Livre d'artiste Médiathèque Lanester Laurence F. Daigneau mai juin 2012

Un auteur,

moteur !

Créativités toutes !

Une piste, un sujet-proposition soumis par Charles Madézo écrivain, animateur de l'atelier d'écriture de ce 19 mai 2012. La séance a eu lieu dans la petite salle conçue presque en oriel de la salle jeunesse par l'architecte de la Médiathèque Elsa Triolet de Lanester, dans le Morbihan. D'emblée, Charles privilégia le tutoiement réciproque. Colette Huonnic, bibliothécaire à la Médiathèque était, tout en prenant des notes, attentive au bon déroulement, allait récolter une information, effectuait le relais café-thé-eau-jus d'orange ... et petits gâteaux.

Charles, bavard invétéré comme il se qualifie lui-même, a l'habitude de ce genre de séance puisqu'il anime, entre autres, un atelier d'écriture à la prison de Ploemeur. Après la lecture, par son auteure, d'un bel exemple issu d'un exercice précédent sur le thème de la porte, Charles annonça que nous allions écrire à la manière d'Apollinaire dans son texte " Zone ", qui n'est pas vraiment un poème et qui ne comporte aucune ponctuation. Il fallait employer la deuxième personne du singulier pour parler de soi, s'inclure dans un moment de notre passé, tout en utilisant la narration au temps présent. Cela parait difficile, mais l'exercice est à la portée de tous.

Durant une petite heure, crayons et stylos ont parcouru, d'abord hésitants, le grand blanc. Chacun racontait, enfin, chacune, puisque nos plumes étaient toutes féminines. Nos textes ont donc puisé dans nos souvenirs qui pouvaient être soulignés d'éléments métaphoriques.

Chacune, selon la géographie de son histoire a délié sa plume, libéré ou dosé sa pensée. Puis, le stylo que Charles fit tourner sur lui-même, cessa, par hasard, son effet toupie en pointant sa bille sur moi : l'instant du partage des écrits était venu pour faire décoller des feuilles les mots, nos mots par nos voix. Si nous n'avions pas de limite de longueur de texte, la rédaction ne devait pas être trop centrée sur soi ou avoir des allures de catalogue de tourisme. Après le tour de table, cette randonnée d'écriture s'est avérée une découverte sur les personnalités rédactionnelles présentes et d'une belle récolte ... J'ai rendu assez vite mon texte, hors cadre puisque gardant les ponctuations afin de le garder au plus proche de mon premier jet dans le geste d'écriture spontanée.

Je ne serais pas complète dans cette bafouille, si je ne confiais pas que j'ai fait fausse route, persuadée que les consignes de cette séance seraient en rapport avec le thème de l'architecture en lien avec la construction actuelle de la maison du quartier Kesler-Devillers, tout à côté. Dans ma petite tête, j'avais donc fait " esKale ", tel est son nom futur d'ailleurs, ... ailleurs ! La profane que je suis, pensait, elle qui n'a pas lu grand chose sur l'ombre en matière d'architecture, que cette dernière en serait le thème. Mais non. Pour le coup, cette fameuse ombre devait être ... la part d'ombre de ce domaine puisque la lumière est plus abordée. Une histoire claire obscure que mon interprétation ! Voilà bien là une de mes faiblesses : un rien et je pars ! En tout cas, je ne regrette vraiment pas ma participation à cet atelier qui emprunta, à mes yeux, une toute autre direction. Reste la seconde étape de cette nouvelle aventure : la part de l’œil, qui, j'espère, parlera !

Sous la bannière d'un artiste,

impression,

drapeau !

Le livre n'a pas fini de nous livrer ses secrets, toutes ses possibilités, son potentiel. Livre de chevet, de poche, de luxe, d'art, d'artiste, il se fait aussi Livre Pauvre. Daniel Leuwers en parle très bien dans " Les très riches heures du livre pauvre ". Michel butor et bien d'autres se sont exprimés à travers ce genre unique et orignal.

Mais le Livre Pauvre n'est pas un pauvre livre. Loin de là. Certains pensent même que les vrais grands livres se cachent en eux. Fragiles, craignant la lumière, leur histoire de papier est inclassable et pourtant ils s'inscrivent dans la tradition de la production des copistes. Ces livres-là ne suivent donc pas le circuit classique du livre. Ces livres objets ne sont pas frappés du sceau d'un éditeur puisqu'en marge du commerce comme ceux issus de la lignée des livres d'artistes. Ils se nourrissent de matériaux peu coûteux a contrario de ces derniers. Ils naissent souvent de la rencontre entre un écrivain et un peintre dans une écriture en double sens graphique et sont alors parfois qualifiés de Livres de Dialogue. Ils font appel à une multitude d'imaginations alliant pastiches et mélanges par collages, pliages, lavis, encres et calligraphies internationales qui résonnent entre eux en écho. Les trous et les reliefs ne sont pas exclus. Comme pour le livre d'artiste, les auteurs en signent le colophon.

