Salon du Livre de Corsept 08 et 09 octobre 2011

Le deuxième Salon du Livre organisé par la ville de Corsept

Ce samedi 08 octobre 2011, c'est la première fois que je découvrais cette petite ville en pays plat située au bord de l'estuaire. Je suis passée devant sa jolie petite église au clocher bas et arrondi tout ardoisé ...

Ce jour-là et pour deux jours, je me rendais au gymnase qui accueillait son second salon du livre. Il est spacieux, lumineux. Les stands étaient disposés de telle manière que les allées étaient aisées à emprunter par les poussettes et les fauteuils roulants. Pour protéger le sol de cette salle et ce qui en améliorait l'acoustique, de grands tapis bleus y avaient été posés.

Madame Médrano, plan de tables et nappe de tissu grenat en mains, à chaque arrivée d'auteur orientait chacun vers la sienne : nous étions soixante d'horizons différents. Parmi cette variété d'exposants, étaient aussi présents des éditeurs au profil divers.

Au cours de mon installation, j'ai eu droit à un pan de grille qui me permit d'afficher quelques-uns de mes articles agrandis et certains des dessins de mon second roman. Le hasard a fait que je me suis trouvée placée à côté de Géraldine, une jeune femme illustratrice avec laquelle j'ai sympathisé. Décidément, j'aime le dessin, les couleurs ! Un peu plus tard, j'ai appris qu'elle est native de la ville ...

J'ai fait également la connaissance de Gwénaëlle comme moi chez Jets D'Encre. Elle aussi était venue accompagnée de son mari. Entre nous, le contact fut d'emblée cordial. D'ailleurs, la prise en commun des repas du midi facilite les rencontres entre écrivants. Comme partout, nous ne sommes que des humains, nous avons tendance à aller vers ceux avec lesquels nous sentons que nous sommes susceptibles d'avoir des atomes crochus !

Bien sûr, côté visites et fréquentations du salon durant ces deux journées, il fut vite clair qu'elles n'allaient pas être légion. Cependant, j'ai tenu à rester jusqu'au bout, ne serait-ce que par respect vis à vis des bénévoles qui veulent " sortir " leur ville de l'anonymat, la mettre en valeur en étant inventifs, dynamiques, ouverts aux autres et de surcroît à la culture ! Le salon commence à se faire connaître et se rôde. J'ai entendu et été moi-même questionnée sur des remarques que je pouvais faire pour un meilleur déroulement et ai rencontré des personnes soucieuses du bien-être des auteurs participants.

De ces deux journées, je retiens quelques échanges de qualité avec des lecteurs adultes ou ados et tout particulièrement ce moment avec trois jeunes enfants. J'ai partagé avec eux de joyeux instants autours des photocopies de certains de mes dessins que je leur proposais en coloriage : ils avaient envie de communiquer avec moi mais mes livres ne correspondent pas à leur âge respectif. Ainsi, l'aîné choisit le volcan, sa cadette les fleurs, et le benjamin un " bateau de pirate " ! Aïe, je n'avais pas de crayons de couleurs alors nous avons imaginé les coloris à mettre dans les blancs des motifs puis tous les quatre, nous avons écrit notre prénom et dessiné des bonshommes. A un moment, il s'est passé quelque chose d'inattendu et presque magique. J'ai d'ailleurs retenu mon émotion quand l'un d'eux qui, au départ plaçait de grandes jambes sous la tête de son personnage, a changé sa manière de le faire après cette remarque de ma part :

" Ah, c'est curieux, ton petit bonhomme ne mange pas ?

- Toi dessine-moi un bonhomme, tu fais comment toi ?

- Alors, voilà : le mien a une tête, un œil et un autre, il entend alors, je lui mets combien d'oreilles ?

- Deux !

- Il a des choses à dire, alors, je lui mets une ...

- bouche !

- Il a un estomac, il marche et tient bien sur le sol.

- Ah oui, je te montre le mien !

Après exécution, le petit garçon m'interpela, un grand sourire aux lèvres :

- Tu vois, le mien, il sait manger aussi !

Sa sœur, logique et fière, ajouta à mon attention :

- Le mien, il a aussi un cou parce qu'il avale ! "

Le petit garçon me dessina un bonhomme complet. Et son tout petit frère qui avait patienté me demanda de lui dessiner un garçon et une fille.

J'aime cette idée de laisser le mot de la " faim ", la parole aux enfants, avec tout ce que cela revêt entre les lignes de ce que j'ai perçu de fragile à certains moments de notre belle communication !

A dans l'avenir !

Laurence F. Daigneau

Lors du déjeuner avec Géraldine Hary et le mari de Gwénaëlle, également à droite avec son appareil photo.