Catherine Zambon

Catherine Zambon est comédienne, metteur en scène, auteur et elle anime des ateliers d 'écriture. Elle a travaillé avec d'autres artistes comme par exemple, la chorégraphe, Michèle Dahlu. Elle écrit des pièces tout publics et jeunesse depuis 1990.

L'OCCE 24 a accueilli Catherine Zambon

pour Téatroloupio 2006

"Une pièce de théâtre, il faut que ce soit vivant, que ça restitue quelque chose qui a à voir avec la vie."

J’écris du théâtre, parfois des poésies, des nouvelles. Pour écrire du théâtre, il faut en avoir vu sinon, c’est mystérieux. Il faut connaître le métier de l’acteur. Je n’ai pas commencé à écrire du théâtre car c’est très difficile. J’ai commencé à écrire quand j’avais votre âge. J’écrivais mes pensées, des poésies, je collais des photos, j’écrivais des bouts d’histoires. J’ai écrit ma première pièce aboutie à 29 ans. Avant, j’étais actrice.

L’inspiration, c’est très mystérieux. On se met à écrire et on ne sait pas comment ça vient. Dans « la berge haute », j’avais envie de parler du deuil, parce Solia n’a plus sa maman. J’avais envie de parler de choses graves : comment on vit quand on n’a plus sa maman ? Comment on tient debout ? J’avais envie de parler de la méchanceté d’un village parce que ç arrive que dans un village, il y ait des rumeurs. Vous savez ce que c’est une rumeur ? On fait courir un bruit, on raconte quelque chose de pas gentil sur une personne, on lui pourrit la vie. Donc, j’avais envie de parler de ce qui peut être difficile dans une petite vie de village quand on est différent parce que la mère de Solia est très différente. Elle est plus fantasque…

Après, je suis partie sur ce personnage qui attend au bord de la rivière. Pour quoi la berge haute, je ne sais pas…Donc, j’avais envie d’écrire une pièce sur la tristesse, sur le deuil… mais comment peut-on s’en sortir ?

Ce qui me vient le plus naturellement, c’est d’écrire pour les adultes mais ce n’est pas forcément ce que je préfère. Ecrire pour les enfants demande un travail un peu particulier… c’est drôlement difficile.. Vous êtes un public très exigeant. D’abord, quand vous vous ennuyez, ça se voit tout de suite. Vous le manifestez alors que les adultes sont plus polis. On a intérêt à écrire des choses où vous ne vous ennuyez pas. Et puis , surtout pour un adulte, se demander qu’est-ce que je vais pouvoir raconter à des enfants qui les intéresse, qui ne soit pas gnagnan, pas trop béta, trop bécasso ? Souvent, il y a des textes pour les enfants… on se dit : « mais vraiment, ils les prennent pour des andouilles ! » Donc, vous parler comme à des futurs adultes de choses qui vous intéressent, c’est drôlement difficile !

Il faut beaucoup d’envie, beaucoup de passion, pour faire ce métier.

Je pense que je l’adore. En tout cas, je ne peux pas imaginer faire autre chose qu’écrire. Enfin, quoi que je fasse, j’écrirai. C’est devenu un métier mais même si je ne faisais pas ce métier, j’écrirai.

Comment j’écris mes livres ?

C’est de rencontrer des gens, de me promener plutôt en France, d’observer le monde, de prendre des notes sur les gens, sur la vie, de lire des journaux, de m’intéresser au monde, de me dire : « Ah,ça c’est pas possible ! » et donc, en fait, pour écrire, il faut beaucoup de colère. Je suis quelqu’un de très en colère. Ca n’a pas l’air mais je suis très en colère. J’écris parce qu’à un moment donné, je suis indignée par des choses qui se passent dans le monde. Par exemple, dans la bielleuse, ça m’énerve de savoir qu’un petit garçon, parce qu’il n’est pas comme les autres, on va le rejeter. C’est ça qui m’a fait écrire. Dans la berge haute, ce qui m’a fait écrire, c’est qu’un village, des gens, puissent être tellement durs avec les autres qu’une petite fille soit à deux doigts de se suicider. Donc, ce sont des choses qui m’énervent qui me font écrire. Je n’ai pas besoin de voyager. Même si je reste assise chez moi devant la télé, je suis très énervée.