2. Histoire

Afin de connaître l'histoire complète de l'Aquitaine, ses peuplades ligures, les invasions ibères, romaines, les Elusates, les Vasates, lesquels peuplaient notre région de l'ancienne Gascogne, appelée Novempopulanie (ou territoire des neuf peuples, capitale Eauze) à partir de l'an 300, puis les Vascons et autres, consulter: https://fr.wikipedia.org/wiki/Novempopulanie

Cameillac, lieu-dit situé à 1 km au sud du bourg, jadis orthographié Camelhac, est le plus ancien site historique officiellement répertorié de la commune.

C'est un domaine d’époque gallo-romaine ( II ème siècle ).

Certains ont évoqué, pour l’origine de son nom, "Camilius", du nom de son premier résident gallo-romain, auquel s'ajouterait le suffixe AC, survivance du suffixe gaulois (celte) ACO, puis gallo-romain ACUS, ACUM signifiant "domaine de", "qui appartient à ". Ce suffixe, répandu dans les territoires de langue d’oc, on le retrouve dans toutes les Gaules sous des formes variées : ac, at, az, y, etc…. Devenu acum en latin, il dénote un établissement agricole, généralement une villa gallo-romaine.

Si le suffixe -ac est effectivement d'origine gauloise, il a été importé dans nos régions par l'entremise du latin, qui l'avait déjà adopté concurrentiellement au -an.

Donc -ac n'est pas un symbole de présence celtique mais plutôt le symbole d'une formation populaire, moins "classique".

D'ailleurs, on le trouve justement aussi bien dans des régions présumées fortement latinisées (Bordelais) que dans des régions plus reculées (Béarn notamment).

Sinon, si dans le sens gaulois originel, -ac signifie bien "lieu où il y a ", il s'est spécialisé notamment en Gascogne dans le sens de "propriété de" (c'est d'ailleurs le sens latin).

Ainsi, Clarac, domaine de Clarus, Aurillac, domaine d'Aurelius,... Remarquez son équivalent "classique" : Aureilhan.

Sinon, le suffixe aquitain correspondant aux -ac et -an importés par le latin peut être : -os/-ousse (environs de Bazas, Sud-Gascogne), -ein (Couserans, Béarn)... Cf triplet Uzos-Uzan-Uzein.

Auteur : Vincent P.

Carte de Ptolémée

La Géographie ou Manuel de géographie (en grec ancien Γεωγραφικὴ Ὑφήγησις, latinisé en Geographike Hyphegesis, en latin Geographia ou anciennement Cosmographia) est un traité rédigé par Ptolémée vers l'an 150. Cette Introduction géographique à la cartographie est une compilation des connaissances sur la géographie du monde à l’époque de l’Empire romain, et dont la redécouverte en Europe au xve siècle permit de relancer l'étude de la géographie mathématique et de la cartographie.

Carte de l'ancienne Gaule au temps de l'empereur romain Auguste.


Carte "Gallia Novelia" du XVème siècle.

On y retrouve Lesparre, Bordeaux, Libourne, Saint Macaire, Bazas, ... etc ...

"Publiée à Florence en 1481-1482, Gallia Novella est l’une des toutes premières cartes modernes de la France. Elle est extraite d’une édition de la Géographie de Claude Ptolémée (IIe siècle après J.-C.), traduite en italien et mise en vers par un humaniste florentin, Francesco Berlinghieri (1440-1501). Outre les vingt-sept cartes traditionnelles de Ptolémée, qui reflètent les connaissances des géographes antiques, cette édition imprimée est la première à intégrer quatre modernæ tabulæ --- Palestine, Italie, Espagne et France ---dressées en fonction des connaissances contemporaines.

Toute comme la Frantia de l’édition d’Ulm (1482) et la Moderna tabula Galliæ de l’édition de Strasbourg (1513), cette carte de France montre une Gallia qui englobe toute la rive gauche du Rhin et dépasse ainsi largement les frontières du royaume au XVe siècle. Ces cartes nouvelles substituent les toponymes modernes à ceux de l’ancienne Gaule et bénéficient, pour le dessin des côtes, de l’apport de la cartographie nautique. Elles sont à l’origine d’une production nationale un peu plus tardive, dont Oronce Fine (1494-1550) fournit en 1525 le premier exemple."

Voici quelques extraits de documents anciens relatifs au site archéologique de Cameillac aujourd'hui délaissé :

« Il ne reste rien, que je sache du moins, de cette église paroissiale Saint Laurent, mais nous avons vu un groupe de maisons assez anciennes, dans la cour d’une desquelles fut trouvé, il y a plus de quarante ans ,un ensemble de mosaïques qui fut alors digne de la première classe du classement départemental de 1845. Peu de temps après on en découvrait d’autres au même lieu puisqu’on lit dans les comptes rendus de la Commission déjà citée : M. Virac signale une mosaïque à Cameillac à côté de celles déjà connues ; des fouilles nouvelles en ont fait connaître de nouvelles dont les dessins sont plus beaux, les couleurs plus vives, la superficie plus considérable. Un de ces derniers fragments compose le parquet d’une chambre ayant trois mètres sur chaque côté.

