2012-01 demande spontanée

Un des objectifs fixé par la BCBA qui nous a gentillement reçu sur Paris était de faire émerger la demande spontanée chez notre fils. Qu'est ce que ça veut dire?

il faut qu'Eymeric soit capable, pour des choses qu'il convoite, de venir nous chercher et de nous exprimer sa demande par un mot, un pictogramme (ou un signe maintenant).

Nous nous sommes donc mis à la tâche depuis juillet 2011.

Voila en gros les étapes que nous avons suivies. On a repéré les objets avec lesquels ils se stimulait. On a fait un travail sur table avec ces objets. L'objectif était le suivant. Il devait nous donner le pictogramme de l'objet ou le verbaliser pour le gagner en échange. Il a très vite compris le principe. Cependant les demandes étaient restreintes aux travaux sur table.

Dans une deuxième étape nous avons mis hors de portée ses objets préférés mais dans son champ de vision. Nous avons donc travaillé la demande dans un contexte un peu plus naturel. Son premier réflexe était de nous tirer le bras et de nous amener vers ce qu'il désirait. Là, on le guidait pour lui montrer qu'il fallait qu'il utilise les pictogrammes de son classeur pour effectuer sa demande. Les mots venaient très difficilement et il préférait par moment abandonner plutôt que de demander son objet. Interdiction de le laisser en échec, la demande devait donc s'effectuer via le pictogramme et pas forcément grâce à la verbalisation.

Afin d'obtenir de rapides progrès, nous étions constamment à l’affut. Dès qu'il laissait trainer ses jouets, on les ramassait et on les replaçait toujours au même endroit inaccessible mais visible. D'ailleurs à un moment on l'a surpris en train de cacher ses objets au lieu de les laisser trainer... le coquin..Il faut dire qu'on ne ratait jamais une occasion!

Globalement le résultat était positif puisqu'il effectuait des demandes via ses pictogrammes, mais au fur et à mesure que le nombre de pictogrammes augmentait, il allait de moins en moins vers son classeur qui était de plus en plus volumineux et dans lequel il devenait compliqué de chercher, si bien qu'il s'est mis à "régresser" et à ne plus faire de demandes.

Aïe! vite un plan B!!

En plus le classeur ne devenait plus pratique. On ne l'avait pas toujours sous la main.

Bref, nous nous sommes dit que nous pourrions passer par le langage des signes. Les mots étant toujours aussi difficiles à venir il lui fallait un moyen rapide d'effectuer ses demande sans verbaliser.

Nous avons donc, lors d'activités sur tables ou ludiques, testé le Langage des signes avec des jouets à lui. Nous lui avons appris les mots correspondants aux jouets qu'il utilisait le plus souvent. Cela a donné de bons résultats puisque maintenant il demande à dormir, manger, boire du jus, du lait. Bien entendu cela ne s'est pas fait tout seul. Tout est prétexte à créer le besoin dans le contexte naturel pour qu'il soit obligé de faire sa demande et tout est prétexte à enrichir son vocabulaire.

Exemple, lors du goûter je me sers un verre de jus et je prend des gâteaux et je mange le tout devant lui sans rien dire, en ne lui prêtant pas d'attention. Si il ne réagit pas je tend une perche en disant "hum! c'est bon le jus"....bref je dégoupille la grenade. Je ne réagit plus lorsqu'il me tire la main et tout doucement il se met à effectuer ses demande via le langage des signes. Les mots viennent plus facilement d'ailleurs. La demande arrive d'autant plus vite qu'il a très faim. Ça marche mieux après deux heures de piscines par exemple.

La demande verbale pour regarder le dessin animé est une des premières demandes qu'il a effectué. Du coup, même si on a l'impression qu'il prononce la phrase par cœur sans donner du sens à tout ce qu'il dit on ne revient pas en arrière pour reformuler la demande par les signes, même si on lui apprend en parallèle le verbe regarder.

Je ne sais pas si on est dans le juste mais ma foi, il vient nous chercher, il fait sa demande en nous regardant sans les yeux, alors je me dis qu'on ne va pas rajouter des embûches.

Dans la méthode ABA il faut savoir aussi donner des choses "gratuitement". C'est un peu comme le commerce finalement.

Nous attachions beaucoup d'importance au "je veux" du PECS alors que ce qui est plus important dans un premier temps c'est qu'il soit capable de venir nous demander quelque chose avec un mot ou une image. Il faut ensuite ensuite enrichir son vocabulaire avant de passer à des structures de phrases plus complexe comme "je veux quelque chose".