Les moais de Tongariki (Île de Pâques)
Exploré pour vous par Cécile - 17 mars 2021 - 2 mn de lecture
Où ? Île de Pâques, Chili.
En complément de notre article de la semaine, venez voir de plus près Tongariki, l’alignement de statues géantes le plus célèbre de l’île de Pâques !
Cette visite est proposée sur YouTube. C’est pour moitié une vidéo, pour l’autre une vue à 360° dans laquelle on peut tourner en utilisant la souris ou les 4 flèches en haut à gauche de l’écran.
On se trouve ainsi dans les yeux d’un visiteur qui arrive face à cet immense alignement de 15 statues, puis en fait le tour.
La visite est magique pour l’immersion qu’elle propose dans le site naturel actuel.
Il est en effet difficile, si on n’est pas sur l’île, de se rendre compte de l’austérité du paysage dans cette partie orientale de l’île, complètement déboisée, plate et désertique. Ce paysage désolé, donnant sur la mer à l’Est et le volcan effondré Rano Raraku à l’Ouest, met paradoxalement en valeur le splendide ahu, la plateforme cérémonielle sur laquelle sont érigés les longs visages de pierre, conservée sur une centaine de mètres de long.
En les regardant attentivement, on se rend bien compte que les 15 monolithes, hauts entre 5,6 et 8,7 m de haut, sont tous différents : certains sont petits, d’autres ont le visage plus rond, d’autres sont plus élancés. Au moment de son plus grand développement, cet ahu devait compter jusqu’à 30 moais. Tongariki était un grand centre politique et religieux, entre 900 et 1500 de notre ère environ.
Les statues sont installées face à l’île et tournent donc le dos à l’océan, contrairement à ce que l’on croit souvent. Incarnation des ancêtres, elles étaient orientées vers le village, à présent disparu, sur lequel elles projetaient leur esprit de protection, leur mana.
La dureté des conditions environnementale s’est fait tristement sentir sur l’ahu Tongariki : en 1960, l’épouvantable tremblement de terre de Valvidia, au Chili, le plus puissant séisme jamais enregistré sur Terre (de force 9,5 sur l’échelle de Richter), provoqua un tsunami géant qui balaya les statues comme des brins d’herbe. La plupart furent brisées et certaines furent emportées jusqu’à 100 m à l’intérieur des terres. Le site a été restauré et les statues remontées à la fin des années 1980 et dans les années 1990. Cependant, seul l’un des pukao, ces chapeaux de lave rouge, a pu être remis en place, sur la tête de l’avant dernier moai de l’alignement. Les autres têtes et les autres chapeaux avaient été trop abîmés pour que les blocs tiennent solidement en équilibre au-dessus des visages.
La destruction de Tongariki par le tsunami a eu pour seul profit d’avoir révélé que la plateforme cérémonielle recouvrait une nécropole et qu’elle avait été construite à partir des restes démantelés d’autres moais plus anciens, appartenant à un ahu antérieur. Les recherches archéologiques entreprises aux alentours à l’occasion des différentes phases de restauration et d’aménagement du site, ont aussi permis d’étudier les vestiges de l’ancien village de Tongariki, la carrière dont les statues ont été extraites, d’autres moais éparpillés, et des centaines de gravures d’hommes stylisés, d’animaux ou de symboles, disséminées sur de grandes langues de lave solidifiée, au sol, impressionnants témoignages de l’art rupestre de l’île de Pâques.
Pour compléter le sujet, vous pouvez lire ICI cette excellente présentation de l'ensemble des vestiges de Tongariki (pas que l'alignement de Moais !) et la description de l'effet du tsunami sur le site archéologique.