Fabrice Melquiot

Fabrice Melquiot a commencé le théâtre, un peu par hasard, à 17 ans, en participant à un stage de théâtre. D'abord acteur, il s'est tourné ensuite vers l'écriture de pièces de théâtre (trente à quarante) et de poésie (il a publié deux recueils).

Sa pièce, « Bouli Miro » est la première pièce de théâtre jeune public que la Comédie Française a interprété.

En 2008, il a reçu le Prix Théâtre de l'Académie Française pour l'ensemble de son oeuvre.

L'OCCE 24 a invité Fabrice Melquiot

pour Téatroloupio 2009 et Téatroloupio 2010.

J’ai commencé par des poèmes, des formes très brèves, c’est une sorte d’idéal de l’écriture puisqu’ il y a une sorte de fulgurance. Un grand poète mexicain, Octavio Paz, a dit : « Tout le monde né poète simplement il y a ceux qui décident de le rester et ceux qui prennent une autre route ».

J’essaie de prolonger cette poésie de l’enfance, cette aspiration, ce besoin d’appétit qui est dans le corps de chacun, pour faire sonner des phrases, pour voir les choses autrement. « La poésie c’est autre chose » a dit un poète français, Guillevic.

Quand je suis entré en 6ème, il y avait une fille avec qui j’étais depuis la maternelle. J’avais écrit un poème pour elle car je ne pouvais pas lui parler, j’étais trop timide. Lors d’un jour de fête chez moi, des amis l’ont lu et le lui ont rapporté. Elle l’a lu, et elle m’a fait dire qu’elle aussi était amoureuse.

L’écriture permet de toucher immédiatement l’autre, ça déborde la page, comme si on prenait la main de l’autre.

C’est aussi un risque du refus de l’autre mais je pense que ça vaut la peine de prendre le risque.

J’aime beaucoup la poésie, c’est pour moi l’idéal de l’écriture.

J’écris à l’ordinateur car je peux avoir tous mes textes avec moi. J’ai aussi des dizaines de carnets, mais j’écris assez lentement alors que mes idées vont vite, les mots arrivent et je tape vite.

L’Ile personnelle c’est quelque chose de très concret. J’ai un projet que j’espère réaliser prochainement. Trouver un endroit dans mes montagnes pour accueillir des enfants de plusieurs pays pour leur proposer des ateliers d’écriture, de théâtre. Il faut que ce soit entièrement gratuit. C’est difficile, mais j’ai un plan. J’ai la chance d’avoir autour de moi des artistes qui ont envie de travailler avec des enfants d’âges différents. Sur la scène la question des âges n’est plus importante, on est à égalité de risques. Ce sera un espace un peu à côté du monde, mais toujours dans le monde.

J’écris à l’ordinateur car je peux avoir tous mes textes avec moi. J’ai aussi des dizaines de carnets, mais j’écris assez lentement alors que mes idées vont vite, les mots arrivent et je tape vite. * J’avoue beaucoup travailler dans les trains c’est mon bureau.

J’adorais l’école car l’école c’est travailler à plusieurs, être ensemble. Au théâtre, c’est pareil, on a besoin d’inventer quelque chose à plusieurs. L’école c’est apprendre à plusieurs. Vous avez vachement de chance.