Biennale de Pontivy les 23, 24, 25 mars 2012

Fiches concernant les auteurs présents mis en ligne.

Ainsi, le thème de cette biennale du livre d'histoire était-il :

" Entre l'homme et l'animal : toute une histoire. "

Pour résumer les journées de cette 5ème biennale à laquelle je participais en tant qu'auteure invitée par la libraire " La Ronde des livres " de Hennebont, je dirais que le soleil en était la vedette, le roi incontesté.

Petit texte rédigé dans le thème de cette Biennale de Pontivy pour ma rencontre dédicace :

Rapide aperçu sur le rapport homme/animal


Dès l'aube de la vie animale, leur tête-à-tête fut difficile. L'un voulait manger l'autre, aucun ne voulant lâcher le morceau. Vous les avez reconnus : ce sont l'homme et l'animal.

Le principal prédateur pour l'autre reste l'homme, qui, au fil du temps sur Terre, a pu acquérir une batterie d'outils redoutables contre ses rivaux bipèdes, quadrupèdes et autres qu'il croisait d'abord sur des terrains communs de chasse.

Eh oui, l'homme qui est aussi un carnivore n'accepte pas d'être mangé. Bien longtemps après, sur la frise historique, il s'est auto-qualifié d'être évolué. Un jour, l'équilibre s'est rompu et aujourd'hui, il n'a pas beaucoup de scrupules en réduisant les espaces occupés durant des milliers d'années par ses voisins animaux et de déforester leur milieu naturel, influant sur la chaîne alimentaire dont il dépend pourtant. Mais il est en haut. Tout en haut. Pour le moment !

Ancien animal, par son esprit " supérieur ", l'homme a dominé ceux qui avaient des crocs, des griffes et étaient plus rapides que lui. Un jour, l'inenvisageable s'est produit : il a même réussi, le bougre, à en domestiquer et à en élever en quantité industrielle.

L'homme est également un loup, pardon pour la comparaison, pour lui-même. Et nous le savons tous. Il est le seul animal à faire la guerre ; et à avoir entraîné la mort d'animaux à son service lors de combats : chevaux, éléphants, dauphins ... De plus, il arrive à cet animal de " haute lignée ", emprunt d'un orgueil démesuré, d'agir moins bien qu'un animal pourtant capable d'adaptation, lui-même " programmé " pour sa survie, la protection de ses petits ou de son territoire envahi par des hommes qui s'approprient jusqu'à ses anciennes pistes de migrations pour en faire des routes. Nos progrès et artifices nous rendent parfois inhumains ou ridicules envers l'espèce " inférieure ". Je ne parle même pas là de la vivisection qu'il fait subir ! Cet homme qui, un jour, n'a plus voulu de poil sur ses jambes ou ailleurs sur son corps, à l'exception de son crâne, et qui s'est mis à élever des animaux à pelages doux pour les tuer dans des conditions plus que discutables afin de ne pas abîmer ces fourrures qui valent une fortune et qui nous vont si bien ! Il est des endroits sur Terre où il vaut mieux naître moche ou quelconque plutôt que beau.

L'homme offre une autre facette de sa personnalité à l'égard du genre animal : avec son côté " toutou ", l'homme gentil aime certains animaux qu'il a choisi comme compagnons domestiques et qui lui obéissent. La cohabitation est à ce prix, sinon les dangers deviennent vite graves et ingérables. L'amour de l'homme pour ses compagnons à quatre pattes a aussi ses excès : de l'anthropomorphisme à l'habillage ! Notre langage est influencé par la présence des animaux dans notre environnement à travers les noms, le vocabulaire et les nombreuses expressions que nous employons au quotidien pour être agréables ou injurieux. Sans parler de la représentation animale dans le dessin à travers des caricatures ... Les messages dans les fables d’Ésope et de La Fontaine ... La sculpture ...

Les animaux mythiques ne sont pas étrangers à nos croyances et nourrissent bien des légendes dans le monde. Ainsi, pour ne citer que lui, le yéti : y est-y ou y'est-y pas dans la vraie vie ?

En Inde, la vache est sacrée et circule en toute liberté dans les grandes villes. Si elle décide de se coucher en plein milieu d'une rue, les automobilistes la contournent.

Enfin, les hommes préhistoriques étaient bien les premiers à avoir vu et côtoyé des animaux. Quels regards portaient-ils sur ce monde animal parfois effrayant ? Rêvaient-ils d'être dotés des pouvoirs de certains d'entre eux ? Comme ceux qu'ils ont peints avec un réalisme époustouflant sur les parois rocheuses au grain et surface irréguliers de grottes ornées comme Lascaux qui vient à l'esprit de tous, des animaux plus gros que lui ? Trophées de chasse, pratiques chamaniques à cette époque où l'homme ne pensait pas communiquer avec les animaux ? Finalement, l'homme préhistorique était-il le protomodèle du photographe ou du peintre animalier ? ... Plus sûrement celui de ce dernier !

