Le sanctuaire de Delphes
Exploré pour vous par Cécile - 23 juin 2021 - 2 mn de lecture
Où ? Delphes, Phocide, Grèce.
Tous les amateurs éclairés d'archéologie connaissent ce site grec quasi mythique ! C'est ce que le grand sanctuaire d'Apollon, à Delphes, était déjà un haut lieu de pèlerinage dans l'Antiquité. Il s'agissait toutefois alors de pèlerinage religieux, et pas de pèlerinage touristique !
Depuis le VIIIe s. av. J.-C., ce sanctuaire majeur accueillait des pèlerins venus de toute la Grèce rendre hommage à d’Apollon, le dieu olympien de la lumière, de la beauté, de l’harmonie, des arts et du savoir médical.
C’est ce qu’on appelle un sanctuaire panhellénique, c'est-à-dire qu’en dépit des guerres et des désaccords politiques et culturels entre les cités, tous les peuples de Grèce s’y retrouvaient dans la paix et aucun ne pouvait s’y prétendre supérieur aux autres.
Delphes était l’un des lieux sacrés les plus respectés du monde grec. C’est là, selon la mythologie, que se trouvait l’Omphalos, le nombril du monde ! Le site se trouve au pied du magnifique mont Parnasse, au sommet duquel est réputé se trouver l’un des deux palais d’Apollon. Cette montagne elle aussi sacrée lui était consacrée, ainsi qu’aux neuf Muses, protectrices des sciences et des arts.
C’est aussi (et peut-être surtout !) à Delphes que le dieu rendait des oracles, c'est-à-dire des prédictions permettant au consultant de connaître des bribes de sa destinée. Ces paroles divines descendaient une fois par an vers les Hommes par l’intermédiaire d’une unique prêtresse, très particulière, la Pythie.
L’enceinte sacrée comprenait le grand temple, bien sûr, mais aussi tous les aménagements périphériques, qui permettent de beaucoup mieux comprendre comment le site était fréquenté. Statues monumentales, piliers et colonnes votives, terrasses et portiques, théâtre, stade, rempart cyclopéen…
Placé sous protection divine et à la sécurité en quelque sorte garantie par les dieux, c’est aussi dans les grands sanctuaires, dont Delphes, que les différentes cités confiaient leurs trésors, au sens propre du terme.
A la manière d’une banque ou d’un coffre géant considéré comme inviolable, les cités y déposaient les valeurs publiques, sous forme d’objets précieux (lingots, tributs, impôts, mobilier liturgique précieux,…).
Les biens étaient consignés dans de petits bâtiments particuliers en forme de temple : les trésors. C’est à l’arrière du trésor des Athéniens qu’ont été gravées les étonnantes notations musicales présentées dans l’article de la semaine sur les musiques anciennes !
Aucun Grec n’aurait osé toucher aux biens placés sous l’égide d’un dieu ! En revanche, d’autres peuples n’ont pas eu tant de scrupules : en 279 av. J.-C., des Celtes venant de Gaule et d’Europe centrale ont pillé et détruit le sanctuaire, dévalisant tous les trésors des grandes cités de Grèce.
Nous vous proposons cette semaine la visite de l’ensemble du sanctuaire ! Ce n’est pas une visite virtuelle habituelle, car on ne se promène pas librement sur le site. En revanche, on choisit depuis une carte le secteur où l’on veut aller, et l’on suit depuis le ciel, comme un oiseau, puis au sol, une présentation filmée de 30 s à 1 mn sur chaque partie du site. Une galerie de photos (en bas à droite) et des panoramas à 360° permettent de compléter la lecture de chaque monument. C’est un superbe travail !