Conversations après un enterrement

Conversations après un enterrement

De Yasmina Reza

Mise en scène Gabriel Garran

Décor FLORICA MALUREANU - Costumes PASCALE BORDET

Lumières GAELLE DE MALGLAIVE - Meubles & accessoires YVES DERLON

Avec : MARGOT ABASCAL Elisa, JEAN-MICHEL DUPUIS Nathan, SERGE HAZANAVICIUS Alex, MIREILLE PERRIER Edith, JOSIANE STOLERU Julienne , BERNARD VERLEY Pierre

Coproduction : Le Parloir Contemporain et le Théâtre Antoine

"J’avais exprimé des choses très intimes et elles prenaient un sens pour les autres. Depuis, je n’ai plus cherché à m’écarter de moi-même" Yasmina Reza


Cette œuvre découverte dans le cadre de la Fondation Jonhson pour le Théâtre, avait été créée au Théâtre Paris Villette en 1986. Elle avait reçu les Molières du meilleur auteur et du meilleur spectacle en 1987. La pièce fut reprise au théâtre Antoine du 19 janvier au 30 mai 2006 pour 150 représentations et 52 500 spectateurs.

Une journée pas comme les autres par Gabriel Garran

J’aurai voué ma vie aux auteurs vivants, une cinquantaine d’entre eux parsèment mon itinéraire. Attiré par le rapport à l’intime et l’universel, sensible aussi aux écritures féminines et aux microcosmes familiaux, je suis ici dans ma continuité.

Je ne raisonne pas au départ. J’ai besoin d’une émotion, la sensation que l’écriture engendre un voyage et que surgissent les images d’un film intérieur. Que l’irrémédiable va se répéter chaque soir, tant que le public voudra, dans l’éternel étonnement qu’est l’éphémère théâtral.

Ce qui me frappe aujourd’hui est la singularité inentamée de cette première pièce, écrite alors que Yasmina Reza avait vingt-quatre ans et où se découvre toute la genèse de son œuvre à venir. Un homme meurt. Image tutélaire du Père. La fratrie familiale des Weinberg s’apprête à faire son deuil dans la moiteur paradoxale d’une Toussaint ensoleillée. Apparition contradictoire, énigmatique d’une jeune femme venue de nulle part. Rien de plus universel que la mort. Rien de plus primordial que la vie. C’est cet « APRES » qui conduit la pièce avec l’imbrication des passions humaines et l’étonnante circulation des humeurs et des brisures.

C’est cette facette d’une double crise, c’est ce parcours fragile et exacerbé qui va de l’extinction d’une existence à la libération irrépressible des pulsions qui m’a intéressé dans cette journée pas comme les autres.

A l’origine, en préfaçant l’acte de naissance de cette œuvre à Paris-Villette, j’avais ressenti le frisson tchekhovien. Au risque de surprendre, il y a aussi du Woody Allen chez Yasmina Reza. L’humour lacunaire et le violent pessimisme comique qui est en elle bout dans cette marmite intime et chorale. C’est drôle comme une tragédie, c’est dramatique comme une comédie.

Dans un espace volontairement conversationnel, j’ai choisi pour mener à bien cette partition où la parole circule, où tour à tour chacun a le rôle principal, la vérité d’une troupe, c’est elle la vedette. C’est aussi un acte d’expression de ma nouvelle compagnie « le parloir contemporain ».

C’est également une belle aventure commune avec le Théâtre Antoine que dirigent les grands servants de ce haut lieu parisien que sont Héléna Bossis et Daniel Darrès. Et à nouveau sur leur scène Yasmina Reza.

Revue de presse

« Yasmina Reza accomplit ce prodige avec une élégance confondante. cela relève du divin » Bernard Thomas (Le Canard Enchaîné)

« Gabriel Garran en totale complicité avec l’œuvre a intimement compris Yasmina Reza » Philippe Tesson (Figaro Magazine)

« Josiane Stoleru est frémissante, précise, parfaite » Arlette Frazier (Pariscope)

« Superbe Jean-Michel Dupuis face aux silences « à la Huppert » de Margot Abascal » Armelle Héliot (Le Figaro)

« Nous assistons à une dramaturgie finement ourlée par une surdouée » Claude Chanaud (Encres Vagabondes)

« Régal pour les acteurs, fête pour le spectateur » Dominique Jamet (Marianne)

De gauche a droite et du second au premier plan : Pierre-Jean Horville, Daniel Dares, Serge Hazanavicius, Gaëlle de Malglaive, Héléna Bossis, Jean-Michel Dupuis, Pascale Bordet, Bernard Verley, Myriam Lothammer, Josiane Stoleru, Gabriel Garran, Mireille Perrier, Margot Abascal