Pierre-Hubert Julien Bachand dit Vertefeuille
(10 octobre 1800 à Verchères – 4 janvier 1851 à Ste-Cécile-de-Milton)
Marie Marguerite Messier dit Duchesne
(28 août 1803 à St-Hyacinthe – 19 octobre 1845 à St-Pie)
Mariés le 30 septembre 1822 à Notre-Dame-du-Rosaire à St-Hyacinthe
Pierre-Hubert naît à Verchères. Lorsqu'il aura entre 10 et 15 ans, sa famille migrera vers St-Pie où son père, récemment veuf, refera sa vie avec une nouvelle épouse. Pierre-Hubert poursuivra la tradition ancestrale de l'agriculture dans cette même région où il fondera à son tour une famille. Il aura 11 enfants (dont Joseph) avec Marie Messier Duchène et 3 avec Angélique Vasseur Bélisle.
Naissance de Pierre-Hubert Bachand le 10 octobre 1800
Naissance de Pierre-Hubert Bachand le 10 octobre 1800 à l'église St-François-Xavier de Verchères. Remarquez que le parrain du premier enfant de Pierre-Mathias et de Marie-Sophie est Alexis Gipoulou dont on a entendu parler dans les deux sections précédentes. Il est le père de Marie-Sophie et a marié la mère de Pierre-Mathias suite au veuvage de cette dernière. La marraine est Marie Foisy dit Frenière, la grand-mère de l'enfant.
L'église de Verchères, construite en 1787. C'est l'aspect qu'elle avait lorsque Pierre-Hubert y fut baptisé le 10 octobre 1800.
Contexte : Napoléon sera empereur des français de 1804 à 1815. Il décédera en 1821. Les guerres napoléoniennes font rage de 1803 à 1815. La première locomotive à vapeur entre en service en 1804 en Angleterre. Le Canada est en guerre contre les États-Unis de 1812 à 1815. L’éruption du volcan Tambora en Indonésie en mars 1815 a causé des chutes de neige ici en juin et 1815/1816 furent baptisées des années sans été. George III sera roi d’Angleterre de 1760 à 1820, suivi de George IV de 1820 à 1830.
Naissance de Marie Marguerite Messier Duchesne le 28 août 1803
Naissance de Marie Marguerite Messier Duchesne le 28 août 1803 à l'église Notre-Dame-du-Rosaire de St-Hyacinthe.
Parrain : Jean-Baptiste Deaudelin / marraine : Marie Palardis / prêtre : Louis-Martial Bardy.
Les parents de Marie Marguerite sont Antoine Messier et Marie Daudelin. Marie Daudelin est probablement décédée à 35 ans le 14 février 1816 (N.D.R. St-H.) et Antoine Messier est décédé à l'âge de 45 ans le 17 juillet 1817 (N.D.R. St-H.). C'est donc dire que Marie Messier a été orpheline au début de son adolescence.
Le 12 mai 1810, Marie-Sophie Gipoulou, la mère de Pierre-Hubert, décède. Pierre-Hubert a alors 9½ ans.
Mariage de Pierre-Hubert et de Marie Marguerite le 30 septembre 1822
Mariage de Pierre-Hubert et de Marie le 30 septembre 1822 à l'église Notre-Dame-du-Rosaire de St-Hyacinthe. Prêtre : Daniel Delisle.
Historique de la paroisse de St-Hyacinthe : Érection canonique et ouverture des registres de la paroisse, originalement appelée «Notre-Dame-de-Saint-Hyacinthe», en 1777. Celle-ci donnera naissance, entre 1806 et 1952, à douze autres paroisses. Entre autres, le 15 octobre 1853, la paroisse originale est scindée en deux. La paroisse «Notre-Dame-de-Saint-Hyacinthe» prend alors le nom de «Notre-Dame-du-Rosaire». La nouvelle paroisse prend le nom de «Saint-Hyacinthe-le-Confesseur» et devient la cathédrale.
L'église Notre-Dame-du-Rosaire: En 1780, on inaugure une première chapelle en bois dédiée à Notre-Dame-du-Rosaire. En 1793, on commence la construction de la première église en pierre, laquelle sera inaugurée en 1796. En 1858, on inaugure l'église actuelle (ci-dessous) construite selon des plans de Victor Bourgeau. Elle est située au 2200, rue Girouard Ouest.