Le 22 juin 1842, M. Ferdinand Leroy, Secrétaire de la Commission des Monuments Historiques, adressait sur les monuments des départements une lettre à Mr de Caumont, lettre publiée dans les Annales de l’Académie Royale de Bordeaux, où on lit cette phrase : La mosaïque de Cameillac vient d’être achetée par la ville de Bordeaux et on en opère le transfert en ce moment.

Une bonne vieille femme que nous avons interrogée nous a dit se rappeler parfaitement la trouvaille. Il y avait des fleurs, des carottes (cruches), des vases de toutes couleurs, etc, etc. On avait essayé de la lever, mais cela s’abîmait, et puis on a laissé tout çà ici. L’aire de la cour étant recouverte de fumier, le paysan en a écarté quelque peu avec son instrument et nous avons aperçu en effet à fleur de terre, quelques uns de ces carreaux devenus presque méconnaissables ; les cubes de pierre formant des rangées alternativement noirâtres, rouges et blanches se détachaient au simple toucher. Bien que la bonne vieille nous affirma que la cour en était couverte nous nous sommes contentés de ce simple échantillon qui nous indiquait le lieu précis de la découverte et nous a convaincus que le séjour prolongé du fumier et des liquides érosifs en provenant avaient du anéantir à jamais ces restes d’une ancienne villa gallo-romaine. Si quelques fragments ont pu être emportés à Bordeaux par les soins de Mr Rabanis, alors président de la Commission, que sont-ils devenus ? D’après Guillon, bien qu’achetés par Mr Rabanis, ces mosaïques n’ont jamais été livrées.»

Extrait de Société Archéologique de Bordeaux, Tome XIII, 1er fascicule : "Excursion en Bazadais, Noaillan et Léogeats", par M.E. PIGANEAU, 1888.

« …Après ce détour forcé qui nous a bien éloignés du Ciron, reprenons contact avec ses bords et dirigeons nous vers le hameau de Cameillac un peu au nord du confluent de la Hure et du Ciron et sur la rive droite de cette dernière rivière.

Si nous entrions dans la cour de la métairie de Villetorte et que nous demandions au métayer de dégager un peu le tas de fumier qui s’y étale, nous pourrions voir les restes d’une mosaïque gallo-romaine qui peu à peu se désagrège et se perd. Des fouilles pratiquées il y a peu de temps pour le forage d’un puits ont mis à jour des cercueuils en brique, et la tradition locale y fixe l’emplacement de l’ancienne église paroissiale, dénommée au XII ème siècle, Saint Laurent de Camelhac. "

Extrait de « La Garonne et ses affluents de la rive gauche », pages 227 et 228, André REBSOMEN, 1913.

Les fouilles effectuées sur le site dans les années 1960 à l’initiative de Jean-Bernard MARQUETTE, professeur émérite à l’Université Michel Montaigne de Bordeaux III, ont à nouveau mis au jour les fondations et les restes d’une villa gallo-romaine avec mosaïques et conduits en terre cuite.

Ces fouilles, effectuées à la pelle mécanique, ont hélas irrémédiablement détruit certains vestiges, qui plus est, restreintes en superficie, elles n’ont pas non plus apporté d’informations précises sur l’histoire de la paroisse, notamment sur la localisation de l’église Saint Laurent, ce malgré la confirmation de l’emplacement de son cimetière par clichés aériens infrarouges.

En 1988, Mr MICHELENA, propriétaire du terrain, découvrant un ensemble de mosaïques lors du dessouchage d'un arbre, est à l'origine de nouvelles fouilles archéologiques.


Voici le rapport rédigé par la Direction Régionale des Antiquités en 1989 sur le bulletin de liaison et d'information "Archéologie en Aquitaine en 1988" :


"Commune: LEOGEATS, Lieu-dit: Cameillac,

Type de gisement: Villa gallo-romaine

Nature de l'intervention : Sauvetage urgent

Responsable : J.F. PICHONNEAU, I.T.A. à la D.A.H.A.

Informé par M. le docteur R. Langeard de la découverte d'un sol mosaïqué dans la commune de Léogeats, au lieu-dit Cameillac (fig. 19) ; le 28 décembre 1988, lors d'un désouchage d'un arbre, est apparue à 0,60 rn une mosaïque polychrome aux décors géométriques. Abondamment décrites dès le XIXème siècle, les mosaïques de Cameillac ont fait l'objet de multiples procédures d'achats et de prélèvements, mais aucun document graphique ou photographique n'a été publié à l'époque des découvertes.

