Voici le fruit des recherches pionnières effectuées par Jacques Dunant.
Jacques Dunant, Nicolas Bachand – Anne Lamoureux et leur famille, Mémoires, Société généalogique canadienne-française, volume XXIV, avril-mai-juin 1973, page 79
et leur famille
Vis-à-vis le haut de la Seigneurie de Boucherville se trouvent deux îles faisant partie des Iles Percées, mais dépendantes de la Seigneurie du Cap de Varennes (I). Sur l'une, l’île Ste-Marguerite, Louis Lamoureux et Françoise Boivin, sa femme sont les seuls concessionnaires de Marie Boucher, fille de Pierre Boucher et veuve de René Gaultier, sieur de Varennes (2).
Le 13 février 1692, devant Michel Moreau (3), deux jeunes couples passent leurs contrats de mariage : Françoise Lamoureux, première fille de Louis, s'engage à Noël Chapelot, fils de Jean Chapelot, originaire des Brouzils (en Vendée) et de Jeanne Gagnon, quant à sa soeur, Anne Lamoureux, elle va se lier à Nicolas Bachand. Françoise Lamoureux est âgée de 15 ans ½ et sa soeur Anne a deux ans de moins (4).
Jean-Baptiste, l'aîné des enfants de Louis Lamoureux, a déjà épousé un an et trois mois plus tôt Marie Gareau (Jean et Anne Tailhot) (5). À ce moment Marguerite, la benjamine, vient d'avoir deux ans (6).
Louis Lamoureux avait reçu de Pierre Boucher, qui agissait alors comme procureur pour son gendre, René Gaultier, la concession de l’Ile Ste-Marguerite, le 8 octobre 1686 (Moreau, notaire) (7). L'acte dit "cette ile, tenir et mouvante en la censive de la Seigneurie du Cap de Varennes."
Le premier seigneur de Boucherville qui, depuis 1673 distribue des concessions de 50 arpents en superficie sur le bord du fleuve (8), a fait tout-à-coup pour M. de Varennes, son gendre, une concession d’une île de plus de 400 arpents en superficie (9), Louis Lamoureux pouvait-il lui être complètement étranger ?
Présentement, nous ne pouvons apporter une réponse affirmative à cette question.
Quatre ans après la concession de l'Île Ste-Marguerite, soit le 24 mai 1690, Marie Boucher, avec l'accord de son père, concède à Louis Lamoureux, Françoise Boivin, sa femme et Adrien Lamoureux, leur deuxième fils, une île, la plus petite des deux, et un îlet situé entre les deux îles vis-à-vis le Tremblay (10).
Arrivons maintenant au contrat de mariage de Nicolas Bachand. Il ne mentionne rien de bien particulier sinon qu'il ne fait aucune mention de surnom. Y sont présents Jean-Baptiste et Adrien Lamoureux, frères de la future, Noël Chapelot, beau-frère prétendu, qui épousera Françoise Lamoureux, le 21 mai 1692 à Boucherville (11). Les témoins de Nicolas Bachand sont Adrien St-Aubin et Jacques Biétry, Adrien St-Aubin, de St-Rémy de Dieppe, Normandie, est le parrain d'Adrien Lamoureux. Il est habitant de Longueuil. Quant à Jacques Biétry, il est de St-Germain l'Auxerrois, Paris. Le Père Archange Godbout en a tracé une esquisse dans "Nos ancêtres au 17e siècle" et nous croyons superflu d'y revenir (12).
Le 9 avril 1692, Louis Lamoureux, devant le notaire Adhémar, cède à son fils aîné Jean-Baptiste un sixième de l’Ile Ste-Marguerite (13). Le 12 mai 1692, un accord entre Louis Lamoureux, sa femme et leur fils Adrien permet à ce dernier de jouir de la petite ile concédée par Marie Boucher en mai 1690 (14).
Nous avons mentionné que Noël Chapeleau épousait Françoise Lamoureux le 21 mai 1692 à Boucherville (15) et trois mois plus tard, le 10 août 1692 Françoise reçoit un sixième de l’île Ste-Marguerite à côté de son frère Jean-Baptiste (16). Nicolas Bachand, lui, épousera Anne Lamoureux le 4 décembre 1692 (17), soit dix mois après la signature du contrat de mariage et deux semaines après l'enterrement de François Lamoureux, frère de la mariée (18). Avant son contrat de mariage nous n'avons rien trouvé qui puisse nous orienter sur ses activités en Nouvelle-France! Rien donc, à date ne nous permet d'affirmer ni quand, ni comment Nicolas Bachand dit Vertefeuille, fils de Nicolas Bachand et de Marie Pineau, originaire de Paris, arriva au Canada.