Dans le mien, je n'ai pas laissé cours au délire graphique d'un monocondyle ! (Petit mot personnel ou devise écrit d'un seul trait de plume en fin d'ouvrage.)

Voici quelques techniques propres au langage d'éditeur et d'imprimeur auxquels l'atelier d'arts graphiques se déroulant en complément de celui d'écriture, a eu à faire pour la partie imprimée du livre d'artiste sous la précieuse égide de Thierry Le Saec. L'artiste éditeur nous a encadrés généreusement. Quant au livre pauvre, je n'ai pas œuvré avec mes compagnons la journée du 09 juin 2012 : j'ai commencé le mien en pleine dédicace à l'Espace Culturel d'Hennebont. Ce qui lui a donné un aspect particulier : un auteur au crayon toujours en action. Je n'ai terminé ce livre à la maison qu'après avoir achevé la révision des épreuves de mon troisième tome bouclant ma trilogie. Tous les travaux effectués avec Thierry Le Saec auprès des écoles et le groupe de la Médiathèque Elsa Triolet y sont exposés jusqu'au 1er septembre 2012.

Barbes : Irrégularités autour d'une feuille de papier, particulièrement du papier fait à la main. Loin d'être considérées comme un défaut, elles seront conservées par le relieur. Ce dernier se contentera de les égaliser discrètement si elles sont trop inégales, opération que l'on appelle ébarbage.

Chemin de fer : Terme de presse qui s'applique à la description schématique sur papier de toutes les pages d'un document, ce qui permet de positionner le foliotage et/ou les illustrations en les visualisant rapidement dans leur ensemble. Il s'agit donc d' un schéma qui représente le plan de montage des pages d'un ouvrage ou d'une brochure.

Colophon : Notice, placée à la toute fin des incunables et des ouvrages du début du XVIe siècle, qui donne les renseignements suivants ou au moins quelques uns d'entre eux : le nom de l'ouvrage, de l'auteur, de l'imprimeur, le lieu et l'année d'édition, ainsi que certains détails sur l'exécution du livre. Dans les premiers livres imprimés, qui ne comportaient pas toujours de page titre, le colophon est parfois le seul endroit dans le livre où ces renseignements se trouvent.

Coquille : Erreur de composition d'une ou plusieurs lettres, par omission (Bourdon), enfin, faute, erreur de frappe ou de saisie.

Drapeau : Composition d'un texte aligné d'un seul côté à l'aide d'un fer à droite ou à gauche, ou centré sans coupures de mots.

Feuille de style : Dans la majorité des logiciels, ainsi qu'en composition traditionnelle, la feuille de style est le fichier informatique qui rassemble les paramètres de composition du texte ou de la page.

Feuillet : Appellation servant à désigner une subdivision de la feuille au format rogné ou non (dans un ouvrage, un feuillet représente deux pages, soit deux faces, le recto et le verso).

Filigrane : Motif réalisé lors de la fabrication du papier, par l'écrasement des fibres dans l'épaisseur de la feuille et visible par transparence.

Format papier :

A0+ : L = 1 310 mm et de Hauteur illimitée

A0 : L = 841 x H = 1 188 mm

A1 : L = 594 x H = 841 mm

A2 : L = 420 x H = 594 mm

A3 : L = 297 x H = 420 mm

A4 : L = 210 x H = 297 mm

A5 : L = 148,5 x H = 210 mm

A6 : L = 105 x H = 148,5 mm

Frontispice : Gravure ou illustration placée le plus souvent en regard de la page de titre d'un livre.

Graisse : Epaisseur du dessin d'une lettre. Un caractère peut avoir plusieurs graisses : léger, maigre, book, demi-gras, gras, extra-gras.

Italienne (à l') : Format dont la plus grande dimension est la largeur.

Livre d'Heures : Recueil de prières et d'offices, le plus souvent calligraphié et orné de miniatures et d'enluminures. (Le livre d'Heures le plus célèbre, Les très riches Heures du Duc de Berry, oeuvre des frères Limbourg, est l'un des plus beaux manuscrits enluminés du XV' siècle.) Les livres d'Heures ont été exécutés en grand nombre au Moyen-Age.

Pages liminaires : Pages placées au début d'un ouvrage, avant le texte. Elles ne sont généralement pas chiffrées. Elles comprennent la plupart du temps les gardes, le faux-titre, le titre, et la dédicace. Parfois, elles incluent la préface ou l'introduction, et une table des matières, lorsque celles-ci ne sont pas chiffrées ni paginées en chiffres romains.

Papier de Rives : Dans cette ville de l'Isère, on fabrique un papier reconnu pour son amour de l'encre et sa pureté et destiné aux éditons de luxe.

Papier Japon : Sorte de papier de couleur ivoire, soyeux, satiné, nacré, à la fois transparent et épais.

Tiff : Format de fichier d'image fréquemment utilisé par les logiciels de dessin et de retouche.

Photo du Télégramme durant le vernissage du 30 juin 2012

à la Médiathèque de Lanester.

Atelier d'écriture à la Médiathèque de Lanester en mai 2012 avec Charles Madézo