On ne peut diriger un réseau d'enquêteurs sans avoir une vision claire de ce qui se passe. La surveillance est destinée à alerter le responsable des enquêtes en cas de situation particulière. Les manifestations ufologiques ont la particularité de se développer par vagues au milieu d'un "bruit de fonds" de signalements en tous genres. Il faut donc distinguer le signal du bruit.
La surveillance et l'alerte s'appuie sur la base de données des observations. Il faut l'étudier pour élaborer un système de contrôle. Il n'y a malheureusement pas d'outil tout fait. Le vôtre devra s'adapter à la structure des données sur votre territoire.
Il faudra réaliser une étude statistique, dont voici les prérequis :
être rigoureux sur la définition de votre territoire; attention, dans 99% des cas on ne localise pas un phénomène mais bien les témoins qui l'observe; votre territoire sera basé sur la situation précise des témoins qui observent;
il faut maintenir une rigueur et une discipline dans la méthode de collecte des signalements et prendre tous les signalements qui vous parviennent dans ce cadre, sans filtre et en étant le plus exhaustif possible (collaboration avec d'autres groupes, presse, forums...);
selon la taille du territoire et la fréquence des signalements, vous devrez choisir votre indicateur (nombre de signalements, nombre de témoins...), votre périodicité; pour la Wallonie et Bruxelles, nous avons considéré le nombre de signalements mensuels, celui-ci pourrait être hebdomadaire pour un territoire plus vaste ou au contraire bimensuel, trimestriel; l'indicateur ne doit pas être à zéro trop fréquemment sur la période concernée et la période ne doit pas être trop longue;
vous assurer qu'il n'y a pas eu une réelle vague massive de cas inexpliqués durant la période;
maintenir ces conditions sur un minimum de 30 périodes mais optimalement de 60 (5 ans si la fréquence est mensuelle).
Ces prérequis vous permettront d'effectuer une analyse statistique qui précisera des seuils d'alerte. Ce travail statistique doit être réévalué régulièrement au moins toutes les 60 périodes.
Vous monitorez ainsi un bruit de fond qui va varier en fonction des saisons, des événements médiatiques, etc.
Le travail est fait pour la Belgique francophone, vous pouvez collaborer au contenu et reprendre ces données d'alerte sur votre site en respectant le "CC-BY-NC-SA - Auteur JMWS 2020" (nous contacter).
Selon l'intensité des signalements, il est aussi souvent utile de réaliser trimestriellement, semestriellement voire annuellement un bilan statistique des observations. Le COBEPS le publie régulièrement. Il s'agit de statistiques cumulées.
Cette méthode nécessite une grande patience mais systématise le travail de surveillance. Bien entendu, il est très probable que votre expérience ou votre intuition vous diront aussi que vous êtes face à une série d’événements anormaux qui portent le signal que vous voulez vraiment étudier. Notez que cette méthode pourrait aussi être appliquée à posteriori pour catégoriser des vagues anciennes, même si la rigueur du recueil des données n'est pas identique.