Le 9 décembre 1692, soit cinq jours après ses noces, Nicolas Bachand est témoin au contrat de mariage de son beau-frère, Adrien Lamoureux avec Denise Véronneau (19), fille de Denis et de feu Marguerite Bertaud. Le parrain, Adrien St-Aubin est évidemment là, lui aussi. La cérémonie du mariage a lieu le 6 avril suivant, à Boucherville (20). Adrien reçoit son sixième de l'Ile Ste-Marguerite le 13 septembre 1693, le même jour qu'il vend à Prudent Bougret dit Dufort (originaire de N.-D. de Mante-sur-Seine) avec le consentement de ses parents, la petite île appelée Notre-Dame et l'île située vis-à-vis de la seigneurie du Tremblay (21). Les cinq-sixièmes de l’Ile Ste-Marguerite sont maintenant occupés comme suit :
1. Louis Lamoureux et Françoise Boivin (parents).
2. Le fils, Jean-Baptiste Lamoureux et Marie Gareau, sa femme.
3. La fille, Françoise Lamoureux et Noël Chapeleau.
4. Une partie inoccupée.
5. Le fils, Louis, célibataire. I1 est donné voisin du cinquième occupant qui est le fils, Adrien Lamoureux marié à Denise Véronneau.
6. Ce n'est que le 7 août 1694 qu'Anne Lamoureux, femme de Nicolas Bachand dit Vertefeuille, reçoit son sixième de l’Ile Ste-Marguerite, entre ses parents et sa soeur Françoise Lamoureux-Chapeleau (22).
I1 semble donc, par cet acte, que les parents Lamoureux occupent maintenant aussi la terre de leur fils Louis. Ce dernier avait reçu en février, de son père, une concession à Chambly (23). Louis Lamoureux, le père, l'avait achetée d'un dénommé Jean Hynard, de St-Jean (Aix-en-Provence, d'où son surnom Provençal), époux de Marguerite Viarde (24). Veuve, elle épousera encore Joseph Serran dit l'Espagnol, à Laprairie (25). L'un des voisins était Jean Poirier, soldat de J. de Chambly, à cette époque veuf de Marie Langlois, remarié à Catherine Moitié, veuve de Dizier (Dézir) Viger (26).
Le fils Louis Lamoureux meurt le 30 novembre 1694, âgé de 22 ans. I1 est enterré deux jours plus tard à Boucherville, dans le cimetière (27).
Les Bachand ont maintenant un fils âgé de sept mois et prénommé Nicolas, comme son père (28).
En été 1695, un nouvel habitant arrive sur L’Ile Ste-Marguerite : Daniel Poirier, fils de Jean Poirier et de Marie Langlois. Il va payer 269 livres pour le sixième de feu Louis Lamoureux fils, situé entre Adrien Lamoureux et Nicolas Vachon (sic) dit Vertefeuille (29). Daniel Poirier s'est marié Catherine Viger (fille de Dizier et Catherine Moitié) le 11 janvier 1694, à Boucherville (30).
Le 20 mars 1697, Madeleine Lamoureux, 19 ans, la 3ième fille de Louis et de Françoise Boivin, épouse Jean Chicot, 31 ans, à Boucherville (31). Il est le fils de Jean Chicot, originaire de l'île d'Oléron en Aunis et de Marguerite Maclin. Ce couple ne semble jamais participer au partage de l’Ile Ste-Marguerite. À son âge, il est sans doute bien établi, il a fait quelques voyages de traite en 1690, 1692 et 1693 (32). Un de leurs fils, Zacharie, devint plus tard un important marchand de Détroit où il s'est marié en 1736 à Angélique Godfroy, fille de Jacques et de Marie-Anne Chesne (33). Jean Chicot et Françoise Lamoureux sont les ancêtres des familles Sicotte de Boucherville.
En décembre 1699, Noël Chapeleau, époux de Françoise Lamoureux, décède (34). Il lui laisse au moins deux enfants vivants et un fils posthume (35) qui assurera postérité.
Le 9 juillet 1700 Louis Lamoureux vend son sixième de terre de l’Ile Ste-Marguerite à Bertrand Arnaud, de Bordeaux, marchand, pour le 1/6 des cens et rentes et 4,000 livres (36). Il avait alors reçu du Séminaire de Québec, le 20 juin 1700, une concession de 80 arpents de terre en superficie dans la Seigneurie de l’Ile Jésus, et dorénavant il est dit habitant de l’Ile Jésus. Il recevra une autre concession au même endroit, le 26 juillet 1700, soit un mois plus tard (37).
La vente qu'il a fait à Bertrand Arnaud va lui causer quelques difficultés jusqu'en 1707 ...
Le 8 janvier 1702, Françoise Lamoureux, veuve Chapelot depuis un an, âgée de 25 ans, se remarie à François Viger, 21 ans (38). Ce monsieur, tout jeune qu'il soit, tient à tous ses droits et à ceux de sa femme, mais il semble faire fort peu de cas de sa soeur Catherine, femme de Daniel Poirier. Sont présents an mariage : Daniel et Jean Poirier, Jean Chicot, Nicolas Bachand, M. LaBeaume (Marien Tailhandier), Joseph Quintal, commis de Gilles Papin, marchand et Nicolas Dubray. On passe le contrat le même jour que l’on fait l'inventaire, suite au décès de Noël Chapeleau (39).
