Aethina tumida

Qu’est-ce que c’est ?

DÉFINITION

Le petit coléoptère des ruches Aethina tumida (PCR) est un parasite ravageur des colonies d'abeilles mellifères Apis mellifera et des colonies de bourdons (Bombus spp.). Ce coléoptère exerce une action spoliatrice et destructrice sur la colonie en consommant le miel, le pain d'abeilles et le couvain en entraînant une fermentation du miel qui le rend impropre à la consommation.

Originaire d'Afrique subsaharienne, il s'est dispersé au cours des vingt dernières années dans plusieurs pays répartis sur plusieurs continents : Amérique, Asie, Océanie, Afrique et Europe. En Europe, plusieurs foyers ont été détectés (Italie). La France est officiellement indemne. 

Au vu du niveau de risque non négligeable d'introduction d'Aethina tumida sur le territoire national, cette fiche maladie a pour objectif de présenter les actions de renforcement de la vigilance via la mise en œuvre de nouvelles actions favorisant la surveillance événementielle de l'infestation des colonies d'abeilles et de bourdons par le petit coléoptère des ruches (Aethina tumida).

Il ne prend pas en  compte la prévention via la mise en œuvre de contrôles relatifs aux échanges et importations d'apidés (voir : pour aller plus loin).

Critères de détection

DÉTECTION VISUELLE 

Une attention doit être portée à tout élément biologique anormalement présent à l'intérieur des ruches à l'occasion de toute visite d'un rucher.

La sensibilité de la détection visuelle des spécimens suspects d'Ae. tumida à l'échelle d'un rucher est d'autant plus élevée qu'un maximum de sites de présence préférentielle du coléoptère à l'intérieur de la ruche sont inspectés, et ce dans un maximum de ruches du rucher. Ces sites sont :

Protocoles d'inspection approfondie d'une ruche Cliquez ici

POSE DES PIÈGES

La pose de pièges peut être mise en œuvre dans tout rucher, en complément de l'observation visuelle pour renforcer la probabilité de détection. En effet, l'expérience italienne montre que l'examen des colonies par inspection visuelle approfondie demeure la méthode de détection la plus sensible. 

Par ailleurs, la sensibilité de certains modèles de pièges connaît des variations saisonnières à prendre en compte. Des protocoles de piégeage, leurs avantages et inconvénients et les méthodes de capture des éléments suspects, sont disponibles : https://www.anses.fr/fr/content/laboratoire-de-sophia-antipolis.

Biologie du petit coléoptère

Larve
Nymphe
Aethina tumidaCrédit : James D. Ellis, University of Florida / © Bugwood.org Licence : CC BY 3.0

(a)

(b)

(c)

Dégâts causés par les larves du PCR dans les rayons de miel (a) et de couvains (b). Dégâts causés par Galleria mellonella (c) dans un rayon.

Source : FAO -  Le petit coléoptère des ruches

Critères de suspicion (pour INFO  - Soumis à la décision de la DDCSPP)

Tout apiculteur, ou autre acteur de la filière apicole (vétérinaire, TSA, laboratoire, vendeur d'essaims, de reines et/ou de produits de la ruche) ou détenteur de bourdons (Bombus spp.), en France métropolitaine ou DROM-COM, est tenu de déclarer à la DDecPP de son département d'implantation un cas suspect. Une   attention   visuelle   vis-à-vis   d'Ae. tumida   doit   être   portée   lors   de  toute   ouverture de ruches/ruchettes/nuclei. Elle pourra être complétée par la pose de pièges ou de langes de détection.

Un cas suspect dans un rucher est défini par au moins une des situations suivantes :

ET l'absence de diagnostic différentiel d'exclusion avéré (identification d'une autre étiologie avec certitude)*.

* Attention : concernant le dernier critère, il conviendra de ne se baser que sur les informations existantes au moment de la découverte des éléments suspects et de ne pas mettre en œuvre d'examens complémentaires qui pourraient retarder l'émission de la suspicion. Pour qu'une suspicion ne soit pas posée consécutivement à la découverte d'éléments suspects, le diagnostic d'exclusion doit être certain. Cela entend que le tableau clinique est caractéristique d'une autre étiologie, voire que les examens complémentaires disponibles au moment de la découverte des éléments suspects permettent d'établir avec certitude un diagnostic alternatif. S'il y a le moindre doute, une suspicion doit être posée.

Un cas suspect peut également être détecté lors du contrôle à l'importation de reines d'abeilles dont les modalités sont définies dans la note de service DGAl/SDSPA/SDASEI/N2012-8128.

Les cas suspects doivent faire l'objet d'un signalement de la part des apiculteurs ou de toute personne détenant l'information à la DDecPP.

Prélèvements (pour INFO  - Soumis à la décision de la DDCSPP)

Le découvreur pourra utilement réaliser des photos (et si possible : une vue de la face ventrale, de la face dorsale, et une vue latérale) des éléments suspects et les transmettre à la DDecPP.

Modalités de prélèvements : 

La capture des spécimens suspects peut se réaliser entre pouce et index. Pour faciliter la capture des adultes, il est possible d'utiliser un aspirateur à insectes à bouche.. Les larves pourront être capturées à l'aide de pinces entomologiques souples. Il est important de prélever le plus grand nombre de spécimens (adultes et larves, voire œufs ou nymphes). L'identification morphologique sera d'autant plus fiable qu'elle sera réalisée sur des spécimens non endommagés (spécimens intègres morphologiquement, non écrasés et en bon état de conservation).

Une fois capturés, il est nécessaire de tuer les individus rapidement en les plaçant dans un tube rempli d'alcool non dénaturé à 70 % afin d'éviter qu'ils ne s'échappent de façon accidentelle ou à l'ouverture du récipient. Le contenant dûment étiqueté peut être ainsi acheminé dans les plus brefs délais vers le laboratoire à température ambiante avec les commémoratifs associés.

Consignes / Biosécurités (pour INFO  - Soumis à la décision de la DDCSPP) 

Les coléoptères prélevés (quel que soit leur stade de développement) ne doivent en aucun cas quitter le rucher vivant, afin d'éviter tout risque de diffusion de l'infestation.

Attention : Ces actions ne doivent ni contribuer à la propagation du coléoptère, ni contribuer à retarder la déclaration de la suspicion à la DDecPP.

Pour aller plus loin / Documents utiles


[1] La taille des œufs d'Aethina tumida est inférieure d'environ 1/3 à la taille des œufs d'Abeilles domestiques Apis mellifera. 


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