Aujeszky

Qu’est-ce que c’est ?

DÉFINITION

La maladie d'Aujeszky (MA) est une maladie infectieuse et contagieuse affectant le porc (et le sanglier) et transmissible à d'autres espèces animales, due à un virus de la famille des Herpesviridae.

Souvent inapparente chez le porc, elle peut s'exprimer, selon l'âge : mortinatalité et encéphalomyélite chez les porcelets, troubles respiratoires chez les porcs à l'engrais, avortements chez les truies.

Chez les autres espèces (carnivores, ruminants), encéphalomyélite d'évolution rapide et mortelle (pseudorage) parfois associée à un prurit important ("mad itch").

L'infection des sangliers sauvages (réservoir primaire en France) dans certains départements français constitue néanmoins une menace sanitaire .

Son importance économique est liée aux pertes en élevage (mortalité de porcelets, avortements, retards de croissance) et aux restrictions portant sur les échanges d'animaux. 

ESPÈCES INFECTÉES

MA_Caractéristiques

Etude clinique

INCUBATION :  2 à 5 jours.

SYMPTÔME :

A - Porcs : symptômes variables selon l'âge des animaux.

B - Sangliers : 

C - Espèces autres que les suidés : chat, chien, bovin, cheval... (pseudorage).

Lésions

Pas de lésion macroscopique en dehors des lésions liées au prurit chez les carnivores et les ruminants, et parfois chez les porcelets de moins de 10 jours des foyers nécrotiques sur le foie et la rate.

Tête de cochon. Les muqueuses autour des yeux et des narines sont en croûte et l'œil présente un exsudat séreux péri-orbitaire.Crédit: AFIP 
Foetus avortés - mort in utero et autolyse.Crédit: AFIP 
Foie -Lésions miliaires blanches multifocales diffuses.Crédit: Dr. Harrington, Université Purdue, Noah's Arkive 

Épidémiologie

SOURCES DE VIRUS 

MATIÈRES VIRULENTES 

RÉSISTANCE DU VIRUS

TRANSMISSION 

RÔLE DE L’ESPÈCE

 Réceptivité importante des porcs, carnivores et petits ruminants, plus faible chez les bovins et le cheval. Mais la sensibilité des porcs est plus faible que celle des autres espèces chez lesquelles on observe une encéphalite rapidement mortelle. Il existe aussi chez les suidés une sensibilité différente en fonction de l'âge (cf. symptômes) et de l'espèce de suidés infectés : les sangliers sont porteurs sains.

RÔLE DE L' AGE (chez le porc) : sensibilité importante des porcelets.

RÔLE DU STRESS : favorise l'excrétion virale (récurrences).

Les porcheries saines sont infectées par l'introduction de porteurs (reproducteurs, porcelets infectés, verrats rouleurs...), par voisinage (épandage de lisiers, diffusion aérienne...) dans les zones de forte densité porcine, ou par contact direct ou indirect avec des sangliers infectés.

L'infection peut demeurer inapparente, s'étendre à tout l'effectif et s'incruster dans la porcherie. La maladie a d'autant plus de risques d'apparaître que l'élevage est important (rôle des stress...). L'expression clinique est fonction de la sensibilité des animaux présents (truies gestantes, porcelets...).

SANGLIERS : la circulation du virus dans cette espèce se fait indépendamment de celle chez les suidés d'élevage. Avec l'éradication de l'infection des élevages de porcs, le sanglier est devenu le réservoir primaire. 

AUTRES ESPÈCES : maladie sporadique ou anazootique (sujets en contact avec des porcs, carnivores consommant de la viande ou des abats crus de porc ou de sanglier...), épiphénomène révélateur de l'infection du cheptel porcin ou de la circulation du virus chez le sanglier).

Diagnostics différentiels

Avec d’autres maladies à dominante :

Critères de suspicions (pour INFO  - Soumis à la décision de la DDCSPP)

Deux niveaux de suspicion ont donc été définis, conduisant à une gradation des mesures de police sanitaire. 

D'une manière générale, la clinique très suggestive sur les truies et les porcelets (ateliers de naissage) ne pose pas de réels problèmes pour le clinicien. La difficulté majeure pour émettre une suspicion légitime de maladie d'Aujeszky concerne les ateliers porcins où seuls des porcs charcutiers sont détenus (ateliers d'engraissement ou de post-sevrage) : les symptômes ne sont pas pathognomoniques et n'ont absolument rien d'univoque (diagnostic différentiel à faire avec l'influenza ou le SDRP notamment).

A - Suspicion clinique « forte » (diagnostic d'inclusion)

B - Suspicion clinique « faible » (diagnostic d'exclusion)

Prélèvements (pour INFO  - Soumis à la décision de la DDCSPP)

Prélèvements (quel que soit le niveau de suspicion)

D'une manière générale, il faut se placer en terme d'unité épidémiologique car on ne peut pas prétendre savoir ce qui se passe dans un élevage important comportant plusieurs bâtiments si on ne prélève que dans un seul bâtiment. Ainsi, chaque unité épidémiologique devra être visitée et faire l'objet le cas échéant de prélèvements, pour un diagnostic virologique et / ou sérologique. Par exemple, si chez un naisseur - engraisseur, les signes cliniques sont sur les charcutiers, la virologie sera privilégiée sur les charcutiers et la sérologie sur les truies.

■    Prélèvements pour analyse virologique

Afin d'augmenter les chances de trouver le virus, les écouvillons sur animaux vivants doivent être privilégiés aux prélèvements d'organes sur animaux morts.

Ces prélèvements feront l'objet d'une PCR (mise en évidence du génome viral) et/ou d'un isolement viral.

■    Prélèvements pour analyse sérologique

Dès que la suspicion est émise, il convient de prélever 30 prises de sang sur tube sec d'animaux (truies, porcelets et porcs charcutiers selon les stades physiologiques présents sur le site) ayant présenté des signes cliniques durant les deux semaines précédant la date où la suspicion est émise.


Fiche commémoratif :  Cliquez ici

 

Pour aller plus loin / Documents utiles


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