Toute la nuit dernière, la pluie est tombée en abondance alors qu’hier, la vague de froid qui paralysait une partie de la France depuis quelques jours, était encore présente dans le Morbihan. A Lanester, ce matin, les chaussées ne sont pas verglacées. Je me rends pour 9 heures au centre Leclerc pour une séance de dédicaces : je rentre dans l’arène …
La période de Noël s’annonçant, j’ai donc peu de place entre les rayonnages pour m’installer. Les bruits de fond du magasin, le défilé de gens qui entrent et passent systématiquement devant moi ne sont pas un obstacle même s’ils arrivent par flots : ce n’est pas un jeu de mots ! …
J’assiste à quelques dépassements de chariots, des manquements à la priorité à droite, à des talons d’Achille endoloris par les caddies d’autres clients pressés. Devant moi, certains s’ébrouent, ou pestent, ou se reconnaissent et entament un brin de causette. Un seul enfant a donné de la voix dans cette effervescence guère appropriée à sa présence. Mais c’est la vie : ne doit-il pas apprendre à se trouver dans toutes les situations ? Les listes pour les courses sortent des poches ; de même que quelques paires de lunettes rejoignent les têtes …
Cependant, sauf à de rares exceptions, ces personnes ne viennent pas chez Edouard pour parler, discuter, " écouter le baratin ", " le mien " aujourd'hui, dialoguer, échanger avec l’auteure du jour que je suis. Il est donc des sourires de composition, de politesse, d’agacement, de gentillesse à mon bonjour qui me signale puisque la plupart jette un œil sur moi. C’est normal, je ne suis pas un appareil TNT ou un vase qui se vendent à mes côtés ! Bien sûr, certains détournent le regard comme si j’allais les contraindre, les forcer à acheter un de mes livres. Mais c’est que je les vois moi aussi. Bien heureusement, les moins stressés sûrement, ne me perçoivent pas comme une ennemie, une extraterrestre. Il se trouve qu’ils captent ma démarche première qui ne se veut pas mercantile, quand on veut bien l’entendre. Il existe alors de la convivialité entre ces inconnus et moi qui leur suis inconnue ! Les mots se croisent …
Le meilleur, je le garde pour la fin. Certaines personnes qui ont lu la presse, ont bravé les trompes d’eau et les déviations pour les événements consacrés à la collecte pour le Téléthon en faisant spécialement le déplacement de Lorient pour une ou plusieurs de mes dédicaces ! … A titre d’anecdote, le journaliste du quotidien " Le Télégramme " est arrivé les chaussures et le pantalon trempés jusqu’au-dessous des genoux ! Les nuages ont été plus cléments avec son collègue du journal Ouest-France …
Sur ma petite table carrée, quelques livres m’attendent avec des consignes. Une dame qui donne de son temps au Secours Populaire de Lanester est déjà là. Je lui rends hommage à travers ma dédicace. A bientôt Christine ! Une seconde qui travaillait à l’agence de voyage du centre commercial a fait réserver " Le trou du diable " et " Les témoins d’Ufuviaxarou " pour sa petite-fille … qui … est âgée de deux ans ! … Mais ses parents les liront bien avant ! ! !
Une autre dame qui répond à mon bonjour suppose qu’Ufuviaxarou est un terme d’origine basque, un monsieur pense qu’il s’agit plutôt d’un fleuve ! …
Une question revient souvent : « En combien de temps avez-vous écrit ce livre " Les témoins d’Ufuviaxarou " ? En fait, après une période creuse puisque je ne « devais » pas écrire de suite de " Le trou du diable ", d’avril 2009 à juin 2010 tout en rédigeant d’autres choses ! "…
Il y a Claire, sympathique masseuse, née en Savoie qui part pour l’aventure de mon duo. Je pense que mon Piensas lui plaira …
Un ancien commissaire de police vient acquérir mon second livre pour son épouse qui a aimé le premier tome …
Alors prête à m’en aller, une dame blonde me demande tout doucement si je suis d’accord pour lui dédicacer un exemplaire de " Les témoins d’Ufuviaxarou " pour son fils Anthony qui a beaucoup apprécié mon premier roman. Elle m’apprend qu’il a seize ans …
Rien n’est jamais fini d’être narré. Noël, né en Nouvelle-Calédonie discute pendant une heure : l’importance des racines, le contact humain … Il a beaucoup à dire. Je l’entends : je recevrai une critique argumentée …
Merci à Isabelle et Pascal …
A bientôt, Laurence.
" Je pourrai dire que j'ai été la première à ouvrir la séance. Je suis venue exprès de Lorient pour vous voir ! "
" Je prends vos deux romans : ce sera mon cadeau de Noël ! "