À la page précédente, on a vu qu'après environ 90 ans à Verchères, notre lignée est déménagée dans les environs de St-Pie afin d'y poursuivre la seule occupation qu'elle exerce depuis son arrivée au Canada, l'agriculture. Ce déménagement s'est produit entre le moment où Pierre-Mathias, le père du jeune Pierre Hubert, est devenu veuf en 1810 et celui où il a refait sa vie à St-Pie avec une nouvelle épouse en 1815.
Naissance de Pierre entre 1821 et 1824
(Entre le 15 août 1821 et le 6 avril 1824* - 25 avril 1917 à l'église St-Jean-Baptiste de Roxton Falls).
Il mariera Anna Morissette (17 juillet 1826 à l'église de St-Pie - 25 janvier 1907 à l'église St-Jean-Baptiste de Roxton Falls) le 16 janvier 1844 à l'église de St-Pie.
Mariage de Pierre Bachand avec Anna Morrissette le 16 janvier 1844 à l'église de St-Pie. Curé : Joseph Crevier.
En 2006, leur tombe était encore dans le cimetière de Roxton Falls.
*Le mystère entourant la naissance de Pierre:
Aucun acte de baptême émis aux alentours de ces dates par la paroisse Notre-Dame-du-Rosaire (à laquelle appartenait sa mère, Marie Messier) ou toute autre paroisse des alentours ne vient corroborer l'une quelconque de ces hypothèses. Cette absence inusitée de document, combinée à la variété de théories entourant la date de naissance de Pierre font soupçonner une conception pré-maritale, laquelle aurait eu avantage à être «camouflée» pour éviter l'inutile scandale. Parfois, les sœurs hébergeaient les filles dans leur couvent au moment de la naissance de leur enfant illégitime. Souvenons-nous aussi que sa mère, Marie Messier, était orpheline depuis l'âge de 14 ans. Enfin, à cette époque, la grande majorité des mères célibataires se mariaient ensuite, le tiers légitimant leur progéniture en épousant le père-même de l'enfant.
Dans d'autres cas, l’enfant illégitime d’une fille en âge de procréer était adopté par les parents de cette dernière afin de le «légitimer» et camoufler les actions de leur fille. L’enfant grandissait donc dans la même maison que la fille et les parents de cette dernière et était présenté à la société comme «le jeune frère» de cette fille (laquelle était en réalité sa mère biologique). Les parents biologiques de cette fille étaient donc en réalité les grands-parents biologiques de l’enfant illégitime, mais se présentaient toutefois dans la société comme les parents de cet enfant.
Source : Les naissances illégitimes sur les rives du Saint-Laurent avant 1730, Lyne Paquette et Réal Bates, Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 40, n° 2, 1986, p. 239-252.
Naissance de Marie-Zoé le 12 juillet 1825
(12 juillet 1825 à l'église Notre-Dame-du-Rosaire de St-Hyacinthe - 11 octobre 1908 à Valcourt).
Parrain : Joseph Burel / marraine : Angélique Larrivée / curé : P. Mercure.
Elle mariera Janvier Parent le 13 février 1844 à l'église de St-Pie, Jean-Baptiste Roberge le 5 avril 1875 à l'église de Valcourt et Basile Gingras le 12 mai 1885 à l'église de St-Joachim-de-Shefford.
Naissance de Olivier le 27 juin 1827
(27 juin 1827 à l'église Notre-Dame-du-Rosaire de St-Hyacinthe - décès possible le 24 juillet 1909 à Granby).
Parrain : Olivier Laplante / marraine : Marie Laporte (?) / curé : L. Poulin.
Il mariera Émérance Ballard le 13 novembre 1848 à l'église de Ste-Cécile-de-Milton. Née en 1829, elle décédera avant 1868 à St-Pie. Olivier se remarie le 4 juillet 1876 à St-Pie avec Émilie Ménard. En 1891, il habite à St-Joachim-de-Shefford et le couple a 7 enfants âgés de 1 à 14 ans.
C'est Olivier qui hébergera Joseph lorsque ce dernier deviendra orphelin à 9 ans.
C'est aussi lui qui servira de témoin au mariage de Joseph et Mathilde en 1864.
Naissance de Aurélie le 23 août 1830
(23 août 1830 à l'église de St-Césaire - 19 août 1905 à Racine).
Parrain : Antoine Allaire / marraine : Angèle Messier / prêtre : Daniel Delisle.
Au lieu d'écrire «Duchesne», il écrit «Chenet» - un nom de famille inexistant en 1830.