Les fouilles effectuées par J.B. Marquette en 1961 et 1962 ont exhumé un ·ensemble de salles chauffées de la villa; ce sondage à 1 ,50 m au sud du mur actuel de la maison révèle la présence de tubuli, d'une suspensura, de pilettes et d'un hypocauste. Par ailleurs, on constate que ces structures antiques ont fortement conditionné les orientations parcellaires, les matériaux utilisés pour ces murets sont les moellons de la villa. Une étude du parcellaire et une analyse des photographies aériennes permettront de dresser un plan de cet ensemble et de juger de son impact sur un terroir fossile. La partie visible de la mosaïque en 1988 se situe à 3 m devant la maison de M. A. Michelana (parcelles 1 1 2 et 1 63, section C; fig. 20). Il semble donc que cette mosaïque soit la même que celle décrite au XIXème siècle dans le rapport établi par la commission des monuments historiques de la Gironde: "La mosaïque se trouvait exactement devant le seuil de la maison actuelle ... La surface dégagée de 3,50 mètres de long sur 1,50 mètres de large, présente la moitié d'un grand compartiment, entouré d'une bordure à torsades et qui est divisé lui-même en trois compartiments parallèles, mais de dimensions inégales et de dessins différents. Les deux extrêmes sont carrés et offrent des losanges croisés. Celui du milieu pus élevé que les deux autres est terminé dans sa partie supérieure par une ligne légèrement cintrée en forme de portail, représente un arbuste, peut-être un cep de vigne ... . Les couleurs apparentes sont le blanc, le rouge et le noir". Ce nouveau fragment de mosaïque découvert en 1988 permet de penser, d'après les éléments géométriques, que la bordure est proche. Ce fragment est divisé en deux parties : la première est composée par une tresse à six brins à boucles arrondies, les tesselles de couleur rouge, blanche et noir sont très altérées. Cette tresse de bordure est séparée de la deuxième partie par un filet simple noir, un triple blanc et un filet simple rouge adjacent à un filet double noir. Le motif principal de la deuxième partie représente un double cercle composé de deux filets simples noirs encadrant un triple filet rouge. Une ligne de fuseaux couchés intercalés avec des triangles avec des triangles rectangles s'enroule entre deux cercles. Au-dessus de cercle double est posé un fleuron végétal rappelant une fleur de lys (fig. 21). Aucun élément chronologique ou stylistique ne permet de préciser la date de cette mosaïque, seul le traitement de surface laisse penser qu'il pourrait s'agir d'un ensemble du IIème siècle après J.C."

Ce nouveau fragment de mosaïque découvert en 1988 permet de penser, d'après les éléments géométriques, que la bordure est proche. Ce fragment est divisé en deux parties : la première est composée par une tresse à six brins à boucles arrondies, les tesselles de couleur rouge, blanche et noir sont très altérées. Cette tresse de bordure est séparée de la deuxième partie par un filet simple noir, un triple blanc et un filet simple rouge adjacent à un filet double noir. Le motif principal de la deuxième partie représente un double cercle composé de deux filets simples noirs encadrant un triple filet rouge. Une ligne de fuseaux couchés intercalés avec des triangles avec des triangles rectangles s'enroule entre deux cercles. Au-dessus de cercle double est posé un fleuron végétal rappelant une fleur de lys (fig. 21). Aucun élément chronologique ou stylistique ne permet de préciser la date de cette mosaïque, seul le traitement de surface laisse penser qu'il pourrait s'agir d'un ensemble du IIème siècle après J.C."

La Table de Peutinger

Ancêtre des cartes routières, la Table de Peutinger représente schématiquement les principales routes de l'Empire Romain.

C'est une reproduction de la fin du XIIème siècle d'une copie réalisée vers l'an 350 mais dont l'original est plus ancien.

Cette carte a été découverte au début du XVIème siècle à Worms et confiée à Konrad Peutinger qui l'a publiée.

Les doubles tours représentent les étapes importantes et les tracés représentent les routes avec en chiffres romains les distances en milles (1 mille romain = environ 1,5 km ).

Voie romaine (Chemin Gallien) au lieu-dit Peyrebidanne à Barsac.

"La voie romaine de Cérons à Bazas venait de Peyrebidane à Barsac, le pont d'Aulan à Bommes, en passant par Sauternes, le bas de Saint Marc, le bas du Biscan, le Piquey, Vimeney, l'allée du château Guiraud (qui était un lieu de péage), puis partait vers Senses à Léogeats.

En 1975, il est retiré du Biscan et de Vimeney à Sauternes des grosses dalles de pierre d'une épaisseur de vingt centimètres, chaque bloc mesure 2 X 3 mètres de long. Les sources du Piquey et de Vimeney servaient pour abreuver la cavalerie romaine. Cette voie fut empruntée jusqu'au Moyen-Age".

Extrait de « Sauternes, Vestiges anciens », par Serge Bancheraud.

Dans les Archives Historiques de la Gironde relatives aux Comptes de l'Archevéché de Bordeaux ( manuscrit Monteil rédigé en latin, épais de vingt feuillets) on trouve trace au XIII ème siècle de deux paroisses : Sanctus Laurentius de Camelhac ( Saint Laurent de Cameillac ) et Sanctus Christoforus de Leujatz ( Saint Christophe de Léogeats ) : c'est à priori le plus ancien document manuscrit conservé relatif à l'histoire du village.

Extrait des Archives Départementales de la Gironde

Voir les documents de la BNF (Bibliothèque Nationale de France) :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34144f.image.r=camelhac.f37.langFR http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34144f.image.r=camelhac.f38.langFR

Comment deux paroisses ont-elles pu se constituer sur la rive principale du Ciron ?

