Les fake news dans le domaine médical peuvent avoir des conséquences graves, voire mortelles. Par exemple :
Des personnes ont été hospitalisées après avoir bu de l'eau de Javel suite à de fausses informations.
Des patients sont décédés après avoir suivi les conseils de "soignants" promouvant des traitements inefficaces.
Les fausses informations sapent les fondements démocratiques de plusieurs façons :
Elles déforment le débat politique en détournant l'attention des vrais enjeux.
Elles encouragent la méfiance et l'hostilité, affaiblissant le tissu social.
Elles compromettent le processus démocratique en sapant la confiance du public.
La croyance aux fake news peut avoir des effets néfastes sur la santé mentale :
Elle accentue l'anxiété et le stress, particulièrement en période de crise.
Elle génère de la confusion et désorientation face aux informations contradictoires.
La prolifération des fausses informations entraîne :
Une perte de confiance envers les institutions démocratiques.
Une difficulté croissante à distinguer le vrai du faux.
Un affaiblissement de la relation de confiance avec les médias traditionnels.
Pour lutter contre ces dangers, il est crucial de développer l'esprit critique, de vérifier les sources, et de promouvoir l'éducation aux médias. Les citoyens, les médias et les responsables politiques ont tous un rôle à jouer pour préserver la vérité et la transparence dans la sphère publique.
Du même genre que la précédente, nous avons cette information « choc » : Hillary Clinton serait à la tête d’un réseau de pédophilie, dans l’arrière-boutique d’une pizzeria de Washington, nommée Comet Ping Pong. Largement relayée en ligne, notamment sur les forums 4chan et Reddit, les internautes croient en cette fiction et vont jusqu’à menacer le patron de la pizzeria, James Alefantis. Des dizaines de faux articles et de vidéos à ce sujet sont diffusés sur Twitter et Facebook. Un père de famille de 28 ans, décide même de « mener l’enquête lui-même » et fait irruption dans le Comet Ping Pong armé d’un fusil d’assaut AR 15.
Instant désintox : Cette histoire est montée de toutes pièces par des théoriciens du complot et des soutiens de Trump, pendant l’élection présidentielle américaine pour discréditer son opposante. Il n’y a pas l’ombre d’une preuve et ces propos sont démentis plusieurs fois par la police et les médias nationaux reconnus comme le New York Times.
Oui, il existe bel et bien des climatosceptiques. Ces derniers nient l’existence et les causes du changement climatique malgré les faits scientifiques indiscutables. Donald Trump en fait d’ailleurs partie : « Soyez prudents et essayez de rester chez vous. De grandes parties du pays font face à d’énormes quantités de neige et un froid presque record. Incroyable à quel point ce phénomène est grand. Ça ne serait pas si mal d’avoir un peu de ce bon vieux réchauffement climatique maintenant ! ». Ces quelques phrases étaient publiées sur Twitter avant la suspension de son compte.
Instant désintox : Une journée froide, ou une année froide, ne change pas les variations du climat (hausse des températures) constatées à l’échelle planétaire, sur le long terme.
Parmi la ribambelle de fausses informations liées au Covid-19, nous citons celle du site Le Grand Réveil, qui aurait pour source des « rapports officiels du gouvernement britannique ». Avec de nombreux tableaux à l’appui, cet article selon lequel le système immunitaire des personnes entièrement vaccinées serait grandement affaibli, a été partagé plus d’un millier de fois sur Facebook !
Instant vérité : Il s’agit ici d’une absurdité médicale selon des experts émérites comme Brigitte Autran, professeure à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, spécialiste en immunologie et en vaccins. Les calculs sont sans fondement scientifique et il n’y a aucune mention du sida dans les rapports cités dans l’article (en libre accès en ligne). Bien que plusieurs études démontrent une baisse progressive de l’efficacité vaccinale chez les plus âgés, la vaccination a largement fait ses preuves. D’où l’importance de lire les rapports scientifiques dans leur intégralité.
Du même acabit que la précédente, cette folle rumeur largement relayée sur les réseaux sociaux, mêle deux peurs : celle du vaccin et celle de la 5G. Pfizer, Moderna et Biontech auraient ainsi comploté pour nous insérer, à notre insu, des nanoparticules. Mais pas n’importe lesquelles : des nano-puces connectées à la 5G pour mieux nous surveiller et contrôler.
Bonjour Julie, selon l'inclinaison de la Terre (plate) l'intensité des ondes peut varier. Nous ne voyons pas d'autre explication et vous invitons à suivre les actualités du @le_gorafi pour ne rien rater des dernières informations non vérifiées sur la vaccination. Bien à vous.
— CHU de Toulouse (@CHUdeToulouse) January 9, 2021
Instant vérité : Selon plusieurs calculs et si on extrapole, ce fantasme de la puce 5G sous la peau ne se réalisera pas avant 60 ans. Au-delà d’un problème électronique, de taille et de batterie, nous ne disposons pas des antennes nécessaires pour les échanges d’information : elles sont impossibles à réaliser à l’heure actuelle.
