Sud/Sud-Est : Maspalomas, La Sorrueda et La Fortaleza

J5 : Mercredi 8 septembre 2021


Jusqu’ici, ce sont Hervé et moi qui avons élaboré le programme de nos journées, Charlotte faisant confiance à nos choix. Mais aujourd’hui notre fille souhaite mettre à exécution son propre projet. Plutôt séduite par les dunes de Maspalomas il y a quelques jours, elle aimerait les explorer davantage en faisant un grand circuit (10 kilomètres, 3 heures, dénivelé insignifiant) référencé dans le guide Rother sous le numéro 44 et qualifié de « Sahara de Grande Canarie ». Ok, c’est d’accord mais à condition que nous le réalisions très tôt le matin.

Grâce aux coqs, pas de problème cette fois pour nous lever à 6 heures, partir à 7 heures, arriver à Maspalomas à 7 h 30 et fouler dix minutes plus tard le Paseo Maritimo, désert ce matin !

Les sculpteurs de sable eux non plus ne sont pas encore présents à cette heure, mais leurs œuvres ont perduré durant la nuit.

La première partie de la balade se déroule entre le phare de Maspalomas et la station balnéaire voisine Playa del Ingles en passant par la Punta de Maspalomas, le long de quatre kilomètres de plage.

A l’est, le soleil tente doucement de se lever, légèrement contrarié par une bande nuageuse à l’horizon, créant néanmoins une ambiance du plus bel effet autour de nous, mêlant lumières et reflets.

Cette légère couverture nuageuse empêchant le soleil de se lever trop vite a l’avantage de nous prémunir de la chaleur pour l’instant.

Depuis la côte, par-delà les dunes, les montagnes de l’intérieur méritent également un coup d’œil.

En arrivant à hauteur de la Punta de Maspalomas, l’astre du jour réussit enfin à s’imposer. Déchirant les nuages, il teinte la plage de flaques d’or et d’argent.

A la pointe Est, nous changeons de direction, cap au nord à présent vers Playa del Ingles, la station balnéaire voisine. Avec l’apparition du soleil la chaleur ambiante monte immédiatement d’un cran, notre chaleur corporelle liée à ces quatre premiers kilomètres de marche aussi. Par conséquent et avant de quitter le bord de mer, c’est le moment idéal pour faire une pause et nous mettre à l’eau.

A la limite entre Maspalomas et Playa del Ingles, nous avons atteint le point le plus éloigné de notre parcours. Il est 9 h 30.

A partir de là, nous amorçons le retour et c’est en empruntant le Paseo Costa Canaria que nous allons réellement longer les dunes. Certes ce n’est pas le Sahara, mais reconnaissons qu’elles font leur effet !

La promenade piétonne se termine devant l’hôtel RIU où nous étions avant-hier soir déjà. Nous y avions repéré un petit salon de thé qui tombe à point pour le café du matin. Il ne reste ensuite plus qu’à traverser les dunes par un sentier balisé de plots en bois pour atteindre les alentours du phare de Maspalomas.

Conclusion : Charlotte a eu raison de nous proposer cette balade agréable et facile qui change un peu de nos habituels crapahutages en altitude.

Pourtant, la montagne, on y retourne immédiatement après. Mais pas pour randonner, uniquement pour déjeuner et visiter !

En effet, il est 11 h 15, trop tôt pour déjeuner dans la station balnéaire. Alors je propose de nous rendre aux alentours de Santa Lucia où j’ai retenu deux sites d’intérêt, le lac de La Sorrueda et le rocher de La Fortaleza, et surtout un restaurant dont j’ai lu le plus grand bien, « El Alpendre de Felix ».

Notre destination à l’intérieur de l’île est distante d’une quarantaine de kilomètres (une petite heure), moitié sur autoroute et moitié sur une petite route sinueuse comme d’habitude. Mais quelle route ! Un arrêt au mirador El Guriete permet d’apprécier sa beauté.

Chez Felix, le repas servi sur une petite terrasse fraîche et ombragée est à la hauteur de la richesse des paysages. Nous nous régalons de… ensalada de la casa, pimientos del Padron, queso frito et filete de cabra, sans manquer le dessert, un polvito uruguayo, sorte de tiramisu à la mode canarienne présenté dans un petit bocal.

Après ce déjeuner copieux, il valait mieux ne pas avoir prévu de randonner. Au mirador de La Sorrueda, nous n’avons qu’à sortir de la voiture et contempler. A son pied, le lac (de barrage), encadré d’imposantes murailles rocheuses, s’étale au fond du canyon dans un environnement privilégié.

Pour la Fortaleza, nous aurions pu nous contenter d’admirer le piton rocheux aux allures de forteresse depuis le parking. Mais nous aurions alors manqué l’énorme tunnel qui le traverse de part en part et qui s’ouvre côté sud sur le canyon voisin. Au temps de la Conquista, ce tunnel de 25 mètres de long a servi de cachette aux populations préhispaniques qui voulaient échapper aux conquérants.

Les quelques efforts que nous avons consentis pour nous hisser à cette hauteur ont été largement récompensés par de superbes vues sur les canyons environnants.

En dehors de l’aspect visuel, la forteresse rocheuse a également un intérêt archéologique, ses grottes ayant servi d’habitat, d’espace funéraire ou de lieu de stockage aux premiers habitants de Grande Canarie durant des centaines d’années.

D’ailleurs, en longeant la paroi rocheuse extérieure, on constate la présence d’un certain nombre de cavités.

Bref, la Fortaleza en impose à la fois par sa nature brute et par le poids de son histoire.

Et maintenant on fait quoi ? On commence par rentrer à la villa, ce qui demande une bonne heure, puis, comme tous les jours, on enchaîne avec quelques brasses dans la piscine puis… rien, ou plutôt farniente pour le restant de l’après-midi. Les vacances, quoi !


Distance parcourue dans la journée : 120 kilomètres.