Pestes des petits ruminants
(PPR)
Qu’est-ce que c’est ?
DÉFINITION
La peste des petits ruminants (PPR) est une maladie contagieuse affectant les caprins et les ovins, due à un virus de la famille des Paramyxoviridae. Elle se traduit par une atteinte fébrile de l'état général et des lésions inflammatoires et ulcéro-nécrotiques des muqueuses superficielles et profondes associées notamment à une stomatite et une gastroentérite.
ESPÈCES AFFECTÉES
Les chèvres sont plus sensibles (formes graves) que les ovins (formes subaiguës ou inapparentes). Parfois décrite chez des ruminants sauvages (gazelles, antilopes...)
Infection inapparente des bovins et des porcins.
Ne se transmet pas à l'Homme.
Étude clinique
INCUBATION :
2 à 10 jours.
SYMPTÔME :
Analogues à ceux de la peste bovine.
· Forme suraiguë (caprins) :
forte hyperthermie (41-42° C) et état typhique,
congestion et nécrose des muqueuses buccales avec salivation importante,
inflammation des muqueuses nasales (jetage) et oculaires (larmoiement) ;
diarrhée profuse (non hémorragique) ; signes de pneumonie ;
mort en 5 à 10 jours
· Forme aiguë :
idem mais évolution plus lente (8 à 10 jours)
possibilité de guérison,
complications (avortements, bronchopneumonie, etc.).
· Forme chronique :
symptômes identiques mais moins prononcés : évolution en 10 à 15 jours ;
éruption papulo-pustuleuse à la périphérie de la cavité buccale et narines.
Lésions
Lésions essentielles :
ulcérations et nécrose de la muqueuse buccale ;
associées à des érosions linéaires sur le larynx et l'œsophage.
Autres lésions :
congestion intestinale, splénomégalie
hypertrophie des nœuds lymphatiques,
bronchopneumonie.
Signes cliniques : Source : FAO – Manuel de terrain «Reconnaître la PPR» Cliquez ici
Aspects cliniques (autopsie) : Source : FAO – Manuel de terrain «Reconnaître la PPR» Cliquez ici
Epidémiologie
SOURCES DU VIRUS :
petits ruminants infectés (et espèces sauvages ou bovins ?) ;
secrétions lacrymales, nasales, buccales et les fèces ;
élimination précoce dès le premier jour de l'hyperthermie, jusqu'à 2 à 3 jours avant l'expression clinique.
pas de portage chronique.
RÉSISTANCE: faible dans le dans le milieu extérieur (demi-vie de l'ordre de 8 jours à 37°C).
TRANSMISSION :
essentiellement directe entre les animaux vivant en promiscuité. Porte d'entrée naso-pharyngée.
chèvres et jeunes de 2 à 18 mois plus sensibles ; prédisposition liée à certaines races.
DIFFUSION de la maladie : déplacement des cheptels et commerce des petits ruminants.
MORBIDITE : plus faible en milieu sec avec des températures élevées, plus forte en milieu humide avec des températures moyennes.
Diagnostics différentiels
En particulier :
peste bovine qui peut affecter les petits ruminants ;
fièvre aphteuse ;
blue tongue ;
ecthyma contagieux ;
pasteurellose (complications pulmonaires)….
· DGAL – Monographies + Lésions « Diagnostic différentiel – Ovins Bovin» Cliquez ici
Critères de suspicions (pour INFO - Soumis à la décision de la DDETSPP)
Il faut penser à la PPR lorsqu'on observe une association des signes suivants:
le début rapide d'une maladie fébrile touchant les ovins et/ou les caprins;
des écoulements nasaux et oculaires, de la salivation, des lésions buccales avec ou sans croûtes et/ou des nodules autour de la bouche;
une pneumonie;
de la diarrhée;
un taux de mortalité élevé.
Toute apparition de l'un ou de plusieurs de ces signes doit être considérée comme un cas de suspicion de la PPR.
· Source : FAO – Manuel de terrain «Reconnaître lapeste des petits ruminants» Cliquez ici
Consignes / Biosécurités (pour INFO - Soumis à la décision de la DDETSPP)
En cas de suspicion de PPR, il convient tout d'abord de récolter les informations cliniques et épidémiologiques nécessaires pour l'étayer, de recenser les animaux réceptifs de l'exploitation et de procéder à une enquête épidémiologique initiale.
Par ailleurs, au cours de la visite d'élevage, le praticien doit contacter la DDCSPP afin de :
déclarer la suspicion,
solliciter éventuellement une aide au diagnostic par un expert,
valider la nature des prélèvements et leurs modalités d'envoi,
préciser les mesures conservatoires à prendre sur l'élevage afin :
de limiter les risques de propagation de la maladie en prescrivant à l'éleveur :
de séquestrer les animaux malades ;
d'interdire dans l'immédiat toute sortie ou toute entrée des animaux des espèces réceptives.
Ces mesures seront confirmées et précisées par un arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS).
En quittant l'élevage, le praticien doit veiller à appliquer soigneusement les mesures d'hygiène habituelles : désinfection des bottes, des matériels...
Prélèvements
Pour INFO - Soumis à la décision de la DDETSPP
Fiche commémoratif : Cliquez ici
Pour aller plus loin / Documents utiles
Fiche technique - SNGTV : «Peste des petits ruminants» Cliquez ici
Fiche technique - SNGTV: « PPR – Signes cliniques» Cliquez ici
Manuel de terrain - FAO : « Reconnaître la peste des petits ruminants» Cliquez ici
Polycopiés des écoles nationales vétérinaires Cliquez ici
Télécharger la FICHE PESTE DES PETITS RUMINANTS (format PDF)