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Dans quel cas l'ANSES interdira ou autorisera l'utilisation de désherbants à base de glyphosate : => Décision du 9/10/2020
Rapports détaillés à télécharger en bas de page du site ANSES.
Le directeur de l'Anses a expliqué sa décision à la commission de l'Assemblée Nationale le 27 octobre : Lien
Réactions de la profession :
=> Communiqué FNSEA => Communiqué AGPB
Extraits article presse agricole départementale => Complet ici
Les décisions sur l’avenir du glyphosate pour 2021 et 2022 vont se prendre dans les 2 mois à venir (octobre). La profession espère qu’elles seront basées sur des faits scientifiques et économiques. Note août 2020
L’ANSES a demandé à l’INRAE d’évaluer l’impact économique de l’interdiction du glyphosate en grandes cultures et son remplacement par du labour. En effet, la réglementation européenne ne permet un retrait que si, entre autres, il n’a pas d’impact économique « majeur ».
La seule base statistique disponible était l’enquête sur les pratiques culturales 2017. Mais elle ne porte que sur une parcelle par exploitation, sans historique sur plusieurs années, ni examen des pratiques sur l’ensemble de l’exploitation. Cela en limite sa portée, l’INRAE en convient.
Le surcout est évalué à 80 €/ha pour les situations de semis direct sans travail du sol correspondant à l’agriculture de conservation des sols (ACS). Il est de 25 € en situation de techniques culturales simplifiée, sans labour sur 6 ans avec, en moyenne nationale, 39 % de surfaces ayant recours au glyphosate et 61 % sans. Ce peu de recours surprend dans les régions intermédiaires où la réalité de l’utilisation du glyphosate est bien plus fréquente. L’INRAE en est conscient et met en avant des situations où le surcoût est de l’ordre de 50 €/ha.
Pour comparer l’impact économique, l’institut retient un EBE moyen français en grandes cultures de 498 €/ha selon les données du RICA qui intègrent les années fastes de 2010-11-12. Les données 2019, tiré des comptabilités de 1002 exploitants dans la grande région Val de Loire, font état d’un EBE de 361 €/ha pour 2019 (350 €/ha en 2018). Le résultat courant est de 139 €/ha pour 2018 (118 €/ha en 2018). L’ANSES doit aussi rendre en compte l’aspect pratique : le labour, c’est plus de temps de travail, souvent non compatible avec le nombre de jours disponibles pour intervenir. C’est aussi plus de matériel, de personnel et d’endettement et un malus environnemental.
Les limites de l’ACS
L’intérêt du maintien du glyphosate pour la gestion des vivaces par taches semble acté mais celui pour l’utilisation avant semis, en dehors des ACS, reste incertain. Les praticiens du sans labour ne sont pas opposés à l’ACS mais alertent sur ses limites. Bon nombre ont essayé mais ont renoncé comme en témoigne Michel Vaudour, « j’ai eu des déboires coûteux avec les campagnols et limaces».
Pour les responsables syndicaux, l’interdiction n’est pas supportable économiquement. « Avec les résultats catastrophiques de 2020, dans les années à venir il ne faudra pas seulement dégager un revenu, mais aussi rembourser les emprunts réalisés pour boucher le trou de 2020. Rajouter des charges supplémentaires en supprimant le glyphosate, c’est signer notre arrêt de mort », conclut Michel Vaudour. Confrontés eux aussi aux difficultés économiques, les viticulteurs, Bordelais en tête, demandent un maintien de l’utilisation à dose réduite pour éviter un surcoût estimé à 600 €/ha.