Elle mariera Pierre-Trefflé Parent 20 novembre 1848 à l'église de Ste-Cécile-de-Milton.
Contexte : Ludwig van Beethoven (1770 - 1827) et Frédéric Chopin (1810 – 1849) sont au sommet de leurs carrières. Invention de la photographie par Nicéphore Niépce en 1826. Guillaume IV sera roi d’Angleterre de 1830 à 1837, suivi de Victoria de 1837 à 1901. La révolte des patriotes de 1837 – 1838 a lieu. Relativement à ces événements, trois Bachand sont réputés y avoir participé : Pierre Bachand, cultivateur, 24 ans, de Saint-Philippe-de-Laprairie, François Bachand, cultivateur, 36 ans, de Saint-Charles-sur-Richelieu et Constant Bachand, lieu de résidence inconnu. Ces informations sont tirées d'une liste des patriotes dans le livre de Jean-Paul Bernard, «Les rébellions de 1837-1838» aux éditions Boréal. Quant à Pierre, une requête en faveur d’un groupe de six individus dont il faisait partie, a été déposée le 24 décembre 1838 par quatre autres personnes reconnaissant que ces six individus sont des citoyens honnêtes, sobres, loyaux envers Sa Majesté et qui ne voulaient pas prendre part aux troubles de la Rébellion de 1837-1838, mais qu'ils ont dû céder sous les menaces des Patriotes (source : Archives nationales du Québec, cote : TL19,S1,SS62,D559). Peu importe la justesse ou l’opportunisme de ce document, il était bienvenu dans le contexte où le sanguinaire général britannique John Colborne faisait brûler plusieurs fermes susceptibles d'abriter des rebelles, notamment à La Prairie et Napierville à l’automne de 1838. Le Haut-Canada et le Bas-Canada sont unis en 1840.
On a vu que le mariage de Pierre Hubert et de Marie avait eu lieu en 1822 à l'église Notre-Dame-du Rosaire de St-Hyacinthe. C'est aussi à cet endroit que seront baptisés les trois premiers enfants du jeune couple. Mais dès que la paroisse de St-Pie pourra commencer à tenir des registres en 1830, c'est là que les événements familiaux se transporteront.
Historique de St-Pie: Vers 1795, un nommé Beauregard de Saint-Hyacinthe construisit un moulin à scie situé au rapide de la ville actuelle. Mais les véritables fondateurs de la ville furent plutôt les pionniers qu’on trouve établis dès 1803 et dont les établissements remontaient peut-être déjà à quelques années. C’est le 4 janvier 1825 que la paroisse est mise par Monseigneur Plessis sous la protection de Saint-Pie V, pape, dont la fête se célèbre le 5 mai. Une requête, adressée le 13 juin 1825 à Monseigneur Plessis par 150 tenanciers de Saint-Pie, comté Richelieu, mentionne que leur arrondissement regroupe 1,200 âmes, dont environ 650 communiants. Le 23 septembre 1828, Messire Hébert, curé de Saint-Ours, plante une croix à la place où devra être l’autel de la chapelle. On décida, le 13 mai 1830, de construire une chapelle en bois de 90 x 40 pieds de large contenant 125 bancs de quatre pieds de largeur, ainsi qu’un presbytère en pierre de 60 x 35 pieds de large. La desserte de Saint-Pie commence le jeudi 14 octobre 1830, par la bénédiction de la chapelle et du cimetière. La chapelle est située plus près de l’église actuelle rue Notre-Dame et plus près aussi de l’actuelle rue Saint-François. En arrière, et tout près du terrain de la chapelle, se trouve le cimetière. Les baptêmes, mariages et sépultures peuvent alors débuter. Messire Amable Brais, né à Longueuil le 5 mars 1792, ancien vicaire de Sorel, fut curé de Saint-Pie jusqu’au 1er octobre 1834. Le 22 avril 1842, on fit l’inauguration de la première école de Saint-Pie. Il y avait environ soixante-dix enfants qui la fréquentaient.
Le 22 février 1850, les syndics passèrent marché avec les sieurs Onésime Généreux, architecte, maître-entrepreneur de Saint-Hyacinthe, et Olivier Morin, habitant de Saint-Pie, aux fins de construire une nouvelle église en pierre, de 150 x 60 pieds et de 32 pieds de haut, au-dessus du solage, et une sacristie pareillement en pierre. Le 2 mai 1853, un 2ème marché fut passé pour parachever l’intérieur de l’église et de la sacristie.
