Stéphane Jaubertie

Un auteur Périgourdin.

Formé à l'Ecole de la Comédie de Saint-Etienne, Stéphane Jaubertie a joué avec Pierre Orma, du temps où il dirigeait la Cie de la Vache Cruelle qui faisait vivre le Palace, théâtre de Périgueux. Stéphane Jaubertie a également animé l'atelier théâtre amateur dans ce même lieu.

C'est en 2004 qu'il se fait connaître en tant qu'auteur avec Les Falaises, pièce qui reçoit l'Aide d'encouragement à l'écriture du Ministère de la Culture. Lue et mise en espace par Françoise Courvoisier au Théâtre Le Poche à Genève, publiée chez ALNA éditeur, sa pièce est créée à Paris en septembre 2007 par Stanislas Grassian.

L'OCCE 24 a accueilli Stéphane Jaubertie

“Tout est matière à poésie, à musique, à écrire. Le vrai voyage, c’est le chemin. »

- Je préférais le français. Je n’ai pas de souvenir d’avoir travaillé à l’école primaire, mais j’étais dans la tête de classe. Mais à force de ne pas avoir de méthode de travail, d’habitude de travail, j’ai dégringolé en milieu de classe, au collège. Ma matière la pire c’étaient les maths.

- Mais pourquoi faut-il que je change de métier ? J’en fais trois : comédien, prof de théâtre, écrivain.

- Mon nouveau personnage est une héroïne, il va être question de jardin de fleurs, de jardinier peut-être, de merveilleux.

- Je me suis inspiré un peu de ma vie pour « Une chenille dans le cœur ». C’était une commande de cinq théâtres réunis. Chaque représentant des théâtres m’a donné un mot: amour – filiation – altérité (considérer l’autre) – merveilleux – et le cinquième a seulement dit « j’chais pas ». Ma fille est née à ce moment-là.

Ecole Publique de LANOUAILLE, le 2 avril 2010

Dans la classe de CM1 – CM2 à 14h

- C’est quoi la présence dans « La chenille dans le cœur » ? - Pourquoi ce personnage ? C’est un personnage qui doit être joué par une femme, c’est une conteuse. Elle s’appelle comme ça car elle est présente tout le temps. Elle doit être jouée par une femme qui a l’âge d’être maman. Tout ça c’est comme un flash-back (un retour en arrière). Cette présence c’est peut être la petite chenille qui est devenue une femme grâce au bûcheron. Elle vient témoigner, raconter ce qui lui est arrivé.

- Cela fait 7 ans que j’écris. Actuellement j’ai 5 commandes mais ce n’est pas pour tout de suite, j’ai 2, 3 ans pour écrire mes histoires.

- C’est important ce qu’on vit dans l’enfance. Ça a de l’influence sur ce qu’on va devenir plus tard. A 8 ans, j’ai écrit 75 petites histoires chez ma grand-mère. Elle me les notait et comme elle était très gentille, elle me mettait toujours la moyenne malgré les fautes.

En fait quand j’étais petit je voulais être facteur.

Ma grand-mère m’avait donné toutes les pubs, les journaux et une sacoche. Moi j’allais les distribuer chez les voisins. Ce qui me plaisait, c’était l’idée d’être un messager, de porter des mots. Quand j’ai été plus grand, j’ai fait tomber une lettre au mot facteur, et je suis devenu acteur. Je transmettais des mots aux spectateurs. Puis je suis devenu auteur, j’ai encore changé une lettre et là j’ai écrit des mots. Ce n’est pas loin d’être facteur.

Je me suis retrouvé chez moi, je pensais sous l’arbre de mon jardin, et je revoyais tout ce que j’étais en train de vivre. Et là est arrivée cette histoire d’une petite fille qui vivait sous la terre, sous l’arbre qui était fâché avec l’humanité. Et puis l’histoire s’est très vite transformée en celle d’une petite fille qui avait un corset fabriqué avec le bois de l’arbre.

Voilà comment est venue cette histoire. Il y a eu les images, les idées et puis l’intuition. J’ai senti qu’il fallait aller dans cette direction. Quand on écrit on est en relation avec soi-même et avec le monde. L’écrivain sent qu’il doit aller dans ses sentiments, ses émotions, dans l’humour.

- J’ai le trac chaque fois que je fais un nouveau spectacle.

Blaise Cendrars, qui a écrit une histoire sur le transibérien, un train qui traversait la Russie et à qui on reprochait de ne pas l’avoir pris, répondait : « peut être mais je l’ai fait prendre à des milliers de gens ».

Shakespeare n’est jamais allé dans les pays où il a situé ces histoires. Quand tu écris, tu parles de ta place, de ton expérience du monde. Un des thèmes fondamentaux du théâtre c’est l’injustice. C’est un sentiment très tôt partagé. Avec tout ce qu’on a vécu depuis l’enfance on a de quoi écrire

- J’aime écouter la musique mais je ne suis pas musicien. - La pièce qui m’a fait le plus rigoler, c’est peut être « Yaël Tautavel ». - Tout est matière à poésie, à musique, à écrire. Le vrai voyage, c’est le chemin.

- Tous les noms d’arbre de « Dans une chenille dans le cœur » sont des vrais noms d’arbre. Je me suis amusé à mettre des noms à la suite les uns des autres mais pas au hasard, d’après leurs sonorités. J’aime bien les arbres et quand ma fille est née j’ai planté un arbre, un figuier.

Lecture d’une lettre écrite par les élèves à Stéphane où ils lui demandent s’il est allé au bord du monde.

Je fais du théâtre parce que ça me fait du bien, j’en ai besoin.

Au théâtre l’acte de jouer est généreux mais aussi narcissique. Il faut être intéressant, être là, donner, transmettre quelque chose aux gens.

J’ai rencontré Fabrice Melquiot, on se connaît.

Comme voyage je suis allé à l’île d’Oléron, à l’île de Ré quand j’étais petit. Puis je suis allé en Italie, en Espagne, à la Réunion pour y jouer. Je n’ai pas fait de voyage qui ait changé quelque chose dans ma vie. On n’a pas besoin de voyage pour être aidé dans l’écriture. Les pépites d’or, elles sont en soi, dans les déchirures, dans les blessures profondes. Ce n’est pas le lieu qui fait l’art, c’est ce qu’on porte en soi.

Théâtrographie

2005 marque une étape importante dans la carrière de Stéphane Jaubertie. Lauréat des Journées de Lyon des auteurs de théâtre pour Yaël Tautavel (Editions Théâtrales, octobre 2007), il se voit décerner le quatrième Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public 2007 de Cuers.

Mis en scène par Nino D'Introna, le spectacle Yaël Tautavel ou l'enfance de l'art est nominé pour le Molière du spectacle Jeune public 2007. Jojo au bord du monde est sa troisième pièce. Elle a reçu l'aide à la création du Ministère de la Culture.

Publiée aux Editions Théâtrales, elle sera créée au Théâtre Nouvelle Génération

par Nino D'Introna en mars 2008.

Par ailleurs, Stéphane Jaubertie est aussi l'auteur d'Une chenille dans le coeur, texte commandé par un réseau de cinq théâtres associés de Seine Saint-Denis et du Conseil Général.

Les falaises

Yaël Tautavel : Ou l'enfance de l'art

Jojo au bord du monde (Poche)

Une chenille dans le coeur (Broché)

LE SITE DE STEPHANE JAUBERTIE EST ICI

www.stephanejaubertie.com