La poterie, la céramique sigillée.


(Voir aussi les pages : "terra sigillata" et "le vernis attique")


Il y a quelques années sur le site d'Ambrussum près de Lunel, on m'avait filmé !

"Tournage d'une poterie sigillée" !

Tournage d'une Sigillée

https://www.facebook.com/sitesdexceptionenlanguedoc/videos/2582244258653819/




"Les sigillées les plus proches des sigillées antiques"







Gourde plate gallo-romaine en terre sigillée

(Œdipe, "Vénus" et Apollon)






La grande lagène de La Graufesenque (Millau)

(Les motifs ont été moulés sur l'originale)

Quelques sigillées : *

3 septembre 2022

Gobelets dit "à parois fines" :




3 septembre 2022


J'ai reconstitué cette coupe sigillée retrouvée à Gardanne pour son Musée.

Alain Vernhet m'avait dit quand je la lui ai montrée :

"Elle n'est pas de chez nous (La Graufesenque) elle est de Banassac !...)

Reproductions pour un musée archéologique:

Détail : Le "vernis sigillé" n'est pas une fritte mais un engobe vitrifié !"

(cliquer pour voir le détail)

*

Il s'agit bien d'un engobe ce qui signifie que la poterie ne doit pas être sèche complètement pour être engobée (sous peine de voir l'enduit sigillé se décoller systématiquement après cuisson -ceci, bien sûr s'il s'agit bien de l'enduit sigillé tel qu'il était préparé dans l'antiquité !-)

Comme on dit en anglais seulement "leather hard" (dure comme le cuir).

Pour engober, s'applique le dicton des vieux potiers provençaux (1) :

"La peço s'engaubo un pauc fresco puèis un cop seco, si vernis"

(La pièce est engobée un peu fraîche, puis une fois sèche est vernie)

Il s'agissait bien sur, alors, du vernis à l'alquifoux -sulfure de plomb-

des poteries provençales traditionnelles cuites en "mono-cuisson".

(1) Je pense à Georges Obled (qui m'a initié à la poterie) et qui avait expliqué à Alain Vernhet de Millau

la conduite de cuisson du grand four de la Graufesenque...

[Alain Vernhet me racontait la visite d'Obled à la Graufesenque -non du quartier de Millau où on été retrouvés les ateliers antiques- :

Il était devant le grand four ( il n'en reste que le foyer et une partie du sous-bassement)

mais il revivait la cuisson ! "Là, j'envoie une branche, et je me recule vite sur le côté

pour le retour de flamme ! (Et il se reculait vivement sur le côté !) C'est le principe du four à balancier !"

-Voir la vidéo "cuisson au four gallo-romain- " En un mot, il y était !...]

C'est en partie grâce à ce qu'il m'a transmis des traditions des vieux potiers qu'il m'a été possible par recoupements de retrouver les secrets de préparations des terres et des engobes antiques. Et j'aime imaginer, qu'il n'y a pas eu vraiment d'interruption depuis l'antiquité jusqu'à nous ...

En provençal, "oule" c'est une marmite et "sartan" une poêle à frire (qu'on fabriquait d'ailleurs en argile), il y a 2000 ans en latin, on disait : "ola" et "sartago" ! On pourrait encore se comprendre !




Canthare

vernissé du Ier siècle

La période de fabrication est très certainement le premier siècle puisque on a retrouvé de ces canthares à Pompéi ! Ils étaient produit en Afrique du nord plutôt que sur notre versant nord de la Méditerranée.

Si j'utilise une terre à faïence blanche pour que les vernis vert (cuivre) et jaune (fer) transparents restent clairs, il est à remarquer que les potiers du premier siècle utilisaient une argile rouge. Ce qui signifie qu'ils utilisaient nécessairement de l'Antimoine pour rendre ces vernis opaques et qu'ils restent donc clairs. Une analyse pourrait le confirmer.

Cette technique est restée employée jusqu'à présent en Afrique du nord pour obtenir des vernis clairs sur terre rouge sans avoir à engober de terre blanche au préalable. Je me souviens de ce vieux potier Tunisien qui m'expliquait comment il broyait l'Antimoine -le Khôl- et le Plomb -l’alquifoux- sur une sorte de "planche à laver" dans un local tout fermé pour ne rien perdre des poussières...

Et il était aveugle : saturnisme !

Je n'ai pas osé lui dire que c'était à cause de ces "vapeurs" qu'il était devenu aveugle : il était si heureux de m'expliquer sa technique, comment il s'y prenait pour broyer à la main le plomb et l'antimoine pour en faire une sorte de mousse dans laquel il trempait ses poteries...