1. Etymologie

On trouve, selon les périodes et les documents écrits, l'évolution de plusieurs orthographes : Leujatz ou Leuyatz au XIIIème, puis Léujats, Laugeat au XVIIème, Leujas en 1727, et enfin Léogeats depuis le XIXème siècle.

Le suffixe ATS, répandu dans le sud-ouest de la France, vient du suffixe celte ACO, employé jusqu'au Moyen-Age, et correspondrait à des lieux fortifiés.

Le village de Léogeats aurait été créé à l'époque médiévale vers le XIème siècle, époque de défrichement intensif en Gascogne, et son nom a vraisemblablement pour origine le vieux germanique "laubja"=cabane, qui a donné le patois roman louye, loye et sa branche valaisanne dérivée : Logeat, Logeais, Logean, Le Lauchat, Laugeas, Laugeat, Leauchat, Locha, ...

La loge était une hutte, une cabane de branches et de feuillages servant d'abri aux bûcherons ou au bétail, autour de laquelle pouvait se développer un village.

Selon Edouard FERRET ( 1893 ) dans son ouvrage : " BAZAS : Essais sur l'Arrondissement, ses Monuments et ses Notabilités" :

" Le nom de cette localité s'est écrit autrefois Leujats; d'après Baurein, il parait être une forme gasconne du français loges (Portugais : loja). En saintongeais et en vieux français, loge a le sens de cabane en branchages. « Tu ferais quelque manière de loge pour couvrir le fumier. » A. E.

Le nom de cette commune ne dériverait-il pas de Leug ou Léoug (liège) ou mieux de Sanctus Leodegarius (Saint Léger)? ".

Selon J -M CASSAGNE et M. KORSAC dans leur ouvrage « Origine des noms de villes et villages » :

« L’ancien nom du lieu, Laujats, nous renvoie au mot de vieux français « loge ».

Le nom de l’endroit remonte au Moyen-Age, époque de grands travaux de déforestation (surtout entre le XIème et le XIIIème siècle.). On appelait loge une hutte ou une cabane couverte de feuillages qui constituait une habitation temporaire pour des bûcherons, des défricheurs de forêt, etc…

On désignait aussi sous ce terme de petits édifices précaires construits par les cultivateurs pour abriter certaines récoltes ou du matériel agricole.

Le terme dérive du francique laubja = cabane ; la racine se retrouve dans le mot d’allemand moderne Laube (= tonnelle).

Le sens du mot évolua ensuite et « loge » désigna une auberge, un lieu d’étape situé sur une voie de communication.

Signalons que, dans l’Orléannais, on appelle parfois « loge » une forêt ; mais ce terme vient du francique léadiga = forêt publique n'appartenant pas au seigneur ".:


Selon Tederic Merger ( http://www.gasconha.com/index.php?tipdoc=locs&mot=leogeats):

" En fait, le nom "Leujats" est probablement pré-gascon : à rapprocher pour la première syllabe avec celui de Léognan, Leunhan, expliqué par Leonius ( nom romain signifiant lion, et la localité de Léognano en Italie ).

Il y a aussi près de Montauban une localité qui s'appelle Léojac, et qui s'explique bien par "Liviacum", exploitation rurale gallo-romaine.

Le même Liviacum pourrait expliquer Léogeats, sauf peut-être la terminaison en "ats", qui mérite une attention particulière.

Selon Serge Bancheraud dans " Petite Histoire de l'Aquitaine et de la Gironde ", la terminaison des lieux en ATS correspondrait à des lieux fortifiés de l’époque celte.


Selon Henri Pascal de Rochegude (1741-1834) dans "Essai d'un glossaire occitanien" pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours, la traduction de " Leugatz " est " allégé ".

Bernard TAUZIN