bachand et lesd Jean et batiste Bachand ont dit et declarer ne Scavoir Escire ny Signer apres lecture fait tant qued parties que temoins Suivant lordce
p cristin charle Rimille J chaplaux ALoiseau
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Contexte : Les européens découvrent le caoutchouc en 1736. Johann Sebastian Bach (1685–1750) et George Frederic Handel (1685–1759) sont au sommet de leurs carrières. Le paratonnerre est inventé par Benjamin Franklin en 1752.
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Souvenons-nous de la «chicane de clôture» entre François Viger et Anne Lamoureux en 1726. Le même manège recommence onze ans plus tard, cette fois-ci au sujet d'un fossé entre les deux propriétés. Afin de déterminer qui a la responsabilité de l'entretenir, les parties conviennent de désigner à titre d'arbitres Louis Ménard (nommé par François Viger) et Jean Martinbeau (nommé par Anne Lamoureux). (À noter que Catherine Martinbeau, la fille de Jean, épousera Jean-Baptise «le jeune» en janvier 1738.) Le 17 novembre 1737, le notaire Antoine Loiseau dit Châlons consigne donc la décision des arbitres.
Pendant les vingt prochaines années, Anne demeurera dans sa maison de l'Île Sainte-Marguerite avec son fils Jean-Baptiste l'aîné et sa bru depuis l'année précédente, Suzanne Christin dit Saint-Amour.
Anne décède le 15 juillet 1757 et est inhumée le 16, dans le cimetière de la paroisse Sainte-Famille de Boucherville. Le curé est Étienne Marchand.
Son fils Joseph (voir Section 2), le prochain ancêtre que nous examinerons, est déjà décédé depuis près de 10 ans.
Utilisé de 1668 à 1875, le cimetière situé sur les côtés et à l'arrière de l'église Sainte-Famille de Boucherville ne répond plus au besoin de nouvelles inhumations. À la suite de l'ordonnance de la dernière visite épiscopale de Mgr Bourget, évêque de Montréal, la fabrique de la paroisse achète le 31 mars 1875, de Magloire Birtz dit Desmarteau, pour la somme de 1,000$, un terrain de deux arpents de front sur deux arpents de profondeur, lequel est situé au coin de la rue de Montbrun et du boulevard du Fort Saint-Louis.
Le 18 mai 1899, le curé Joachim Primeau et les marguilliers Louis Béland et Jacques Audet dit Lapointe envoient une requête au juge A. Papineau de la Cour Supérieure du Québec. L'extrait suivant de cette requête est révélateur de la situation à l'époque :
L'humble requête des soussignés, les curé et marguilliers de l'oeuvre et Fabrique de la paroisse de la Ste-Famille de Boucherville dans le diocèse de Montréal, expose respectueusement à votre honneur
- qu'un terrain a été acquis par la Fabrique de la dite paroisse avec la permission de sa Grandeur Monseigneur Ignace Bourget, alors évêque de Montréal, pour faire un cimetière et que c'est dans ce nouveau cimetière que se font actuellement les inhumations dans la dite paroisse;
- que vu l'étendue relativement considérable du dit nouveau. cimetière, la Fabrique a concédé des lots pour être à l'usage particulier des familles;
- qu'un grand nombre des habitants de la dite paroisse désirent que les restes de leurs parents soient exhumés de l'ancien cimetière, situé près de l'église, pour être déposés dans le nouveau, afin qu'ils aient la consolation de réunir ces restes chéris de leurs parents dans un même tombeau sur les lots acquis pour l'usage de leurs familles;
- qu'indépendamment des raisons ci-dessus, la sacristie devant être agrandie, il convient de faire un nombre considérable d'exhumations pour en asseoir les fondations;
- que suivant l'opinion des soussignés, cette exhumation partielle ou générale ne peut produire aucun danger;
- que d'ailleurs ils veilleront avec le plus grand soin que toutes les précautions seront prises pour obvier aux moindres inconvénients, s'il pouvait s'en rencontrer;
C'est pourquoi les soussignés supplient très humblement votre honneur de leur permettre d'exhumer tous les corps de l'ancien cimetière pour les transporter et les inhumer dans le nouveau.
