Vendredi 14 mai 2021 : « Perte X » vers Fond Froide à Herbouilly (Vercors)
Alain Figuier
Petit historique : En 2009, Jean-Louis Dabène et Olivier Guille prospectent au sud du Trisou et trouvent une perte grâce à un petit ruisseau qui court dans la neige. Arrêt vers – 12 mètres sur un méandre étroit, après avoir descendu un puits de huit/neuf mètres. En octobre 2019, Olivier me propose d’aller faire quelques tirs dans le méandre. Chargé comme des mules nous tournons en rond sur le chemin , les effondrements, les hautes herbes pleines de tiques et de fourmis, ainsi que des bûcherons sans trouver cette petite cavité.
Aujourd’hui nous devions aller à la grotte du Curé en Chartreuse, mais il pleut depuis quatre heures du matin, nous prenons la décision de ne pas y aller. Vers dix heures après l’entretien téléphonique avec Olivier , je décide d’aller rechercher cette fameuse perte, car il doit bien avoir un bon ruisseau de surface avec la pluie qui tombe depuis trois jours sur le Vercors.
De plus, me rappelant les hautes herbes j’emmène ma débroussailleuse. A midi pile je suis au parking du col d’Herbouilly, je suis dans des nuages de fort sale gueule ; il pleut et il fait +2°C. Je pars en botte et poncho avec le croquis fait par Olivier en 2009. Après quinze minutes à faire et refaire le chemin indiqué, je ne trouve rien, sauf de la neige qui reste cachée aux fonds des dolines et des petits gouffres connus du secteur. L’herbe n’a pas encore poussée et par endroit la terre est nue, donc pas besoin de la débroussailleuse. Je remonte au parking, puis redescend par le sentier qui passe par le scialet de Fond Froide n°2, j’arrive à l’intersection des deux chemins, avec un magnifique poteau indicateur.
La pluie ayant cessé, j’entends un petit bruit de ruisseau sur ma gauche, je me retourne , et, là je vois l’eau qui disparaît sous terre. Après avoir enlevé des branchages aux arbustes, des ronces et un peu de terre, je m’aperçois que je viens de mettre la main (ou plutôt la botte) dans la perte recherchée ; En me penchant le début correspond bien à la description d’Olivier : un petit ressaut de deux mètres.
Impossible de mettre le nez dedans, le ressaut d’entrée étroit est vivement occupé par un ruisseau qui s’éclate en contre-bas. J’estime le débit entre cinq et six litres seconde. Je prends des photos et retourne sur Grenoble. Arrivé vers Lans-en-Vercors, le ciel se dégage et j’arrive à la maison sous un ciel bleu.