La table équatoriale, malgré la petite surélévation du télescope qu'elle occasionne, apporte un confort incontestable, surtout quand on utilise le binoscope qui demande des changements d'oculaires par deux.
Étant aussi un inconditionnel du dessin astronomique, il ne m'est plus concevable de le pratiquer sans suivi, malgré les très grands champs que permettent les derniers oculaires disponibles sur le marché.
De ce fait, j'ai très rapidement, dès le T400 Serrurier, décidé d'en réaliser une.
Contraintes
Il n'est pas aisé de dimensionner le plateau et ses secteurs pour être, d'une part, le plus bas possible, et d'autre part, pour assurer un entrainement continu d'au moins une heure.
Une deuxième contrainte est de s'assurer que le centre de gravité de l'instrument est bien positionné, un tout petit peu en dessous de l'axe de rotation du plateau sur ses secteurs, pour que l'instrument ne se "renverse pas d'un côté". A contrario, s'il est trop bas, il ne se renversera pas, mais la force de rappel peut devenir un handicap au bon fonctionnement de la table équatoriale.
Cahier des charges (qui a bien été respecté) :
La table équatoriale doit être utilisable en Nouvelle-Calédonie et donc dans tout pays d'une latitude d'environ 22° nord ou sud.
Elle doit pouvoir supporter Un T400 voire le binoscope pesant environ 80Kg.
L'autonomie avant remise à zéro doit être d'environ 1h minimum.
La précision du suivi doit être suffisante pour pratiquer l’observation et le dessin jusqu'à un grossissement de x600.
L'ensemble ne doit pas dépasser 15 cm de haut.
La base est en tube d'acier de 50 x 50 mm dont toutes les liaisons sont soudées. C'est elle qui supporte les roulements, la motorisation et la vis d'entrainement du plateau. Deux vis M8 permettent le positionnement de la table à l'horizontale, le troisième point étant fixe.
Que ce soit du petit côté comme du grand côté porteur, le glissement des secteurs du plateau se fait sur des paires de roulements de skateboard de diamètre extérieur 22 mm et portés par des vis M8 fixées dans les tubes avant et arrière, tubes inclinés de 22°.
La motorisation est assurée par un moteur asynchrone, alimenté en 220v, qui garanti une vitesse de rotation constante. Le moteur, intégré dans le tube central, génère en sortie de réducteur une vitesse de 10tr/mn.
Un contacteur mécanique garantit l’arrêt du moteur quand les secteurs sont en fin de course.
La transmission du mouvement jusqu'à la vis d'entrainement du plateau ce fait sans à-coup par un jeu de poulies en aluminium et 2 courroies qui sont en fait des joints toriques de diamètre 5 mm.
la vis d'entrainement du plateau, en inox et de diamètre M6, est maintenue uniquement en translation côté poulie par deux roulements (et 2 butées à aiguilles qui sont à venir dans la prochaine version), ce qui lui permet d'être flexible sur toute sa longueur.
La pédale de débrayage, en fibre de verre, est surmontée d'une roulette qui appuie "fermement" sur la vis d'entrainement et la plaque sur le système d'accroche femelle du plateau. Ce système d'accroche est constitué de deux tiges filetées M6 juxtaposées côte à côte.
Action "débrayage" : la flexibilité de la vis d'entrainement est exploitée pour débrayer la table et la remettre à zéro en laissant descendre la vis d'entrainement. En appuyant sur la pédale centrale de débrayage, on libère la vis d'entrainement qui est alors tirée vers le bas par un petit élastique fixé à son extrémité (en fait, il est appuyé sur un roulement entre 2 rondelles nylon).
Du petit côté se trouve la butée longitudinale du plateau. C'est un axe de 8 mm traversant le tube 50 x 50, incliné de 22° et muni là aussi de 2 roulements de skateboard. Le porte à faux est limité au maximum pour réduire la flexion de cette vis.
Le plateau de 592 mm de large et 495 mm de long est en contreplaqué de 18 mm, avec des renforts en Kohu sur la face inférieure dans les zones sollicitées et une couche de fibre sur la face supérieure. Trois patins en téflon viennent supporter le rocker.
Le secteur avant (rayon 376 mm) et les 2 secteurs arrières (rayon 500 mm) appartiennent au même cône d'ouverture 22°. Après détermination de leur diamètre par calcul, je les ai usiné séparément avec une défonceuse pour m'assurer de leur régularité, puis je les ai collé sous le plateau. Une couche de fibre de carbone recouvre leur champ pour durcir cette surface soumise à rude épreuve car en contact avec les roulements.
Le système d'accroche femelle en contact avec la vis d'entrainement, comme vu précédemment, est constitué de deux vis en inox M6 courbées, donc du même diamètre et du même pas que la vis d'entrainement. Elles sont collées sur la tranche d'un secteur en bois dont le diamètre a été calculé pour ajuster la vitesse de rotation de la table à celui de la terre. La vis d'entrainement est simplement plaquée, dans le creux formé par les vis courbes, par la pédale de débrayage et avec un un dosage qui permet un entrainement précis sans risque de décrochage intempestif.
Comme la table équatoriale, la chaise d'observation apporte un vrai gain de confort. On perçoit plus quand on est détendu et bien installé que courbé en deux en équilibre parfois incertain !
Cet accessoire a vite fait partie de ma panoplie dès le T400 Serrurier. Plus que la table équatoriale, elle m'est devenue indispensable et je ne conçois pas observer et encore moins dessiner sans elle !
Elle repose sur 3 points, la base avant large et le pied arrière dépliable qui assure la stabilité de l’ensemble.
Le verrouillage du siège se fait par arc-boutement de deux axes dont un est démontable. Un axe simple permet le calage des pieds à 4 niveaux différents.
La partie arrière est crénelée de manière à permettre un réglage en hauteur tous les 4 cm. Le crénelage a été renforcé par de la fibre de verre voire restauré car les dents avez tendance à s'émousser.
Enfin, la chaise a été renforcée et légèrement modifiée avec l’arrivée du binoscope :
Un dernier cran a été rajouté à l'extrémité au dessus de l'axe du pied dépliable, ce qui amène le siège à une hauteur de 1,5 m et me permet d'observer assis en toute sécurité jusqu'à une hauteur d'instrument de 75° !
Au delà de 75°, je me positionne debout sur le siège placé en bas de la chaise et j’appuie mes jambes sur le "T" en mousse bleu qui me sert aussi de dossier. Cette position me permet d'observer jusqu'au zénith sans trop de difficulté, mais debout.