En 1707, les Bachand ont cinq enfants Nicolas 13 ans, Jean-Baptiste 6 ans, Madeleine 4 ans, Joseph 3 ans et François quelques mois (40). Comme Louis Lamoureux, en cette année 1707, a réussi à récupérer de Bertrand Arnaud sa terre de l’Ile Ste-Marguerite, il la baille à ferme à Nicolas Bachand pour 5 ans, ainsi que la maison, la grange, etc ... moyennant les cens et rentes, plus 200 livres par an. Le bailleur se réserve un demi-arpent pour faire du tabac à son profit (41).
Le 28 janvier 1709, arrive un sixième enfant chez les Bachand dit Vertefeuille, pour simplifier les choses on l'appelle Jean-Baptiste lui aussi (42)!
Ce dernier n'aura pas la chance de connaître son père puisque, le 27 février de cette année 1709, Nicolas Bachand âgé d'environ 40 ans, est inhumé dans le cimetière de la paroisse de la Ste-Famille de Boucherville, en présence de Pierre Boucher, Madame Boucher, M. LeBeaume, M. Tétro, maître d'école et de plusieurs autres (45). Après une vingtaine d'années en Nouvelle-France, Nicolas Bachand laisse six enfants dont trois garçons au moins assureront la postérité jusqu'à nos jours, mais l'aîné n'a que quinze ans.
Six mois plus tard, le 8 juillet 1709, François Viger fait une déclaration contre son beau-père (44). Cet acte nous apprend au moins deux choses fort intéressantes : premièrement, que le père Louis Lamoureux jouit du respect de tous ses enfants et, deuxièmement, que le partage de l’Ile Ste-Marguerite en sixièmes n'a pas donné des parties égales. À cet effet il cite plusieurs actes et ordonnances :
a) Françoise Lamoureux, la femme de François Viger et Jean-Baptiste Lamoureux, les plaignants, n'ont reçu que 57 arpents en superficie, ou environ, par leur contrat de partage. Or, M. de Radisson, arpenteur en ce pays, a fait un mesurage de l’Ile et déclare que la superficie est de 440 arpents et que chaque sixième devrait donc être de 73 arpents et quelques perches.
b) Louis Lamoureux avait vendu à M. Bertrand Arnaud les 104 arpents de terre qu'ils habitaient.
c) Les plaignants s'étaient pourvus devant M. de Beauharnois, gouverneur, pour que les parents Lamoureux leur fournissent, à leur décès, ce qu'il leur manquait de terre pour faire la sixième partie de l’Ile, cela afin d'éviter des contestations futures; le tout suivant une ordonnance du 12 juillet 1705.
d) Françoise et son frère Jean-Baptiste Lamoureux avaient consenti à l'ordonnance par un acte d'acquiescement passé devant Jacques Bourdon, notaire au Cap de Varennes, le 28 mai 1706 (acte introuvable, à date).
e) Ensuite, les dits Viger, Françoise et Jean-Baptiste Lamoureux se seraient pourvus devant Jacques Raudot, qui aurait condamné les parents, Louis Lamoureux et sa femme, par son ordonnance du 10 juin 1707, à fournir, à leur décès, les 15 arpents ou environ qui manquent pour leur sixième partie.
f) Que depuis le temps, le Sieur Arnaud a fait défaut de paiement des 104 arpents que lui ont vendus les parents Lamoureux. Il leur en a fait abandon et délaissement et c'est alors que les parents les auraient vendus au Sieur Jean Soumande, marchand.
g) Les enfants, Françoise et J.-B. Lamoureux et François Viger se seraient pourvus une troisième fois, devant Antoine-Denis Raudot (44A) cette fois, lequel par son ordonnance du 11 juin 1709, après avoir vu les personnes mentionnées, demande que l'ordonnance de M. de Beauharnois du 12 juillet 1705 et Pacte d'acquiescement du 28 mai 1706 devant Bourdon soient exécutés selon leur forme et teneur ... et que le porteur des présentes aura tout pouvoir pour signifier au Sieur Soumande leurs droits et prétentions pour leurs sixièmes parties d’Ile Ste-Marguerite.
On verra plus loin que ces ordonnances ont été assez bien suivies et respectées.
En septembre 1714, Louis Lamoureux qui doit commencer à sentir le poids des ans, concède à son fils Adrien ses terres de l’Ile Jésus (45). Ce dernier est dit habitant de Varennes et les loue immédiatement à Joseph Labelle (46). Cinq mois plus tard, le 25 février 1715, Louis Lamoureux est enterré à St-François, sur l’Ile Jésus. On peut estimer qu'il a passé près de 50 ans en Nouvelle-France. I1 laisse deux garçons et six filles, auteurs de nombreuses familles (Chapleau, Bachand, Sicotte) qui se perpétuent encore de nos jours.
Quelques mois plus tard, Madame et Monsieur LeGardeur de Repentigny vendent à Anne Lamoureux (veuve Bachand), dans Lachenaie, une concession de 120 arpents en superficie, au prix de 3,200 livres. L'acquéreuse est assistée de son frère Adrien (47). En août 1715, Agathe St-Père signe un reçu de 1,500 livres (48).
Françoise Boivin, la veuve de Louis Lamoureux, fait un testament le 12 avril 1717, dans la maison de son fils Jean, à Boucherville (49). Elle demande que ses biens soient répartis équitablement entre ses enfants, sans léser son fils Jean ni sa femme de leurs peines, soins et dépenses au sujet de sa maladie ... Elle est enterrée à Boucherville le 15 avril 1717 (50), une semaine avant Pierre Boucher, seigneur du lieu (51).