La paroisse Saint Laurent de Cameillac s’est constituée là parce qu’un gros domaine ou un groupement d’habitations pouvaient, à l’époque, donner naissance à une paroisse, englobant également les terres attenantes.

« Il est fait mention de cette ancienne paroisse (Saint Laurent de Camelhac) dans la liève des quartières de l’Archevéché de l’an 1420 en ces termes : "Sanctus Laurentius de Camelhac debet tres boys milhii". A la vérité, il n’en est pas fait mention dans la liève de 1546, mais il en est question dans un ancien pouillé manuscrit où son revenu est évalué à 20 francs, ce qui pouvait équivaloir pour lors à la somme de 200 livres. Le pouillé général des Bénéfices de la France de l’an 1648, fait également mention de cette paroisse, mais malgré ces preuves de son ancienne existence, cette paroisse est absolument inconnue. »

Extrait de Baurein, Tome II, p 132, Nouvelle Edition.

La paroisse Saint Christophe de Léogeats est mieux située, sur un promontoire rocheux aux flans escarpés agrémentés de quelques arbres, dominant le ruisseau, et assez loin de son confluent avec le Ciron pour être au sec.

Les recherches archéologiques effectuées par l'INRAP près de l'église en 2004 et 2013 ont mis au jour des vestiges de constructions en bois, ainsi que des sépultures de l'époque médiévale.

" Le village de Léogeats se trouve au sud-ouest de Langon. La paroisse est connue dans les anciens titres et pouillés du diocèse sous la dénomination de Leujats. La commune recense quelques sites antiques, notamment celui du lieu-dit Camelhac, ancienne villa gallo-romaine dont une partie des mosaïques a été découverte dans la cour d’une ferme au XIXe siècle. L’église Saint-Christophe de Léogeats se trouve à la pointe ouest d’un promontoire calcaire dominant à 47 m d’altitude la confluence du Ciron avec le ruisseau du Moulin. Inscrite à l’inventaire supplémentaire, bien que surtout connue pour son architecture des XIIe et XVe siècles, elle contient des éléments du XIe siècle. La situation en hauteur du village, à proximité d’une falaise abrupte, peut avoir été propice à l’installation d’un site défensif plus ancien. Un projet de restauration de l’église Saint Christophe de Léogeats, prévoyant la pose d’un drain, l’aménagement d’un parvis et d’allées de béton désactivé, a entrainé une prescription de diagnostic archéologique des services de l’état. En 2005., un diagnostic a été réalisé au nord de l’enclos ecclésial, sur des terrains contigus, par Nathalie Moreau (INRAP). Il a montré dans sa partie septentrionale une occupation attribuée aux VIIe -VIIIe siècles, se prolongeant aux IXe -Xe siècles et perdurant probablement jusqu’au XVe siècle. Les structures appartenaient à des constructions domestiques sur poteaux. Cette occupation s’étendait sur toute la parcelle 270. Dans un des sondages réalisés en 2013, face au portail occidental, une fosse peut être mise en relation avec les structures du Haut Moyen Âge étudiées en 2005. par Nathalie Moreau. Elle est apparue à un mètre de profondeur, soit une altitude de 46,20 m NGF. Une gravure d’Emilien Piganeau de 1888 nous montre un porche devant le portail ouest de l’église tel qu’il apparaissait aux paroissiens. Ce porche apparait aussi sur le cadastre napoléonien. Un mur appartenant à ce porche détruit après 1888 a été dégagé devant le portail occidental. Quelques sépultures de très jeunes enfants semblent avoir trouvé une place privilégiées devant le portail occidental, contre le porche. Elles ont été inhumées sur un pavage de dalles calcaires de grand format et très irrégulières qui forme une plate-forme à 46,4.0 m NGF. Le calcaire a été atteint dans l’ensemble des sondages effectués et a permis de cartographier la profondeur du substrat naturel. Ainsi au plus haut, dans le sondage 2 se trouve-t-il à 0,.80 m de profondeur, à 46,90. m NGF d’altitude. Quelques tombes creusées dans le calcaire ont été dégagées."

Extrait du Rapport d'Opération Diagnostic Archéologique établi sous la direction d'Hélène SILHOUETTE (INRAP) en novembre 2013.

Vue du bourg depuis Lobis.

La zone de Cameillac étant humide, ce promontoire rocheux est le meilleur emplacement, tant pour la défense, que pour sa situation centrale dans la zone des cultures.

Cameillac fut détruit, on ne sait si ce fut au cours des invasions successives des Wisigoths au V ème siècle, des Francs au VI ème, des Vascons au VII ème, des Maures au VIII ème, des Normands au IX ème, ou des Anglais au XII ème ...

Chaque maison ancienne du quartier, bâtie avec les moellons noircis par le feu, en témoigne encore aujourd’hui.

La paroisse de Cameillac disparue, celle de Léogeats est restée, et l’unité géographique a repris ses droits.

La commune, étendue bien au delà du Ciron sur sa rive gauche, comprend des landes autour de la clairière de Laulan. Cet endroit isolé a pu être un fief à part, tandis qu’un tumulus au lieu-dit Le Merley, trois cent mètres au sud, pourrait être le vestige d’une fortification féodale, voire plus ancienne.

