Remerciements
Avant de clore le sujet du binoscope par son usage, je tiens à faire part de mes sincères remerciements à toute une petite équipe sans laquelle je ne serai pas allé au bout de ce projet : Dominique Chappelin pour le prêt sans concession de ses miroirs sans lesquels le projet n'aurez pas vu le jour, Alain Deman pour m'avoir écouté, soutenu et parfois aidé durant la construction, Eric Royer pour avoir pris le temps de me conseiller et partager sa longue expérience des binoscopes, mon Père pour la réalisation de diverses pièces métalliques essentielles et surtout, ma famille qui m' encouragé et a dû endurer mes longs monologues sur le sujet ainsi que mes nombreuses absences au fin fond de mon garage, devenu alors ma deuxième maison durant cette période...!
Cet instrument n'a pas été conçu pour rester à poste. Il faut reconnaître que le binoscope est quand même plus encombrant que le T400c. Il faut donc plutôt disposer d'un format de voiture de type familiale, ce qui est mon cas.
Après la période de test avec mon prototype, la précision de la fusion s'est avérée encore plus importante que je ne le pensais. La priorité a donc été donnée à ce paramètre au détriment du poids final qui aurait d’ailleurs pu être réduit en diminuant le grammage au m² de la fibre de carbone. Cependant, je n'avais pas trop le choix d'un point de vue de l’approvisionnement en fibre.
Cela ne m'a pas empêché de prendre en compte le poids des éléments pour la transportabilité. En effet, chaque colis est facilement manipulable, hormis le corps qui pèse quand même 25 kg. Pour ce derniers, le tube de renfort du mat central est la principale prise pour sa manipulation et assure une préhension parfaite et aisée à deux mains, la base du corps étant alors appuyée sur les hanches. Dès lors, son transport ne génère pas de difficulté particulière. La seule contrainte réelle réside dans le fait que sa largeur est ajustée à la taille du coffre de ma voiture, largeur faisant partie du cahier des charges.
Au final, l'engin monté est un beau bébé de 81 kg (miroirs et contre-poids compris) dont la manipulation durant l'observation reste douce et précise jusqu'à de forts grossissements. Seule l'utilisation de la table équatoriale ajoute un peu "d'élasticité" dans l'ensemble.
Remarque : j’estime que j'aurai pu ramener le poids final de l'instrument aux alentours de 60 Kg si j'avais choisi la "fusion par orientation des miroirs" et si j'avais pu aussi réaliser le rocker en sandwich carbone. Pour aller un peu plus loin, si j'avais pu bénéficier à ma guise de fibre de carbone de 600g/m² en rouleau de largeur standard, l'engin n'aurai surement pas dépassé 45 Kg, toujours en version "fusion par orientation des miroirs".
Le binoscope étant décomposé en éléments relativement légers et de montage rapide, son assemblage ne présente pas de difficulté particulière. L'opération d'assemblage ne nécessite pas plus de 15 minutes. De même, La collimation est extrêmement rapide et ne demande pas plus de 2 minutes, les réglages étant quasiment inchangés d'un montage à l'autre.
Les 7 mois de réflexion et les 5 mois de réalisation intensive n'ont pas été vain ! Dès la première observation au crépuscule, l'effet de profondeur se fait ressentir comme jamais. L'image est éclatante et précise, sans aucune sensation de détérioration comme c'était le cas avec ma tête binoculaire. On a l'impression d'être à bord d'un vaisseau, la tête collée au hublot, happé par l'image qui s'offre à nous.
L'amas globulaire Omega du Centaure, roi des amas dans l’hémisphère sud, semble nous englober tout entier ! Quelle vision stupéfiante la première fois !
La fusion est immédiate, stable et extrêmement simple à obtenir par le biais des deux petits boutons moletés sur le haut du corps. Seuls les mouvements à 45° qui apparaissent dans les oculaires demandent un tout petit temps d'adaptation.
Le champ, alors que je n'utilise que des oculaires 20 mm de 82°, me parait immense, au-delà de ce que j'ai déjà ressenti avec mon ancien 20 mm 100° en monoculaire. Après réajustement au même niveau de la hauteur des oculaires par le biais des réglages de la distance interpupillaire, je savoure enfin le confort d'avoir les deux yeux ouverts. On ne peut plus se déconnecter !
Les incontournables du ciel du sud défilent jusque tard dans la nuit pour mon plus grand bonheur que je partage avec mes amis présents...
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Il est étonnant de se rendre compte ce dont notre cerveau est capable. Je tiens à faire remarquer que, en parallèle de la conception et la réalisation du binoscope, ma "tentative" de compréhension des mécanismes de la vision et de la formation d'une image issue d'une source binoculaire dans notre cerveau a été une partie très intéressante dans ce projet.
Un obstacle à un réglage fin de la fusion : notre cerveau
Dès que les deux images d'une même étoile sont suffisamment proches mais pas encore fusionnées, le cerveau finit le travail pour nous ! On voit les deux images se confondre comme deux aimants qui s'attirent pour ne faire plus qu'une. On pourrait croire que c'est suffisant, mais ce n'est pas le cas. Si on laisse l'instrument réglé dans cette positon, c'est systématiquement notre cerveau qui fini le réglage tout au long de la soirée. Et cela se termine immanquablement par la sensation de forcer au niveau des yeux et par un mal de tête.
Techniques pour faire face à cette difficulté
Une première solution est de cligner des yeux et d'observer l'image avant que le cerveau compense le mauvais réglage de la fusion. Ainsi, en clignant régulièrement on peut affiner la fusion.
Une autre solution consiste à dépasser le point de fusion sur les deux axes en effectuant des aller-retours rapides pour déterminer "le point milieu" de bon réglage, un peu comme on effectue la mise au point.
Dans tous les cas, une fusion bien réglée se traduit immédiatement par une sensation de grand confort d'observation.
Le seul point qui a vraiment demandé d'être revu est la finesse de la mise au point. Une seule molette en prise directe sur l'axe de mise au point des porte-oculaires n'est pas suffisamment précise. C'est ce qui m'a amené à revoir deux fois ce système : après être passé par un système intermédiaire vis sans fin / pignon offrant un réglage trop fin, j'ai opté pour un bouton de mise au point avec réducteur GSO 1:10 qui me convient parfaitement.
Pour être totalement honnête, la vision binoculaire se paie quand même par certains côtés. Cependant, après observation "y'a pas photo", je persiste et signe.
Comme vu précédemment, il faut quand même gérer une quantité de matérielle assez conséquente. Tous les éléments sont facilement transportables car assez légers, mais cela se traduit par une augmentation du nombre de colis, surtout avec le choix technique de cette version, et donc d'aller-retours lors du chargement du véhicule voire lors du montage /démontage.
Les changements d'oculaires sont forcement plus laborieux qu'en mono, deux à chaque fois. Mieux vaut être équipé d'une table équatoriale dès lors que l'on atteint des grossissements conséquents.
L’observation près du zénith s'avère un peu acrobatique et l'escabeau ou une bonne chaise astro devient un impératif qui résout bien ce problème.