Peste bovine
Version du 27/04/22
Qu’est ce que c’est ?
DEFINITION
La peste bovine est une maladie très contagieuse particulièrement grave chez les bovins, affectant les ruminants domestiques et sauvages et les suidés, due à un virus de la famille des Paramyxoviridae. Elle se caractérise chez les bovins par une hyperthermie brutale associée à un état typhique marqué et des lésions inflammatoires et ulcéronécrotiques des muqueuses superficielles et profondes provoquant stomatite et gastro-entérite violente.
ESPECES INFECTEES
affecte surtout les bovins et les buffles, de loin les plus sensibles ;
plus rarement atteints ovins et caprins ;
affecte également de nombreux ruminants sauvages et les suidés (porc domestique Asie) (phacochères, potamochères sensibles en Afrique).
Non transmissible à l'Homme.
Etude clinique
INCUBATION : 3 à 15 jours (jusqu'à 40 jours)
SYMPTÔME
Virus pantrope. Affinité particulière pour les tissus lymphoïdes.
A - Symptômes chez les ruminants
Forme typique (bovins - évolution aiguë) :
débute par une hyperthermie brutale (41-42°C)
état typhique prononcé ;
rapidement (au bout de 1 à 3 jours) .une congestion des muqueuses orales, nasales, oculaires et génitales externes
stomatite ulcéro-nécrotique,
gastroentérite violente parfois hémorragique,
bronchopneumonie
évolue le plus souvent vers la mort en 10 jours.
Remarque : Possibilité d'évolution suraiguë (veaux), subaiguë ou chronique (symptômes plus discrets et guérison fréquente), fruste (hyperthermie passagère, diarrhée possible ; souvent la seule manifestation chez les ovins et caprins).
Formes atypiques :
formes apyrétiques mortelles,
formes sans localisation aux muqueuses externes,
formes neurologiques,
formes cutanées (avec éruption papulo-vésiculeuse).
Complications : avortements, sortie de maladies latentes, complications infectieuses.
B - Symptômes chez les suidés :
évolution généralement fruste (hyperthermie passagère et éventuellement diarrhée) ;
formes graves décrites chez le porc asiatique, évoquant la peste porcine (hyperthermie, prostration, conjonctivite, inflammation et érosion des muqueuses buccales et mort).
Lésions
Lésions essentielles :
lésions inflammatoires ;
ulcéronécrotiques des muqueuses superficielles, (bouche) profondes ( intestins - foyers nécrotiques des plaques de Peyer et voies respiratoires supérieures).
Autres lésions :
congestion et hémorragies étendues à de nombreux organes ;
hypertrophie des nœuds lymphatiques et des amygdales ;
pneumonie.
Photos et commentaires des lésions : The Center Food Security & Public H
Épidémiologie
Sources de virus :
o Animaux malades :
sang (septicémie) ;
tous les organes, excrétions et secrétions (sécrétions nasales, salive, larmes, urines, fèces).
o Excrétion virale :
précoce (24 à 48 heures avant l'hyperthermie dans le mucus nasal par exemple), élevée
peu durable (pas de portage chronique).
o Porteurs sains : réservoirs ? (espèces variées).
Résistance :
faible du virus dans le milieu extérieur (quelques jours à 1 ou 2 semaines).
Remarque : attention aux viandes congelées ou réfrigérées (virus stable jusqu'à pH 4).
Transmission :
essentiellement directe (rassemblements d'animaux ; contamination surtout par voie respiratoire) ;
indirecte réduite (contamination possible par voie digestive et cutanée).
Vagues épizootiques très meurtrières (taux de morbidité et de mortalité de 90 à 95 p. cent) en région nouvellement infectée.
Diagnostics différentiels
Autres stomatites contagieuses (fièvre aphteuse notamment);
Cas particuliers de la maladie des muqueuses (aspect sporadique, signes moins intenses).
Prélèvements (pour INFO - Soumis à la décision de la DDETSPP)
Les prélèvements doivent être effectués dans les premières phases de la maladie sur plusieurs animaux (au moins cinq) abattus à cet effet.
Virologique :
· Sang : prélevé sur héparine ;
· Organes : nœuds lymphatiques (mésentériques) ou de la rate (prélèvements réfrigérés ou congelés) (antigène viral). Possibilités de détection par PCR.
Sérologique : sur sérum (tube sec)
Fiche commémoratif : Cliquez ici
Pour aller plus loin / Documents utiles
Polycopiés des écoles nationales vétérinaires Cliquez ici.