"Vers la fin du VIIe siècle et le début du VIIIe, cette contrée, comme toute l'Aquitaine d' ailIeurs, était déjà la proie convoitée des peuples scandinaves et des Arabes qui, les premiers par la Garonne et le Ciron, les seconds par l'Espagne, avaient envahi notre Midi. Encore intact, se trouve aujourd'hui dans la commune de Sauternes, un fortin mérovingien, témoin des luttes qu'essuyèrent les habitants contre les incursions sarrazines d'abord (729-732), puis normandes (846-853'-872); ce dernier peuple surtout, en remontant les vallées des deux fleuves régionaux, ravagea les villes riveraines de la Garonne: CadiIIac, Langon, Saint-Macaire, et celles du Ciron: Barsac, Villandraut, Bazas.

Plus tard, lors de la fameuse « Guerre de Cent ans » et des longues luttes contre l'Angleterre qui se déroulèrent de 1152 à 1453 dans la Guyenne, le même ouvrage défensif servit de puissante « redoute », durant cette période tourmentée; il fut possédé, selon les fluctuations du sort ou le succès des armes, par les seigneurs de Fargues et de Budos (voir : http://www.vallee-du-ciron.com/Documents/Conferences/ConfeDartigollesBudos07/ConfDartigollesBudos07.htm#Budos.

Le Château de Budos, "dans son jus", au début du XXème siècle

Ensuite, cette histoire locale ne peut guère se reconstituer qu'à l'aide des archives religieuses, les documents d'une autre origine et antérieurs au Xe siècle faisant défaut. Seuls, les « Clercs» et les « Moines» ont senti, à ces époques reculées, la nécessité de fixer les faits et de consigner les événements. Au reste, ils étaient particulièrement qualifiés pour accomplir un semblable travail, en des temps où l'instruction, peu répandue, était surtout l'apanage des religieux; et les cas sont fréquents où les auteurs s'appuient sur les chroniques des monastères, compulsent les archives des abbayes et des paroisses, lorsqu'ils fouillent le passé pour dégager la physionomie d'une région, d'une ville: pour éclaircir un point d 'histoire. Enfin, lorsque les manuscrits eux­ mêmes sont muets, c'est un monument qui révèle une époque: presque toujours une église, où les statues, les bas-reliefs, les groupes sculptés, les peintures et les inscriptions sont d'un précieux secours. Effectivement, la vie religieuse était alors si intense, qu'elle dominait la vie publique; et c'est à l'exemple de la "paroisse " que, bien plus tard, la " Commune " a tenu elle aussi ses archives. En outre, les Ordres monastiques cherchèrent surtout à s'établir dans les contrées vinicoles qui leur assuraient le vin nécessaire, non seulement à leur consommation usuelle, mais encore, la part indispensable à la célébration de la messe.

Vers le XIe siècle, apparaissent dans le Sauternais un grand nombre de prieurés et de chapelles qui, à défaut de textes, permettent cependant de remonter dans le recul des temps".

Extrait de " Sauternes, Pays d'Or et de Diamant ", Charles DORMONTAL, 1930.

L’éloignement du hameau de Laulan aurait justifié la création d’une paroisse, mais sa population était trop restreinte pour cela, et celui-ci fut ensuite partagé en deux, en droite ligne, par la limite des communes de Léogeats et de Noaillan.

"On dira donc que la Paroisse de Léojats est placée dans cette partie de l'Archiprêtré de Cernès qui avoisine les confins du Diocèse de Bazas, et qui est située au-delà et au midi de la petite rivière du Siron, entre Sauternes et Noailhan. On a lieu de présumer que Leojats est une dépendance de la jurisdiction de Noailhan, au moins est-il certain qu'autrefois l'une et l'autre Paroisse n'avoient qu'un seul et même Rôle pour la Taille. Sans doute que la répartition ne s'en faisoit pas avec toute la proportion possible, puisque le Roi, par Arrêt de son Conseil d'Etat, tenu à Versailles le 21 Août 1764, désunit la Paroisse de Leujats, composée de 270 feux ( = 1217 habitants ) de celle de la Mothe Noailhan, quant à l'assiette, répartition et levée de la taille, capitation et autres impositions ».

Extrait de « Variétés bordeloises ou Essai historique et critique sur la topographie ancienne et moderne du Diocèse de Bordeaux », page 239, Abbé Baurein, 1786.

Extrait des Archives de la Bibliothèque Nationale de France.

Les comptes de l’Archevéché de Bordeaux mentionnent les deux paroisses au XIV ème siècle sur deux listes, mais à chaque fois, une seule est citée, ce qui donne l’impression que le nom officiel de la paroisse est Cameillac (Saint Laurent), mais que le centre réel est Léogeats (Saint Christophe).

On trouve mention de Léogeats, paroisse Saint Christophe, en 1314, à propos de biens relevant de la famille d’Albret.

