Les (trois ?)châteaux de Ribeauvillé

J5 : Mardi 5 juillet 2022


Sur la carte postale alsacienne, on trouve en général un vignoble à perte de vue, un village avec de belles maisons fleuries à colombages et, très souvent, les ruines d’un château dominant le village. Le fort le plus connu de la région est sans aucun doute le Haut-Koenigsbourg que nous avons déjà visité antérieurement.

A Ribeauvillé, il y a même trois châteaux qui surplombent la ville. Lors de mes passages précédents, je me suis souvent dit que j’aimerais les découvrir de plus près. Alors aujourd’hui, c’est l’occasion, surtout que le guide Rother note cette randonnée comme étant top. Je ne veux donc pas la louper !

Comme d’habitude, je télécharge une trace sur Visorando intitulée « Balade aux trois châteaux de Ribeauvillé » et c’est parti ! Le point de départ se trouve à côté d’un terrain de basket, au nord-est de la ville où les possibilités de stationnement sont restreintes. Peu avant 9 heures, nous prenons l’avant-dernière place.

Ça grimpe sec vers la première forteresse (300 mètres de dénivelé sur à peine un peu plus d’un kilomètre) mais le panorama sur la petite ville de Ribeauvillé, sur le vignoble, la plaine d’Alsace, le Ried et jusqu’à la Forêt-Noire, récompense largement tous nos efforts.

En levant les yeux, on découvre déjà les deux premiers châteaux dressant leur silhouette massive au-dessus de la forêt. A droite, le château du Girsberg, à gauche celui de Saint Ulrich. Comme le suggère notre trace GPS, nous ignorons la première ruine, pensant y revenir par la suite, et poursuivons vers la deuxième.

Lieu de résidence des comtes de Ribeaupierre jusqu’au XVe siècle, le château de Saint-Ulrich (à 530 mètres d’altitude) a été bâti vers le milieu du XIIIe siècle sur un éperon rocheux surplombant la vallée du Strengbach et a reçu des agrandissements successifs. Au XVIe siècle, le château tombe en ruine après abandon, au XVIIe siècle il est incendié. De nos jours, malgré les aléas du temps, il impressionne toujours par ses proportions.

Il est possible de pénétrer dans l’enceinte du château et de grimper jusqu’au sommet du donjon où la vue est encore plus époustouflante.

On verrait bien surgir d’entre ces murs quelques preux chevaliers, prompts à enfourcher leurs destriers et à galoper vers la plaine lointaine. Pas de chevaliers en vue aujourd’hui, mais… « des funambules qui marchent là où volent les oiseaux » !

En effet, depuis quelques jours, le fortin est le théâtre d’un événement exceptionnel. Entre le château de Saint-Ulrich et celui du Bilstein dans la vallée opposée, une équipe de highliners a tendu une sangle de la largeur d’un ticket de métro, à 250 mètres de hauteur, sur une distance de 900 mètres. Benoît Brume, un Alsacien installé à Grenoble, doit tenter de battre le record d’Alsace de la plus longue traversée, sans doute dans les prochaines heures.

Son équipe est déjà en train de tendre les câbles devant quelques curieux décidés à assister à l’exploit. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas l’intention d’y passer la journée (aucun horaire précis n’est fixé pour la tentative). La suite de la randonnée nous attend. En quittant la ruine, nous croisons néanmoins une équipe de France 3, signe que la prestation ne devrait plus tarder. Peut-être pourrons-nous assister à la performance depuis les hauteurs du troisième château ?

Notre objectif suivant est, en effet, le château du Haut-Ribeaupierre (à 642 mètres d’altitude) vers lequel pointent deux itinéraires, l’un direct et très raide, l’autre plus facile puisqu’il contourne le pied du château par l’ouest. Va pour le plus facile qui est aussi celui indiqué sur notre GPS.

Au carrefour qui suit, nous hésitons d’abord puis faisons confiance à notre trace GPS que nous suivons à la lettre en tournant à gauche. Bien qu’ayant la nette impression de nous éloigner du château en question, nous espérons qu’une boucle nous y ramènera plus tard.

Nous continuons par conséquent à avancer inexorablement dans la forêt. La marche finit par devenir monotone à force. Et toujours pas de château en vue !

Soudain, à la faveur d’une trouée dans la végétation, nous l’apercevons enfin, mais de loin, de très loin !

Mince alors ! Comment avons-nous pu le louper ?

En fait, nous nous sommes fait berner par la documentation de Visorando. Si le titre indiquait bien « Balade vers les trois châteaux », en analysant après coup le tracé dans le détail, je me suis aperçue que celui-ci passe uniquement par un château, celui de Saint-Ulrich. Pour être assuré de voir les trois, il aurait fallu se fier à ce tracé publié sur Openrunner, par exemple, et enchaîner les différentes étapes de la façon suivante : châteaux du Girsberg, de Saint-Ulrich puis de Haut-Ribeaupierre.

Si les trois châteaux valent vraiment le coup, je ne suis pas aussi convaincue de la pertinence de cette grande boucle faite dans la forêt via Spinnplatz et Lutzelbachweg. Peut-être y a-t-il moyen de revenir au point de départ plus directement ?

Cette expérience devrait aussi nous servir de leçon et nous pousser à mieux étudier nos tracés à l’avenir plutôt que de les suivre aveuglément. Bref, pour cette fois, nous restons vraiment sur notre faim !

A propos de faim, il est 11 h 30 quand nous sommes de retour au parking au bout de 7,8 kilomètres et 375 mètres de dénivelé. Inutile de déplacer la voiture, nous rejoignons à pied le centre-ville pour le déjeuner.

Pour le choix du restaurant, nous nous fions à notre instinct. Avec sa terrasse ombragée sur laquelle court une vigne vigoureuse, l’établissement « A l’ami Fritz » nous séduit immédiatement. L’accueil est sympa, le service efficace, la glace excellente, les plats copieux mais… sans intérêt. Bref, feeling à revoir ! 😉

On n’a donc même pas pu se consoler avec un bon repas ! Heureusement les belles maisons du centre historique permettent de compenser nos déconvenues de la matinée ! Petite déambulation d’une rue à l’autre.

Mais, comme d’habitude, nous ne faisons pas long feu en ville, rapidement saoulés par la chaleur, n’aspirant qu’à profiter de notre gîte et de sa terrasse à l’ombre l’après-midi. Pas de balade vespérale aujourd’hui ? Ah, si, si, mais juste pour aller nous renseigner, dans le centre de la station, sur la location de VTT électriques pour demain.

En soirée, nous apprenons que le highliner Benoît Brume a réussi sa performance ! Bravo !