Benoît passe me chercher à Saint-Nazaire à 8 heures, direction Saint-Pierre de Chartreuse, pour la visite d’une classique, la grotte de la Cambise. C’est un des bénéfices du couvre-feu : j’apprends à connaître autre choses que les trous à dézober ! Benoît m’a prévenu qu’il fallait néop ou ponto, comme j’ai du mal à me décider, je prends les deux !
Sur la route, Benoît se rend compte qu’il a oublié les infos sur l’accès, mais il pense qu’on devrait tout de même trouver, même si sa dernière visite date de 2006, quinze ans déjà. Il reste un peu de neige tassée au col de Porte et quelques plaques çà et là en sous bois, sinon, rien. Nous arrivons au tunnel ou se trouve le parking qui va bien. Ce tunnel est reconnaissable à la plaque qui l’orne, reflet d’une époque révolue. Je me décide pour la pontonnière, et je laisse donc la néoprène dans la voiture. Nous enfilons nos bottes et partons à l’assaut du chemin. Les souvenirs de Benoît s’avèrent de première qualité, nous trouverons le trou sans soucis.
Le chemin passe au dessus du tunnel, et part à droite après, où l’on traverse une petite ravine avec un peu d’eau dedans. Environ 100 m après, dès que l’on arrive sur une sorte de petit lapiaz, on part à droite(dans une sente qui se devine plus qu’elle ne se voit, mais 2 cairns sont là pour nous rassurer. On suit la sente, qui monte en lacets, comme on peut, en particulier grâce à quelques cairns bien placés, pour arriver sur une petite arête ou il faut partir immédiatement à droite. Après une courte descente, on arrive à un énorme bloc de calcaire qui ressemble à un triangle extrudé (vu d’au dessus) devant lequel coule un petit ru. Il faut remonter le lit du ru pour arriver devant l’entrée de la grotte, pas très grande, mais surmontée de strates verticales caractéristique. Je relève au gps :
Latitude: 45,35271, Longitude: 5,77479, Altitude: 912 m, Précision: 5 m (http://maps.google.com/?q=45.35271,5.77479)
Benoît talque sa néop avant de l’enfiler, car elle lui va comme un gant, mais un gant bien ajusté. Pendant ce temps, je me rends compte que je n’ai pas ma sous-combi, la burne, j’ai du la laisser à la voiture ou l’oublier à la maison. Tant pis, j’enfile la ponto au dessus de mon pantalon de rando, en espérant qu’elle ne soit pas trop trouée. Nous entrons dans le trou à 9h45.
Le premier obstacle, dès l’entrée, est une petite voûte mouillante. Benoît dégage les cailloux qui suivent et la fait baisser de presque 10 cm : on le voit à la paroi qui marque l’ancienne hauteur d’eau. Nous la passons sans soucis, et en particulier sans remplir la ponto en ce qui me concerne. La rivière est très jolie, le sol ocre, sans boue, le tout est très propre. Belle rivière souterraine ma foi. L’équipement est remontant, donc en place. Nous franchissons deux petits ressauts équipés de cordes à nœuds, puis progressons dans un paysage aquatique variés, avec des formes différentes suivant les roches rencontrées, c’est très plaisant. Ce n’est jamais trop étroit, et on n’a jamais besoin de se mettre à ramper, ça change agréablement de nos trous habituels. Nous arrivons dans une grande salle, la « cathédrale » (excusez du peu), qui commande un petit méandre qui bientôt devient bas et profond, la « piscine », et pour le coup je suis juste assez grand pour éviter que la ponto prenne l’eau. Il y a derrière trois puits équipés en fixe (heureusement) très esthétiques. Dans le second, Benoît remarque que la corde est tonchée, et fait donc un nœud dessus (que les prochains du club qui iront prennent 15 m de corde pour la changer). La galerie qui suit butte rapidement sur un siphon. Une escalade avec une corde en fixe est possible, sans doute pour tenter de shunter le siphon. Nous nous abstiendrons de la prendre.
Je sors l’appareil photos, et nous ferons donc quelques photos au retour pour garder un petit souvenir de cette escapade fort jolie. Nous sommes dehors à midi.
Nous allons casser une petite croûte au bas de la ravine, car le calcaire qui surplombe l’entrée et le ru semble de médiocre qualité : de grandes plaques tapissent le chemin, et à la différence des vieux cailloux, elles ne sont pas pleine de mousse.
Au retour, Benoît me propose d’aller vite fait voir la résurgence de la grotte de la passerelle, au niveau du pic de l’Oeillette. Nous y croisons deux Vulcains qui trifouillent dans le coin, dont l’un, Xavier, a fait son master avec Éloïse, le monde est petit !
Retour dans la vallée sans autre soucis que l’oubli de mes clefs dans la voiture de Benoît.
Et retrouvailles avec la sous-combi qui est tombée de mon sac dans le jardin lorsque j’ai rejoint Benoît ce matin : vu qu’elle est toute neuve, ça m’aurait embêté de l’avoir perdue !
TPST : 2h15