Ce sont des éléments qui font partie des contraintes pour fabriquer un binoscope. Actuellement, la grande majorité des porte-oculaires que l'on retrouve sur les constructions amateurs sont les modèles RCF en 1.25" et 2" de la société JMI.
Ils sont parfaitement adaptés à leur implantation sur des binoscopes car leurs tubes coulissant peuvent être juxtaposés jusqu'à presque se toucher, ce qui permet d'avoir des D.I.P faibles. Si on suppose que le tube est d'épaisseur 3 mm , il est possible d'obtenir une D.I.P minimale d'environ 51+6=57 mm.
Ce sont des porte-oculaires dit inversés. Malheureusement, après avoir désespérément essayé d'en trouver en vente chez tous les vendeurs de matériel d'astronomie, la société JMI, que j'ai contacté et qui est le fabricant de ce type de matériel, m'a répondu que leur production est actuellement suspendue et qu'il n'y en a plus en stock ni en vente chez leurs revendeurs.
N'ayant pas le choix pour aller au bout de mon projet, j'ai du me résoudre à les fabriquer sans certitude et avec un grand doute sur la qualité de telles réalisations, n'étant pas équipé de machines outils telles que tour ou fraiseuse pour réaliser des pièces de précision. Cependant, sans ces porte-oculaires, pas de binoscope en vue !
Je me suis appuyé sur le plan d'une réalisation similaire de Serge Bertorello pour bien comprendre son fonctionnement. Les deux pièces majeures sont le tube en aluminium et la base prismatique.
Le plaquage du tube sur les 4 petits roulements se fait par l’intermédiaire du plat en acier de 4 x 20 mm qui coulisse dans la rainure de la pièce prismatique. Ce plat s'appui sur l'axe du bouton moleté de réglage de mise au point. La pression du tube sur les 4 roulements est ajustée par les deux vis qui relient le plat au tube.
L'assemblage du porte-oculaire sur la platine D.I.P se fait par 2 vis M5 qui se prennent dans des inserts en laiton noyés dans la base de la pièce prismatique.
Le réducteur pour les oculaires en 1.25" est un peu allégé par de multiples perçages plutôt esthétiques ! La vis de serrage des oculaires est en nylon.
La course obtenue de 32 mm est largement suffisante pour tous mes oculaires et autres accessoires.
C'est une opération presque inévitable sur une structure de la dimension du binoscope. Il est important que les axes optiques des porte-oculaires soient parallèles entre eux et aux axes optiques primaire-secondaire : dans le cas contraire, cela implique une rotation différentielle des champs dans les 2 oculaires et donc une fusion incomplète sur toute la surface du champ de vision, voire impossible si le différentiel est trop important.
Pour cela, j'ai vérifié au mieux les alignements à grand renfort de tubes en position dans les porte-oculaire et d'équerres. Finalement, j'ai inséré une cale de quelques dixièmes à la base de la pièce prismatique d'un porte-oculaire afin d’effectuer une correction qui s'est avérée minime et pas forcement nécessaire. Mais comme on dit, qui peut le plus peut ...
Pièces prismatiques : Après avoir cherché à les faire exécuter, j'ai vite abandonné cette idée couteuse en temps et financièrement ! Je l'ai donc réalisé moi-même à partir d'un bois très dur acceptant même les taraudages pour les vis de fixations des 4 petits roulements de guidage du tube.
Avec un peu "d'huile de coude", j'ai pu m'approcher de la forme finale avec une assez bonne précision. Les surfaces importantes ont été dressées avec ma fraiseuse improvisée : ma perceuse à colonne équipée d'une fraise 2 tailles de défonceuse. Et avec quelques précautions, ça marche !
Le tout a été drapé d'une couche de fibre de carbone pour prévenir toute fêlure au niveau des vis et des divers alésages.
Tubes 2" et adaptateurs 1.25" : Pour le coup, même s'il est de l'autre côté de la planète, j'ai la chance d'avoir un père équipé d'un tour et qui a bien voulu me les réaliser, y compris les divers boutons moletés. Merci papa !
Axe de mise au point : c'est en fait la partie lisse d'un tournevis de diamètre 4 mm. L'acier traité est particulièrement rigide et lisse.
Plat de liaison : plat en acier de 4 x 20 mm en attendant de trouver l'équivalent en inox.
Évolutions du système de mise au point avec l'usage
Deuxième version : Après utilisation sur site du binoscope, le système de mise au point s'est avéré peu précis. J'ai donc fait évolué le système avec une démultiplication par pignon et vis sans fin.
J'y ai grandement gagné en tenu verticale du tube 2" et en finesse de mise au point. J'y ai même trop gagné ! Bien qu'utilisable, la démultiplication était trop grande pour "sentir" la bonne mise au point. Je cherchais donc une nouvelle alternative.
Troisième et dernière version : en cherchant à comprendre comment fonctionne les systèmes démultipliés existants, je suis tombé par bonheur sur une annonce commerciale pour un bouton GSO de rapport 1:10 en vente sur AliExpress. Après commande, j'ai pu les installer sans complication pour donner le système final qui me convient à merveille.