Conception d'un atelier
TEN-7015 | Développement de systèmes de formation
Dans le cadre de ce projet en équipe, nous devions concevoir et animer un atelier de 75 minutes portant sur l’un des cinq logiciels proposés de la suite Adobe. Notre choix s’est porté sur Photoshop, un outil que je maîtrise bien, contrairement aux autres membres de l’équipe qui avaient des niveaux de familiarité très variés – de débutante à intermédiaire.
L’atelier s’adressait à un public de personnes en conception pédagogique qui cherchaient à explorer de nouveaux outils numériques. Notre mandat était clair : offrir une expérience concrète, interactive, utile, et surtout accessible. Rapidement, nous avons compris qu’au-delà du contenu, la structure de l’atelier et la gestion du temps seraient des éléments critiques pour assurer la réussite de notre animation.
En équipe, nous avons d’abord déterminé deux éléments fondamentaux : le format de notre atelier et le contenu à aborder. Pour y arriver, nous avons partagé nos idées, mais aussi conçu un sondage transmis à la classe, afin de mieux cerner les besoins, les attentes et le niveau d’aisance des participant·e·s. Cette initiative nous a permis de bâtir un atelier plus pertinent et ciblé.
Nous avons ensuite défini la séquence de notre animation :
une introduction situant Photoshop par rapport aux autres logiciels de la suite Adobe,
une démonstration en direct des fonctionnalités essentielles,
un exercice pratique en sous-groupes (salles virtuelles) avec accompagnement,
un retour en plénière,
une discussion sur les enjeux éthiques et légaux,
une clôture participative (initialement prévue avec Mentimeter).
En tant qu’animatrice principale pour la démonstration, j’ai présenté rapidement plusieurs fonctionnalités de Photoshop. J’ai intégré quelques éléments interactifs pour garder l’attention des participant·e·s (ex. choix d’une couleur pour l’illustration), mais j’ai volontairement limité les interruptions pour éviter de déborder sur le temps alloué aux exercices pratiques.
Défis rencontrés
Le plus grand défi a été le temps très limité pour concevoir et tester l’atelier : deux semaines seulement. Il a donc fallu faire des choix stratégiques, notamment sacrifier l’interactivité pendant la démonstration pour préserver un maximum de temps pour la pratique. Un autre défi a été la diversité des niveaux d’aisance des participant·e·s avec Photoshop. Une fois en salle, nous avons constaté que certain·e·s étaient à l’aise, alors que d’autres avaient de la difficulté à suivre, parfois à cause du matériel informatique. Nous avons pu corriger certaines faiblesses grâce à notre coéquipière débutante, qui nous a aidé à tester l’atelier. Ses rétroactions nous ont permis de reformuler certaines consignes et de simplifier certains passages que nous prenions pour acquis.
Parmi les ajustements que nous aurions pu envisager :
fournir des images plus simples pour faciliter la réalisation de l’exercice ;
réduire la quantité de fonctionnalités présentées pendant la démonstration ;
organiser les salles selon le niveau d’expertise plutôt qu’au hasard.
Enfin, nous avons improvisé une belle alternative à Mentimeter, faute de temps : un tour de table express dans le clavardage, où chaque participant·e devait décrire son expérience en un mot.
Apprentissages et compétences développées
Ce projet m’a permis de développer des compétences à la fois en animation, en conception pédagogique et en gestion d’équipe.
Parmi les principaux apprentissages :
La valeur du test utilisateur, même dans un contexte court ;
L’importance d’adapter le contenu et le rythme à un public hétérogène ;
La capacité à prioriser, simplifier et ajuster en temps réel ;
Le pouvoir de l’intelligence collective pour construire un atelier pertinent dans un court délai ;
Et enfin, l’intérêt d’une expérience immersive qui mise sur la pratique, même dans un format limité.
J’ai aussi renforcé ma capacité à animer des séances de manière fluide, à anticiper les imprévus et à ajuster ma posture selon les besoins du groupe. J’ai aussi dû faire un travail personnel important : apprendre à prendre du recul, à ne pas m’impliquer dans chaque section du projet, malgré le fait que je sois considérée comme experte de l’outil et que j’enseigne moi-même Photoshop au collégial. Mon réflexe naturel aurait été de tout prendre en charge, mais j’ai compris l’importance de faire confiance à mes collègues et de leur laisser la place pour contribuer à leur façon. Cela m’a permis de développer mes compétences en collaboration équilibrée, en leadership partagé, et d’enrichir le projet grâce à une véritable co-construction.
Nous avons eu recours à l’intelligence artificielle à deux moments clés de notre projet. D’abord, pour concevoir le sondage transmis à nos collègues avant l’atelier, dans le but de mieux cerner leurs attentes et leur niveau de maîtrise du logiciel. Ensuite, pour générer une idée de logo lié à notre atelier, que nous avons adapté ensuite pour notre visuel final. L’IA a donc été utilisée comme outil de soutien à la préparation, mais n’a pas joué de rôle dans l’animation ou la conception pédagogique du contenu. Elle a servi à accélérer certaines tâches techniques et à nous aider à clarifier nos intentions dès le départ.
Le but des ateliers n'était pas de nous transformer en experts, mais bien de comprendre ce qu’est chaque outil, ce qu’il permet de faire, et à quoi il sert. L’objectif était de nous donner une vue d’ensemble suffisante pour être en mesure, même sans expertise technique approfondie, de dialoguer efficacement avec les personnes qui utiliseront ces outils dans des projets futurs.
De mon côté, ayant une expertise marquée de la suite Adobe Creative Cloud, j’ai vécu cette expérience un peu différemment du reste de la classe. Mon attention était naturellement portée sur les fonctionnalités abordées, la précision des explications et ce que chaque équipe avait retenu et appris au fil de leur autoformation.
J’ai particulièrement apprécié me replacer dans la posture de débutante, ce qui m’a permis de reconsidérer le point de vue de personnes non initiées à ces outils. Cela m’a rappelé l’importance de ne pas prendre pour acquis certaines connaissances dans des contextes de formation.
Mon plus grand défi personnel a été de ne pas intervenir lors des démonstrations ou des exercices, malgré mon envie naturelle d’aider ou de corriger. J’ai appris à respecter la place des autres animateurs et animatrices, à laisser chacun porter son propre rôle, et à faire preuve de retenue et d’écoute dans un contexte d’apprentissage collectif.
Finalement, j’ai vraiment apprécié l’esprit de création rapide qui s’est dégagé de chaque atelier. Voir les créations express réalisées en quelques minutes, sans retouches, m’a permis de valoriser le processus d’exploration plutôt que le résultat final, ce qui est pleinement en phase avec l’esprit de découverte que nous cherchions à cultiver.