Fièvre catarrhale ovine 

(FCO)

Qu’est-ce que c’est ?

DÉFINITION

La fièvre catarrhale ovine (FCO) est une maladie infectieuse des ruminants transmise presque exclusivement par des arthropodes piqueurs du genre Culicoides et due à des virus du genre Orbivirus.

La maladie s'exprime par une atteinte fébrile de l'état général associée à une inflammation des muqueuses s'exprimant notamment par une stomatite (« blue tongue »), des boiteries et une raideur musculaire, des avortements, et provoquant parfois, particulièrement chez les ovins, une mortalité élevée.

Le pouvoir pathogène du virus varie selon les souches. Il est surtout caractérisé par sa pluralité antigénique et immunogénique : 24 sérotypes

De part son impact sanitaire (morbidité importante, forte diffusibilité, gravité médicale) et son impact économique (restrictions des échanges d'animaux et de leurs semences et embryons),  la FCO justifie son classement comme danger sanitaire de 1ere catégorie et soumis au plan d’intervention sanitaire d’urgence pour les sérotypes exotiques.

ESPACES AFFECTÉES

FCO_Caracteristiques

Etude clinique

La fréquence et l'intensité des formes cliniques varient avec l'espèce animale et la souche virale. Les formes cliniques sont principalement décrites chez les ovins. L'atteinte clinique est moins habituelle chez les bovins. Les formes inapparentes sont la règle chez les caprins, habituelles en zone d'enzootie chez les ovins et fréquentes chez les bovins.

Incubation : 

6 à 8 jours en moyenne (2 à 20 jours). Chez les bovins, les symptômes (troubles de la reproduction) ne sont parfois décelables que 60 à 80 jours après la contamination.

Symptômes

A - Chez les ovins

B - Chez les bovins : infection généralement inapparente

Lésions


Mouton. Il existe un exsudat nasal bilatéral, une érosion du plan nasal et une salivation excessive.Crédit: PIADC 
Moutons, bouche. Il y a érosion linéaire et rougeur de la muqueuse buccale droite.Crédit: PIADC
Bovine. Le museau est recouvert d'une croûte adhérente et le tissu sous-jacent (érodé) est hyperémique.Crédit: PIADC 
Bovine, glande mammaire. Il y a une ulcération de coalescence étendue de la peau du trayon.Crédit: PIADC 
Mouton, pied. Il existe de multiples pétéchies dans la paroi du sabot et une hyperémie marquée de la bande coronaire.Crédit: AFIP 
Mouton, œil. Il existe des foyers d'hémorragie bulbaire et palpébrale de la conjonctive.Crédit: AFIP 
Moutons, langue. Il y a des pétéchies disséminées dans les muqueuses et une seule grande vésicule à la pointe.Crédit: AFIP 
Moutons, rumen. Il y a plusieurs hémorragies muqueuses centrées sur les piliers.Crédit: AFIP 
Moutons, fœtus. Le plus gros de ces fœtus macérés avortés présente des torticolis.Crédit: PIADC 
Les images ont été annotées par les Drs Steve Sorden et Claire Andreasen et le financement a été fourni par une subvention du Défi de l'enseignement supérieur de l'USDA en collaboration avec le Département de pathologie vétérinaire de l'Université de l'Iowa State, le Centre pour la sécurité alimentaire et la santé publique (CFSPH), Institut de pathologie (AFIP) et Plum Island Animal Disease Centre (PIADC). 

Photos et commentaires de lésions : The Center Food Security & Public Health 

Epidémiologie

Sources virales : 

Virus résistant 

 Malgré sa résistance, le virus n'est transmis ni par l'intermédiaire du milieu extérieur, ni par les viandes.

Transmission 

Possibilités d'extension géographique importante :

Après piqûre du vecteur, le virus gagne les nœuds lymphatiques régionaux, où a lieu une première phase de réplication. Le virus est ensuite disséminé dans l'organisme, où il se multiplie en particulier dans les lymphocytes et les cellules endothéliales. Cette seconde phase de réplication entraîne une virémie importante, permettant l'infection du vecteur et la détection de la maladie (isolement viral ou RT-PCR). La virémie est associée aux cellules sanguines, où le virus peut persister plusieurs semaines, même en présence d'anticorps neutralisants. En fin d'infection le virus est essentiellement associé aux hématies

Diagnostics différentiels

Éliminer notamment la fièvre aphteuse au titre du diagnostic différentiel. 

Chez les ovins, différencier aussi l'ecthyma contagieux. 

Chez les bovins, penser  à la différencier de la maladie hémorragique épizootique du cerf.

Dans les formes associées à des avortements et la naissance d'agneaux ou de veaux malformés : par le virus Schmallenberg.

Critères de suspicion

Il est rappelé l'importance d'impérativement écarter l'hypothèse de la fièvre aphteuse face à un ou des animaux présentant des signes cliniques évocateurs de FCO. Si l'hypothèse de fièvre aphteuse ne peut être écartée, la DDCSPP doit être contactée en priorité. Elle contactera un l'expert national.

Le détenteur est responsable de l'état sanitaire de ses animaux, il a l'obligation de prévenir le vétérinaire quand ses animaux sont malades. Si le vétérinaire établit une suspicion de FCO, il a l'obligation de signaler l'événement à la DDecPP et de transmettre la fiche de signalement et de commémoratifs dûment complétée (ANNEXE I).

Difficile dans les formes frustes, en particulier chez les bovins : atteinte fébrile de quelques sujets associée à une inflammation catarrhale des muqueuses oculaire, nasale et buccale, en particulier associée à une dermatite , et/ou des symptômes mammaires et locomoteurs discrets, et/ou des avortements, doivent générer une suspicion de FCO.

Les signes cliniques à rechercher sont décrites dans la fiche ci-dessous et seront inscrit dans la fiche de signalement et de commémoratifs dans la rubrique prélèvement.

Consignes / Biosécurité

Dans l'attente des résultats de confirmation par le LNR, l'exploitation suspecte fait ainsi l'objet d'un APMS (Annexe VII) qui prévoit l'interdiction de tout mouvement des animaux des espèces sensibles en provenance ou à destination de l'exploitation suspecte.

Des mesures destinées à limiter la circulation du virus via les piqûres d'insectes (confinement des ani­maux à l'intérieur des bâtiments d'élevage pendant les heures d'activité maximales du vecteur, désinsectisation des animaux, des bâtiments et de leurs abords) peuvent être imposées.

Concernant la durée d'efficacité de la deltaméthrine utilisée pour la désinsectisation des animaux, la sai­sine 2015-SA-0226 précise :

Prélèvements (pour INFO  - Soumis à la décision de la DDCSPP)

Tous les animaux suspects (dans la limite de 10 par exploitation) feront l'objet de prélèvements sanguins sur tube EDTA. Les cadavres suspects (dont avortons ou mort-nés) feront l'objet d'un prélèvement de rate. Le matériel nécessaire à la réalisation des prélèvements pour analyse de confirmation est décrit dans le Tableau ci-dessous. 

FCO_PVTs

Dans tous les cas, il est impératif que :

Si l'acheminement des prélèvements ne peut être réalisé immédiatement, il est nécessaire de stocker à +4°C les prélèvements d'organes et les tubes de sang.

Pour aller plus loin / Documents utiles


Télécharger la FICHE FCO (format PDF)