Gouvernements polonais

Après la 2ème guerre mondiale, il y a eu 2 présidents de la République et 2 gouvernements polonais. Un président et gouvernement légitime et un autre ne représentant que les soviets, leurs maîtres.

Lech Wałęsa, le premier président élu démocratiquement a mis fin à cette situation.

En septembre 1939, alors que les armées allemandes et soviétiques contrôlent le territoire polonais selon le plan défini par le pacte germano-soviétique, le gouvernement légitime et le commandement suprême polonais, qui refusent de se rendre, se réfugient en France. Ils constituent alors un gouvernement en exil, installé à Angers du 22 novembre 1939 au 12 juin 1940, présidé par Władysław Raczkiewicz désigné par Ignacy Mościcki, président depuis 1926. Celui-ci, interné en Roumanie et soucieux avant tout de la préservation de la continuité de l'État polonais se résout à transmettre sa charge, en vertu de la constitution polonaise d'avril 1935.

Le 20 décembre 1939, le président de la République polonaise en exil, W. Raczkiewicz, est accueilli au château de Pignerolle, sa nouvelle résidence à Saint-Barthélemy-d'Anjou près d'Angers.

Raczkiewicz choisit comme Premier ministre le général Władysław Sikorski. Son cabinet prête serment le 1er octobre 1939. Celui-ci crée rapidement en Pologne une Union de la lutte armée (ZWZ) confiée au général Stefan Grot-Rowecki. Cette armée clandestine se distingue sur le terrain par ses activités de résistance. Elle sera remplacée en février 1942 par l'Armée de l'intérieur (Armia Krajowa ou AK). Sur le sol français, le gouvernement polonais en exil met sur pied une armée polonaise pour continuer le combat.

Reconnu par les Alliés, le gouvernement polonais en exil s'installe à Londres après la défaite française de juin 1940. Le général Sikorski persuade les responsables militaires britanniques de former une Armée polonaise de l'Ouest, dont une unité motorisée, qui deviendra la 1re division blindée polonaise en février 1942, et qui permettra aux Polonais de participer activement à la libération de l'Europe. Renforcée par l'arrivée de soldats exilés, l'armée polonaise devient progressivement la première armée étrangère en Grande-Bretagne.

En mars 1945, les autorités soviétiques organisent une réunion avec des représentants du gouvernement en exil et de la résistance polonaise. À peine arrivée sur place, une partie de la délégation est brutalement arrêtée. Ses membres sont accusés, à l'occasion d'une parodie de procès public, d'avoir combattu « contre l'Union Soviétique et contre les intérêts de la Pologne », et d'avoir « collaboré avec les nazis ». La plupart des accusés seront condamnés à des peines de prison ou à l'exil.

De son côté, Mikołajczyk démissionne du gouvernement pro-soviétique polonais suite au scandale lié à la fraude qui a transformé les élections législatives de janvier 1947 en mascarade électorale. Vieille tradition des communistes.

Refusant de reconnaître la pseudo République populaire de Pologne, la mal nommée, le gouvernement polonais en exil poursuit son action en dépit de tensions internes. En 1954, une partie des délégués, qui revendique le soutien de 80 % des Polonais exilés, s'oppose au président August Zaleski qui souhaite poursuivre son mandat au-delà du terme de sept ans. Les dissidents forment alors un « Conseil d'unité nationale » dirigé par trois responsables prestigieux : Tomasz Arciszewski, le général Władysław Anders et Edward Raczyński. La réconciliation complète ne se fera qu'après la mort de Zaleski en 1972.

Au cours des années 1970 et 1980, le gouvernement et les présidents de la République en exil successifs Stanislaw Ostrowski, Edward Raczyński, Kazimierz Sabbat, Ryszard Kaczorowski approfondiront toujours plus les liens avec le mouvement d'opposition naissant en Pologne, apportant au mouvement ouvrier, aux éditions de la presse clandestine, à Solidarność, l'appui matériel et moral de l'émigration politique polonaise (création des Fonds de soutien aux ouvriers -1976-, à la liberté de parole -1978- et du Fonds d'aide au pays -1979).

Le gouvernement polonais en exil continue ses activités jusqu'au 22 décembre 1990, peu après l'élection de Lech Wałęsa à la présidence de la république après des décennies de régime communiste en Pologne. C'est alors le président de la République en exercice, Ryszard Kaczorowski, remet au nouveau président démocratiquement élu les insignes de la présidence de la République.

Ainsi est rétablie la continuité de la République et, dans les faits, reconnue rétroactivement la légitimité du gouvernement en exil. En 1992, les médailles militaires et les autres décorations décernées par ce gouvernement sont officiellement reconnues en Pologne.

Fin non pas de l'histoire mais .... début d'une nouvelle controverse en Pologne.

Ryszard Kaczorowski, est le sixième et dernier président de la République de Pologne en exil. Il meurt dans la catastrophe aérienne de Smolensk qui coûte la vie à de nombreux dirigeants polonais dont le président Lech Kaczyński. La Russie refuse que la Justice polonaise effectue une enquête sur cette catastrophe.