L'autorisation du juge Papineau sera accordée trois jours plus tard, le 21 mai 1899.
En plus des corps, plusieurs pierres tombales, originalement posée dans le premier cimetière de Boucherville, situé autour et à l'arrière de l'église Sainte-Famille, furent retirées de ce cimetière et transportées au nouveau cimetière, vraisemblablement à la pièce, par les familles respectives des ancêtres. On ne sait pas qui s'est chargé des restes de Nicolas Bachand et Anne Lamoureux. On ne sait pas ce qu'il advient des dépouilles non-réclamées.
(En matière de lot de cimetière, contrairement à ce que véhicule le folklore populaire, un contrat conclu avec une Fabrique ne peut pas être une vente immobilière à perpétuité. On n’achète jamais un lot, on obtient plutôt un droit de concession. La raison en est fort simple : le terrain d’un cimetière est inaliénable et insaisissable. Il est donc impossible d’y acquérir une parcelle de terrain. Mais un droit de concession, qu’est-ce que c’est exactement? En matière de contrat, les tribunaux ont apparenté le droit de concession à un bail. C’est donc pour le droit d’inhumer un ou des cercueils, à installer un monument et pour assurer l’entretien du lot. À partir du moment où il n’est plus renouvelé, le contrat conclu par nos ancêtres permet à la Fabrique de cesser d’entretenir le lot, de retirer le monument et de céder les droits d’inhumation à un nouveau concessionnaire (ou «acquéreur»). En d’autres mots, ce lot peut être ré-assigné à une nouvelle famille dont les membres seraient alors inhumés par-dessus nos ancêtres désormais anonymes.)
Normalement, vers 1875, un lot de cimetière était octroyé «à perpétuité», un euphémisme trompeur signifiant véritablement «pour une période légale de 99 ans». À Boucherville, on octroiera aussi pour des périodes de 100 ans et, par la suite, de 50 ans. Rendu en 2004, un lot de 12 pieds par 9, le plus grand disponible, se louait 1,000 $ pour 25 ans. Les responsables du lot doivent payer une certaine somme d'argent pour son entretien et celui du cimetière en général. La désignation de successeurs est alors très importante afin d'assurer la pérennité de cette concession. Si la famille responsable du lot ne donne plus signe de vie, ne défraye plus la somme requise et qu'il n'y a pas eu de nouvelle inhumation dans ce lot depuis 30 ans, la Fabrique obtient une permission de la Cour supérieure, enlève et dispose de la pierre tombale, exhume les os, les dépose sur une toile à côté de la fosse, creuse jusqu'à une profondeur variant de 8 à 12 pieds, y redépose les os (toute cette opération s'appelle «la descente des os»), comble la fosse et ce lot est alors octroyé à une autre famille.
Vers 2001, la pierre tombale de Doremène Robert est retrouvée dans un marécage situé dans un champ près de la rue de Montbrun, à l’est du boulevard de Mortagne (environ 3 kilomètres du cimetière Ste-Famille). Après quelques entrevues effectuées auprès de personnes reliées à la terre ou encore auprès d'autres témoins, il ressort que certains connaissaient l'existence de pierres tombales dans ce marécage, pour en avoir vues plusieurs lors d'excursions champêtres lorsqu'ils étaient jeunes. Un témoin affirme même y avoir vu une statue d'un ange avec une trompette (fin des années 30) en plus d'y avoir vu plusieurs pierres tombales. Il semble donc que cette pierre ait été amenée sur cette terre avec d'autres pierres. Il est donc probable que cette pierre ait été déplacée de l'ancien au nouveau cimetière, puis éventuellement retirée du nouveau cimetière pour enfin être jetée dans le marécage par un sous-contractant de la Fabrique. Certains témoignages ne laissent aucun doute sur le fait qu'un grand nombre de pierres furent jetées dans ou près de ce marécage. Des témoignages récents indiquent que plusieurs pierres se trouvaient là jusqu'en 1987. Enfin, un témoin affirme que «c'est une personne de Saint-Basile qui est venue en chercher plusieurs à un moment donné». La pierre tombale de Doremène Robert est la seule qui ait survécu au sacrilège systématisé des tombes des ancêtres. Elle sera ré-installée derrière l'église Ste-Famille en 2002.