Léogeats a pu, à l’origine, être une seigneurie à part, mais au XVI ème siècle, les archives du Château de Suduiraut à Preignac ( Georges Guillot de Suduiraut était propriétaire du château de Noaillan au début du XX ème siècle ) donnent quelques indications : elle dépend de la seigneurie de Noaillan ( Jean de La Motte ) ; au XVIII ème siècle, elle y est complètement intégrée.

« L'histoire de la seigneurie de Noaillan nous révèle qu'elle était une des plus anciennes du Bordelais. Amanieu de Noaillan, chevalier, nommé dans un titre du 2 mars 1225, fut un des soutiens d'Henri III d'Angleterre à la bataille de Taillebourg, en 1242.

On trouve trace en 1254 du Chevalier Pierre de Léogeats (Petrus de Leujatz), vraisemblablement le seigneur de La Tourasse, sous la tutelle du seigneur de Noaillan, dans "Rôle gascon de lettres closes" expédiées par la Chancellerie du prince Edouard, fils aîné du roi d'Angleterre Henri III.

Les lettres closes, ou liberate, étaient des ordres de paiement à faire sur le trésor du prince Edouard, lequel épousa par la suite Aliénor d'Aquitaine.

Il est encore cité en 1270 dans le "Recueil d'Actes relatifs à l'Administration des rois d'Angleterre en Guyenne au XIIIème siècle".

Le 19 mars 1274, le Chevalier Pierre de Léogeats ( Petrus de Leujatz ) est à Bordeaux en qualité de témoin pour les reconnaissances de dettes à la couronne d'Angleterre de Pierre de Rions, Damoiseau, gendre et héritier de feu Guillaume Gombaud.

Le 20 mars 1274, il est toujours à Bordeaux en qualité de témoin pour les reconnaissances du Chevalier Bernard de Tresses, du Damoiseau Guillaume de Melon, du Chevalier Amanieu de Longuevis, de Bouliac. de Pierre de Bordeaux, Damoiseau, de Frère Bertrand, abbé de Fontguillem, d'Amanieu de Curton et Arnaud Bernard de Pressac, Damoiseaux, des Frères Pierre Ferrand et Arnaud Garcie,

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-2015

Plus tard, le 19 mars 1274, Bertrand de Noaillan reconnaît tenir du roi Edouard Ier le château de Noaillan « au devoir d'une lance d'esporle à muance de seigneur », et ce qu'il possède dans la paroisse de Salles, au devoir d'un « autour saur ».

Le même jour, un de ses parents, Guillaume de Noaillan, reconnaît devoir au duc d'Aquitaine une paire de gants. Le roi d'Angleterre compte sur l'appui du sire de Noaillan, ainsi que le prouve la lettre qu'Edouard II écrivait à Amanieu de Noaillan, en 1312, pour lui demander ses chevaux, ses armes et ses soldats.

En 1322, il le convoquait pour la guerre d'Ecosse. En 1373, le seigneur de Noaillan prêtait serment de fidélité au prince de Galles. Mais peu d'années après, la famille de Noaillan abandonne son château d'origine qui passe à la famille de la Mote. Gaillard de la Mote en était seigneur en 1383.

Au commencement du XV ème siècle, les rois d'Angleterre reprennent Noaillan pour le donner à des vassaux d'une fidélité plus sûre que celle des La Mote, et le concèdent enfin, en 1428, à Bernard Angevin, qui, de simple clerc, était devenu un des plus puissants seigneurs de la province, chancelier d'Aquitaine et membre du Grand Conseil.

Après la conquête de la Guyenne par les Français, les La Mote recouvrèrent Noaillan.

L'un d'eux, Jean de La Mote, recueillit la riche succession laissée par le maréchal Xaintrailles, son oncle, et sa famille demeura à Noaillan jusqu'en 1567.

Cette année-là, François de La Mote vendit les terres de Noaillan et de Léogeats à Jean Le Berthon, conseiller au Parlement de Bordeaux, pour la somme de 12.000 francs bordelais.

Un long procès commencé à la même époque et achevé en 1578, rendait Noaillan à dame Marie de Ballanguier, douairière de la Mote, mère de François II de la Mote (dont nous avons déjà parlé à propos du château de Castelnau de Mesmes) et annulait sans doute la vente dont nous parlons.

Ce François II de la Mote eut pour fille Guyonne de la Mote, marquise de Castelnau, qui épousa, en dernier lieu, Jean d'Espagnet, et déjà connue du lecteur.

Enfin Jean Duroy, conseiller au Parlement de Bordeaux, achetait la moitié de la terre de Noaillan, dont le reste appartenait à la famille de Piis. Vers 1700, les Duroy de Suduiraut faisaient l'acquisition de cette part et demeuraient ainsi seuls seigneurs du lieu jusqu'à la Révolution. »

Extraits de « La Garonne et ses affluents de la rive gauche », pages 223 et 224, André REBSOMEN, 1913.

