J1 : Vendredi 1er juillet 2022
De la région parisienne à Trois-Épis, au lieu de prendre le chemin le plus court en distance et en temps via l’A5 et l’A31, nous optons pour le passage par l’A4 afin de faire une pause de quelques heures à Strasbourg. C’est l’occasion de manger la traditionnelle « Flammeküeche », de flâner dans les rues pittoresques du centre historique (La Petite France, cathédrale) et de saluer ma famille au passage.
Pêle-mêle, quelques clichés de Strasbourg, tirés de nos archives.
Suite du voyage en fin d’après-midi vers notre destination finale… Trois-Épis.
Quelques mots sur la localité : à 13 kilomètres de Colmar, perché à 670 mètres d’altitude, le petit hameau est connu à la fois comme station climatique – on y trouve un important centre de soins de suite géré par la MGEN - et comme lieu de pèlerinage à la suite d’une apparition de la Vierge en 1491. Depuis plus de 500 ans, prêtres et communautés religieuses continuent à y célébrer le culte marial. A partir du milieu du XIXe siècle, le lieu devient aussi une station touristique de renom avec la construction d’un Grand Hôtel et de belles demeures par des notables de la région. Entre les deux guerres mondiales, les hôtels ont vu défiler du beau monde, notamment la reine Wilhelmine de Hollande… Durant cette période faste, il y a même eu un tram reliant Trois-Épis à Turckheim, dans la vallée.
Carte postale de 1929
Mais au fil du temps, Trois-Épis a perdu de sa superbe, la petite station touristique est tombée en désuétude, la plupart des hôtels ont fermé, les belles maisons ont été mises en vente. Mais depuis quelques années une poignée d’investisseurs ont décidé de sauver ce riche patrimoine immobilier afin de faire renaître la vocation touristique du hameau.
C’est justement le cas du gîte que nous avons réservé et de quelques autres maisons à proximité.
Ce n’est pas tout à fait ici que nous avons loué, mais comme l’entrée est commune, pénétrons dans la propriété et arrêtons-nous d’abord sur cette première magnifique demeure !
Erigée au début du XXe siècle pour Daniel Blumenthal, maire de Colmar entre 1905 et 1914, connue à l’époque sous le nom de villa Blumenthal, la maison se distingue grâce à ses deux tourelles à bulbe habillant la façade nord de la bâtisse et ses superbes vitraux. Jusqu’en 1947, elle a appartenu à l’une des filles Blumenthal, la comtesse Tolstoï, qui y accueillit de nombreux exilés russes. A partir de 1954, la demeure (alors rebaptisée Villa Regina Cæli, du nom d’une prière chrétienne dédiée à la Vierge Marie) a été occupée par les sœurs de la Charité de Strasbourg qui la considéraient comme un lieu de choix pour le ressourcement tant physique que spirituel. Entièrement rénovée ces dernières années, elle compte 15 chambres et peut accueillir 30 personnes. Elle a été louée ce week-end-ci par un groupe de Suisses.
Notre gîte se trouve dans un bâtiment adjacent, une belle demeure bourgeoise du XIXe siècle. L’appartement correspond exactement à l’idée que nous nous en étions faite. Situé au premier étage, c’est un deux-pièces spacieux de 60 m2 résolument moderne grâce à ses teintes bleu Goa assorties d’une touche dorée qui se marient à la perfection avec le caractère traditionnel de la bâtisse aux poutres apparentes et au toit à la Mansard. Enfin, une vaste terrasse offre une vue éblouissante sur la plaine d’Alsace, la Forêt-Noire, jusqu’aux contreforts des Alpes suisses (par temps clair). Le tout dans un grand parc arboré à l’orée de la forêt, à deux pas des sentiers de randonnée, mais ça, nous le verrons à partir de demain !
Le salon
Vue depuis notre terrasse
L'arrière de la maison (notre gîte se trouve au premier étage)
Pour l’heure, nous avons hâte de profiter de ce magnifique environnement !