Lorsqu’on visite le «nouveau» cimetière Sainte-Famille, on est immédiatement frappé par la relative contemporanéité des pierres tombales. Seule une très infime proportion d’entre elles datent de plus de 80 ans. Pourtant, ce lieu a été ouvert il y a 140 ans!
Donc, contrairement à ce qu’on aime s’imaginer, plusieurs cimetières ne sont pas éternels. On sait, par exemple, que l’enceinte du Vieux-Montréal a contenu jusqu’à cinq cimetières entre 1642 et 1800, le plus important se trouvant autour de la première église Notre-Dame détruite suite à la construction de l’actuelle en 1829. La relève a été prise par le cimetière Saint-Antoine, ouvert en 1800 où se trouvent maintenant le Square Dorchester et la Place du Canada à l'intersection des rues Peel et René-Lévesque. Aujourd’hui, plus un seul de ces cimetières historiques existe. Qu’est-il advenu de ses milliers d’occupants?
En 1855, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges prend enfin la relève. À compter de ce moment et pour les cinquante prochaines années, il y eût une vague provinciale de fermetures et de déménagements de cimetières, autant pour des raisons d’hygiène que de développement immobilier. Ce qui s’est passé à Montréal est mieux documenté et est vraisemblablement indicatif de la philosophie et de la façon de faire de l’époque. Par exemple, en 1859 le cimetière Saint-Antoine est transformé en parc et seulement le quart de ses 50,000 occupants sont exhumés et transportés à Notre-Dame-des-Neiges. Ainsi, lorsqu’on creuse aujourd’hui pour des travaux d’aménagement, de voirie ou pour la construction d’un édifice en périphérie de cette zone, on trouve inévitablement des ossements. Même chose autour de l’église Notre-Dame où le minimum de translations ont été faites lors de son remplacement en 1829. À preuve les découvertes de tombes sous le parvis de l’actuelle église Notre-Dame à chaque nouvelle excavation.
On peut donc imaginer que la pratique de l'époque a été de permettre à ceux qui le voulaient d’exhumer et de transporter les membres de leur famille vers les nouveaux cimetières. C’est ce qui s’est passé à Boucherville. Toutefois, seule une minorité des centaines de pionniers et modestes paysans se trouvant autour de l’église depuis 200 ans ont dû être ainsi méticuleusement recouvrés et transportés avec affection et grands frais vers le nouveau cimetière. De plus, il est permis de croire que la fabrique n’a jamais eu les moyens financiers de transférer plusieurs centaines de sépultures «abandonnées» vers le nouveau cimetière de la rue Montbrun. Un tel effort aurait assurément laissé des traces documentaires ainsi qu’un monument quelconque pour indiquer le nouveau lieu commun de repos des ancêtres. Outre les tombes devant obligatoirement être déplacées pour permettre la construction des deux bâtiments situés au sud-ouest de l'église, la fabrique a donc dû tout simplement retirer les pierres tombales et laissé la majorité des défunts sur place. Nous stationnons donc vraisemblablement aujourd’hui nos automobiles sur nos ancêtres.
Malheureusement pour nous, il est surprenant et décevant de constater que la sépulture d'êtres chers dans un cimetière n'est pas une question de pérennité mais est ultimement soumise aux tyranniques exigences mercantilistes de la rentabilité économique, au lieu d'être traitées avec le respect, voire la vénération, qu’elles ont méritées et qui leur ont faussement été promis par l’institution qui en avaient la garde sacrée : leur Sainte-Mère, l'Église. Cruelle illusion! Le fait d’avoir un statut d’ancêtre-pionnier-fondateur n’exempte pas les os d’une personne de faire l’objet d’un profond abandon ou encore d'un vil marchandage dès que les témoins gênants que constitue la famille immédiate se sont commodément éloignés.