Changement de Paradigme

Qu’est-ce qu’un paradigme ?

Marc Luyckx Ghisi essaie d’expliquer cette notion en partant de l’origine du mot qui vient du terme grec paradeigma, qui veut dire « exemple ». Cela n’aide pas beaucoup dit-il. Il s’appuie donc sur Thomas Kuhn pour définir la notion de paradigme.

Cet auteur montre que la science a progressé en changeant d’hypothèses et d’interprétations de manière parfois brutale. Il parle de paradigmes, comme par exemple celui de la physique quantique.

« Kuhn décrit les fameux quatre stades de l'apparition d'un nouveau paradigme scientifique, c'est-à-dire d'une méthode d'explication de phénomènes scientifiques.

  1. Tout d'abord, le nouveau paradigme est ignoré.
  2. Ensuite, il est ridiculisé comme absolument irrecevable et sans importance.
  3. Puis il est sauvagement attaqué, y compris parfois au niveau de la vie privée de l'inventeur.
  4. Finalement, on convient à l'unanimité que c'est bien la seule manière de penser, que « tout le monde a toujours pensé ainsi » ! p. 73.

MLG donne aussi la définition de Willis Harman. « Un paradigme est la base de la manière de percevoir, de penser, de juger et d'agir qui est associée à une vision particulière de la réalité ». p. 73.

Un paradigme d’une civilisation détermine donc sa façon de voir le monde, l’univers, les buts de l’existence humaine… chaque civilisation possède son paradigme et ne le change pas volontiers. Cela se fait souvent dans la violence.

Les successions de paradigmes (annexe du livre de MLG)

Le paradigme pré-moderne se caractérise par une structure pyramidale et patriarcale où dieu est au sommet. Le clergé est le seul intermédiaire. L’homme a une vision du cosmos poétique et enchantée dit-il. La nature est sacrée. C’est une structure faite pour être stable et donc intolérante.

Le schéma provient d'une présentation de l'auteur : <http://storage.canalblog.com/29/48/214295/54906716.odp>

Le paradigme moderne conserve une structure verticale et patriarcale mais Dieu est remplacé par la déesse Raison. Les prêtres sont remplacés par des experts, technocrates, scientifiques qui deviennent les intermédiaires incontournables. La science avec son approche analytique privilégiant le cerveau gauche perd la vision globale et le cosmos devient un objet. Il perd donc son sens sacré. La désacralisation se retrouve partout avec comme conséquence une peur de la mort liée au refus d’une vie après celle-ci. Le monde est désenchanté. Cette structure, comme la précédente est intolérante au changement.

L’auteur remercie les postmodernes, et en particulier Jacques Derrida, qui ont déconstruit la modernité durant les 20 dernières années. Ce paradigme est pour lui source de scepticisme car il n’y a pas de vérité. Le paradigme Postmoderne est donc une transition vers celui qu’il souhaite et propose, la transmodernité.

Le schéma provient du livre de l'auteur p390

L’auteur nous décrit alors le nouveau paradigme transmoderne qui émerge actuellement :

Sa représentation « ne ressemble plus en rien à celles qui traduisaient les paradigmes prémoderne et moderne. Plus de pyramide. Le centre du dessin est empli de lumière : la vérité existe. Mais le centre est vide en même temps car personne ne peut posséder la vérité, personne ne la domine. En revanche, chacun est appelé à cheminer vers elle en allant vers le centre. Faire le tour de l'ellipse, c'est-à-dire se convertir d'une religion à l'autre n'est pas tellement intéressant. Ce qui l'est, c'est de s'approcher du centre. Plus on va vers le centre, plus on s'approche de la vérité, plus on chemine vers la dimension spirituelle et vers l'être, moins on peut la définir, moins on a l'impression de pouvoir la posséder, moins on est dans le dogme ». p. 391-392.

Le schéma provient du livre de l'auteur p. 391.

Ce nouveau paradigme transmoderne propose une société démocratique, postpatriarcale et tolérante. La spiritualité est présente dans une démarche de transformation et de recherche d’équilibre entre le corps, l’âme et l’esprit. La nature est réenchantée, le sacré reprend sa place. La science se décloisonne, devient transdisciplinaire et propose une nouvelle éthique basée sur une vision plus globale et holistique. Il n’y a plus d’experts et de technocrates mais une société de la connaissance où les réseaux permettent une diffusion et un partage de l’information. Un nouveau lien devrait permettre de rénover le tandem spiritualité et politique.

Mutations des outils

Le schéma provient d'une présentation de l'auteur : <http://storage.canalblog.com/29/48/214295/54906716.odp>

Entre ces paradigmes, il y a des phases plus ou moins longues.

Un changement n’est jamais simple comme il nous l’avons vu avec T. Kuhn.