Elle laisse huit enfants. Par ses deux fils, elle a vingt-deux petits enfants dont dix garçons qui garantissent une solide descendance (52). Anne Lamoureux, veuve de Nicolas Bachand dit Vertefeuille, trente-neuf ans, et est toujours veuve. Elle élève ses six enfants, dont l’aîné a maintenant vingt-trois ans.
En fin de juillet 1718, devant Me Tailhandier, Nicolas Bachand, fils aîné, passe un contrat de mariage avec Catherine Lantier, fille de Jacques L., originaire de Brûlain, en Poitou et de feue Angélique Matou. Anne Lamoureux, sa mère, lui donne la concession de cent vingt arpents à Lachenaie, concession achetée en 1715, où il va aller s'établir (53). La cérémonie du mariage a lieu le ler août à Boucherville (54).
Pour des raisons inconnues (probablement d'ouïe) ce fils aîné semble avoir laissé son nom se modifier au point qu'en 1731, un acte de Senet nous apprend que Nicolas Beauchamp dit Vertefeuille vend part et portion de terres dans deux concessions sises à la Pointe-Claire, à Jacques Lantier, frère de son épouse (55).
I1 existe donc possiblement de nos jours des familles Beauchamp dit Vertefeuille qui descendent de ce Nicolas Bachand, fils du pionnier. Je n'ai personnellement fait aucune recherche à ce sujet.
Au cours de l'enquête sur les districts des paroisses, à Boucherville, le ler mars 1721, les Iles Percées sont décrites comme sui : vis-à-vis du bas de la Seigneurie, l’Ile St-Joseph : cinq chefs de famille; au-dessus deux îles servant de commune, une île et un îlet nommés St-Jean : un chef de famille; au-dessus l’Ile à Lamoureux quatre chefs de famille, et au-dessus l’Ile Ste-Marguerite dit-du-Fort ...
Les limites paroissiales sont finalement établies par l'édit et ordonnance du 3 mars 1722, qui se lit comme suit : l'étendue de la Paroisse de la Ste-Famille de Boucherville comprendra des îles et îlets situés devant le fief depuis et y comprise l’Ile St-Joseph, jusqu'à l’Ile Ste-Marguerite, dit-du-Fort, icelle non comprise, sans avoir égard aux représentations des habitants du fief du Tremblay et des nommés Dufort (56).
Donc au point de vue paroissial, Boucherville comprendra toutes les îles, sauf celle qui est la plus haute. Tandis qu'au point de vue seigneurial, les deux îles les plus hautes (ci-dessus appelées : à Lamoureux et Ste-Marguerite-dite-Dufort) faisaient partie de la Seigneurie de Boucherville jusqu'à ce que Monsieur Boucher en eût fait cession à sa fille et à son gendre (Marie et René Gaultier de Varennes), comme il a été fait avec le tiers de la Seigneurie de Boucherville (57).
L'Ile à Lamoureux c'est donc l'ancienne Ile Ste-Marguerite; les quatre chefs de famille sont sans aucun doute les habitants suivants : Adrien Lamoureux, Daniel Poirier, François Viger, Jean Lamoureux. Sur deux autres terres habitent la veuve Bachand et la veuve Soumande.
Quant à l’Ile Ste-Marguerite dite-du-Fort, c'est l'ancienne Ile Notre-Dame vendue par A. Lamoureux à Prudent Bougret dit Dufort en 1693. Les deux frères propriétaires, Prudent et Louis sont les fils de l'acheteur Prudent Bougret. Le nom Bougret dit Dufort pourrait laisser supposer qu'il y ait eu un fort sur l’île. Personnellement, j'en doute puisque les frères Bougre mentionnent, au procès-verbal du ler mars, fait à Boucherville, qu'ils ont leurs maisons dans le fort et leurs bancs dans l'église de Boucherville.
Et depuis cette date, les municipalités ayant respecté les divisions paroissiales établies, l’Ile Charron, ou ancienne Ile Ste-Marguerite dite Dufort, ou ancienne île Notre-Dame, partie des îles de Boucherville a appartenu à la municipalité de Longueuil, puis à Ville Jacques-Cartier et, depuis la fusion récente, de nouveau à Longueuil. C'est l'île où aboutit le tunnel Louis-Hippolyte LaFontaine.
Le 13 juillet 1723, Jacques-René Gaultier, fils aîné du premier seigneur de Varennes, signe un aveu et dénombrement pour les fiefs de Varennes et du Tremblay, qui se termine comme suit (on parle des 26 arpents du Tremblay) "qu'au devant desdits 26 arpents sont deux îles (les deux îles portent des noms nouveaux) à la suite l’une de l'autre et vulgairement nommées, l'une l’île St-Louis située au nord-est et l'autre l’île Madeleine avec un petit îlet dans le milieu d'icelles, ce dernier est en prairie, contenant savoir ladite île St-Louis 492 arpents en superficie".