Le 30 septembre 1854, le nouveau temple, étant à peu près terminé, fut livré à l’usage du culte divin et inauguré par une bénédiction donnée par monsieur Crevier, curé de la paroisse, assisté de monsieur Michel Godard, vicaire de Saint-Césaire. Quant à l’église elle-même, elle se distingue surtout par ses vastes proportions. Le style est gothique surbaissé. La façade, qui menace de s'écrouler, fut remplacée en 1910 et des rénovations intérieures effectuées.
Source: St-Pie, 1828-2003: une paroisse, un village, une ville, une histoire, Éditions Louis Bilodeau, 2003, 463 pages.
Le recensement fédéral de 1831 place Pierre-Hubert dans le rang Saint-Charles, au pied du Mont Yamaska. Ce rang comporte 31 terres dont près du tiers sont ingrates et les habitants sont pauvres en partie ou endettés envers le Seigneur. Pierre-Hubert y possède 60 arpents dont seulement 4½ sont cultivés.
Sources : Archives nationales du Québec, microfilm C722, page 1668 + Abbé Isidore Desnoyers, «Chroniques de la Paroisse de Saint-Pie, comté de Bagot», Centre d’archives du séminaire de Saint-Hyacinthe.
Naissance de Marie-Marguerite le 19 septembre 1832
(19 septembre 1832 à l'église de St-Pie - 1915).
Parrain : Jean-Baptiste Boulé / marraine : Marie Maillet / curé : Amable Brais.
Elle mariera André Duval le 14 janvier 1850 à l'église de Ste-Cécile-de-Milton.
Naissance de David le 29 juin 1834
(29 juin 1834 à l'église de St-Pie - 1_).
Parrain : Paul Desroches / marraine : Catherine Méty (?) / curé : Amable Brais.
Naissance de Mathilde le 11 avril 1836
(11 avril 1836 à St-Pie – 13 février 1933 à Oconto Falls, Wisconsin)
Parrain : Joseph Bachand / marraine : Mathilde Chicoine / curé : Joseph-Alexandre Boisvert.
Mathilde épouse Michel Carmel Vasseur (né le 25 avril 1813 à Boucherville, fils de Baptiste Carmel Vasseur et Marie Chauvin) le 12 juillet 1852 à Ste-Cécile-de-Milton. Michel est alors décrit comme résidant à Saginaw dans l’état du Michigan. À cette époque, de nombreux canadiens français catholiques vivaient à cet endroit où il y avait une florissante industrie forestière. On peut comprendre qu’elle mariera en secondes noces un monsieur Sharrow (vraisemblablement une adaptation américaine du nom Charron) et elle aura quatre enfants, dont Adeline (21 juin 1860 - 25 septembre 1930). Le 10 février 1879, Adeline épousera Guillaume Fabry (14 mars 1860 - 2 mai 1950), commerçant de bétail et fils d’immigrants belges. En août 1919, Mathilde est décrite par sa nièce Éva Bachand (cette dernière étant en visite chez son propre frère Alphérie Bachand à Saginaw, Wisconsin) comme «petite vieille de 84 ans, hargneuse quelque peu et qui ne semble pas sympathique». À noter que dans l'acte de baptême ci-dessous, le prêtre fait une erreur quant au nom de la mère. Au lieu d'écrire «Duchesne», il écrit plutôt «Chenette» - un nom de famille inexistant en 1836.
Naissance de François le 5 mai 1837
(5 mai 1837 à l'église de St-Pie – 6 juin 1841 à l'église de St-Pie).
Parrain : François Hébert / marraine : Louise ... / curé : Charles LaRocque
Naissance:
Décès:
Naissance de Philomène le 10 septembre 1838
(10 septembre 1838 à l'église de St-Pie - 1_).
Parrain : Jean-Baptiste ... / marraine : Marie Desautels / curé : Charles LaRocque.
Naissance de Joseph le 11 mars 1841
(11 mars 1841 à l'église de St-Pie - 24 septembre 1898 à l'église de Saint-Joachim-de-Shefford).
Il mariera Mathilde Ballard le 9 février 1864 à l'église de Saint-Joachim-de-Shefford.
Le 30 novembre 1841, Pierre-Mathias, le père de Pierre-Hubert, décède. Pierre-Hubert a alors 41 ans.
