Allocution Prof. Hallensleben

Allocution lors du DIES ACADEMICUS de l’Institut de Chambésy

Monseigneur Jérémie, Monseigneur Job, Monseigneur Makarios, cher directeur et chers professeurs de l’Institut de Chambésy, cher collègue de l’Université de Genève, Monseigneur Jurković, Excellences les ambassadeurs, chers amis de l’Institut de Chambésy, chers étudiants de l’Institut, et aujourd’hui je salue également quelques étudiants de la Faculté de théologie de Fribourg qui sont en première année de leurs études et qui sont déjà curieux de découvrir la tradition orthodoxe « live », liebe deutschsprachige Studierende aus Fribourg, ich begrüße Sie wenigstens kurz auf Deutsch und übersetze später, was ich gesagt habe …

Depuis plus de vingt ans j’enseigne la théologie dogmatique et la théologie de l’œcuménisme à la Faculté de théologie de Fribourg, depuis vingt ans, dès le début de la fondation de l’Institut de Chambésy, je collabore avec l’Institut et j’accueille les étudiants d’ici dans mes cours – mais c’est la première fois que je m’adresse à vous lors d’un Dies Academicus. Pour moi, c’était tout naturel que ce soit mon collègue, le Père dominicain Guido Vergauwen, ancien directeur de l’Institut d’études œcuméniques et ancien recteur de l’Université de Fribourg, qui a pris la parole dans ce cadre, et je vous transmets ses cordiales salutations. Il aurait aimé être parmi nous, et il est même à Genève toute la journée, mais pour donner des conférences sur Luther et les dominicains dans le cadre de la paroisse Saint Paul, qui est confiée aux dominicains – une obligation qui était fixée depuis longtemps.

Assez souvent, aussi à Fribourg, je me trouve dans la situation de préférer de ne pas monter sur scène, car je suis parmi ceux qui travaillent pour rendre possible à ce que d’autres personnes parlent. Et j’ai pris l’habitude de ne pas regretter cette situation, mais d’en être contente : Cela ouvre le regard pour toutes les contributions précieuses qui se passent assez souvent inaperçues et qui sont portant indispensables pour notre vie quotidienne. C’est le moment pour exprimer mes remerciements non seulement pour la bonne collaboration scientifique entre la Faculté de théologie de Fribourg, la Faculté à Genève et l’Institut de Chambésy, mais de remercier tous ceux qui restent assez souvent invisibles et qui pourtant sont indispensables pour rendre ce moment solennel possible : Les personnes ici à Chambésy qui – vue les conditions difficiles – rendent possible l’impossible de jour en jour. Je mentionne Monseigneur Makarios qui n’est pas parmi les enseignants, mais qui représente le fondement spirituel et ascétique des études ici. J’aimerais mentionner Mme Eirini Maikanti, ancienne boursière de l’Institut de Chambésy, qui travaille maintenant comme assistante à la Faculté de théologie de Fribourg et qui assure le bon déroulement de tous les aspects pratiques et administratifs de l’inscription pour enlever tous les obstacles aux études. J’aimerais mentionner également l’archimandrite Photios, secrétaire de l’Institut de Chambésy qui se sacrifie pour les tâches permanentes jusqu’à la réparation du chauffage, et que j’encourage de sacrifier de temps en temps ces sacrifices pour avancer avec sa thèse de doctorat. Je remercie et je félicite les étudiants de Chambésy, non seulement pour la réussite de leurs travaux académiques, mais également pour leur contribution au fonctionnement de l’Institut de Chambésy. Hier, j’ai appris, que quelques étudiants ont en même temps préparé leur soutenance et aidé à préparer notre apéritif après cet acte solennel. Merci beaucoup ! Ce qui est invisible pour nous, n’est pas invisible aux yeux de Dieu et ne restera pas sans fruits pour le Royaume des Cieux et la Nouvelle Jérusalem.

Ma liste ne peut pas être exhaustive – pour cette raison je me tourne vers une évaluation théologique de la même situation et vers l'avenir de notre collaboration : Lors de ce semestre, nous – l’Institut d’études œcuméniques de Fribourg et l’Institut de Chambésy – invitent ensemble à un Colloque international au sujet de la « Synodalité – un topos théologique de l’Église en Orient et en Occident ». Le sujet est d’une actualité incontestable, vu que la Commission mixte de dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe – dont Monseigneur Job est le co-président – discute depuis quelques années la relation entre Primauté et Synodalité. Ce qui sera la spécificité de notre colloque, c’est « la perspective inversée », bien connue dans la théologie des icônes. Nous ne partirons pas d’une théologie de la synodalité pour ensuite la mettre en pratique – mais nous voulons échanger sur la pratique synodale dans la vie des Églises, tout en ayant confiance que les structures canoniques et la vie que ces structures suscitent, révèlent une théologie, révèlent la manière comment nous préparons, en toute humilité, le chemin pour l’action de l’Esprit de Dieu parmi nous. J’ai apporté quelques copies du programme de ce colloque international et je vous invite cordialement [pour les étudiants : je vous oblige cordialement …] à vous joindre à cet événement qui en soi-même aura un caractère « synodal », qui sera un « cheminement commun » par rapport à une question par laquelle nous sommes tous concernés.

La méthode de notre colloque sur la synodalité correspond à une spiritualité œcuménique que j'ai apprise depuis vingt ans et que je continue à apprendre dans la collaboration avec l'Institut de Chambésy, les collègues, les étudiants : se tourner vers l'autre pour aller avec lui un bout de chemin, c'est « synodal » dans le sens large. Dans cette perspective, nous sommes une sorte de synode aujourd'hui : des personnes qui se sont mises en route pour partager du temps, des expériences, la joie des diplômés, un verre de vin, le beau temps ... Ce qui rend notre synode et chaque synode dans le sens plus strict et plus canonique si précieux, c'est une profonde confiance : Si nous nous tournons vers l'autre, c'est le mystère de Dieu dans l'autre et parmi nous qui peut se révéler à nous de manière inattendue. Nous tourner vers l'autre, c'est précisément et simplement l'activité de l'Esprit Saint. Nous tourner vers l'autre, sortir de nous-mêmes, nous exposer à une expérience nouvelle et peut-être même étrange, c'est une activité qui ne remplace pas l'action de l'Esprit mais qui va à la rencontre de l'Esprit, qui prépare le chemin sur lequel Dieu aimerait nous conduire.

Que toutes les rencontres et les expériences d'aujourd'hui soient synodales, qu'elles nous ouvrent pour le Dieu qui trouve ses délices en habitant parmi les êtres humains (Proverbes 8,31).

Prof. Barbara Hallensleben,

Au nom de l'Institut d'études œcuméniques de Fribourg