Ladite île Madeleine, 250 arpents de terre en superficie, les îles et îlets ont été concédés par ladite dame Veuve de Varennes aux veuves Livillier et Puigibeault, ses filles, à la charge seulement de cinq sols de redevances pour chacune des dites îles.
1) Savoir ladite le St-Louis et la moitié dudit petit îlet à ladite dame de Puigibeault (Marguerite) sur laquelle sont établis les habitants qui suivent, savoir, au nord-est :
- Adrien Lamoureux qui possède 78 arpents ... maison, grange, étable.
- François Vertefeuille … 75 arpents ... maison, grange, étable.
- La veuve de Pierre Vertefeuille ... 75 arpents ... maison, grange, étable.
- François Viger ... 104 arpents ... maison, grange, étable.
- Jean Lamoureux ... 76 arpents ... maison, grange, étable.
- La veuve Soumande ... 84 arpents ... maison, grange, étable.
2) Et ladite île LaMadeleine avec l'autre moitié dudit petit îlet, concédé à ladite dame de Livillier, laquelle en a depuis fait une concession à François Bougret (58).
Si on fait la synthèse de ces divers textes ma remarque des contradictions relativement aux noms des îles :
1) L'île St-Louis (492 arpents) et l’île Madeleine (250 arpents) (aveu et dénombrement du 13 juillet 1723) semblent bien correspondre, au moins en surface, avec les données du procureur général Collet (1721) qui parle de l’île à Lamoureux, environ 400 arpents puis de Ste-Marguerite dit Dufort, 200 arpents de terre ou environ en superficie.
2) L'île de 450 arpents ou environ c'est l’île qu'a reçue Louis Lamoureux en 1686 et qui s'appelait alors Ste-Marguerite. Nom qui revient d'ailleurs continuellement! M. Collet l’appelle île à Lamoureux, nom qui lui sied parfaitement, et Jacques-René Gauthier la nomme St-Louis.
Louis Lamoureux en avait fait 6 parts; voyons les habitants mentionnés à l'aveu et dénombrement de Gauthier de Varennes, au nord-est :
- Adrien Lamoureux, 78 arpents; sur son sixième original.
- François Vertefeuille, 75 arpents. Cette partie appartenait à Daniel Poirier, qui est continuellement mentionné dans les actes subséquents. Sans doute avait-il loué sa terre à François Bachand dit Vertefeuille pour s'occuper de terres ailleurs, sans doute en terre ferme.
- La veuve de Pierre Vertefeuille, 75 arpents. Étrange ! il y a bien une veuve, la veuve de Nicolas Bachand dit Vertefeuille. C'est sans doute d'elle qu'il s'agit.
- François Viger, 104 arpents, cette fois c'est exact, il s'agit de notre ami, on s'aperçoit que la requête et ordonnance lui ont été profitables !
- Jean Lamoureux, 76 arpents, sur son sixième lui aussi !
- La veuve Soumande, 84 arpents, elle semble installée sur la partie appartenant à feu Louis Lamoureux; il s'agit d'Anne Chapoux veuve de Jean Soumande qu'elle avait épousé à Québec en 1698 (59) et dont le fils François-Marie épousera Elisabeth Gaultier de Varennes, fille de Jacques-René, auteur de l'aveu et dénombrement (60).
Quant à l’île Lamadeleine (250 arpents) c'est l’île appelée Notre-Dame qu'Adrien Lamoureux avait vendue à Prudent Bougret en 1693 (61). Dans le rapport Collet, on l'appelle île Ste-Marguerite-dite-Dufort et elle est habitée par le frères Prudent et Louis Bougret dit Dufort, fils de Prudent, premier propriétaire.
Tout Concorde assez bien à part des noms des îles-mêmes !
Subitement, le 5 août 1727 décède à Boucherville François Bachand dit Vertefeuille. Il est enterré à Boucherville, le lendemain. Il était âgé de 20 ans et demi (62). Au registre il est dit âgé d'environ 21 ans! Cet acte est le dernier que passe Simon Saladin à Boucherville. Les suivants sont de Jacques Le Tessier.
Puis trois mois plus tard, Madeleine Bachand, la seule fille du pionnier, épouse à Boucherville, le 18 nov. 1727, un maître-cordonnier qui s'appelle Paul Cristain, fils d'Isaac C. et de Suzanne Chartrand (63). C'est Tailhandier qui passe le contrat le 16 novembre 1727 en l’île Ste-Marguerite dans la mison de la veuve Bachand. Sont présents : Jean-Baptiste et Jean-Baptiste, ses frères, etc ... tous habitants de l’île Ste-Marguerite (elle a retrouvé son nom original).
Anne Lamoureux, veuve de Nicolas Bachand, fait assembler ses enfants le 30 juin 1732, devant le notaire Antoine Loiseau, pour le partage de ses biens et assurer son avenir. Sont présents Nicolas Bachand, fils aîné, demeurant à la Coste de La Chenaie (Lachnaie); Jean-Baptiste Bachand, Paul Cristain maître cordonnier, époux de Madeleine Bachand; Joseph Bachand, tous demeurant à Boucherville. Le fils Baptiste est présentement absent. Il n'a actuellement que 23 ans et cinq mois et il devra ratifier l’acte lorsqu'il aura atteint ses 25 ans (64). Par cet acte, le fils Nicolas se tient pour content de 1200 livres, un poulain, une vache, une couverte et une paire de draps. Paul Cristain a reçu 200 livres, une vache, un cochon, couverte et draps. Joseph a déjà reçu 1000 livres qu'il a employées à acheter une terre à Verchères.