A poursuivre et/ou à approfondir,

Pas vraiment un coup de patte,

Laurence F. Daigneau

Pour coller au thème de cette année, le lecteur, tigre, rat, singe, ou bélier, scorpion, voire capricorne, a été ensorcelé par sa générosité en répondant à ses sympathiques invitations. Seuls animaux résistant à ses appels, les libraires et certains auteurs sont restés à leur poste. Il est vrai qu'à part les scolaires, les visiteurs, simples badauds ou lecteurs potentiels à la recherche de la perle rare ou d'un moment de distraction, étaient peu nombreux. Au point que parfois, les intervenants n'ont eu que deux personnes pour assister à leur conférence. L'universitaire présent sous la bannière de la même libraire que moi, en fut dépité, lui habitué à se trouver face à des amphis de six-cents étudiants !

Pour ma part, en dehors des auteurs avérés que j'ai côtoyés avec grand plaisir durant ces presque trois journées, une fois encore, je ne regrette pas ma participation. Je m'en tire plutôt bien et les rencontres furent à nouveau belles et générèrent du sentiment.

Sans la nommer, je ne peux m'empêcher de relater avoir été scandalisée par l'attitude d'une auteure invitée sur le salon, tous frais payés (train-hôtel-repas) mais qui n'aura fait acte de présence, en tout et pour tout, d'une seule durée de deux heures ! Tout cela pour aller faire coucou à des amis dans le coin chez lesquels elle dormira !

Bien sûr, il y eut ce fou-rire, petit délire dans lequel j'ai entraîné Carolyn ma libraire de la biennale. La faute au soleil qui m'aveuglait. Il faut bien accuser quelqu'un ou quelque chose et même les astres, n'est-ce-pas ? Ainsi, à un moment, ai-je dû mettre deux paires de lunettes, l'une sur l'autre, la paire solaire m'étant prêtée par mon photographe poisson du jour. L'effet de cette superposition incongrue fut tel qu'il déstabilisa un monsieur qui resta planté devant moi à me scruter. Ma tentative de lui expliquer la raison de ma double rangée d'optiques n'arrangea pas la situation car il me fixa encore plus ... Stoïc, gardant son sérieux ou ... bref, après un piteux " je vous jure que ce n'est pas un moyen d'attirer l'attention, mais ... ", de ma part, je n'ai pu retenir un rire qui me démangeait quand, et là, il ne faut pas sentir que la même chose se produit chez sa voisine, ma libraire du salon qui finit par se lever pour se retirer avec discrétion, comme, il ne faut pas regarder cette même personne qui vous regarde du coin de l’œil car le fou-rire est contagieux ! Voilà, la bonne humeur était au rendez-vous.

Mes belles rencontres avec le public dont je parlais un peu plus haut, ont eu lieu avec des scolaires qui savent communiquer. J'adore ces échanges. Tant et si bien que leur maître a dû les arracher à notre discussion puisque son groupe se devait de voir le salon dans sa totalité. Certains de ces jeunes ados sont repassés le lendemain ou le surlendemain, enthousiastes, avec leur famille qui avait entendu parler de moi. Je ne sais pas de quels établissements étaient issus tous ces formidables bavards.

Pour les plus petits, il y eut la jeune femme au cabas, enseignante à l'école Paul Langevin de Pontivy qui craqua pour " Mamie Potiron " et qui dut effectuer d'autres acquisitions pour lui tenir compagnie. Ah, les yeux émerveillés de la petite Sarah tout en douceur qui revint me voir !

A vous jeunes esprits vifs à qui j'ai dédicacé mes paléofictions, si vous passez par là, j'adresse un chaleureux coucou et espère vous revoir un jour prochain.

A ce moment de la rédaction me revient en mémoire un moment difficile. Je ne sais comment formuler mon impression concernant un jeune ado qui avait flashé sur " Le trou du diable" et qui n'a pu réaliser son achat. " Il dévore les livres ! Ce n'est pas la peine d'acheter celui-là. Tu vas le lire ce soir et le finir ! ... " lâcha son parent accompagnateur. Comment reprocher à son enfant d'être un vrai lecteur, un bon voyageur sur canapé ? Un livre peut se relire. Vous me direz que j'ai la comparaison facile mais un paquet de cigarettes n'est pas donné et part en fumée. Voilà que je m'emballe ! Ne pouvait-il pas y avoir un compromis entre le bon d'achat offert à chaque enfant et le geste parental, voire la participation de l'enfant à quelque chose ou ... ? S'il paraît déplacé ou difficile de juger la scène, ce jeune garçon aura quitté, après avoir plusieurs fois tenté dans la discrétion de revenir par ma table, la biennale le cœur gros et j'en ai été touchée. Depuis samedi, peut-être le parent est-il revenu sur sa position ? Peut-être passera-t-il commande pour une occasion comme l'anniversaire de son enfant dans n'importe quelle librairie ? Autrement, si mon roman n'était pas référencé à la médiathèque de Pontivy, peut-être ce jeune amateur d'aventures pourrait-il suggérer à ses bibliothécaires d'en faire l'acquisition ? ...

Allez, toi ce jeune ado, si tu lisais ces lignes, la solution est peut-être là ! ...

Accolades, poignées de mains, bises amicales à Janine, Léa, Pol, Carolyn, Louise, Virginie et François, Evelyne, Jean-Luc et plus avec affinités pour un certain Romain. Chacun se servira comme nos relations l'attendent et l'entendent !

Laurence

Cette sympathique dame me regardait dessiner lors d'une dédicace de " Mamie Potiron ".

Vue du coin où nous avons déjeuné.