Peste Porcine Classique 

(PPC)

Version du 27/04/22

Qu’est-ce que c’est ?

DÉFINITION

La peste porcine classique (PPC) est une maladie infectieuse et contagieuse des suidés, due à un virus de la famille des Flaviviridae (genre Pestivirus). 

Grande diversité de ses formes classiques :

ESPÈCES AFFECTES

ÉTIOLOGIE

PPC_Caractéristiques

ÉTUDE CLINIQUE

Incubation : 

4 à 27 jours, parfois plus longue dans certaines formes atypiques.

Symptômes : 

forme typique

Maladie cliniquement indifférenciable de la PPA:

·        Forme aiguë : fièvre (avec hyperthermie de l'ordre de 41°C) et prostration ,  symptômes locaux isolés ou diversement associés : blépharo-conjonctivite, symptômes cutanés (cyanose, congestion ou purpura dans les zones à peau fine), gastro-entérite, symptômes respiratoires (congestion pulmonaire) et/ou symptômes nerveux (ataxie, paralysie...). La mort survient généralement en 6 à 20 jours.

Elles s'expriment sous des aspects très variés, par exemple :

 Troubles de la reproduction et pathologie néonatale (avortements, mise bas de porcelets mort-nés ou momifiés, malformations responsables de tremblement congénital, splay leg, mortalité néonatale.

NB. Mise bas possible de porcelets immunotolérants atteints d'infection persistante, les premiers symptômes, puis la mort, survenant vers l'âge de 3 à 4 semaines (parfois 20 à 28 semaines).

LÉSIONS

Non constantes (les lésions hémorragiques les plus caractéristiques peuvent être absentes) et non spécifiques.

Formes de peste « typique » :

Les plus caractéristiques siègent sur les nœuds lymphatiques, les reins, la rate, la vessie et les amygdales.

Formes de peste "atypique" : 

lésions variées et non spécifiques (hémorragies cutanées, adénites avec parfois piqueté hémorragique, lésions de tératogenèse (hypoplasie cérébelleuse...).

Cochon, rein. Le cortex contient des pétéchies disséminées. Les calyces sont modérément dilatés (hydronéphrose) et contiennent également des hémorragies.
Porc, ganglion rétropharyngé. Le ganglion lymphatique est nettement élargi et hémorragique; l'amygdale contient plusieurs hémorragies mal démarquées. 
Cochon, rein. Il y a une hémorragie étendue sur la surface corticale. 
Cochon, ganglion inguinal. Il existe des hémorragies pétéchiales et périphériques (sinus médullaire). 
Porc, pharynx et larynx. Des hémorragies pétéchiales et des nécroses se développent dans les amygdales palatines et les muqueuses pharyngée et laryngée adjacentes. 
Porc, poumons. Les pétéchies pleurales disséminées sont nombreuses et il existe un léger œdème interlobulaire. 
Cochon, ganglion inguinal. Il existe des hémorragies pétéchiales et périphériques (sinus médullaire). 
Porc, pharynx et larynx. Des hémorragies pétéchiales et des nécroses se développent dans les amygdales palatines et les muqueuses pharyngée et laryngée adjacentes. 
Porc, poumons. Les pétéchies pleurales disséminées sont nombreuses et il existe un léger œdème interlobulaire. 
Porc, rate. Il existe de multiples infarctus coalescents, gonflés et rouge foncé le long des marges. 
Porc, amygdales. L'épiglotte et l'amygdale palatine bissectée contiennent de multiples foyers de nécrose bronzés. 
Porc, amygdales. L'épiglotte et l'amygdale palatine bissectée contiennent de multiples foyers de nécrose bronzés. 

Photos et commentaires des lésions "peste porcine classique " - PIADC, Dr. W. Wajjwalku, Kasetsart University, Thailand  - The Center Food Security & Public Thea

ÉPIDÉMIOLOGIE

Sources de virus

 Virus très résistant 

Transmission :

Les voies de pénétration du virus sont surtout buccale, nasale et transplacentaire (infection congénitale).

 Facteurs de sensibilité : 

Remarque  : Chez le sanglier sauvage, les jeunes animaux la sous population la plus sensible et la plus affectée par la maladie (létalité atteignant 70 à 90 % chez les marcassins infectés dans les Vosges) et potentiellement la plus excrétrice de virus. L'entretien et la propagation de l'épizootie sont favorisés par une forte densité de sangliers. La propagation peut être en outre facilitée par des actions de chasse favorisant le déplacement et la dispersion des compagnies.

DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS

PP_Diagnostics différentiels
PPA_Lésions macroscopiques

Tableau 2: Lésions macroscopiques différentielles (établi dans le contexte sanitaire de la France métropolitaine et de la Corse, à l'exception de la PPA)

Attention : Le diagnostic différentiel des pestes porcines classique ou africaine ne peut se faire que sur diagnostic de laboratoire.

Le diagnostic différentiel avec d'autres maladies dites « rouges » est très délicat sur le terrain sans avoir recours à un diagnostic de laboratoire, seul un contexte épidémiologique particulier pourrait orienter la suspicion vers une autre maladie comme le SDRP, la dermatite néphrite (PDNS) due au circovirus porcin de type 2 ou d'autres maladies bactériennes comme celles dues à Streptococcus suis, Actinobacillus pleuropneumoniae, ou Erysipelothrix rhusiopathiae.

Une mortalité massive et collective sur quelques jours peut également être liée à une intoxication ou un empoisonnement.


 

CRITÈRES DE SUSPICION

Le contexte épidémiologique (absence apparente de facteurs de risque tels qu'introduction d'animaux, contacts avec la faune sauvage, etc.) ne doit pas moduler la déclaration d'une suspicion au risque d'écarter des suspicions par défaut. En effet, par définition, les circonstances d'apparition d'une maladie exotique ne sont pas connues à l'avance.

Les tableaux cliniques et lésionnels de la PPA sont présentés en annexe . Les critères de suspicion clinique de pestes porcines devant faire l'objet d'un signalement immédiat à la direction départementale en charge de la protection des populations (DDecPP) lorsqu'ils sont relevés en élevage sont présentés ci-dessous.

Critères de suspicion clinique en élevage de porcs domestiques

Observation le jour de l’examen ou dans les commémoratifs au cours du mois précédent

de plusieurs animaux dans l’élevage présentant des signes généraux :

OU

Enregistrement sur une période de 15 jours d’une mortalité au moins deux fois plus importante que la mortalité moyenne habituellement observée (en excluant les porcelets de moins d’un mois) en prenant en compte la plus petite unité épidémiologique de l’élevage (de la plus petite à la plus grande : salle, bande, atelier).

OU

Observation de lésions internes caractéristiques de PP sur au moins un porc autopsié*.

Les lésions caractéristiques à prendre en compte sont :

ET

Absence de diagnostic différentiel (cf. annexe) d'exclusion avéré (identification d'une autre étiologie avec certitude)**.


* Autopsies en élevage est encouragée  sans retardent la suspicion de PP basée sur des critères cliniques ou de mortalité,  conditions de biosécurité (fiche de bonne pratique d'autopsie SNGTV). 

Les autopsies peuvent être réalisées en laboratoire vétérinaire (biosécurité du transport de cadavre

** Attention : concernant le 4ème critère, il conviendra de ne se baser que sur les informations existantes le jour du signalement par le vétérinaire et de ne pas mettre en œuvre d'examens complémentaires qui pourraient retarder l'émission de la suspicion. Pour qu'une suspicion de PP ne soit pas posée suite à l'observation des deux premiers critères, le diagnostic d'exclusion doit être certain. Cela sous-entend que le tableau clinique est caractéristique d'une autre affection, S'il y a le moindre doute, une suspicion de peste porcine doit être posée.


Élevages familiaux : 

La présence sur un seul porc ne signes cliniques évocateurs généraux accompagnés de lésions externes voire de lésions internes observés suite à une autopsie doit amener vétérinaire à poser une suspicion de PP et informer la DDCSPP 

Critères de suspicion clinique en élevage de sangliers

Mortalités « inhabituelles », non spécifiques d’une tranche d’âge,

OU

Observation le jour de l’examen ou dans les commémoratifs au cours du mois précédent de plusieurs animaux dans l’élevage présentant des signes généraux : comportement lié à l’hyperthermie (ex : recherche de points d’eau), apathie, ataxie.

OU

Observation de lésions internes caractéristiques de PP sur au moins un sanglier autopsié*. Les lésions caractéristiques à prendre en compte sont :

ET

Absence de diagnostic différentiel (cf. annexe 3) d'exclusion avéré (identification d'une autre étiologie avec certitude)**. 


CONSIGNES BIOSÉCURITÉ

PRÉLÈVEMENTS (pour INFO  - Soumis à la décision de la DDETSPP)

·  Le diagnostic expérimental est, selon le cas, virologique et/ou sérologique  :

POUR ALLER PLUS LOIN / DOCUMENTS UTILES :