Les terres, bâtiments meubles etc de la communauté Anne Lamoureux et feu Nicolas Bachand passent aux fils Jean et Baptiste Bachand à la charge de payer la somme de 1000 livres à leur soeur Madeleine en 6 ans avec les intérêts, de nourrir et entretenir leur mère tant saine que malade et d'en avoir soin comme de bons enfants doivent avoir pour leur mère; ou lui payer une pension viagère de 250 livres par année pour sa nourriture et entretien payable par quartier de 3 mois en 3 mois. Baptiste Bachand agrée à l'accord, le 6 février 1735 (65). Le 26 octobre 1738, Paul Cristain et Madeleine Bachand reçoivent et donnent quittance à leurs frères pour 1200 livres.
Le 14 juillet 1732, c'est Joseph Bachand qui se marie à Louise-Angélique Cirier, 18 ans, fille de Martin, soldat, et de Marie-Anne Beaune (66). Il va aller s'établir à Verchères et, plus tard, devenue veuve, avec des enfants, Louise-Angélique Cirier se remariera à François Durivage (67), veuf de Marie Morneau. De cette branche de Verchères descendent la plupart des familles Bachand de la région des Bois-Francs et des cantons de l’est, dont Pierre Bachand né à Verchères, élève au Séminaire de Saint-Hyacinthe, avocat, échevin de Saint-Hyacinthe en 1862 élu député de Saint-Hyacinthe à l'Assemblée Législative en 1867, réélu en 1871, et en 1875, trésorier dans le cabinet Joly, le 8 mars 1878, décédé le 3 nov. 1878 (68).
En février 1736, Jean-Baptiste Bachand épouse une de ses belles-soeurs, Suzanne Christain, il déclare posséder 25 arpents de terre en l’île Sainte-Marguerite, 25 arpents à Boucherville au 2e rang, 75 arpents au 3e et 25 arpents au 4e (69). De cette branche descendent la plupart des familles Bachand de Boucherville et de la région. Joseph Bachand célibataire, fils de Napoléon et de Josette Laflamme, fût maire de la paroisse de Boucherville de 1937 au 21 octobre 1950 et l'abbé René Bachand, son frère, était à Boucherville en 1925 au moment on l'on fêtait le jubilé d'or sacerdotal du curé L.-J. Lafortune (70).
Enfin le dernier fils à se marier est l'autre Jean-Baptiste qui épousera Catherine Martimbeau, fille de Jean et de Marguerite Gareau (71). Il a les mêmes quantités de terre que son frère qui précède. Ce dernier ira s'établir au fief Bailleul (l'Assomption) en 1739 (72). Il décéda en 1761 laissant postérité.
Au moment où Pierre Bachand siégeait au Parlement de Québec, faisait partie de l'opposition, comme député pour le comté de Terrebonne, Joseph-Adolphe Chapleau, fils de Pierre Chapleau et de Zoé Sigouin et descendant de Noël Chapeleau et de Françoise Lamoureux. Il fut secrétaire et registraire dans le Ministère de Boucherville (Charles-Eugène Boucher de Boucherville) de 1876 à 1878, puis premier Ministre de la province de Québec de 1879 à 1882, député de Terrebonne à Ottawa et Secrétaire d'État de 1882 à 1892, alors qu'il fut nommé Lieutenant-Gouverneur de la Province de Québec. (73)
Quant à l’île Ste-Marguerite, elle passa aux mains de John Molson, le fondateur de la brasserie connue. C'est ainsi que, sur certaines cartes, on peut lire Ile Molson.
Anne Lamoureux, veuve durant plus de 48 ans, décéda le 15 juillet 1757 et fut enterrée le 16 juillet dans le cimetière de la paroisse de Boucherville, (veuve de Jean Vertefeuille, dit le registre) et âgée d'environ 80 ans, en présence de Jean Vertefeuille son fils et de Paul Cristain son gendre. Il n'y a aucun doute, c'est la mère de cette famille, il s’agit bien de la veuve de Nicolas Bachand.
Jacques DUNANT, (1743)
(1) Acte de concession de Talon à R. Gaultier, le 29 octobre 1672. — A.N.Q.
(2) R. Gaultier de Varennes, inhumé le 4 juin 1689 à Trois-Rivières. — D.T.
(3) A.N.M.
(4) Baptêmes du 16 juillet 1676 et du 4 septembre 1678 respectivement. — Reg. B.
(5) Mariage, 2 décembre 1690. — Reg. B. — Contrat de mariage du 30 novembre 1690, Moreau, notaire. — A.N.M.
(6) Baptême, 19 janvier 1690. — Reg. B.
(7) A.N.M.
(8) Frérot, notaire. — A.N.M.
(9) Voir surface donnée plus loin.
(10) Moreau, notaire. — A.N.M.