"… Or, comme dans ce temps-là il n'existoit point de rôle propre à la Paroisse de Léujats, qui étoit pour lors imposée dans le rôle de la Mothe-Noailhan, qui leur étoit commun, il ne doit pas paroître surprenant que cet Ecrivain n‘ait fait aucune mention de la Paroisse de Léujats, dont il ne pouvoit pas se procurer la connoissance par la voie à laquelle il avoit été obligé d'avoir recours. »

Extraits de « Variétés bordeloises ou Essai historique et critique sur la topographie ancienne et moderne du Diocèse de Bordeaux », page 239, par l’Abbé Baurein, 1786.

· En 1634, Pierre LOBIS, médecin, était l'un des parrains de la première cloche de Léogeats. Selon Piganeau (1888), il habitait une "maison noble" et a laissé aujourd'hui son nom au lieu où il résidait.

L' ancienne "maison-noble" de Lobis vue du clocher de l'église

Carte de Léogeats en 1744 par Cassini, ingénieur du roi Louis XIV.

On distingue clairement les principaux hameaux : Barbe, Batailley, Le Batant, La Bernède, Birot, Le Bourg, le Bourdieu, Cameillac,La Citadelle Chantelaude, Fon de Baquey, Fournier, Jean des Pins, La Figure, La Hargue, La Herrade, Les Levrauts, Le Tenin, Marot, Pernon, Robert ; à noter que Brouquet n'existait pas, et Dubourg se nommait alors Dubedat.

Les chemins de communication de l'époque étaient quelque peu différents de ceux d'aujourd'hui, notamment les axes Noaillan, Léogeats, Budos, avec son passage à gué au lieu-dit Les Pourreaux, ou bien, rive gauche du Ciron, l'axe Villandraut- Budos directement au creux de la vallée.

On distingue également la roue crantée indiquant le Moulin sur le ruisseau éponyme.

Carte de Léogeats publiée en 1785 par Pierre de Belleyme, ingénieur géographe du roi Louis XV . Celle-ci apparait plus nette que la carte précédente de Cassini.

Jusqu'en 1789, les registres paroissiaux ne furent tenus par les religieux qu'au point de vue des sacrements de l' Eglise : naissance, mariage, décès.

Les Archives Départementales de la Gironde ont numérisé tous les documents paroissiaux et d'état civil sur un site internet dédié auquel chacun a librement accès. à l'adresse suivante : https://archives.gironde.fr/

Le premier registre paroissial de Léogeats fut ouvert en 1610, voir cliché ci-après :

L' Assemblée législative, par la Loi du 20 septembre 1792, distingua la société civile de la société religieuse, les actes de baptême des actes de naissance, l'acte de mariage de la bénédiction nuptiale, l'acte de décès de la cérémonie des funérailles. Elle chargea les conseils généraux des communes de désigner quelqu'un pour tenir les registres de l'état civil.

La Loi du 28 pluviose de l'an VIII confia cette mission aux maires, et le Code Napoléon adopta cette disposition.

· En 1792, les Archives Révolutionnaires permettent de dresser un tableau représentatif de la vie économique et du tissu social de Léogeats :

… « Cent soixante quatorze familles rassemblent un bon millier d’habitants ; une cinquantaine d’exploitants possèdent leur paire de bœufs et leur charrette. Une trentaine de paire de vaches peuvent aider aux travaux ; il ne paraît pas y avoir de vaches purement laitières. Le cheval est inexistant pour le travail et l’on ne trouve qu’un seul mulet. On se plaint que le seigle est en quantité insuffisante. La récolte de vin est d’environ 700 barriques, principalement du vin rouge Le troupeau de moutons est moyen : une centaine d’agneaux par an. » …

Extrait des Archives Départementales de la Gironde.

En 1870, la population était déjà tombée en dessous des 900 habitants, mais la vie agricole se maintenait.

La production agricole était encore faible pour la population, mais le vin rouge était considéré comme « bon ordinaire » et le blanc « tirant vers le sauternes ». Aujourd’hui encore le côteau du Tucau produit un excellent vin d’appellation Graves, rouge et blanc.

Aux vaches de travail se sont ajoutées les « bretonnes » pour le lait, et les veaux que l’ont expédie à Bordeaux. On trouve abondance d’ail et de haricots, car la majorité des terres, aujourd’hui boisées ou en friche, étaient à l’époque de riches jardins et cultures ( cf Carte de Cassini ). La lande sud girondine, déjà bien boisée, à l’instar du littoral océanique, s’est considérablement peuplée de pins, et les radeliers dirigent les convois de billons par flottage sur le Ciron, de Préchac jusqu’au port de Barsac sur la Garonne, pour embarquement sur gabarres (bateaux à fond plat), afin d’alimenter Bordeaux en bois de chauffage et les mines anglaises en poteaux de mine pour leurs étayages.

De nombreux commerces et métiers existaient alors au village tels que bergers, boucher, boulangers, cafetiers, Cercles (bistrots), charbonnier, charcutier, charpentier, charrons, coiffeur, épiciers, horloger, laboureurs, laitiers, maçons, marchands de bestiaux, de bois, maréchal ferrant, menuisier, meunier (Moulin du Ruisseau), muletiers, résiniers, sabotiers, tabacs.

