Iphigénie d'Éthiopie ou Iphigénie est une sainte du ier siècle dont la vie est principalement relatée dans La Légende dorée de Jacques de Voragine. Selon la Tradition chrétienne, c'est saint Matthieu l'apôtre et l'évangéliste, qui la rencontra tandis qu'il répandait l'Évangile en Nubie et en Éthiopie. Convertie au christianisme, elle est la première de la région à se consacrer au Christ comme vierge et moniale, et à devenir abbesse d'un couvent de plus de deux cents femmes.
Sainte Iphigénie était l’une des enfants de Eggipus et Eufenisa, souverains de Nubie, un petit royaume païen d’Éthiopie. On en sait peu sur sa vie. Les informations dont on dispose à son sujet rapportent que, huit ans après l’Ascension de Jésus, l’apôtre Matthieu et d’autres disciples partirent pour évangéliser la région de Nubie, où ils ne furent pas bien accueillis par les habitants. Seule la princesse Iphigénie comprit et fit sienne l’idée d’un Dieu unique, en refusant le paganisme.
Face à la diffusion du christianisme, les chefs païens, dont beaucoup étaient influents dans la communauté, décidèrent d’offrir Iphigénie en sacrifice. La Sainte attendit ce moment tragique en se consacrant à Dieu, unique Créateur. Alors qu’on préparait le feu du bûcher, elle écouta les encouragements de saint Matthieu à ressentir l’amour de Dieu dans son propre cœur. Lorsque les flammes furent ardentes, Sainte Iphigénie éleva la voix, en invoquant le nom de Jésus. Les témoignages racontent qu’un ange vint du ciel, et arracha Iphigénie des mains de ses bourreaux. Une fois sauvée, elle multiplia ses efforts et son zèle pour la conversion des populations de Nubie au christianisme.
La Sainte rencontra beaucoup de résistances dont celle de Hirtaco. C’est lui qui chercha à faire en sorte que Matthieu convainquît Iphigénie à l’épouser. Matthieu refusa et, ainsi, selon certaines reconstructions considérées peu fiables, par ce refus, Matthieu traça la route d’Iphigénie vers le martyre. Iphigénie et son frère Euphronius durent ensuite faire face à un grand incendie provoqué par Hirtaco. Mais, grâce à l’aide du Seigneur, ils survécurent, alors que Hirtaco prit la fuite. Le peuple proclama roi Euphronius, qui gouverna dans la paix pendant soixante-dix ans et ensuite lui succéda un fils. Quand arriva le moment de la mort pour Iphigénie, la Sainte reçut les Sacrements et attendit le moment de la mort dans la paix et la sérénité. Sainte Iphigénie est considérée « Libératrice de Nubie » et est invoquée comme protectrice contre les incendies. En effet, presque dans toutes représentations, Iphigénie apparaît avec en main une maison en flammes et une église.
Iphigénie est la fille d'Egippus, roi de Nubie ou d'Éthiopie. Comme lui, sa mère et son frère, elle est devenue chrétienne par sa rencontre avec saint Matthieu qui établit l'église locale et un couvent dont il lui confia la charge. Lorsque son oncle Hirtacus succéda à son père sur le trône, il incita l'apôtre à convaincre Iphigénie de l'épouser. Matthieu l'invita à venir assister au culte le dimanche suivant. Durant le prêche, il exposa le fait qu'étant devenue chrétienne et qui plus est moniale du couvent, Iphigénie était déjà mariée et uniquement au Roi éternel. En réponse à ce qu'il prit pour un affront, le roi envoya un de ses soldats pour le tuer et il le poignarda dans le dos durant un autre office, puis il tenta de mettre le feu au couvent d'Iphigénie. Mais Matthieu apparu alors et retourna les flammes contre le palais royal. Tandis que le fils d'Hirtacus se rendit sur la tombe du martyr pour tenter d'expier la faute de son père, celui-ci contracta la lèpre avant de finir par se suicider avec son épée. Le peuple choisit alors le frère d'Iphigénie comme roi qui régna 70 ans en contribuant à l'établissement d'autres églises dans tout le royaume.
Iphigénie est fêtée le 21 septembre par l'Église catholique2, le même jour que saint Matthieu, et le 16 novembre par l'Église orthodoxe orientale3.
En dehors de la La Légende dorée, sainte Éphigénie est également répertoriée dans l'hagiographie de l'évêque vénitien Pietro de Natali (it) (mort vers 1406) aux côtés de l’eunuque de la reine de Nubie Candace que l’apôtre Philippe baptisa (cf. Ac 8,27-39).
Ensuite, elle apparaît dans l'édition de 1586 du Martyrologe romain du cardinal Cesare Baronio.
Les Bollandistes ont inclus une entrée pour sainte Iphigénie dans leurs Acta Sanctorum du 21 septembre. Elle est aussi répertoriée dans une collection de saints de 1869 dérivée des Bollandistes en langue allemande.
José Pereira de Santana (né à Rio en 1696) publia à Lisbonne une hagiographie de sainte Iphigénie datée de 1738 qui indique qu'elle devait être noire de peau.
Le missionnaire jésuite et auteur autrichien Franz Xaver Weninger l'a incluse dans sa Vie des saints (1876), inscrite avec la vie de saint Matthieu le 21 septembre.
Son inscription dans le Martyrologe romain indique : « En Éthiopie, sainte Iphigénie, vierge, qui fut baptisée et consacrée à Dieu par le bienheureux apôtre Matthieu, termina sa sainte vie en paix »4.
Le professeur Roberto Sánchez dans son article La Vierge Noire : sainte Iphigénie, religion populaire et diaspora africaine au Pérou la relate5.