Vendredi 10 septembre 2021
Finie l’escapade en amoureux, ce matin c’est à nouveau sortie à trois.
Grâce à l’autoroute qui permet de raccourcir notablement notre temps de déplacement, nous pouvons pousser aujourd’hui jusqu’aux portes de la capitale Las Palmas de Gran Canaria. C’est là que nous souhaitons découvrir le cratère de Bandama. Il se trouve à 75 kilomètres soit une heure de route de notre lieu d’hébergement.
Le cratère de Bandama livre un bel exemple de l’activité volcanique la plus récente sur l’île, il y a environ 1800 ans. Pour l’apprécier, il y a trois choix possibles. La plupart des touristes se rendent uniquement en voiture au sommet et jettent un rapide coup d’œil sur le cratère depuis les hauteurs. En dehors de cette option, il est possible de faire le tour de la caldera (Rother n° 64 = 1 h 20) ou de suivre le Camino al Fondo afin de gagner le fond du cratère, oasis isolée et protégée couverte de palmiers et d’oliviers (Rother n°64 = 1 h 50).
Nous avons choisi cette dernière préconisation d’autant qu’elle est classée Top par le guide Rother. Mais avant de randonner, nous montons d’abord au sommet (altitude 569 mètres) en voiture pour avoir une vue d’ensemble sur cette cavité béante de 200 mètres de profondeur et 1000 mètres de diamètre.
Belle vue également sur les reliefs alentour, de vertes collines ondulant jusqu’à la mer et les portes de la capitale, couvertes de domaines viticoles et nettement plus urbanisées que les versants du sud de l'île.
Après cet aperçu depuis le Pico, voyons à quoi ressemble « el fondo ».
Pour commencer, passage obligé par un portail en fer forgé (pas d’autre accès et ouverture limitée) pour déboucher sur un chemin pavé flanqué de chaque côté d’un mur de pierres noires volcaniques surmonté de plantes exotiques exubérantes. Le ton est donné !
Très vite, les pavés cèdent la place à une surface noire poussiéreuse alors que le sentier conduit à un belvédère (Mirador del Cernical) aux allures de balcon, permettant de balayer d’un regard l’ensemble du cratère des bords de la caldera jusque dans les profondeurs.
Au fond justement, on finit par y arriver au terme d’interminables lacets. Nous y trouvons une ancienne propriété agricole dont il subsiste, à côté des bâtiments abandonnés, un vieux pressoir et une aire de battage (que nous avons d’abord prise pour une aire d’atterrissage pour hélicoptère 😉). Dans une petite annexe vit, paraît-il, un ermite nommé Señor Agustin, mais nous n’avons pas eu le plaisir de le croiser.
Nous laissons Charlotte à l’ombre d’un magnifique bosquet d’eucalyptus avant de poursuivre l’exploration du plancher du cratère à deux (en amoureux ? 😉).
En dehors des eucalyptus, on trouve ici quantité de palmiers, d’oliviers, d’euphorbes, de succulentes et d’arbres à agrumes, ancien domaine agricole oblige.
C’est aussi l’endroit idéal pour jeter un regard à la ronde sur les crêtes rocheuses bordant la caldera, puis sur les pentes de lave noire truffées de grottes et piquetées de bouquets d’euphorbes jusqu’au fond plus verdoyant tapissé de végétation.
Après être retournés sur nos pas jusqu’au fameux eucalyptus pour récupérer Charlotte, nous rebroussons chemin par le même itinéraire. Nous redoutions un peu la montée mais elle est passée haut la main. Fin de la randonnée au bout d’une heure et demie après avoir parcouru 3,3 kilomètres avec un dénivelé de 270 mètres. Sans être renversante, la balade a eu le mérite d’être courte, facile, intéressante et très peu fréquentée.
Et maintenant on fait quoi ? A 11 heures, il est encore trop tôt pour manger mais on peut déjà commencer par se rapprocher du lieu que j’ai retenu pour le déjeuner, situé à moins de quinze minutes d’ici.
Il s’agit du Restaurante Jardín Canario, c’est-à-dire le restaurant du jardin botanique dont nous ferons la visite en attendant midi.
Comme son nom l’indique, le Jardín Canario est principalement consacré aux plantes indigènes canariennes.
Grâce à son implantation sur les pentes arides d’une part et dans le fond plus humide du canyon de Guiniguida d’autre part, il abrite des milieux naturels très contrastés où toutes les plantes des Canaries trouvent des conditions favorables à leur épanouissement, depuis l’Euphorbe des Canaries aimant la sécheresse jusqu’à la forêt de laurisylve appréciant l’humidité.
En dehors des espèces locales, on y trouve également des variétés des autres archipels de Macaronésie (Açores, Cap-Vert, Madère et iles Sauvages), et quelques raretés provenant d’autres régions du monde.
Coussins de belle-mère et autres cactus
Araucaria
Les espèces tropicales ne sont pas en reste. Celles qui ont besoin d'un taux d'humidité élevé pour survivre sont regroupées dans une petite serre dénommée « Jardín Escondido » (jardin caché).
Enfin, nulle part sur l’île de Grande Canarie on ne trouve autant de dragonniers sur une même surface. Je suis ravie de pouvoir observer en détail ces imposants spécimens de mon arbre préféré.
Après cette rapide initiation botanique, place maintenant au déjeuner dans l’établissement situé en surplomb du vallon de Guiniguida abritant le jardin canarien.
Derrière les baies vitrées de la salle à manger, on bénéficie d’une vue imprenable sur le canyon mais en raison des conséquences du COVID, le déjeuner se prend en plein air sur la terrasse à l’arrière.
A défaut de vues panoramiques, notre attention se focalise sur nos assiettes aussi bonnes que belles de l’entrée au dessert. Une cuisine raffinée et inventive digne d’un gastronomique !
Pour digérer un tel repas, un peu d’exercice ? Dans ce but je propose qu’on aille rejoindre la plus grande plage du centre-ville de la capitale, Playa Las Canteras. Pour un jogging ? Ah non ! Seulement pour une promenade et une baignade.
Après quelques embouteillages pour accéder au centre, nous trouvons une place de stationnement, située à deux pas de la plage, mais payante et limitée à une heure. Une durée largement suffisante pour piquer une tête dans l’océan avant d’arpenter rapidement une partie de cette longue plage côté sable et côté Paseo.
Au Superdino du coin, nous achetons quelques bricoles, car ce soir on vide le frigo et on accommode les restes pour notre dernier dîner. Demain, retour à Paris. ☹
Oui, mais chaque chose en son temps ! Pour l’heure, profitons jusqu’au bout de cette dernière soirée, de la piscine et de l’environnement privilégié de notre belle villa.
Distance parcourue dans la journée : 175 kilomètres.
Distance totale parcourue durant le séjour : 870 kilomètres = 125 kilomètres en moyenne/jour.