Pendule comtoise fabriquée par Cantillac, horloger à Léogeats au XIXème siècle

« LEOGEATS : à 16 km de Bazas – Poste de Sauternes à 3 km – 666 habitants – 1960 hectares – 235 électeurs – Foires : dernier lundi de juillet, 27 octobre – Tour ancienne

– Sol généralement sablonneux. Un côteau exposé au nord est planté de vignes, le sol y est argilo-calcaire. Vins rouges et blancs dont le goût et la qualité se rapprochent des vins de Sauternes.

Maire : Dubernet – adjoint : Dupuch – Conseillers Municipaux : Boniol, Boireau, Braneyre, Degans, Ducos, Lalande, Laporte, Lapouze, Monguillot, Poujardieu.

Instituteur : Ricaud – institutrice : Mme Duprat – curé : Moraire.

Bois : Ducos, Dupuch ;

Boucher : Peyri ;

Boulangers : Dupeyron, Dupuch, Ulysse ;

Cafés : Boni, Dupeyron, Larrue, Mussotte ;

Charrons : Cabirol, Guittard ;

Charpentiers : Ducos A., Ducos M ;

Cercles : National, de la Paix, de l’Union ;

Epiciers : Dupeyron, Dupuch, Lalande, Mussotte, Sore ;

Laitiers : Carrasset, Daney, Lalande, Monguillot, Sore ;

Maçons : Braneyre, Laprie ;

Marchands de bestiaux : Monguilhot père et fils ;

Propriétaires exploitants : Boniot, Dubourdieu-Labonté, Dubourdieu-Péhac, Dupeyron, Laporte-Portillon, Lalande, Larrue, Latestère-Pernon, Lataste, Marquette, Ricaud, Sauboua ;

Sabotiers : Bedouret, Bonneau, Bourricaut, Fortens, Jacomet, Larrue A., Larrue J,St Marc ;

Tabacs : Brouqueyre, Duprat ».

Extrait de « Annuaire Populaire Bazadais 1898 ».

Les recherches archéologiques effectuées par l'INRAP près de l'église en 2004 suite au projet d'extension du cimetière, et 2013 suite au projet de restauration de l'église prévoyant la pose d'un drain, l'aménagement d'un parvis et d'allées de béton désactivé, ont mis au jour des vestiges de constructions en bois, ainsi que des sépultures de l'époque médiévale. Des fragments de céramiques tournées et de petits instruments en os ont également été répertoriés.

" Le village de Léogeats se trouve au sud-ouest de Langon. La paroisse est connue dans les anciens titres et pouillés du diocèse sous la dénomination de Leujats. La commune recense quelques sites antiques, notamment celui du lieu-dit Cameilhac, ancienne villa gallo-romaine dont une partie des mosaïques a été découverte dans la cour d’une ferme au XIXe siècle. L’église Saint-Christophe de Léogeats se trouve à la pointe ouest d’un promontoire calcaire dominant à 47 m d’altitude la confluence du Ciron avec le ruisseau du Moulin. Inscrite à l’inventaire supplémentaire, bien que surtout connue pour son architecture des XIIe et XVe siècles, elle contient des éléments du XIe siècle. La situation en hauteur du village, à proximité d’une falaise abrupte, peut avoir été propice à l’installation d’un site défensif plus ancien. Un projet de restauration de l’église Saint Christophe de Léogeats, prévoyant la pose d’un drain, l’aménagement d’un parvis et d’allées de béton désactivé, a entrainé une prescription de diagnostic archéologique des services de l’état. En 2005., un diagnostic a été réalisé au nord de l’enclos ecclésial, sur des terrains contigus, par Nathalie Moreau (INRAP). Il a montré dans sa partie septentrionale une occupation attribuée aux VIIe -VIIIe siècles, se prolongeant aux IXe -Xe siècles et perdurant probablement jusqu’au XVe siècle. Les structures appartenaient à des constructions domestiques sur poteaux. Cette occupation s’étendait sur toute la parcelle 270. Dans un des sondages réalisés en 2013, face au portail occidental, une fosse peut être mise en relation avec les structures du Haut Moyen Âge étudiées en 2005. par Nathalie Moreau. Elle est apparue à un mètre de profondeur, soit une altitude de ..46,20 m NGF. Une gravure d’Emilien Piganeau de 1...888 nous montre un porche devant le portail ouest de l’église tel qu’il apparaissait aux paroissiens. Ce porche apparait aussi sur le cadastre napoléonien. Un mur appartenant à ce porche détruit après 1888 a été dégagé devant le portail occidental. Quelques sépultures de très jeunes enfants semblent avoir trouvé une place privilégiées devant le portail occidental, contre le porche. Elles ont été inhumées sur un pavage de dalles calcaires de grand format et très irrégulières qui forme une plate-forme à 46,40 m NGF. Le calcaire a été atteint dans l’ensemble des sondages effectués et a permis de cartographier la profondeur du substrat naturel. Ainsi au plus haut, dans le sondage 2 se trouve-t-il à 0,.80 m de profondeur, à 46,90. m NGF d’altitude. Quelques tombes creusées dans le calcaire ont été dégagées."

Extrait du Rapport d'Opération Diagnostic Archéologique établi sous la direction d'Hélène SILHOUETTE (INRAP) en novembre 2013.