Naissance de Rose-de-Lima le 4 février 1844
(4 février 1844 à l'église de St-Pie - 1857).
Parrain : Pierre Beaulieu / marraine : Zoë Petit mariée à Louis Théberge / curé : Joseph Crevier.
Déménagement de St-Pie à Ste-Cécile-de-Milton le 1 mai 1845
Le 28 novembre 1844, devant Me Henri-Benjamin Bondy, notaire à St-Pie, Pierre-Hubert et Marie Marguerite échangent leurs terres avec Léon Kirouac et sa femme Éléonore Létourneau. Acte #1666 du 4 décembre 1844 au bureau d'enregistrement de St-Hyacinthe.
Un morceau de terre faisant partie de la terre de Jean-Baptiste Duval sise au deuxième rang des terres du Township de Milton, de la contenance ce morceau de deux arpents et demie (480 pieds) de large sur toute la profondeur de ladite terre dudit Duval tenant d’un côté en la ligne seigneuriale d’autre côté sur résidu de la terre dudit Jean-Baptiste Duval d’un bout au sud au lot de terre no. Vingt un dans le premier rang et au nord au chemin de division de deuxième et troisième rangs dudit Milton sans bâtisses, tel que ce morceau de terre est actuellement, lequel appartient audit Sr et Dame Kirouac. (...) Et contre échange, lesdits Pierre Bachamps et son épouse ont cédé quitté et abandonné dès maintenant et à toujours audit titre d’échange auxdits Sr et Dame Léon Kirouac acceptant pour eux, leurs hairs et ayant cause, savoir, une terre sise au rang St-Michel-des-Allonges à St-Pie susdit, de la contenance de trois arpents (575 pieds) de front sur dix huit arpens (3,453 pieds) environ de profondeur (...) tenant pardevant au chemin dudit rang St-Michel, en profondeur au chemin d’entre les terres des rangs St-François et St-Michel, d’un côté à Abraham Vachon et d’autre côté à Joseph Loiselle, avec maison, grange, étable et toutes choses sus érigées, droits aux vendeurs d’occuper ladite maison et bâtisses jusqu’au premier mai prochain (1 mai 1845).
Du rang Saint-Charles de Saint-Pie, Pierre-Hubert a amélioré son sort depuis 1831 en s'établissant ensuite dans le rang Saint-Michel-des-Allonges de Saint-Pie. Ce rang comporte 60 terres et est décrit comme étant le meilleur de tous les rangs par la qualité des terres qui sont bien avancées. La description semble correspondre aux lots 289 ou 290 du cadastre du Québec (lots 299 ou 300 du cadastre abrégé seigneurial / lots 2 972 785 ou 2 972 788 du cadastre rénové d'aujourd'hui).
Source : Abbé Isidore Desnoyers, «Chroniques de la Paroisse de Saint-Pie, comté de Bagot», Centre d’archives du séminaire de Saint-Hyacinthe.
On comprend que Pierre-Hubert et Marie Marguerite viennent donc d'acquérir une terre sans bâtiment à Sainte-Cécile-de-Milton (vulgairement appelée «Côteau Rouge» à cette époque). Ils se réservent toutefois le droit d'habiter encore 5 mois dans leur maison de St-Pie, le temps de s'en construire une sur leur nouvelle terre à Sainte-Cécile.
Aujourd'hui, la désignation cadastrale de cette nouvelle terre à Sainte-Cécile-de-Milton correspond au lot 20H du deuxième rang de la paroisse de Sainte-Cécile-de-Milton, soit le 1111, 3e Rang Ouest. La maison ancestrale était possiblement située à 45°28'58" N 72°48'52" O et se trouvait donc à 5 kilomètres de l'église du village - tout un voyage afin d'y amener une douzaine de personnes à chaque dimanche.
Naissance de Jean-François le 19 octobre 1845
(19 octobre 1845 à l'église de St-Pie - 6 novembre 1845 à l'église de St-Pie)
Parrain : François Fontaine / marraine : Thérèse Poupart / curé : Joseph Crevier.
Marie Marguerite meurt en accouchant de lui.
Décès de Marie Marguerite Messier Duchesne le 19 octobre 1845
Décès de Marie Marguerite Messier Duchesne le 19 octobre 1845 à l'église de St-Pie. Curé : Joseph Crevier.
Son fils Joseph a 4½ ans.
