Je suis au parking du Col d’Herbouilly à 10 heures, le temps est au beau, avec une température de + 8°C ; par contre il y a un vent qui fait chuter le ressenti.
En allant à la perte, je tombe nez à nez avec une martre en arrêt. Elle a un beau pelage marron foncé et un masque blanc autour des yeux...instant éphémère, mais intense, la martre est maintenant en liste rouge en Europe.
Une demi-heure plus tard, j’attaque les hostilités avec les excréments humains. J’en sors quatre seaux pleins car c’est mélangé avec la caillasse et surtout la boue marneuse, je rince à grands coups de seaux d’eau et de désinfectant, cela me prend une heure.
Le ruisseau coule normalement, mais fraîchement son 1/4 l/s. Avant de m’en prendre au virage, je m’aperçois qu’une grosse bosse au plafond oblige à s’étaler complètement dans l’eau. Je regarde bien où percer car le laminoir est formé de sénonien à lentilles gréseuses décimétriques, entrecoupé de marnes grises. Un mauvais trou peut faire écrouler le plafond en dizaines de plaques comme des dominos. Deux trous de 400mm débouchent l’un dans le vide, l’autre dans de la boue. Je perce le troisième plus court.
Remonte en surface pour préparer la paille, la bourre et la ligne. Pendant ce temps, un afflux de Vététistes passant sur le chemin s’arrêtent pour regarder ce que je fais (j’ai l’impression d’être au zoo mais dans la cage). Je redescends, la paille dépasse d’un centimètre, je me dis que cette partie de plafond doit être secouée et que je terminerai à la pointrole/massette. Je tire en surface et le bruit est assez assourdissant pour faire encore arrêter des vélos. Les gaz mettent quatre minutes pour ressortir complètement.
J’en profite pour casser une petite coûte sous l’air ébahi des cyclistes, certains s’arrêtent même pour discuter. Il y en a tellement que je crois qu’il doit y avoir un événement VTT dans la plaine d'Herbouilly ou une compétition, mais non ce ne sont que des gens en balade.
Cela m’inquiète car toutes les affaires restent en surface, impossible de les descendre sous terre faute de place hors eau.
Je vais au résultat, la bosse a disparu (bonne chose!) en petits morceaux (excellents !!), mais dans le prolongement transversal du laminoir, une petite galerie fossile a littéralement dégueulé un paquet de boue marneuse rempli de cailloutis, voire même de petits blocs (très mauvais!!!). J’en brasse un maximum dans le ruisseau pour faire évacuer la boue et laisser les cailloux propres.
Je remonte en surface pour venir prendre le bac, mais quand je vois encore tous ces vélos , je décide de m’arrêter là, retour à la voiture et je me change ... sous les regards des VTTistes.
TPST = 3h
pour la prochaine fois, penser à prendre une truelle pour décaisser la galerie transverse dans le laminoir.
Il serait peut-être judicieux de prévoir établir une clôture autour de la perte, le chemin passe à cinq mètres de distance et trois mètres plus haut ;il faut un rouleau de barbelé, quatre piquets et une boite de cavaliers.