(11) Reg. B.
(12) R.A.P.Q. 1955-1957.
(13) A.N.M.
(14) Moreau, notaire. — A.N.M. voir acte du 24 mai 1690.
(15) Voir note 11, ci-dessus.
(16) Adhémar, notaire. — A.N.M.
(17) Reg. B.
(18) Sépulture 27 novembre 1692. — Reg. B.
(19) Moreau, notaire. — A.N.M.
(20) Reg. B.
(21) Deux actes, Adhémar, notaire. — A.N.M.
(22) Adhémar, notaire. — A.N.M.
(23) Acte du 21 février 1694, Adhémar, notaire. — A.N.M.
(24) Le mariage J. Hynard et Marg. Viard date du 27 octobre 1669, Ste-Famille. D.T.; l'acte de vente Hynard à Lamoureux date du 7 mars 1683. Maugue, notaire. — A.N.M.
(25) Le mariage J. Serran et Marg. Viard date du 25 septembre 1684, à Laprairie. — D.T.
(26) Le mariage D. Viger et Cath. Moitié date du 19 mars 1667, Montréal. — D.T.
(27) Reg. B.
(28) Reg. B. Naissance et baptême du 13 janvier 1694.
(29) Acte du 21 Août 1695, Adhémar, notaire. — A.N.M.
(30) Reg. B.
(31) Reg. B.
(32) Maugue et Adhémar, notaires. — A.N.M.
(33) Mariage du 8 janvier 1736. — D.T.
(34) 29 décembre 1699. — D.T.
(35) Baptême 3 août 1700. — D.T.
(36) Adhémar, notaire. — A.N.M.
(37) Deux actes de P. Raimbbault, notaire. — A.N.M.
(38) Reg. B.
(39) Deux actes du 2 décembre 1701, Adhémar, notaire. — A.N.M.
(40) Nicolas n. et b. 13 janvier 1694; Jean-Bapt. n. 15; b. 16 Oct. 1701; Madeleine n. et b. 26 mars 1703; Joseph. n. et b. 7 Oct. 1704; François n. et b. 12 janvier 1707. — Reg. B.
(41) Acte du 15 juillet 1707. Tailhandier, notaire. — A.N.M.
(42) Jean-Baptiste n. 28 et b. 29 janvier 1709. — Reg. B.
(43) Reg. B.
(44) Adhémar, notaire. — A.N.M.
(44A) Antoine-Denis Raudot (né en 1679 - 28 juillet 1737 à Versailles), fils de Jacques Raudot, a été co-intendant de la Nouvelle-France avec celui-ci de septembre 1705 jusqu'en 1710 pour devenir intendant des classes.
(45) 23 sept. 1714, Senet, notaire. — A.N.M.
(46) 23 sept. 1714, Senet, notaire. — A.N.M.
(47) 14 juin 1715, Le Pailleur, notaire. — A.N.M.
(48) 16 août 1715, voir acte ci-dessus.
(49) Tailhandier, notaire. — A.N.M.
(50) Reg. B.
(51) Pierre Boucher, décédé le 19 avril, enterré sous son banc, le 21 avril 1717. — Reg. B.
(52) Reg. B.
(53) Acte du 31 juillet 1718, Tailhandier, notaire. — A.N.M.
(54) Reg. B.
(55) 25 février 1731, Senet, notaire. — A.N.M.
(56) R.A.P.Q. 1921-1922 et Municipalités et Paroisses de C.E. Deschamps.
(57) Contrat de mariage : Gauthier de Varennes et Marie Boucher du 22 sept. 1667. Arneau, not. — A.N.T.R.
(58) Aveux et Dénombrements. — A.N.Q.
(59) Mariage du 30 oct. 1698 à Québec. — D.T.
(60) Mariage du 9 août 1734 à Mtl. — D.T.
(61) Voir note 21.
(62) Voir note 40.
(63) Reg. B.
(64) Voir note 42. — A.N.M.
(65) Loiseau, notaire. — A.N.M. voir acte du 30 juin 1732.
(66) Contrat de mariage par Loiseau, notaire le 13 juillet 1732. — A.N.M. Mariage à Longue-Pointe. — D.T.
(67) Mariage de Verchères, le 23 novembre 1750.
(68) Pierre Bachand, fils de Joseph B. et de Josephte Fontaine dit Bienvenue, né en 1835, épousa Marie-Louise Marchand vers 1868, dont une fille unique qui épousa Horace David, avocat.
(69) Mariage de Rivière des Prairies, 6 février 1736; le contrat de mariage date du 2 février 1736, Coron, notaire. — A.N.M.
(70) Jubilé d'or sacerdotal; dimanche 28 juin 1925.
(71) Mariage de Boucherville, le 10 février 1738. Contrat de mariage de Loiseau, notaire, le 2 février 1738. — A.N.M.
(72) Histoire de l'Assomption, par C. Roy.
(73) Extrait du Guide parlementaire historique, par C. Desjardins.