C'est dans la première chapelle et dans le premier cimetière de Saint-Pie que Marie Marguerite Messier Duchesne sera amenée suite à son décès le 19 octobre 1845. Ce cimetière était situé à proximité de l’église actuelle, principalement sur tout le terrain aujourd'hui occupé par l’École au Coeur-des-Monts. Lors de la construction de l’église en 1850 des sépultures sont heurtées. Malgré quelques agrandissements, le cimetière affiche complet en 1898 avec 5,000 morts. Le 2 novembre 1899, le nouveau cimetière, situé à 1,500 pieds au nord de l’église, est inauguré. Mais déjà le 22 août précédent, le juge Louis Tellier de la Cour supérieure avait autorisé la requête de la Fabrique d’exhumer tous les corps de l’ancien cimetière afin de les transporter au nouveau. Beaucoup de familles viennent elles-mêmes exhumer leurs morts. La Fabrique organise des corvées pour suppléer aux familles absentes. L’exhumation et le relèvement du terrain prennent fin au cours de l’année 1901. Une note dans les registres de la Fabrique pour l’année 1902 indique que tous les corps ont été transportés dans le nouveau cimetière. La réalité est toutefois différente, car au cours des années 1913-14 et 1950-60, lors de la construction des écoles, des corps sont trouvés...
Seconde noce de Pierre-Hubert avec Angélique Vasseur-Bélisle le 21 avril 1846
Seconde noce de Pierre-Hubert avec Angélique Vasseur-Bélisle le 21 avril 1846 à l'église de St-Pie. Curé : Joseph Crevier.
Contexte : La première révolution industrielle désigne le processus historique qui fait basculer une société à dominante agraire et artisanale vers une société commerciale et industrielle. Les premiers espaces à s'être industrialisés sont la Grande-Bretagne à la fin du 18e siècle, puis la France au début du 19e siècle. L'Allemagne et les États-Unis s'industrialisent à partir du milieu du 19e siècle. Elle concerne davantage les textiles, les technologies sidérurgique et de la vapeur. La première ligne de télégraphe est mise en opération aux États-Unis en 1844. La Grande Famine de 1845 – 1849 en Irlande amène de nombreux immigrants ici.
En 1847, le conseil municipal de Sainte-Cécile-de-Milton n'était composé que de francophones: Étienne Lacoste, maire; Damasse Marcotte, secrétaire-trésorier; Pierre-Hubert Bachand, Jean-Baptiste Duval, Joseph-Louis Beaudry et Louis Lescault comme conseillers. À cette assemblée, selon le procès-verbal écrit en français, ils ont discuté d'un nouveau chemin près de la Rivière Noire (Chemin de Côté ou de la Reine). Les frais pour cette réalisation étaient de 189 Louis et le notaire était Me Tétu.
Naissance de Victoire le 2 mars 1847
(2 mars 1847 à l'église de Ste-Cécile-de-Milton - 1_)
Parrain : son frère Olivier Bachand / marraine : sa sœur aurélie Bachand / curé : Joseph Noiseux.
Naissance de Anastasie le 2 septembre 1848
(2 septembre 1848 à l'église de St-Pie - 25 octobre 1871 à l'église St-Jean-Baptiste de Roxton Falls)
Parrain : Charles Vapeur / marraine : Marie Bachand / curé : V. Clément.
Elle a épousé François Lussier.
Naissance de Malvina le 5 octobre 1849
(5 octobre 1849 à l'église de Ste-Cécile-de-Milton - 1_)
Parrain : Jean-Baptiste Duval / marraine : Thérèse Brapard (?) / curé : M. Piette.
Elle mariera Isaac Chartier le 12 février 1868 à l'église St-Jean-Baptiste de Roxton Falls.
Décès de Pierre-Hubert le 4 janvier 1851
Décès de Pierre-Hubert le 4 janvier 1851 à la chapelle de la mission de Ste-Cécile-de-Milton. Curé : Joseph-Alexandre Boisvert.
Son fils Joseph a 9¾ ans.
