Nous êtres capitalistes

Ce titre est celui d’un des chapitres du livre de Christian Arnsperger, « Éthique de l’existence post-capitaliste » éditions du Cerf, 2009. (Voir article ).

Comme nous l’avons vu l’approche de C. Arnsperger se veut globale. Pour lui l’économie va au-delà de la production de bien mais elle est porteuse de sens pour la société entière et chaque individu qui la compose. C’est la raison pour laquelle le modèle capitaliste n’est pas limité à l’économie mais nous imprègne complètement jusqu'à nous aliéner et nous empêche d’en sortir aussi facilement.

Pour consolider son approche globale il s’inspire de la théorie de la « vision intégrale » dites des 4 quadrants du philosophe Nord-américain Ken Wilber[1]. Pour ce dernier l’existence, la manifestation de l’esprit se déploie dans 4 modalités représentée par les 4 quadrants (voir schéma).

Quadrant 1 : Dimension subjective individuelle de la réalité.

Quadrant 2 : Dimension objective individuelle de la réalité.

Quadrant 3 : Dimension subjective collective de la réalité.

Quadrant 4 : Dimension objective collective de la réalité.

A ces 4 catégories de la réalité, correspondent des modes de connaissance et des critères de validité de la connaissance différents. Wilber soutient que la psychanalyse, la science comportementale, le Marxisme et l’herméneutique offrent des perspectives complémentaires plutôt qu’antagonistes. Il envisage que ces quatre orientations sont correctes si l’on veut rendre compte de l’existence humaine de façon complète.[2]

Il y a donc complémentarité des 4 domaines.

Le schéma plus détaillé ci-desspous permet de comprendre plus en profondeur les éléments constitutifs de chaque quadrant.

schéma trouvé sur le site du Lycée Léonard de Vinci : http://www.lyc-vinci-st-witz.ac-versailles.fr/spip.php?article81&artpage=4-5

Dans chaque quadrant se produit une évolution que Wilber défini comme telle :

trouvé sur : JALONS POUR UNE ALPHABÉTISATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, Études complémentaires par Harbans S. Bhola et Sofía Valdivielso Gómez © Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie, 2009

http://unesdoc.unesco.org/images/0018/001838/183802f.pdf

Christian Arnsperger applique le modèle de Wilber au niveau de l’économie :

"Notre économicité n'a pas qu'un aspect extérieur. Elle a aussi un aspect intérieur. Quand quelque chose se passe dans le domaine économique, quand se présente un quelconque phénomène économique (une hausse du taux d'inflation en Belgique,une baisse de la compétitivité du secteur automobile européen, un gain de part de marché pour la principale banque française,un achat que j'effectue cet après-midi dans un supermarché), cet événement, ce phénomène a toujours en principe quatredimensions simultanées".(p45)

"Ces quatre dimensions font toutes parties de la mise en jeu de nos existences. Le sens de nos vies se joue toujours dans cesquatre dimensions en même temps: dimensions individuelles (le corps et le cerveau au-dehors, l'esprit au-dedans) et dimension collectives (le système économique au-dehors, la culture et les valeurs au-dedans). Au plan «horizontal», qui décrit une situation à un moment donné du temps, on peut donc se référer au schéma ci-contre".

"L'approche que nous allons adopter dans ce livre sera une approche dite évolutionnaire ou développementale. Nous n'allonsdonc pas nous contenter de ces quatre dimensions horizontales, mais nous allons aussi introduire une verticalité en termes de niveaux de développement. Chaque quadrant, chaque dimension de la réalité vécue, contient des possibilités de progression et de régression le long de plusieurs axes." (p46-47)

Il serait trop ardu dans cet article de développer tous ces aspects mais l’idée général est de permettre un développement humain, individuel et collectif, de manière non réductrice comme c’est souvent le cas dans notre vision occidentale. Le mécanisme des 4 quadrants montre que tout est inter-relié et qu’on ne peut se contenter de travailler un seul aspect sans tenir compte de son impact sur d’autres niveaux individuels ou collectifs. Il y a des interactions entre ces 4 domaines qui donnent 6 axes de causalités et d’influences mutuelles. (voir schéma ci-dessous)

Donc pour comprendre le piège existentiel du capitalisme il faut en étudier les impacts et les influences à tous les niveaux. C. Arnsperger est donc parti de 6 axiomes capitalistes au niveau individuel et au niveau collectif qui correspondent à chaque fois à des objectifs à atteindre (ce qu’il appelle la visée) (voir tableau ci-dessous, p104 de son livre).

Par la suite il propose de nouveaux axiomes qui devront remplacer les précédents et permettre de sortir de l’aliénation du système capitaliste (voir tableau ci-dessous, p122)

Dans son livre Christian Arnsperger donne des outils pour aller vers ces nouveaux axiomes et sortir du capitalisme.

Voir, ci-dessous, des schémas tirés de la conférence que Christian Arnsperger a donnée pour la séance inaugurale de l’association philosophie et management en septembre 2009.

(Voir les enregistrements sur le site : http://www2.philosophie-management.com/agenda_2.asp?doc_id=279).

Cela permet de mieux comprendre les changements d’axiomes.

Se libérer de nos manières d’être collectives

(Dia de C. Arnsperger lors de la séance inaugurale de philosophie et management (septembre 2009) :

A droite les moyens pour y arriver.

Se libérer de nos manières d’être individuelles

(Dia de C. Arnsperger lors séance inaugurale de philosophie et management (septembre 2009) :