"Les chemtrails"
Les quoi ? Il s’agit d’une théorie complotiste au sujet des traînées blanches expulsées par les avions dans le ciel. Selon certaines personnes, ces traînées seraient en réalité des agents chimiques. À qui la faute ? A ni plus ni moins que les dirigeants politiques les plus influents de ce monde… Évidemment. Et pourquoi faire ? Là, c’est souvent à vous de choisir : pour stériliser massivement la population ; pour répandre une nouvelle maladie ou pour bien pour provoquer un meurtre de masse, c’est vous qui voyez.
Le problème, c’est que ce genre de fake news rencontre son public, et que celui-ci devient même de plus en plus large. Des communautés s’organisent sur les réseaux sociaux, un peu comme les groupes Facebook de “platistes” (ceux qui pensent que la Terre est plate) pour mettre sur pied des argumentaires scientifiques censés tenir debout et ainsi recruter de nouveaux adeptes.
Comme brièvement évoqué précédemment, il faut vérifier et revérifier l’information pour déceler le vrai du faux. Voici nos conseils :
Un titre annonçant un scandale peut vous attirer et vous inciter à cliquer pour mieux vous tromper. Attention : « plus c’est gros », plus il est facile de « tomber dans le panneau ».
2. Contrôlez les sources
Il faut prêter une attention particulière à la provenance de l’information. Qui est l’auteur du post ? Puis-je trouver facilement le nom du journaliste sur internet ? De quel site vient l’information ? A quoi ressemble-t-il ? L’URL me semble-t-il suspect ? Sur quels sources l’information s’appuie-t-elle ? Cette citation a-t-elle vraiment été prononcée ?
Il est important également de vérifier la date de publication de l’article, la légende sous les images ainsi que les métadonnées. A quel moment les faits relatés se sont-ils produits ? Certaines fake news s’appuient sur des images prises dans des contextes ou des moments différents (voir notre Top) pour commenter un sujet d’actualité.
3. Recoupez les informations
Si l’information est officielle, elle sera évoquée dans plusieurs médias traditionnels ou professionnels. Il advient ensuite de comparer leurs versions.
4. Lisez les commentaires
Les commentaires soulignent parfois les incohérences du post ou de l’article, c’est pourquoi il est important d’y prêter attention pour jauger la crédibilité des informations avancées.
5. Restez objectif
Puisque les fake news jouent là-dessus, il est nécessaire de maîtriser ses émotions à la lecture d’un article, de ne pas « s’emballer », de prendre du recul mais aussi d’avoir un esprit critique.
6. Questionnez un spécialiste
Pour certains sujets, comme la santé, il est préférable d’interroger directement un ou plusieurs experts, afin de ne plus avoir de doute.
7. Faites attention aux images ainsi qu’aux vidéos
Les photomontages sont de plus en plus faciles à réaliser et il est également aisé de prendre l’extrait d’une vidéo qui « nous arrange ». Soyez vigilant !
Il existe plusieurs sites pour savoir si une photo ou une vidéo ont été détournées, comme TinEye, YouTube DataViewer d’Amnesty International ou la recherche inversée de Google image. Prêter attention à la bande-son des vidéos peut également vous aider à déceler le vrai du faux.
8. Utilisez les outils à disposition
Avant de partager un contenu, il est désormais très rapide de vérifier sa provenance et sa fiabilité. Essentiel, car relayer de fausses informations s’avère aussi grave qu’en produire.
1/ Decodex
Cette plateforme est proposée par Le Monde. Il suffit d’entrer l’adresse URL d’une page Web pour savoir si la source de l’information est fiable ou non.
http://www.lemonde.fr/verification
2/ Checknews
Des journalistes de Libération vérifient et répondent aux questions des internautes sur la véracité d’une information.
https://liberation.checknews.fr
3/ La recherche inversée d’image de Google ou Tineye
Sur https://images.google.com/ ou https://www.tineye.com/, il est facile en quelques clics de retrouver la source d’une photo et de vérifier si elle a été modifiée ou non.
4/ Sur le réseau Canopé, des vidéos pédagogiques démontent les théories du complot
5/ Info Hunter est un programme proposé par Spicee et Tralalère avec l’Association e-Enfance.
Il s’agit d’un parcours pédagogique destiné à décrypter l’information et accompagner les jeunes de collège et lycée dans le décodage des « Fake news ». Une centaine d’ateliers sur ce thème sont prévus par e-Enfance.
6/ Le livret pratique à télécharger : La famille Tout-Ecran
La famille Tout-Ecran est un guide d’éducation aux médias pratique, riche et très bien conçu qui donne des clés pour toutes les situations délicates face aux écrans
https://www.clemi.fr/fr/guide-famille/le-guide-pratique-la-famille-tout-ecran.html
7/ La charte de déontologie du journalisme
Cette charte est un point de repère pour comprendre ce qui distingue les journalistes des autres pourvoyeurs d’information.
http://www.snj.fr/content/charte-d’éthique-professionnelle-des-journalistes