Historique de Sainte-Cécile-de-Milton, comté de Shefford, diocèse de Saint-Hyacinthe: Une donation de 85 concessions en 1803 a été faite par le roi George III d'Angleterre à des immigrants ayant servi la couronne d'Angleterre. Quelques-uns s'y établissent, mais peu de ces lots, semble-t-il, furent habités avant 1823. Ces anglophones colonisateurs viennent majoritairement d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande. Des Loyalistes, qui ont fui leur nouveau pays, les États-Unis, afin de rester fidèles à leur patrie anglaise, s'établissent au Canada. Quelque-uns obtiennent comme les précédents, des concessions dans le canton de Milton. Au recensement de 1831, on dénombre 43 familles comptant 148 habitants. De ces familles, plusieurs habitent sur une colline (appelée «Cap Rouge» par les francophones) où ils forment le premier village; Milton Corner, aujourd'hui le village de Sainte-Cécile. Surtout cultivateurs et défricheurs, ils érigent au moins une église et deux cimetières en ce lieu. On dénombre deux écoles anglaises. D'autres anglophones s'installent le long des rivières, entre autre près de la rivière Mawcook, principalement à la limite du canton de Milton et de Granby, ainsi que dans le premier, le deuxième et le troisième rang. Plusieurs anglophones sont déjà bien installés et adaptés à leur nouveau «pays» lorsque les premiers Canadiens-français arrivent dans le canton de Milton. Il semble que leur établissement débute vers 1840, soit juste après la rébellion des patriotes. Les anglophones de Milton Corner et du canton de Milton devront s'ajuster à un nouveau voisinage: les francophones. La majorité de nos colonisateurs français dans le canton de Milton proviennent principalement des villages de Saint-Pie, Saint-Dominique, Saint-Damase, ainsi que de la ville de Saint-Hyacinthe. En 1842, seulement 11 ans après le recensement de 1831, le nombre de francophones établis dans le canton de Milton atteint plus de 50% de la population. Le nombre de colons canadiens français catholiques (355) impose la construction d'une chapelle catholique.
En 1846: fondation de la mission Sainte-Cécile et construction d'une seconde chapelle en pierre. Elle était sur le site aujourd'hui occupé par l'école. Au premier étage se trouvait le presbytère ainsi que la salle paroissiale qui servait d'école pendant la semaine et la chapelle se trouvait aux deuxième. C'est là que le prêtre-missionnaire Joseph-Alexandre Boisvert y a célébré les funérailles de Pierre-Hubert le 13 janvier 1851. Il est ensuite enterré dans le «cimetière de cette mission». La population est alors de 1,104 habitants. En 1852 les francophones constituent plus de 90% de la population (canton de Milton et de Roxton réunis). L'immigration anglaise, à ce même moment, semble à la baisse. pour ceux qui restent, ils doivent accepter leurs nouveaux voisins, ce qui n'est pas toujours facile. Car les Canadiens-français, assez nombreux, apportent avec eu une autre culture au Township et bouleversent les coutumes et les pratiques de la population anglaise déjà établie. Ces premiers colonisateurs français vivaient presque exclusivement de leur terre. Par contre, quelques individus pratiquaient un métier connexe, soit par intérêt, soit pour mieux subvenir aux besoins familiaux. C'est pourquoi on retrouve dans les recensements des cultivateurs forgerons, cordonniers, tailleurs de pierre, journaliers, etc. Grâce à eux, Sainte-Cécile-de-Milton connaîtra ses premières industries.
L’église actuelle (la 3e) a été construite seulement entre 1859 et 1861, soit 8 ans après la mort de Pierre Hubert. Le premier cimetière catholique, qui était situé à l’arrière de l’église actuelle, a été béni en septembre 1857. Or, cinquante ans plus tard, par ordre du Conseil d’hygiène, on a dû le déménager à l’extérieur du village, sur la route 137 actuelle. Le terrain du nouveau cimetière avait été acheté en 1906, les dépouilles mortelles ont été transportées un peu plus tard et le lieu de sépulture a été béni en novembre 1907.
(Photo: Chantal Lefebvre, SHHY)
Dix-huit pierres tombales, laissées derrière la sacristie, indiquent encore l’emplacement du premier cimetière de la communauté catholique en 1857. Mais l'histoire du cimetière de 1857 ne concerne même pas Pierre-Hubert puisqu'il a plutôt été enterré en 1851 dans le cimetière de la «mission de 1846», lequel était situé à 1,400 pieds au sud-ouest. Aucune information n'est disponible relativement à ce qui est advenu du cimetière de 1846. Ce site est aujourd'hui occupé par l'école.
Aujourd'hui, la vie des Miltonnais (population 2,020 ) gravite autour des grandes cultures (maïs et soya) et de la pomiculture, la même qui prévalait au siècle dernier. Sa situation géographique à proximité de villes plus importantes a favorisé le développement urbain de la municipalité.