Hommage à Jacques Dunant
par Suzanne Gibeau Carignan, présidente de la Société d'histoire des Iles Percées
Né en France en 1927, de parents suisses, Jacques Dunant émigre au Québec en 1952. Diplômé en architecture à Genève, il fait carrière dans ce domaine à Montréal où il rencontre l’amour de sa vie, Bernice Lefebvre. Le mariage est célébré en 1954. Trois enfants naissent de cette union, Susan, Michel et Stephen. Sa famille tient une place très importante dans sa vie. En 1964, M. Dunant choisit de s’établir à Boucherville avec sa famille. Il achète une maison, boulevard Marie-Victorin, face au fleuve qu’il peut admirer de son bureau. En 1987, un grand malheur frappe la famille… Michelle décède d’un cancer à l’âge de 28 ans. C’est avec courage et sérénité que la famille traverse cette épreuve.
Cet homme intelligent et curieux de nature s’intéresse très tôt à sa ville d’adoption qu’il apprend à connaître. Il est membre du premier conseil d’administration du Club de patinage artistique (CPA) dès sa fondation en octobre 1965. Ses deux filles y suivent des cours. L’Histoire devient son passe-temps préféré. Chercheur invétéré, il se passionne pour tout ce qui touche de près ou de loin à la famille fondatrice, ses descendants et les débuts de Boucherville. Il accumule volumes historiques, dictionnaires généalogiques, revues historiques, contrats notariés, vieux journaux, etc. Il devient membre de la Société généalogique canadienne-française.
Afin de partager cette passion, en 1971, il préside deux rencontres dans le but de former une Société d’histoire. Plusieurs personnes sont intéressées. En avril 1972 se tient une première assemblée générale annuelle de la Société d’histoire des Îles-Percées, dont il est le président fondateur. Il sera président de 1972 à 1975 et de 1985 à 1992. Jacques Dunant aime travailler en équipe, il est l’instigateur de plusieurs comités et il a de nombreuses réalisations à son crédit. En 1974, il crée le comité de toponymie au sein de la Société d’histoire, il participe à l’écriture de la première publication du comité : Une rue, une histoire. Par la suite, la Ville de Boucherville décide de former un comité de toponymie en prévision d’une publication beaucoup plus élaborée. Jacques Dunant en devient le premier président. En 1984, lors de sa publication, le document change de nom pour Ma rue raconte… son histoire et devient une publication conjointe de la Ville de Boucherville et de la Société d’histoire des Îles-Percées. La brochure est rééditée en 1992.
Cette même saison, la Société d’histoire publie également son premier numéro des cahiers Lustucru qui raconte l’histoire locale. Entre 1974 et 1007, Jacques Dunant rédige différents articles dans huit des douze Lustucru et il effectue les dessins des pages couvertures des numéros 1, 6, 9, 10, 11 et 12. Il participa aussi à l’index de ces publications en 2002.
Dès 1980, la Société d’histoire projette de rédiger un circuit patrimonial. Jacques Dunant est membre de ce comité qui travaille à la recherche et à l’écriture du premier Circuit patrimonial de Boucherville. Le circuit est publié par la Ville en 1984. Jacques Dunant participe aussi à ceux de 1992 et 1997. En 1992, lors du 325e anniversaire de fondation de Boucherville, moment clé de notre histoire, il est président. Grâce aux contacts qu’il avait établis auparavant et aux amitiés qu’il avait développées aux fils des ans, on a pu réunir à Boucherville plusieurs descendants de la famille fondatrice. Des gens sont venus de France, des États-Unis, du Brésil et de l’Ontario. Jacques Dunant adorait recevoir la visite de ses parents et de ses amis. Il était à l’écoute et toujours intéressé par leurs parcours et leurs projets.
Jacques Dunant est l’auteur de deux brochures : Boucher Boucherville, en 1992 et La Broquerie, histoire d’un domaine à Boucherville, en 1995. Il écrit également deux articles dans les Mémoires de la Société généalogique canadienne-française soit : Nicolas Bachand – Anne Lamoureux et leur famille, volume XXIV, page 79; et À propos d’Amélie de Boucherville et de la branche des de Boucherville en France, volume XLVII, page 126.
Il publie également une série d’articles sur la famille Boucher par le biais du site Kessinnimek – Roots – Racines (maintenant inactif). Une version papier est disponible à la bibliothèque de Boucherville. Il participe aux publications suivantes éditées par la Société d’histoire : Pionniers et pionnières de Boucherville et Les Pépin à Boucherville en 1992; Ascendances pionnières en 1997; Charles-Eugène Boucher de Boucherville en 2001; Index des recensements de 1871-1881-1891-1901 en 2006; Le vieux-Boucherville – Nouveau regard en 2011. Il collabore aux publications suivantes : Hommage de Boucherville à son fondateur en 1976; La Ville de Boucherville, bande dessinée en 1992; Bicentenaire de l’église Sainte-Famille de Boucherville en 2002.
Afin de répondre à la mission de la diffusion de l’histoire, il prononce également quelques conférences, puis il donne des cours de généalogie. Jacques Dunant, fondateur et membre actif de la Société d’histoire depuis 42 ans, a ardemment collaboré à l’enrichissement de l’histoire de Boucherville par ses recherches et ses nombreux écrits. Il a gardé le feu sacré jusqu’à la fin de sa vie.
Septembre 2015